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EAN : 9782312028583
Du Net (29/10/2014)
4/5   2 notes
Résumé :
Avant de vous débarrasser d’un ordinateur, vous devriez vous assurer que vos fichiers et courriers électroniques ont bien été effacés. Sinon il se pourrait bien que tous vos petits secrets soient dévoilés un jour par un informaticien avide de sensation. Ce livre lève le voile sur les intrigues, jeux de pouvoir et rivalités au sein de la première chaîne de télévision française. Animateurs et journalistes y jouent une version moderne des Liaisons dangereuses où presqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique


Henri Charles Dahlem a voulu, avec Liaisons, publié en 2014, transposer à notre époque et dans l'univers impitoyable des milieux télévisés l'un des plus célèbres romans épistolaires du XIIIème siècle…
De nos jours, un roman épistolaire ne tiendrait plus la route : nos moyens de communication sont plus ancrés dans une immédiateté qui bouscule l'action : c'est donc un véritable défi de choisir cette forme de polyphonie narrative.

Dans cette réécriture des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, nous retrouvons deux personnages principaux anciens amants et complices, la meneuse du jeu amoureux et le séducteur, cyniques et sans scrupules, dignes alter ego de Mme de Merteuil et De Valmont ; leurs jeunes victimes sont les transpositions modernes de Melle de Volanges et du chevalier Danceny ; la belle femme inaccessible, dont le mari est retenu par des obligations électorales est une copie fidèle de Mme de Tourvel ; quant aux seconds rôles, témoins et complices malgré eux, elles correspondent à Mmes de Rosemonde et de Volanges dont elles reprennent les postures.
Lors de ma découverte des Liaisons dangereuses, j'avais trouvé la peinture de la jalousie et du désir de vengeance très actuelle et l'analyse des caractères intemporelle, réflexions évidentes à la lecture d'un classique.
Pourtant, la transposition d'Henri Charles Dahlem ne m'a pas convaincue…Je n'ai pas réussi à éprouver de l'empathie pour les victimes, Marine et Pedro, ni à vraiment croire à leur histoire d'amour ; j'ai trouvé que Le Guen avait moins de prestance que Valmont, que Claire n'avait pas l'envergure machiavélique de Mme de Merteuil ; Anne-Chantal m'a agacée, n'ayant pas la grande classe de Mme de Tourvel… Seule France Rijoux a trouvé grâce à mes yeux, sans doute parce que la tante du séducteur affiche un féminisme qui habille son sens des valeurs d'une réelle modernité. Mais son attitude finale, sa manière d'étouffer l'affaire, d'en cacher les ficelles m'a dérangée…
L'auteur a placé l'intrigue de Liaisons en 2002 et déjà, quinze ans plus tard, cela date un peu : les mails ont remplacé les longues missives mais sont trop bien écrits pour être crédibles et l'explosion plus récente des réseaux sociaux nous fait imaginer des dérives pires encore dans le lancement des rumeurs et le saccage des réputations.

Ma conclusion : je salue le travail d'adaptation, la fluidité de l'écriture dans l'organisation des échanges car le lecteur ne se perd pas, pénètre dans l'intimité de chacun, voyeur conscient de l'être. À ce titre, je serais curieuse de lire des avis de lecteurs qui ne connaitraient pas Les Liaisons dangereuses…
Dans Liaisons, il s'agit trop à mon avis d'une adaptation moderne, d'une réécriture avec les moyens de communication de notre époque, de l'oeuvre originale de Choderlos de Laclos. Je m'attendais davantage à une revisite, une réappropriation du sujet…
Personnellement, je ne suis pas parvenue à me détacher assez de l'original pour profiter pleinement de ce roman, pourtant bien écrit et addictif.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Comme tous les matins, j’ai déposé mon fils et ma fille à l’école, puis j’ai rejoint le World Trade Center. Comme des cen-taines d’hommes et des femmes qui travaillaient dans les tours jumelles, ma journée de travail commençait. J’ai mis en route mon ordinateur, suis allé chercher un café et je me suis dit que la jour-née allait être belle. Je me souviens avoir croisé mon chef qui, comme d’habitude semblait très stressé parce qu’il n’arrivait pas à imprimer les documents dont il avait besoin pour sa séance de 9 heures 30. C’est la dernière fois que je le voyais. »
A ce moment de l’interview, on ressent bien l’émotion de Ben qui s’arrête de parler, tousse, puis se ressaisit. Un an après, il ne semble n’avoir rien oublié de son emploi du temps. Il parle de son patron, du travail qu’il s’apprêtait à faire, de tous les e-mails auxquels il n’avait pas encore eu le temps de répondre. Peut être aussi pour chercher une explication à cette question à laquelle il n’a toujours pas de réponse : Pourquoi moi ? Et pourquoi suis-je devenu en quelques heures un héros, alors que nombre de mes collègues figurent au rang des martyres de ces attentats.
« J’avais à peine posé mon mug quand j’ai senti quelque chose vibrer et que j’ai vu des cercles concentriques se former à la surface du café. Je n’avais jamais ressenti un tel tremblement et je me suis demandé ce qui avait provoqué une telle réaction. Après tout, nous n’étions pas à Los Angeles ! J’ai regardé la collègue qui partage mon cublicle. Elle avait le même regard incrédule que moi sans doute, mais n’a pas semblé s’inquiéter plus que ça.
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Joignant le geste à la parole, elle me prit le bras et m’entraîna tout de go dans sa chambre. Ce fut avec cette candeur naïve ou sublime qu'elle s’est donnée, augmentant mon plaisir en le parta-geant. L'ivresse fut complète et réciproque. Je ne sortis de ses bras que pour lui jurer un amour éternel. Et, au moment où je pronon-çai ses paroles, je crois bien que j’étais sincère. Je pensais ce que je disais ! Et même après nous être séparés, il m’a fallu un certain temps avant de me persuader que je ne devais pas m’engager sur cette voie.
La recette pour quitter ces pensées dégoulinantes de gui-mauve ? Ma récompense ! Tu ne perds rien pour attendre, pas vrai ?
J’ai rempli ma part du contrat, à toi de remplir la tienne. Inu-tile de te souligner avec quelle impatience j’attends ta réponse ! Et si la victoire porte à l'indulgence, ne me fais pas trop languir
Je t'envoie mille baisers. (p. 218)
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Si, comme moi, tu te réjouis à chacune de nos rencontres, si comme moi tu es heureuse de partager du temps en ma présence, si tu sens que nous sommes proches non seulement en paroles mais aussi en pensées, alors tu dois reconnaître que le lien qui nous unit est plus fort que celui de l’amitié. Ne te ment pas à toi-même et aie dans ce cas la franchise de le reconnaître. (p. 49)
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De l’audace que diable ! Pourquoi sacrifier cette période de ton existence si riche, si intense, pour un homme qui préfère sa carrière à son épouse ? J’avoue que cette insondable âme féminine m’intrigue et m’effraie quelquefois. Je ne parviens pas à com-prendre pourquoi il faudrait souffrir pour gagner je ne sais quelles grâces, pourquoi il faudrait se contraindre à faire les choses que l’on n’aime pas pour s’inscrire dans un moule qui –au-delà de ce sentiment d’appartenance à un club de plus en plus fermé de gens vertueux– n’est qu’une solution de facilité pour ne pas oser les choses dont on a envie. (p. 149)
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