Ce roman est un émouvant portrait de femme. Jeune médecin généraliste en remplacement chez un confrère suite à un problème de santé de ce dernier, Laura Galli découvre la difficulté de conjuguer sa vie professionnelle, très prenante en temps comme en énergie, avec sa vie de femme au sein de son couple. son époux Paul étant lui même cardiologue hospitalier avec des contraintes liés à son métier. le désir d'enfant, la compatibilité de cette envie avec son travail, les difficultés du quotidien d'un médecin, autant de problématiques que va rencontrer Laura.
Un bon roman, une écriture fluide, un très bon moment de lecture pour moi.
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J'étais au départ plutôt sceptique en débutant ce roman. J'avais lu que ce roman est largement autobiographique, ce qui m'a plu et m'a décidé à en commencer la lecture. Dès les premières pages ma première impression s'est dissipée, Laurence Dal Cappelo a très bien réussi à me faire partager les émotions qu'elle a pu ressentir. L'écriture est fluide et le sujet, bien que par moment très triste, est bien abordé ce qui permet au lecteur de ne pas se sentir submerger par tous les drames qui vont se jouer autour du personnage principal.
Ce roman m'a permis de mieux me rendre compte des difficultés de la profession de médecin généraliste. Je n'y avais jamais réellement songé et grâce à ce roman je porte désormais un oeil nouveau sur ce métier.
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Un très beau métier que celui de médecin, mais pour qui le prend trop à coeur, il peut user et même détruire ...Mais ne dit-on pas que c'est une vocation ?
Si on s'y perd, il faut mieux bifurquer et trouver son propre épanouissement personnel ailleurs...mais on le reste toujours un peu...
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Regarde-le, ton métier ! Tu les vois naître, grandir, tu signes leurs certificats pour faire du sport ou les en dispenser, partir en colonie de vacances. A certaines, tu prescriras leur premier contraceptif. Tu parapheras un certificat prénuptial. Tu les verras s'aimer, avoir à leur tour des enfants. Oui, ils souffriront, déprimeront. Ils seront malades, accidentés ou divorcés et, toujours, ils viendront pleurer sur ton épaule. Où veux-tu qu'ils aillent ? Ils ne croient plus en Dieu, ils ne connaissent plus de prêtre, ils ont peur de tout ce qui commence par psy. Que leur reste-t-il, sinon leur médecin qui, sous serment, ne répétera jamais rien ? Ils sont la vie. Tout cela, c'est la vie. Oui, je trouve que c'est un beau métier. Qui s'assume, qui ose.
D’un geste net et précis trahissant une longue habitude, elle fit basculer le siège du conducteur pour jeter son sac sur la banquette arrière. Cette sacoche de cuir noir patiné, déjà usée, l’accompagnait depuis cinq ans. Cinq années de pratique de la médecine. Cinq année à côtoyer a maladie, la souffrance, quelques fois la mort. Cinq années qui, lui semblait-il, avaient duré des siècles.
A cet instant, dans le joli salon aux murs décorés de photos, Laura était l'exclue. Cette famille unie n'était pas la sienne. Malgré les câlins et les déclarations d'amour de sa nièce, malgré toute l'affection qu'elle lui portait, ce ne serait jamais sa fille, elle ne serait jamais sa mère. Elle ressentit un grand vide avec, au niveau du nombril, une légère crispation. Soudain, mal à l'aise, elle se leva et se dirigea vers la chambre de Manon.
Laura faisait tout son possible pour la rassurer, expliquant, prenant le temps de deviner ses questions si angoissantes qu'on ose même pas les formuler. Mais elle ne pouvait pas faire la seule véritable chose que sa patiente aurait souhaitée, elle ne pouvait pas lui garantir qu'elle était guérie.
Vivre, c'est aussi mourir, affronter l'angoisse, la peur, la souffrance.