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3,75

sur 472 notes
Première rencontre avec Damasio dans ce recueil de nouvelles, qui laisse imagine ce que peuvent être ses romans. On comprend d'emblée la portée philosophique de son oeuvre en général, et commencer par de multiples petites histoires m'a paru une bonne manière de s'y plonger. En effet on y trouve de nombreuses réflexions sur la société actuelle, sur l'amour, la filiation, la communication, l'art ou les rapports aux nouvelles technologies. La plume, l'histoire et même la mise en page plongent le lecteur au coeur de l'histoire très rapidement, et sont un terreau fertile aux idées de l'auteur.
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J'adore rien que le titre. Mais parfois trop abscons. Belle approche sociologique du monde. Cet auteur a une belle ligne de vie et d'écriture...
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Après La Horde (***) et La Zone (*****), je me suis laissé tenter par ce recueil de nouvelles d'Alain Damasio. On y retrouve pleinement l'auteur dans la richesse de sa prose et de son imagination. Dans la complexité de son écriture et ses tentations philosophiques aussi... Certaines nouvelles sont clairement des paraboles critiques de notre société moderne, d'autres apparaissent plus comme des créations poétiques voir des tentatives de créations SF pures.
On retrouve des thèmes forts chez A. Damasio: la critique du libéralisme et de la société de consommation, la remise en question de la technologie dans nos modes de vie avec une petite insistance sur Internet dans ce recueil.
Mes nouvelles préférées: Les Hauts Parleurs qui décrit un monde où le langage est privatisé et la résistance qui se développe face à ça. Captcha qui traite de la virtualisation de nos existence par les réseaux sociaux. So phare away: une parabole sur Internet en général, trés réussie. El Levir et le Livre, un conte moderne très original.
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Des nouvelles sur le langage, sur cette société technologique qui avale et fait disparaître la part d'humanité de chacun pour le désintégrer, une écriture riche et inventive, un monde angoissant car plausible. Solitude, emprisonnement, vie en cage, techniques tortionnaires, un recueil de nouvelles fortes, écrites avec précision et finesse, une grande intelligence. La SF n'est pas ma lecture de prédilection mais je reconnais que ce recueil nous pousse à réfléchir sur le monde, le langage, ce qui fait de nous des hommes, ce que représente la vie.
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Cet Alain Damasio a réellement une plume fantastique... il arrive, par le biais de ces nouvelles, à nous faire entrer, en quelques pages, dans son monde, dans ses mondes. Nous sommes plongés entièrement dans ses intrigues, ses personnages, ses lois toutes plus ou moins originales et décalées.

Néanmoins, il faut garder l'esprit ouvert, certains concepts sont difficiles à cerner. On peut adorer certaines histoires et ne pas du tout apprécier d'autres.

Bref, pour celui qui veut changer d'air, se dé-paysager complétement à chaque nouvelle, ce livre est fait pour vous.

J'ai aimé.
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- Poésie et création dans une dystopie privatisée et mortifère 💱

Une vraie pépite que ce recueil, 10 histoires courtes, percutantes, aux identités très marquées, du plutôt pragmatique comme « les Hybres » au plus ésotérique avec « Sam va mieux ». J'ai beaucoup de mal avec les recueils de nouvelles, et a fortiori s'il s'agit d'en faire une critique, mais c'est pour le coup un format fantastique pour la plume de Damasio : elle peut y exprimer sa fulgurance, y concentrer sa ferveur, ses couleurs, sa poésie, son originalité. Probablement l'une des oeuvres de fiction les plus soignées, réfléchies, et viscérales que j'aie pu lire jusqu'à présent

Les thèmes abordés sont passionnants et allégorisés avec justesse et créativité.
Nous est proposée une forte critique de l'addiction et de l'omniprésence du marché et de la technologie, de la rupture des liens réels au monde et aux autres pour domestiquer, quantifier et vendre les aspects les plus naturels, intimes et humains de la vie.
Réifier tout ce qui ne devrait pas l'être -et qui devrait n'être qu'éprouvé- : l'écart, l'absence, la fugacité et le caractère unique du présent, …
Tout ça isole les gens et les tue, par le retrait de tout ce qui fait que la vie est réellement vécue, que les secondes, minutes et heures qui passent sont incarnées. Attribution d'une valeur commerçante à ce qui ne se mesure pas, ce qui n'a pas de prix, ce qui échappe et transcend, descriptions et chiffres

Au delà de ça, une peur du trans humanisme, qui ferait perdre ce qui constitue l'essence vitale de l'humanité, et serait une forme de mort

En solution, en contrepoint, une passion pour la vie, l'insaisissable, l'énergie, le tumulte, avec thème récurrent de la naissance, de la création, de la nouveauté

(Ce qui suit c'est juste mes notes, contient du spoil et pas nécessairement intéressant)

Les Haut-Parleurs :
Critique du capitalisme, anticipation d'un libéralisme qui irait jusqu'à privatiser la langue

Annah a travers la harpe :
Conséquences du remplacement progressif du contact humain et parental par de la technologie pour tout et pour rien. Suréquipement motivé par la crainte (insufflée par les entreprises) et la paresse.
Intrusivité morbide des biens de consommation, objets comme produits intellectuels -pubs, informations, slogans,…-
Les cercles de l'enfer, matérialisés dans la technologie qui étouffe, isole, trompe et sépare
Thème que l'on retrouve dans la Horde : pour faire revivre Annah, il doit se rappeler des moments vraiment vécus, cad ceux de découverte du monde, de proximité humaine émotionnelle -s'y opposant les données froides de la technologie qui a remplacé ce lien et instauré de la distance, piteux ersatz d'expériences et de liens vrais-

Le bruit des bagues
L'amour et les rencontres dans une dystopie ultra technocratique et technologique, où tout est stérilisé, théorisé, marketé. Plus rien n'est authentique, tout est calculé et planifié, tout est modifiable et modifié pour être le plus rentable possible.
Chaque volonté, échange et contact est quantifié, mis à prix et vendu, jusqu'au prénom même de chaque personne

C@PTCH@ :
La technologie a remplacé toute vie, tout converti en données, tout dématérialisé
Éloge de la virtualisation, de la transformation en lignes de codes et formats informatique : confort de l'existence sans contrainte physique, de la transformation en un élément virtuel
Sacrifice de sa vie en réduisant son existence à la technologie et aux succès et interactions virtuelles
Séparation parents - enfants par la technologie
Critique de l'archivage de toutes les informations, de l'essentialisation de tous en leurs données mesurables

So phare away :
Allégorie des réseaux sociaux
Communication par la lumière, chacun depuis son phare, apparu lors de la dernière marrée de bitume qui noie la ville viciée par le smog.
La communication excessive, par tout le monde, tout le temps, souvent stérile, fait disparaître toute l'importance de l'expression, noie les messages importants dans un brouillard de trop-plein d'informations, et empêche les gens de réellement communiquer ce qui compte
Plus de contraste, plus de vide, plus d'absence, plus de place pour faire valoir une réelle émotion, intention ou idée travaillée

Les Hybres :
Moins profond que les autres nouvelles, mais excellentissime récit, à l'univers très créatif et immersif

El Levir et le Livre
La quête de l'expression de l'absolu, de la nature mouvante et changeante de toutes choses et -plus important- de leurs liens
Message d'amour à la littérature et à l'art qui veulent représenter l'abstrait, parler de l'inexplicable et reproduire tangiblement l'énergie insaisissable de toute chose
Sans chercher à expliquer ni apprendre quoi que ce soit qui soit déjà instinctivement su, l'artiste veut donner la vie, créer un flux, une énergie, un nouveau courant au tumulte harmonieusement chaotique de l'univers

Sam va mieux :
L'écoute du mouvement des éléments permet d'entendre la parole de toute chose, par anthropomorphisme certes, mais en rejetant les oeillères de l'exclusivité du langage articulé, en épousant la prosodie ésotérique de l'univers
Le langage des choses est le témoignage de leurs interactions, liens, échanges
L'importance d'apprendre cette langue universelle est que cela mène à l'accomplissement, à la création : quand le manque de son langage apparaît, on entend celui qu'on n'avait jamais perçu, et on l'apprend pour s'en créer une réponse

Une stupéfiante salve d'escarbille de rouille écarlate :
Horde, vif, ascète,…
A alticcio, une créature -le Barf- donne aléatoirement le pouvoir du Mu, et décide de qui le garde selon le résultat de sa course. le Mu et le Barf font penser aux chrones, par leur nature inconstante et leur capacité à garder la matière en vie et changeante
Haute Loge Barfique en arlequins = caracole ?
Île peut manifester ses émotions sur le monde extérieur et est choisi pour la course. Atteint par le Mu, tout ce qu'il touche se réduit à ses composants, a un chaos originel

Aucun souvenir assez solide :
Texte très court et très poétique sur la douleur d'une rupture, les souvenirs doux-amers du bonheur qui se délitent depuis la perte de celui-ci
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Recueil de nouvelles exigeant. Je n'ai pas accroché à toutes c'est sûr mais une grande majorité a su au moins me toucher. Les thématiques sont variées:l'appropriation des mots par des grandes entreprises (coucou M Bolloré), la surprotection technologique, la surexposition de la médiocrité, la prépondérance de la virtualité, le deuil... L'esprit de la volte est là, en mouvement même si je préfère Alain Damasio dans ses formes longues.
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Il y a dix ans que j'ai été soufflé par "la horde du Contrevent". À l'époque j'ai emmerdé tous mes potes, en leur offrant le livre, en les incitants à l'acheter. Je n'avais que rarement lu une oeuvre de cette puissance.
"Le monde du dehors" m'a saoulé. Je ne l'ai pas terminé. Trop de et pas assez. J'ai fait l'erreur de rechercher des traces de mon appréciation de la précédente lecture, je l'ai trouvé lent et sans puissance.

Ici, j'ai aimé la moitié des nouvelles. Celles qui sont plus oniriques, celle où Damasio ne se perd pas dans un vocabulaire trop techno-scientifique. Je crois que c'est ce qui me rebute dans son aventure littéraire, l'usage trop précis d'un champ lexical qu'on voudrait élargi aux non-connaisseurs. C'est la différence entre Damasio et Jaworski : l'un arrive à intégrer des mots qui te font rêver même si tu dois les comprendre avec un dico, l'autre les alourdit d'autres mots qui te font perdre le fil de l'histoire.
Et c'est dommage parce que le style est toujours là.
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du vrai du pur Damasio, des perles et des pepites, et qq autres illisibles, enfin, pour mon niveau sans doute, toujours cette élégance et maîtrise de la langue, mais aussi cette imagination hors du commun et même carrément super novatrice même en SF, mais faudrait peut être le ranger en poésie anticipative... bon et si qq'un sait me dire qui est ce "Systar"...
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Aucun souvenir assez solide est un recueil de dix nouvelles écrites par Alain Damasio. Dix histoires qui nous plobgent dans des univers proches et distants. Une vision philosophique de sujets variés : la mort, le capitalisme, l'écriture etc... Un livre où les mots ont du sens, Alain Damasio démontre une maîtrise totale de la langue française et enchaîne les doubles sens, les jeux de mots et les styles d'écriture. Une plongée dans le monde des mots ...

Il s'agit du premier livre d'Alain Damasio que je lis et je dois dire que je suis mitigé. Dans ce livre on trouve du génial et du mauvais. C'est le principe des nouvelles, on découvre dix histoires totalement différentes mais, à chaque fois, Damasio nous entraîne dans un univers riche et complexe. Son engagement et sa critique de la société sont perceptibles notamment dans Les Hauts Parleurs. Cette nouvelle fait partie de mes préférées avec Hybres. Ayant eu la chance de rencontrer Jean Fontaine à qui est dédiée cette nouvelle, on est transporté dans l'univers de l'artiste avec ces monstres mi humains mi machine qui évoquent les oeuvres de l'exposition humanofolie (plongez vous dans ces oeuvres avant la lecture de la nouvelle pour en profiter pleinement !). D'ailleurs cette nouvelle à même ete suivie d'une pièce de théâtre qui malheureusement n'a pas été éditée.
Toutefois si le texte et les mots sont parfaitement mis en scènes dans plusieurs nouvelles, d'autres au contraire sont compliquées et assez fouillis. Cela rend l'ouvrage très inégal ... J'ai même abandonné la nouvelle Une stupéfiante salve d'escarbilles en cours de route. Cela ne m'était jamais arrivé d'abandonner un livre ou une nouvelle mais là, face à l'accumulation de phrases sans aucun sens, ce n'est pas du tout plaisant à lire. Qu'y a t'il à comprendre dans ce texte affreusement lourd composé principalement de mots inventés ?

Une lecture en demi teinte qui ne fera toutefois pas renoncer à la lecture des romans La horde du contrevent et Les furtifs. Je n'en ai donc pas fini avec Alain Damasio, pour le meilleur j'espère !
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