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4,25

sur 4942 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Matilda est probablement un de mes livres préférés de Roald Dahl, car c'est un livre sur la puissance et la supériorité de l'enfance, la capacité des enfants à traverser la bêtise humaine.

Avec Matilda, Roald Dahl signe là une belle satire sociale (les parents sont deux énergumènes ubuesques) qui malmène l'idée d'un déterminisme social, et claironne à ses jeunes lecteurs que tout est possible.

La personnalité courageuse de cette jeune héroïne, les rares adultes à l'aider (formidables bibliothécaire et Mlle Candy), la nature et son pouvoir, tout cela lui donne des armes et nous montre que la littérature peut agir comme un vaccin, parce que l'imaginaire est son armure !
Lien : http://justelire.fr/matilda-..
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Ma première incursion dans l'univers de Roald Dahl remonte à il y a bien longtemps quand je regardais sur FR3, oui vous lisez bien, la surprenante série britannique sorte d'anthologie à la « Hitchcock présente » librement inspirée de son recueil de nouvelles Bizarre, Bizarre. Je riais, parfois frissonnais, c'était toujours totalement inattendu donc j'adorais. Mais c'est beaucoup plus tard avec l'adaptation de son roman «jeunesse» Charlie et la chocolaterie par le génialissime Tim Burton que je l'ai véritablement découvert. Ensuite, c'est l'excellente critique de Livr0ns-n0us qui a achevé de me convaincre, il me fallait lire Matilda.


Matilda est une délicieuse petite fille de 5 ans, vive et intelligente doté de parents idiots, cupides et détestables, qui a la particularité d'être étonnamment douée pour la lecture. Pour assouvir sa fringale littéraire, elle bénéficie d'abord du soutien de la bibliothécaire de son village, Madame Folyot, qui la fournit en livres, de grands auteurs de préférence (Dickens, Hemingway, Kipling, Austen, Faulkner, Orwell…) car chez les Verdebois, on ne lit pas, «Une gamine doit penser à se faire belle pour décrocher plus tard un bon mari. C'est plus important que les livres […]» dixit Madame Verdebois. Matilda doit d'ailleurs, du moins au début, s'adonner à sa passion en cachette pour éviter leur courroux.


En parlant de courroux, à son entrée à l'école, Matilda se retrouve aussi confrontée à la terrifiante Mademoiselle Legourdin. Ex-championne olympique de lancer de marteau, directrice-garde chiourme, elle aurait davantage sa place dans un pénitencier de haute sécurité que dans une école primaire. Violente, obtuse, borné, je ne vous déconseille de vous mettre en travers de sa route, elle ne ferait de vous qu'une bouchée. Elle hait tous les élèves sans exception « ce ramassis de nabots » et ne rate jamais une occasion de faire preuve d'un autoritarisme et d'une violence aussi démentiels que disproportionnés envers les écoliers sous les prétextes les plus fallacieux.


Heureusement, Matilda va trouver en sa jeune institutrice, Mademoiselle Candy, une interlocutrice à sa mesure, attentionnée, compréhensive, à l'écoute. Elle est la première à s'intéresser aux dons de la petite fille et sans rien révéler de la suite de l'histoire, on peut dire qu'elles vont s'apporter beaucoup l'une à l'autre.


Concernant les quelques illustrations de Quentin Blake, je dois dire que je les trouve parfaites. Elles aèrent le texte et donne vit aux personnages de manière assez subtile. J'y vois plus une évocation des personnages et de leur univers, plutôt qu'une représentation parfaite qui ne laisserait plus aucune place à l'imagination. Elles sont donc un véritable complément au récit de l'auteur.


J'ai pris un immense plaisir à lire ce livre. C'est bien écrit, tantôt drôle, tantôt grave mais toujours juste malgré certains passages frôlant le grand guignol et d'autres flirtant avec le fantastique. Ces moments sont bien amenés, on se prend au jeu, on y croit, on vit ses aventures avec Matilda. Vous l'aurez compris, je me suis totalement laissé emporter par l'histoire, j'ai passé un excellent moment de divertissement intelligent. C'est donc le premier ouvrage de Roald Dahl que je lis mais assurément pas le dernier.


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Matilda est l'un des romans de Roald Dahl les plus connus, et aussi , peut-être, l'un des plus agréables à lire.
L'histoire de cette petite fille précoce qui a le malheur de naître dans une famille de gros beaufs, avec un escroc en guise de chef de famille ! Heureusement, la plume de l'écrivain est là pour aller à l'encontre de cette fatalité. Ainsi, la petite fille découvre le fabuleux monde des livres et rencontre la gentille Miss Honey, professeur qui changera le cours de son destin - et réciproquement!.

Ce roman illustre bien les talents de conteurs de cet écrivain gallois, étiqueter un peu trop facilement "écrivain jeunesse" car lorsqu'on y regarde de plus près, les critiques sont assez cinglantes …
Ici, on retrouve bien sûr le grand duel du Bien et du Mal version Roald Dalh : télévision vs livres.
La particularité de ce match dans Matilda, c'est que l'intertexualité tient une place importante dans ce roman - tant de références littéraire ! - , un bel hommage à la littérature anglo-saxonne (enfin, anglaise surtout ! ).
Les parents irresponsables, autre grand motif récurent dans les romans de l'écrivain est présent aussi. Mais derrière les portraits peu flatteurs de ses personnages (comme l'a fait Walt Disney dans ses films) , les lecteurs les moins "jeunes" comprendront que Dahl nous parle des relations toxiques souvent destructrices au sein des familles.

Les aficionados du genre retrouvent avec plaisir tout l'humour et le sens de la formule propre à ce talentueux écrivain que ses professeurs avalent à tort jugé "incapable" .
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Aujourd'hui c'est mercredi et mercredi, c'est... ?
« Les histoires à Berni !
- Hé, mais c'est pas mercredi aujourd'hui, on est samedi. Tu ne te tromperais pas de jour par hasard, Berni ?
- Non, j'ai décidé aujourd'hui d'être un peu subversif pour illustrer le choix de ma lecture. Vous allez voir, les amis. »
Sandrine, la maîtresse d'école a fait entrer les élèves dans la classe. Tous les élèves étaient présents. Tous ? Non, un seul manquait à l'appel, le petit Pat. Mais où était-il donc ? La maîtresse d'école s'en est inquiétée, mais elle a vite été rassurée quand toutes les mains tendues ont désigné le vieux jukebox au fond de la salle de classe, qui servait désormais au cours de travaux manuels.
Sous le jukebox un peu déglingué, on voyait des petites jambes dépasser. On a alors entendu une voix venir de dessous l'appareil et nous lancer : « est-ce que quelqu'un aurait sur lui une clé de 12 ? » On venait en effet de reconnaître la voix du petit Pat, pas de doute il était bien avec nous.
« Une clé de 12, lol ! a fait la petite Sonia impressionnée.
- Une clé de 12 ? J'ai pas ça en magasin, a fait le petit Paulo une moue dubitative. Son caméléon perché sur son épaule l'a regardé un instant. On a retenu notre souffle, on a tous eu un peu peur en imaginant comment le reptile allait tenter d'imiter la couleur d'une clé de 12. Bon après tout, le gris métallisé, c'est à la portée d'un caméléon, mais lui, le savait-il ? On a été rassuré lorsqu'on a vu l'animal passer à autre chose en tirant la langue à la petite Nico qui lui rendait la pareille.
« Une clé de 12 ? Toi tu sais parler aux jeunes filles, mon cher Pat ! s'est exclamé la petite Anna d'une voix légèrement ironique.
- Une clé de 12 ? Tu crois qu'on a ça dans nos petits trousseaux de jeunes filles très modèles, haha ! a fait la petite Chrystèle d'un ton non moins moqueur.
- Une clé de 12 ? Et pourquoi pas un chalumeau ? a fait la petite Francine.
- Ou un extincteur ? a répliqué la petite Isa.
- Ou une perceuse électrique, a ajouté la petite Sylvie.
- Ou un coupe-ongles », a tenté la petite Fanny d'un air audacieux.
Tout le monde a regardé la petite Fanny un peu surpris par cette réponse, c'est vrai que c'était une suggestion sacrément osée et originale.
« Dépêchez-vous ! s'égosilla le petit Pat impatient, je tiens à bout de bras le premier vinyle de Karen Cheryl, c'est un collector. »
C'est alors qu'on a entendu une voix déterminée s'exclamer : « Ugh ! Moi j'ai une clé de 12 sur moi ». On s'est retourné, on a vu alors la petite Gaby vider son sac à ses pieds, puis se mettre à quatre pattes et faire le tri parmi d'insolites objets. Il y avait notamment un atomixer, des tas de couverts, des pelles à gâteaux, une tourniquette pour faire la vinaigrette, un aérateur, un cire-godasses, un coupe-friture, un éventre-tomates... Enfin, elle s'est écrié Eurêka ! en trouvant la fameuse clé de 12. Celle-ci est aussitôt passée de main en main jusqu'au jukebox. Quelle belle chaîne de solidarité ! On était presque émus jusqu'aux larmes, Sandrine et moi même si je sentais la maîtresse d'école un peu dépassée par les événements.
« Dis, a alors demandé le petit Jean-Miche un peu intrigué en s'adressant à la petite Gaby, t'arrive à passer partout avec tous ces machins ?
- C'est juste parfois un peu compliqué dans les aéroports, je t'avouerai », a-t-elle répondu d'un air tranquille.
L'incident étant clos, j'ai pu enfin reprendre le cours de mon histoire qui, du reste, n'avait pas encore commencé.
« Aujourd'hui, j'ai eu l'idée de vous raconter un récit qui devrait vous plaire. Il s'agit de Matilda, une petite fille espiègle qui n'est pas sans vous rappeler une certaine Mortelle Adèle que nous avions découvert lors d'un précédent mercredi. »
Tout le monde s'est alors tourné vers la petite Doriane, - le visage badigeonné de chocolat, car on savait tous que c'était son personnage préféré.
« Mais ! Euh ! » a-t-elle rétorquée comme prise les doigts dans la confiture.
J'ai poursuivi en leur racontant une, puis deux, puis trois péripéties qui arrivent à Matilda et que les élèves découvraient avec des yeux grands comme ça.
Mais qui est Matilda ?
Matilda est une petite fille qu'on pourrait croire surdouée.
Imaginez un peu... Avant même d'avoir cinq ans, Matilda sait lire et écrire, connaît tout Dickens, tout Hemingway, a dévoré Kipling et Steinbeck. Mais son existence est loin d'être facile entre une mère indifférente, abrutie par la télévision et un père d'une franche malhonnêteté. Sans oublier Mademoiselle Legourdin, la directrice de l'école, personnage redoutable qui voue à tous les enfants une haine implacable.
Pourtant...
Pourtant Matilda est un personnage facétieux qui invente la vie à sa façon...
« J'aime ce livre car Matilda est un personnage drôle et à la personnalité forte comme je les aime. On pourrait la croire insolente et irrévérencieuse, - d'ailleurs c'est ce que pensent ses parents stupides et la directrice d'école très méchante. Mais il n'en est rien et les plus irrévérencieux dans la vie ne sont pas toujours ceux qu'on croit.
Figurez-vous que les seules rares grandes personnes qui sont proches de Matilda, ce sont des bibliothécaires et la jeune maîtresse d'école, Mademoiselle Candy.
Tous les regards se sont alors portés vers Sandrine, la maîtresse d'école qui s'est mise à rougir...
« Des bibliothécaires ? Tiens-donc Berni-Chou, ça nous intrigue drôlement ton propos, fit la petite Anna toujours l'esprit facétieux. Et ce roman parlerait-il aussi de libraires ? Mouhahaha !
- Bien sûr, ai-je répondu, puisque cette histoire fait la part belle aux livres. Mais je voulais vous dire aussi autre chose de presque plus important. »
J'ai marqué alors un silence. On aurait entendu une mouche bourdonner dans la classe. D'ailleurs il y en avait une que le caméléon du petit Paulo s'est vite arrangé à sa manière pour la faire taire. On entendait juste des bruits mécaniques, notamment le fameux bruit d'une clé de 12 qui empêcherait un vinyle collector de Karen Cheryl de venir se briser en mille morceaux au sol.
« Je t'écoute, je t'écoute, continue », a fait le petit Pat du dessous du jukebox.
Alors j'ai pris une voix grave.
« Figurez-vous que l'auteur de ce livre pour enfant qui s'appelle Roald Dahl est aujourd'hui menacé d'une censure totalement idiote et surtout non justifiée.
- C'est quoi une censure ? » a demandé la petite Yanike.
Sandrine, la maitresse d'école s'est alors avancée vers l'assistance et on voyait sur son visage un air très grave.
« Cette histoire a été écrite il y a longtemps avec les mots de cet écrivain et dans le contexte de l'époque, a-t-elle alors dit. Aujourd'hui des personnes qui ne respectent pas forcément l'art mais qui ont des idées moralisatrices un peu étroites, voudraient changer certains mots, certaines tournures de phrases de ce livre pour les rendre plus lisses, plus acceptables. Ils voudraient modifier le texte de cet auteur, changer ce qu'il a dit dans certaines pages. Ils voudraient faire la même chose avec d'autres de ses livres et cela sans son consentement puisqu'il est aujourd'hui décédé.
- On appelle cela le politiquement correct, ai-je ajouté en me demandant si cela leur parlait.
- J'aime pas le politiquement correct », a aussitôt renchéri le petit Paulo d'un air sombre.
On a alors tous vu son caméléon prendre une drôle d'allure. Autant la couleur d'une clé de 12 finalement ça pouvait aller, mais la couleur du politiquement correct, on se disait zut, ça va mettre le pauvre caméléon du petit Paulo dans tous ses états, car le politiquement correct, ça sent pas bon, hein, ça pue même et un caméléon qui imite en couleur quelque chose qui pue, beurk...
« Ouais c'est des fachos, s'est alors écrié la petite Isa.
- On va pas les laisser faire, a renchéri la petite Sylvie.
- On va leur dévisser le peu de cerveau qu'il leur reste avec une clé de 12, a menacé la petite Gaby.
- C'est un peu comme si on effaçait les gros mots de Mortelle Adèle, a dit la petite Francine pour montrer qu'elle avait bien compris l'intention.
- Quoi ?! s'est esclaffé la petite Dori en manquant d'avaler son chocolat, scrogneugneu ! ça peut pas le faire ça, non mais oh !
- Mais qu'est-ce qu'on peut faire, nous ? s'est inquiétée la petite Anne-So.
- Pas grand-chose, a répondu Sandrine la maîtresse d'école un peu dépitée, sauf continuer de s'indigner comme le propose Berni, s'indigner dans les écoles, dans les médiathèques, dans les librairies, sur les réseaux sociaux, auprès de vos parents...
- Promis, on le dira à nos parents », a alors répondu la petite Domi très déterminée.
Les élèves se sont alors écartés pour laisser la petite Gaëlle se frayer un chemin vers moi.
« Elle est belle ton indignation camarade, a-t-elle dit simplement, continue comme cela, ça nous fait du bien. »
Alors on a entendu une grande agitation, on s'est retourné, le petit Pat venait de se hisser hors du sous-sol du jukebox. Il nous regardait avec un petit air jubilatoire, il a appuyé sur une touche de l'appareil et on a entendu une chanson bien rythmée d'Harry Belafonte se répandre parmi nous, une chanson de circonstance comme savait si bien le faire le petit Pat, qui fit un pas de cha-cha-cha vers les autres élèves sous leurs applaudissements :

♫ Hey
Matilda, Matilda, Matilda, she take me money and run Venezuela
Once again now ♫
Matilda, Matilda, Matilda, she take me money and run Venezuela
Five hundred dollars, friends, I lost
♫ Woman even sell me cat and horse ♫
Heya! Matilda, she take me money and run Venezuela ♫
♫ Everybody
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J'ai terminé le livre par un "comment ? déjà ?". C'est bon signe non ?
Allez je l'avoue je n'avais jusqu'à présent jamais lu Roald Dahl. Petite, moi c'était la comtesse de Ségur.... et quand j'ai commencé à lire des "gros" livres à mes filles, je leur ai lu la comtesse de Ségur (!), le club des 5, Harry Potter.... mais pas Roald Dahl.... Pourtant je leur ai lu David Walliams que j'aime beaucoup et qui est régulièrement comparé à Roald Dahl ! Et Roald Dahl, toujours pas....

Heureusement ma fille cadette a compensé ce déficit culturel et a de nombreux livres de cet auteur. le challenge Solidaires proposant la lecture d'une oeuvre de Roald Dahl, j'ai demandé à ma fille lequel était son préféré. Matilda. Sans une once d'hésitation. Me voilà donc à découvrir Matilda, petite fille exceptionnelle, totalement laissée à l'abandon par ses parents. Ce livre raconte également la magie des livres, la solidarité... et aussi quelques facéties de la principale héroïne ! Une héroïne si touchante, toute mimi, à croquer.
Un vrai bonheur ce livre !
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Il était temps que je mette mon nez dans ce roman qui a marqué bon nombre de têtes blondes, voire créé certaines vocations... J'ai découvert Roald Dahl sur le tard (à dire vrai, l'année dernière) avec Sacrées Sorcières qui m'avait bien plu sans être un coup de coeur. Néanmoins, j'ai aisément compris pourquoi la plume et l'univers de cet auteur pouvaient ravir aussi bien les enfants que les parents, et c'est ainsi que j'ai continué ma découverte avec Charlie et la Chocolaterie et La potion magique de George Bouillon. Avec Matilda, j'ai franchi un nouveau stade...

Comment expliquer la sensation que j'ai ressentie lorsque j'ai débuté cette lecture ? J'ai beaucoup de mal à mettre des mots sur cette espèce de fébrilité mâtinée de joie qui m'a saisie dès les premières pages, dès la 4° de couverture même. Matilda, c'est LA figure de la lectrice et, par conséquent, une sorte d'idole absolue pour tous ceux qui chérissent le livre et l'écrit (ce qui est bien évidemment mon cas). Comment ne pas admirer et apprécier cette petite fille qui, à 5 ans tout juste, a lu Dickens, Austen, Hemingway ou Orwell et qui n'est pourtant absolument pas consciente de son caractère extraordinaire ? On s'y attache d'autant plus qu'elle subit les attaques constantes de ses parents bêtes comme leurs pieds (et encore, c'est méchant pour les pieds !). Heureusement, Matlida trouve une alliée de poids : Mademoiselle Candy, une institutrice dont tout élève rêve. Au final, ces deux-là s'aideront autant l'une que l'autre...

Matilda est une sorte de roman jeunesse ultime car Roald Dahl arrive à y réunir une foule incroyable d'éléments plaisants sans tomber dans la surenchère ou le ridicule : l'aventure, le fantastique, les parents méchants que l'on adore détester, la directrice-dragon, l'institutrice merveilleuse, l'héroïne intelligente et modeste, l'humour et la victoire de la justice... le ton est à la fois léger, drôle et terriblement cynique. Je ne résiste pas à l'envie de vous donner un petit extrait :

- Nous, on n'est pas pour la lecture des livres, dit M. Verdebois. C'est pas en restant assis sur ses fesses et en bouquinant qu'on gagne sa vie ! Des bouquins, chez nous, y en a pas !
- Je vois, dit Mlle Candy. Enfin je suis seulement venue vous dire que Matilda est particulièrement douée. Mais je suppose que vous le saviez déjà.
- Évidemment, je savais qu'elle savait lire, intervint la mère. Elle passe sa vie, enfermée dans sa chambre, à se farcir la tête d'un tas de sottises.
- Mais ça ne vous étonne pas, insista Mlle Candy, qu'une petite fille de cinq ans lise de longs romans de Dickens ou d'Hemingway ? Ça ne vous fait pas bondir de joie ?
- Pas spécialement, dit la mère. Les intellectuelles, j'en n'ai rien à faire. Une gamine doit penser à se faire belle pour décrocher plus tard un bon mari. C'est plus important que les livres, ça, mademoiselle Condé.

Loin de desservir le roman, les personnages très caricaturaux et les situations cliché permettent au contraire à l'auteur d'exprimer toute ses idées avec une ironie mordante jubilatoire. On s'amuse autant de la langue que de l'histoire merveilleusement portée par les illustration de Quentin Blake. Aussitôt ouvert, aussitôt dévoré : Matilda est un roman époustouflant qu'il est indispensable de lire au moins une fois dans sa vie !
Lien : http://livr0ns-n0us.blogspot..
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… mais en revanche ce qui est sûr, c'est que Matilda n'est pas une petite fille ordinaire. Au delà de ses parents qui ne prennent pas soin d'elle, l'ignorent, ou bien la grondent pour lui faire comprendre qu'elle est le souffre-douleur de la famille, elle est capable de nombreuses prouesses à son jeune âge. En effet, à l'âge de quatre ans, elle est capable de lire et de multiplier, ce que des enfants de son âge commencent seulement à apprendre. Matilda a de l'avance sur ces autres enfants.

Comme ses parents ne lui apprennent rien, mis à part regarder la télévision à toute heure de la journée, elle se réfugie donc dans les livres de la bibliothèque de son village, et découvre alors le doux plaisir de la lecture. Elle se délecte ainsi de nombreuses oeuvres, réservées en temps normal pour les adultes, comme des livres de Dickens, de Steinbeck, d'Orwell, d'Hemingway, d'Austen, d'Hardy ou encore des soeurs Brontë. Elle est impressionnante cette petite !

Pourtant, ses parents, eux, ne sont pas impressionnés. Pas le moins du monde ! Qu'elle sache lire aussi bien qu'un adulte, ou encore calculer plus rapidement qu'une calculatrice, ça leur est complètement égal : Matilda est une tricheuse, une menteuse qui plus est. La garce ne mérite pas leur attention. Elle leur fait perdre du temps, elle et sa misérable vie. En plus de lire dans sa chambre, elle le fait devant eux. Abomination !

Heureusement, Matilda arrive à percevoir un semblant de plaisir depuis qu'elle est entrée à l'école, certes un peu en retard par rapport aux autres élèves à cause de ses parents négligents, mais elle s'est acclimatée, s'est faite des amies, et peut alors suivre une scolarité comme les autres enfants. Cependant, tout ne se passe pas comme prévu dans l'école primaire Lamy-Noir, et ce, à cause de sa directrice.

En effet, cette école est dirigée par la terrible Mlle Legourdin. Cette dame à l'allure robuste terrifie les élèves et les professeurs. Quelle monstruosité ! On se demande comment un tel spécimen a pu être un jour directrice d'une école, alors qu'elle déteste les enfants, surtout les très jeunes enfants. Elle est puissante et n'hésite pas à employer la manière forte afin de se délester de ces élèves si mal élevés.

Matilda a de la chance avoir Mlle Candy comme professeure. Elle est si douce et si gentille, toujours au naturel, sans l'apport du moindre COSMÉTIQUE, Coûteux et Original Sûrement, Mais Étrangement et Tristement Initiateur de Quelques Usurpations d'Elégances, et est compréhensive envers Matilda, essayant de l'aider.

Matilda, de part sa jeunesse, est une petite fille dégourdie qui ne se laisse pas faire. Elle est rusée quand il s'agit de se venger des méfaits réalisés par son entourage, mais demeure mature, et arrive même à sympathiser de plus en plus avec sa maîtresse au point que toutes deux deviennent de proches amies. Quelle chance pour une petite fille aussi peu gâtée par ses parents d'avoir une amie aussi intéressante et gentille !

Malgré tout, elle devra faire face à cette sorcière qui loge dans le bureau de la directrice, cette cruelle femme plutôt mystérieuse. Mais qui est-elle ? Pourquoi est-elle aussi méchante ? A-t-elle de la famille ? Matilda, jeune fille en quête de gentillesse, doit aussi lutter contre ses propres parents qui tyrannisent son quotidien. Si seulement elle avait des pouvoirs magiques pour l'aider à …
Lien : https://thesaurex.fr/2021/04..
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Il y a plus de dix ans, je me revois aller au ciné avec mon école élémentaire pour découvrir un film intitulé « Matilda » et ce fut le coup de foudre. Il y a quelques mois, je tombe par hasard sur le livre de Roald Dahl. Ne savant même pas que ce film était une adaptation, je me suis lancé dans la lecture de l'oeuvre de ce grand auteur de littérature jeunesse.

Alors que dire de plus quand on voit les nombreuses critiques du site. Cette histoire est un dessert sucré qui se mange en quelques minutes et dont le gout décuple notre faim mais d'une façon positive. C'est incroyablement plaisant.

Dahl nous livre ici un monde stéréotypé entre la famille de « gros beauf » type et l'école qui va à l'encontre de toutes ses valeurs. Au milieu de cela, il y a d'un côté Matilda, jeune fille intelligente et éveillée et de l'autre Mlle Candy, l'institutrice pauvre au grand coeur.

On prend grand plaisir à lire ces phrases, que je dirais, « à citations » tant elles sont bien écrites. On se laisse happer rapidement par la magie des mots qui ne tardera pas à rejoindre la magie du scénario qui nous entraine en une scène du monde réel vers un monde fantastique.

Humour, tendresse, jeunesse : des ingrédients qui changent ce livre en véritable gâteau sucré. Vous pouvez prendre votre part sans hésiter...
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J'ai d'abord découvert "Matilda" avec le film il y a quelques années, en cours d'anglais. J'avais adoré les personnages et l'histoire. Ayant lu et apprécié "Charlie et la chocolaterie" de Roald Dahl, j'étais certaine que "Matilda" devait également être un super bouquin. Et c'est effectivement le cas !

Cette petite fille aux capacités intellectuelles hors normes a la malchance d'avoir des parents méchants et imbéciles, se fichant éperdument de ses prouesses. Heureusement, Matilda découvre la bibliothèque de son quartier et la richesse des livres. Puis, elle vit sa première rentrée scolaire et se retrouve dans la classe de Mlle Candy. Cette institutrice particulièrement douce est tout de suite fascinée par la petite surdouée, si modeste pourtant. Une relation de confiance s'établit peu à peu entre elles. Mais tout n'est pas rose à l'école : l'horrible directrice, Mlle Legourdin, accessoirement dotée d'une force de taureau, semble avoir une dent contre Matilda (et contre tous les enfants en général, d'ailleurs).

J'ai aimé dans le livre les mêmes choses que dans le film. Les personnages sont caricaturés à l'extrême, mais ce n'est pas gênant dans ce roman jeunesse, au contraire. Comment ne pas s'attacher à Matilda ou éprouver de la sympathie pour l'adorable Mlle Candy ? Et comment ne pas trembler en imaginant Mlle Legourdin se livrer à son activité préférée : le lancer d'élèves ? Qui ne ressent pas de la colère ou du dégoût quand M. Verdebois, le père de Matilda, se vante de ses compétences d'escroc ? L'histoire se dévore et donne envie d'y revenir une fois le livre terminé, on savoure les petites farces de Matilda ou les confrontations entre Mlle Legourdin et les élèves. L'écriture de Roald Dahl n'a aucun défaut, l'humour est très souvent présent. On sent aussi l'admiration de l'auteur pour Charles Dickens. Les illustrations de Quentin Blake collent parfaitement avec le texte, c'est exactement comme ça que j'imagine les personnages. le trait est léger et expressif.

Ce roman est à offrir aux petits comme aux grands !
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Roman que j'ai lu pour la première fois en classe de 6ème que je redécouvre bien des années plus tard, avec une grande joie.
Je ne me rappelais qu'approximativement de l'histoire mais j'avais gardé en tête le très bon ressenti que j'en ai eu enfant. Et en le voyant toujours présent dans ma bibliothèque sans avoir bougé depuis 15 ans, j'ai eu envie de me replonger dedans. Et quelle bonne idée ce fut, car j'ai replongé avec plaisir dans mes vieux souvenirs et dans cette merveilleuse histoire. C'est encore une fois, selon moi, un livre pour enfants dont les adultes que nous sommes peuvent assurément se délecter.
Un roman simple et émouvant au travers de l'histoire de cette petite fille singulière à laquelle on s'attache dès les premières pages. D'autant plus appréciable que Matilda est, à l'instar de chacun d'entre nous ici, une amoureuse des livres. J'ai tout simplement adoré cette petite fille.
Le récit bref mais percutant, la foule de personnages —parfois caricaturaux certes— mais donnant du relief a l'histoire, l'émotion, la belle fin, tous les ingrédients sont réunit pour plaire aux plus petits comme aux plus grands, sous la plume talentueuse de Roald Dahl.
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