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sur 4937 notes
Matilda est probablement un de mes livres préférés de Roald Dahl, car c'est un livre sur la puissance et la supériorité de l'enfance, la capacité des enfants à traverser la bêtise humaine.

Avec Matilda, Roald Dahl signe là une belle satire sociale (les parents sont deux énergumènes ubuesques) qui malmène l'idée d'un déterminisme social, et claironne à ses jeunes lecteurs que tout est possible.

La personnalité courageuse de cette jeune héroïne, les rares adultes à l'aider (formidables bibliothécaire et Mlle Candy), la nature et son pouvoir, tout cela lui donne des armes et nous montre que la littérature peut agir comme un vaccin, parce que l'imaginaire est son armure !
Lien : http://justelire.fr/matilda-..
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Ma première incursion dans l'univers de Roald Dahl remonte à il y a bien longtemps quand je regardais sur FR3, oui vous lisez bien, la surprenante série britannique sorte d'anthologie à la « Hitchcock présente » librement inspirée de son recueil de nouvelles Bizarre, Bizarre. Je riais, parfois frissonnais, c'était toujours totalement inattendu donc j'adorais. Mais c'est beaucoup plus tard avec l'adaptation de son roman «jeunesse» Charlie et la chocolaterie par le génialissime Tim Burton que je l'ai véritablement découvert. Ensuite, c'est l'excellente critique de Livr0ns-n0us qui a achevé de me convaincre, il me fallait lire Matilda.


Matilda est une délicieuse petite fille de 5 ans, vive et intelligente doté de parents idiots, cupides et détestables, qui a la particularité d'être étonnamment douée pour la lecture. Pour assouvir sa fringale littéraire, elle bénéficie d'abord du soutien de la bibliothécaire de son village, Madame Folyot, qui la fournit en livres, de grands auteurs de préférence (Dickens, Hemingway, Kipling, Austen, Faulkner, Orwell…) car chez les Verdebois, on ne lit pas, «Une gamine doit penser à se faire belle pour décrocher plus tard un bon mari. C'est plus important que les livres […]» dixit Madame Verdebois. Matilda doit d'ailleurs, du moins au début, s'adonner à sa passion en cachette pour éviter leur courroux.


En parlant de courroux, à son entrée à l'école, Matilda se retrouve aussi confrontée à la terrifiante Mademoiselle Legourdin. Ex-championne olympique de lancer de marteau, directrice-garde chiourme, elle aurait davantage sa place dans un pénitencier de haute sécurité que dans une école primaire. Violente, obtuse, borné, je ne vous déconseille de vous mettre en travers de sa route, elle ne ferait de vous qu'une bouchée. Elle hait tous les élèves sans exception « ce ramassis de nabots » et ne rate jamais une occasion de faire preuve d'un autoritarisme et d'une violence aussi démentiels que disproportionnés envers les écoliers sous les prétextes les plus fallacieux.


Heureusement, Matilda va trouver en sa jeune institutrice, Mademoiselle Candy, une interlocutrice à sa mesure, attentionnée, compréhensive, à l'écoute. Elle est la première à s'intéresser aux dons de la petite fille et sans rien révéler de la suite de l'histoire, on peut dire qu'elles vont s'apporter beaucoup l'une à l'autre.


Concernant les quelques illustrations de Quentin Blake, je dois dire que je les trouve parfaites. Elles aèrent le texte et donne vit aux personnages de manière assez subtile. J'y vois plus une évocation des personnages et de leur univers, plutôt qu'une représentation parfaite qui ne laisserait plus aucune place à l'imagination. Elles sont donc un véritable complément au récit de l'auteur.


J'ai pris un immense plaisir à lire ce livre. C'est bien écrit, tantôt drôle, tantôt grave mais toujours juste malgré certains passages frôlant le grand guignol et d'autres flirtant avec le fantastique. Ces moments sont bien amenés, on se prend au jeu, on y croit, on vit ses aventures avec Matilda. Vous l'aurez compris, je me suis totalement laissé emporter par l'histoire, j'ai passé un excellent moment de divertissement intelligent. C'est donc le premier ouvrage de Roald Dahl que je lis mais assurément pas le dernier.


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Matilda est l'un des romans de Roald Dahl les plus connus, et aussi , peut-être, l'un des plus agréables à lire.
L'histoire de cette petite fille précoce qui a le malheur de naître dans une famille de gros beaufs, avec un escroc en guise de chef de famille ! Heureusement, la plume de l'écrivain est là pour aller à l'encontre de cette fatalité. Ainsi, la petite fille découvre le fabuleux monde des livres et rencontre la gentille Miss Honey, professeur qui changera le cours de son destin - et réciproquement!.

Ce roman illustre bien les talents de conteurs de cet écrivain gallois, étiqueter un peu trop facilement "écrivain jeunesse" car lorsqu'on y regarde de plus près, les critiques sont assez cinglantes …
Ici, on retrouve bien sûr le grand duel du Bien et du Mal version Roald Dalh : télévision vs livres.
La particularité de ce match dans Matilda, c'est que l'intertexualité tient une place importante dans ce roman - tant de références littéraire ! - , un bel hommage à la littérature anglo-saxonne (enfin, anglaise surtout ! ).
Les parents irresponsables, autre grand motif récurent dans les romans de l'écrivain est présent aussi. Mais derrière les portraits peu flatteurs de ses personnages (comme l'a fait Walt Disney dans ses films) , les lecteurs les moins "jeunes" comprendront que Dahl nous parle des relations toxiques souvent destructrices au sein des familles.

Les aficionados du genre retrouvent avec plaisir tout l'humour et le sens de la formule propre à ce talentueux écrivain que ses professeurs avalent à tort jugé "incapable" .
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Aujourd'hui c'est mercredi et mercredi, c'est... ?
« Les histoires à Berni !
- Hé, mais c'est pas mercredi aujourd'hui, on est samedi. Tu ne te tromperais pas de jour par hasard, Berni ?
- Non, j'ai décidé aujourd'hui d'être un peu subversif pour illustrer le choix de ma lecture. Vous allez voir, les amis. »
Sandrine, la maîtresse d'école a fait entrer les élèves dans la classe. Tous les élèves étaient présents. Tous ? Non, un seul manquait à l'appel, le petit Pat. Mais où était-il donc ? La maîtresse d'école s'en est inquiétée, mais elle a vite été rassurée quand toutes les mains tendues ont désigné le vieux jukebox au fond de la salle de classe, qui servait désormais au cours de travaux manuels.
Sous le jukebox un peu déglingué, on voyait des petites jambes dépasser. On a alors entendu une voix venir de dessous l'appareil et nous lancer : « est-ce que quelqu'un aurait sur lui une clé de 12 ? » On venait en effet de reconnaître la voix du petit Pat, pas de doute il était bien avec nous.
« Une clé de 12, lol ! a fait la petite Sonia impressionnée.
- Une clé de 12 ? J'ai pas ça en magasin, a fait le petit Paulo une moue dubitative. Son caméléon perché sur son épaule l'a regardé un instant. On a retenu notre souffle, on a tous eu un peu peur en imaginant comment le reptile allait tenter d'imiter la couleur d'une clé de 12. Bon après tout, le gris métallisé, c'est à la portée d'un caméléon, mais lui, le savait-il ? On a été rassuré lorsqu'on a vu l'animal passer à autre chose en tirant la langue à la petite Nico qui lui rendait la pareille.
« Une clé de 12 ? Toi tu sais parler aux jeunes filles, mon cher Pat ! s'est exclamé la petite Anna d'une voix légèrement ironique.
- Une clé de 12 ? Tu crois qu'on a ça dans nos petits trousseaux de jeunes filles très modèles, haha ! a fait la petite Chrystèle d'un ton non moins moqueur.
- Une clé de 12 ? Et pourquoi pas un chalumeau ? a fait la petite Francine.
- Ou un extincteur ? a répliqué la petite Isa.
- Ou une perceuse électrique, a ajouté la petite Sylvie.
- Ou un coupe-ongles », a tenté la petite Fanny d'un air audacieux.
Tout le monde a regardé la petite Fanny un peu surpris par cette réponse, c'est vrai que c'était une suggestion sacrément osée et originale.
« Dépêchez-vous ! s'égosilla le petit Pat impatient, je tiens à bout de bras le premier vinyle de Karen Cheryl, c'est un collector. »
C'est alors qu'on a entendu une voix déterminée s'exclamer : « Ugh ! Moi j'ai une clé de 12 sur moi ». On s'est retourné, on a vu alors la petite Gaby vider son sac à ses pieds, puis se mettre à quatre pattes et faire le tri parmi d'insolites objets. Il y avait notamment un atomixer, des tas de couverts, des pelles à gâteaux, une tourniquette pour faire la vinaigrette, un aérateur, un cire-godasses, un coupe-friture, un éventre-tomates... Enfin, elle s'est écrié Eurêka ! en trouvant la fameuse clé de 12. Celle-ci est aussitôt passée de main en main jusqu'au jukebox. Quelle belle chaîne de solidarité ! On était presque émus jusqu'aux larmes, Sandrine et moi même si je sentais la maîtresse d'école un peu dépassée par les événements.
« Dis, a alors demandé le petit Jean-Miche un peu intrigué en s'adressant à la petite Gaby, t'arrive à passer partout avec tous ces machins ?
- C'est juste parfois un peu compliqué dans les aéroports, je t'avouerai », a-t-elle répondu d'un air tranquille.
L'incident étant clos, j'ai pu enfin reprendre le cours de mon histoire qui, du reste, n'avait pas encore commencé.
« Aujourd'hui, j'ai eu l'idée de vous raconter un récit qui devrait vous plaire. Il s'agit de Matilda, une petite fille espiègle qui n'est pas sans vous rappeler une certaine Mortelle Adèle que nous avions découvert lors d'un précédent mercredi. »
Tout le monde s'est alors tourné vers la petite Doriane, - le visage badigeonné de chocolat, car on savait tous que c'était son personnage préféré.
« Mais ! Euh ! » a-t-elle rétorquée comme prise les doigts dans la confiture.
J'ai poursuivi en leur racontant une, puis deux, puis trois péripéties qui arrivent à Matilda et que les élèves découvraient avec des yeux grands comme ça.
Mais qui est Matilda ?
Matilda est une petite fille qu'on pourrait croire surdouée.
Imaginez un peu... Avant même d'avoir cinq ans, Matilda sait lire et écrire, connaît tout Dickens, tout Hemingway, a dévoré Kipling et Steinbeck. Mais son existence est loin d'être facile entre une mère indifférente, abrutie par la télévision et un père d'une franche malhonnêteté. Sans oublier Mademoiselle Legourdin, la directrice de l'école, personnage redoutable qui voue à tous les enfants une haine implacable.
Pourtant...
Pourtant Matilda est un personnage facétieux qui invente la vie à sa façon...
« J'aime ce livre car Matilda est un personnage drôle et à la personnalité forte comme je les aime. On pourrait la croire insolente et irrévérencieuse, - d'ailleurs c'est ce que pensent ses parents stupides et la directrice d'école très méchante. Mais il n'en est rien et les plus irrévérencieux dans la vie ne sont pas toujours ceux qu'on croit.
Figurez-vous que les seules rares grandes personnes qui sont proches de Matilda, ce sont des bibliothécaires et la jeune maîtresse d'école, Mademoiselle Candy.
Tous les regards se sont alors portés vers Sandrine, la maîtresse d'école qui s'est mise à rougir...
« Des bibliothécaires ? Tiens-donc Berni-Chou, ça nous intrigue drôlement ton propos, fit la petite Anna toujours l'esprit facétieux. Et ce roman parlerait-il aussi de libraires ? Mouhahaha !
- Bien sûr, ai-je répondu, puisque cette histoire fait la part belle aux livres. Mais je voulais vous dire aussi autre chose de presque plus important. »
J'ai marqué alors un silence. On aurait entendu une mouche bourdonner dans la classe. D'ailleurs il y en avait une que le caméléon du petit Paulo s'est vite arrangé à sa manière pour la faire taire. On entendait juste des bruits mécaniques, notamment le fameux bruit d'une clé de 12 qui empêcherait un vinyle collector de Karen Cheryl de venir se briser en mille morceaux au sol.
« Je t'écoute, je t'écoute, continue », a fait le petit Pat du dessous du jukebox.
Alors j'ai pris une voix grave.
« Figurez-vous que l'auteur de ce livre pour enfant qui s'appelle Roald Dahl est aujourd'hui menacé d'une censure totalement idiote et surtout non justifiée.
- C'est quoi une censure ? » a demandé la petite Yanike.
Sandrine, la maitresse d'école s'est alors avancée vers l'assistance et on voyait sur son visage un air très grave.
« Cette histoire a été écrite il y a longtemps avec les mots de cet écrivain et dans le contexte de l'époque, a-t-elle alors dit. Aujourd'hui des personnes qui ne respectent pas forcément l'art mais qui ont des idées moralisatrices un peu étroites, voudraient changer certains mots, certaines tournures de phrases de ce livre pour les rendre plus lisses, plus acceptables. Ils voudraient modifier le texte de cet auteur, changer ce qu'il a dit dans certaines pages. Ils voudraient faire la même chose avec d'autres de ses livres et cela sans son consentement puisqu'il est aujourd'hui décédé.
- On appelle cela le politiquement correct, ai-je ajouté en me demandant si cela leur parlait.
- J'aime pas le politiquement correct », a aussitôt renchéri le petit Paulo d'un air sombre.
On a alors tous vu son caméléon prendre une drôle d'allure. Autant la couleur d'une clé de 12 finalement ça pouvait aller, mais la couleur du politiquement correct, on se disait zut, ça va mettre le pauvre caméléon du petit Paulo dans tous ses états, car le politiquement correct, ça sent pas bon, hein, ça pue même et un caméléon qui imite en couleur quelque chose qui pue, beurk...
« Ouais c'est des fachos, s'est alors écrié la petite Isa.
- On va pas les laisser faire, a renchéri la petite Sylvie.
- On va leur dévisser le peu de cerveau qu'il leur reste avec une clé de 12, a menacé la petite Gaby.
- C'est un peu comme si on effaçait les gros mots de Mortelle Adèle, a dit la petite Francine pour montrer qu'elle avait bien compris l'intention.
- Quoi ?! s'est esclaffé la petite Dori en manquant d'avaler son chocolat, scrogneugneu ! ça peut pas le faire ça, non mais oh !
- Mais qu'est-ce qu'on peut faire, nous ? s'est inquiétée la petite Anne-So.
- Pas grand-chose, a répondu Sandrine la maîtresse d'école un peu dépitée, sauf continuer de s'indigner comme le propose Berni, s'indigner dans les écoles, dans les médiathèques, dans les librairies, sur les réseaux sociaux, auprès de vos parents...
- Promis, on le dira à nos parents », a alors répondu la petite Domi très déterminée.
Les élèves se sont alors écartés pour laisser la petite Gaëlle se frayer un chemin vers moi.
« Elle est belle ton indignation camarade, a-t-elle dit simplement, continue comme cela, ça nous fait du bien. »
Alors on a entendu une grande agitation, on s'est retourné, le petit Pat venait de se hisser hors du sous-sol du jukebox. Il nous regardait avec un petit air jubilatoire, il a appuyé sur une touche de l'appareil et on a entendu une chanson bien rythmée d'Harry Belafonte se répandre parmi nous, une chanson de circonstance comme savait si bien le faire le petit Pat, qui fit un pas de cha-cha-cha vers les autres élèves sous leurs applaudissements :

♫ Hey
Matilda, Matilda, Matilda, she take me money and run Venezuela
Once again now ♫
Matilda, Matilda, Matilda, she take me money and run Venezuela
Five hundred dollars, friends, I lost
♫ Woman even sell me cat and horse ♫
Heya! Matilda, she take me money and run Venezuela ♫
♫ Everybody
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J'ai terminé le livre par un "comment ? déjà ?". C'est bon signe non ?
Allez je l'avoue je n'avais jusqu'à présent jamais lu Roald Dahl. Petite, moi c'était la comtesse de Ségur.... et quand j'ai commencé à lire des "gros" livres à mes filles, je leur ai lu la comtesse de Ségur (!), le club des 5, Harry Potter.... mais pas Roald Dahl.... Pourtant je leur ai lu David Walliams que j'aime beaucoup et qui est régulièrement comparé à Roald Dahl ! Et Roald Dahl, toujours pas....

Heureusement ma fille cadette a compensé ce déficit culturel et a de nombreux livres de cet auteur. le challenge Solidaires proposant la lecture d'une oeuvre de Roald Dahl, j'ai demandé à ma fille lequel était son préféré. Matilda. Sans une once d'hésitation. Me voilà donc à découvrir Matilda, petite fille exceptionnelle, totalement laissée à l'abandon par ses parents. Ce livre raconte également la magie des livres, la solidarité... et aussi quelques facéties de la principale héroïne ! Une héroïne si touchante, toute mimi, à croquer.
Un vrai bonheur ce livre !
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Roman de Roald Dahl.

Cinq ans à peine, et Matilda est déjà "une adorable petite dévoreuse de livres." (p.11) Après avoir englouti tous les livres pour enfants de la bibliothèque, elle a lu l'intégrale de Charles Dickens et de Jane Austen, et elle se régale des textes de John Steinbeck et d'Ernest Hemingway. Mais ses parents sont loin d'éprouver de la fierté pour leur petit prodige. le père est un concessionnaire automobile verreux, la mère est incapable de passer une journée sans jouer au Loto ou sans regarder ses feuilletons à la télé. Matilda est l'objet de leurs continuelles brimades et moqueries. Haute comme trois pommes, elle n'en a pas moins du caractère et le sens de la justice. Elle décide de se venger avec des facéties d'enfant, en s'en prenant essentiellement aux cheveux de son père, avec de la glu, de la lotion décolorante ou des histoires de fantômes. C'est à l'école qu'elle fait surtout montre de son génie. La douce institutrice, Mlle Candy, a fort à faire pour la soustraire à l'acharnement haineux de Mlle Legourdin, la directrice de l'établissement. Mais les enfants le savent, les miracles existent.

Voilà une bien charmante histoire. Un conte de fées des temps modernes. Tout y est: les parents qui abandonnent leur enfant, la vilaine sorcière, les fées charitables, et l'enfant héros. Je ne connais pas les noms des personnages dans la version originale, mais la traduction est savoureuse. Les parents de Matilda répondent au patronyme de Verdebois, tout à fait approprié quand on sait comment le père bidouille les moteurs de voitures avec de la sciure de bois. M. et Mme Verdebois sont d'immondes bestioles xylophages. Les livres sont faits de pâte de bois. Les parents Verdebois sont donc d'infâmes empêcheurs de tourner en rond dans le monde des livres. C.Q.F.D!

Sous son apparence de dompteur de fauves, Mlle Legourdin répond bien à son nom, et assume sa réputation d'ogre de la cour de récréation. Les fées tutélaires sont Mme Folyot (presque Folio), la bibliothécaire, et Mlle Candy, l'institutrice. La première ouvre à l'enfant le monde des livres. La seconde, malgré son passé de Cendrillon, est aussi une fée. Elle protège les dons de Matilda. Son nom évoque la douceur des sucreries dont se régalent les gamins. Elle est un peu agaçante tout de même avec son éternelle gentillesse et son regard de Calimero... Et comme dans tout conte de fée qui se respecte, tout est bien qui finit bien: les méchants ont été boutés hors de la place, et les gentils prennent leur aise devant une tasse de thé et des tartines de confiture!

Le plus drôle, c'est quand Matilda se révèle être une Carrie des bacs à sable. le conte pour enfants perd de sa mièvrerie et gagne en férocité et en drôlerie. Les illustrations de Quentin Blake soulignent le côté un peu farfelu des personnages. Loin des rondeurs habituelles que nous sommes habitués à voir dans les albums pour la jeunesse, le trait de Quentin Blake ressemble aux dessins satiriques des journaux.

Le texte se lit à toute allure. Normal, me direz-vous, c'est pour des enfants de 10 ans... Quand j'avais 10 ans, et que je l'ai lu pour la première fois, je l'ai dévoré aussi vite. Je m'étais promis de le relire, et je procrastinais depuis trop longtemps. Voilà qui est fait!
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Je vous présente Matilda, 5 ans. Une petite fille extraordinaire qui entre enfin à l'école. Elle sait déjà lire, compter, a dévoré les livres de la bibliothèque du village. Grâce à ses parents me direz-vous? Penses-tu ! Ces parents sont affreux, ne s'intéressent qu'à eux-mêmes, à leur propre plaisir et à leur sacro-sainte télévision. A leurs yeux Matilda est un poison , une peste que l'école va enfin mater. Une école tenue de main de maitre par une directrice hors normes Mlle Legourdin, un nom qui lui va comme un gant!. Seul rayon de soleil Mlle Candy, l'institutrice des petits..
Roald Dahl s'adresse à ses jeunes lecteurs et leur promet succès et réussite si à l'image de Matilda ils savent poursuivre leur route sans dévier. Qu'importe le regard de vos parents et des adultes, si vous voulez vous pouvez!
L'enfant brillant l'emporte sur l'adulte ignare et malfaisant, le Bien sur le Mal, le Gentil face au Méchant et tout est bien qui finit bien.


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Quand j'étais petite, j'ai lu de nombreux romans de Roald Dahl, notamment sous l'impulsion de mon père. J'ai gardé un souvenir ému de mes préférés : Charlie et la Chocolaterie, le bon gros géant, La potion magique de Georges Bouillon... mais rien sur Matilda, alors qu'elle avait tout pour plaire à la fan de lecture que j'étais !

Alors j'ai décidé de lui rendre une petite visite, maintenant que je suis grande. Elle s'est révélée tout à fait intéressante, pour piocher quelques références littéraires, apprécier les savoureux dessins ou étudier comment Roald Dahl dénonce auprès de son public enfantin l'abrutissement devant la télé ou les parents abusifs.

Mais, et je présente toutes mes excuses aux fans absolus de cette géniale enfant, l'histoire ne m'a pas vraiment touchée. J'ai trouvé les ficelles trop grosses, l'intrigue trop naïve, les personnages trop outrés. Bref, le livre était trop enfantin ou moi trop adulte...

Challenge Multi-Défis 26/52
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Il était temps que je mette mon nez dans ce roman qui a marqué bon nombre de têtes blondes, voire créé certaines vocations... J'ai découvert Roald Dahl sur le tard (à dire vrai, l'année dernière) avec Sacrées Sorcières qui m'avait bien plu sans être un coup de coeur. Néanmoins, j'ai aisément compris pourquoi la plume et l'univers de cet auteur pouvaient ravir aussi bien les enfants que les parents, et c'est ainsi que j'ai continué ma découverte avec Charlie et la Chocolaterie et La potion magique de George Bouillon. Avec Matilda, j'ai franchi un nouveau stade...

Comment expliquer la sensation que j'ai ressentie lorsque j'ai débuté cette lecture ? J'ai beaucoup de mal à mettre des mots sur cette espèce de fébrilité mâtinée de joie qui m'a saisie dès les premières pages, dès la 4° de couverture même. Matilda, c'est LA figure de la lectrice et, par conséquent, une sorte d'idole absolue pour tous ceux qui chérissent le livre et l'écrit (ce qui est bien évidemment mon cas). Comment ne pas admirer et apprécier cette petite fille qui, à 5 ans tout juste, a lu Dickens, Austen, Hemingway ou Orwell et qui n'est pourtant absolument pas consciente de son caractère extraordinaire ? On s'y attache d'autant plus qu'elle subit les attaques constantes de ses parents bêtes comme leurs pieds (et encore, c'est méchant pour les pieds !). Heureusement, Matlida trouve une alliée de poids : Mademoiselle Candy, une institutrice dont tout élève rêve. Au final, ces deux-là s'aideront autant l'une que l'autre...

Matilda est une sorte de roman jeunesse ultime car Roald Dahl arrive à y réunir une foule incroyable d'éléments plaisants sans tomber dans la surenchère ou le ridicule : l'aventure, le fantastique, les parents méchants que l'on adore détester, la directrice-dragon, l'institutrice merveilleuse, l'héroïne intelligente et modeste, l'humour et la victoire de la justice... le ton est à la fois léger, drôle et terriblement cynique. Je ne résiste pas à l'envie de vous donner un petit extrait :

- Nous, on n'est pas pour la lecture des livres, dit M. Verdebois. C'est pas en restant assis sur ses fesses et en bouquinant qu'on gagne sa vie ! Des bouquins, chez nous, y en a pas !
- Je vois, dit Mlle Candy. Enfin je suis seulement venue vous dire que Matilda est particulièrement douée. Mais je suppose que vous le saviez déjà.
- Évidemment, je savais qu'elle savait lire, intervint la mère. Elle passe sa vie, enfermée dans sa chambre, à se farcir la tête d'un tas de sottises.
- Mais ça ne vous étonne pas, insista Mlle Candy, qu'une petite fille de cinq ans lise de longs romans de Dickens ou d'Hemingway ? Ça ne vous fait pas bondir de joie ?
- Pas spécialement, dit la mère. Les intellectuelles, j'en n'ai rien à faire. Une gamine doit penser à se faire belle pour décrocher plus tard un bon mari. C'est plus important que les livres, ça, mademoiselle Condé.

Loin de desservir le roman, les personnages très caricaturaux et les situations cliché permettent au contraire à l'auteur d'exprimer toute ses idées avec une ironie mordante jubilatoire. On s'amuse autant de la langue que de l'histoire merveilleusement portée par les illustration de Quentin Blake. Aussitôt ouvert, aussitôt dévoré : Matilda est un roman époustouflant qu'il est indispensable de lire au moins une fois dans sa vie !
Lien : http://livr0ns-n0us.blogspot..
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Tout le talent de Roald Dhal se retrouve dans ce roman délicieux.

Matilda, petit bout haut comme trois pommes, est un génie précoce. Elle apprend seule et très tôt à lire et se régale des grands classiques à la bibliothèque de sa commune. Et heureusement que le hasard place sur sa route des gens intelligents tels que la bibliothécaire, affable vieille dame ébahie des capacités de l'enfant mais qui n'en perd pas pour autant son rôle. Car niveau famille, la pauvre gosse n'est vraiment pas aidée. Entre un père escroc et imbécile et une mère péroxydée et abrutie par la télé et le loto, difficile de laisser une petite place à l'épanouissement de cette intelligence exceptionnelle.

Puis arrive le moment d'entrer à l'école. Comme pour la bibliothécaire, l'auteur place Matilda dans la classe de la gentille Jenny. L'institutrice découvre dès le premier jour l'avance phénoménale de Matilda et l'aide à se développer.

Mais la gamine se transforme également en redresseuse de torts à son entrée à l'école, choquée par la conduite inhumaine (et passablement dangereuse pour la vie d'autrui) de la directrice, Melle Legourdin (qu'ajouter de plus; tout est dit dans le nom).

Le récit est mené tambour battant par Roald Dahl. Placé sous le sceau de l'humour, son roman offre de belles caricatures. Les parents de Matilda sont particulièrement réussi dans leurs excès. L'auteur tire également à boulets rouges sur les dangers de la lobotomisation télévisuelle. Il pose en face le plaisir ressenti par son héroïne de se plonger dans les grandes oeuvres classiques de la littérature. Bel éloge pour le livre auquel je me sens très sensible.
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