Deux mois à contrer avec la horde quand d'autres en viennent à bout en deux jours. Autant dire que j'ai pris tout monde temps pour apprécier chaque phrase de ce désormais grand classique de la SF.
Difficile de décrire mon ressenti à cet instant précis. Mes premières impressions sont confuses et contradictoires, pourtant un sentiment de colère semble prendre sensiblement le dessus, j'expliquerai plus tard pourquoi. Mais un premier constat tout de même : ce roman ne peut laisser indifférent et suscite forcément le débat pour tous les amoureux de la SF/Fantasy.
J'écris cette critique à chaud et je ne sais par où commencer. J'avais essayé de le lire il y a un an déjà, attiré comme beaucoup par les louanges élogieuses qu'on lui attribue. Je l'avais pourtant abandonné au bout de 20 pages, probablement découragé par les changements de narrateurs (il y en a 23 en tout, représentés par un symbole avant chaque début de paragraphe et la nécessité de revenir à chaque fois au tableau de correspondance de la horde pour savoir qui parle). Mon rythme de lecture était de ce fait cassé et je n'étais pas dans le mood à me prendre la tête avec ce genre de détails. J'ai donc laissé sa lecture pour un autre temps, une autre vie ? Jusqu'à ce que je voie dernièrement la promotion de la BD dans ma librairie et que ça titille mon envie de me replonger dans cet univers.
Tout ça pour vous dire ceci : Ne soyez pas découragé comme je l'ai été par les 50 premières pages du livre. Passé ce cap, on reconnait facilement les différents symboles et on se prend au jeu au point que je trouve finalement cette idée géniale. C'est surtout une technique qui permet au lecteur d'être le 24éme membre, de connaitre l'histoire des 23 autres, de se fondre dans cette horde courageuse, plus soudée que jamais par l'amour et l'admiration qu'ils se portent les uns envers autres.
La quête de cette horde ? Rejoindre l'extrême-amont pour aller chercher l'origine du vent. Quelle mouche a donc piqué «
Damasio » pour nous pondre un ouvrage de 700 pages dans un monde régi par le vent. Faut être tordu pour y avoir pensé et encore plus pour l'avoir fait de manière aussi remarquable. Je suis donc en admiration face à l'imagination et au travail titanesque de l'auteur pour avoir créé une mythologie aussi originale le tout dans un style d'écriture agréable à lire qui frise le genre poétique par moments.
Là où le bât blesse, c'est qu'à mon sens
Damasio ne s'est pas donné les moyens de parfaire son oeuvre. Elle est très loin d'être complète et de très nombreux points d'interrogation restent en suspens. L'histoire aurait gagné à être racontée en deux ou trois tomes. Et puis, j'ai surtout eu l'impression vers la fin que l'auteur s'est perdu en cours de route : Je n'ai rien compris à cette histoire de Vif, de 8éme et 9éme forme. Tout ceci n'est pas clair et confus. Je lui reproche d'avoir voulu donner un sens philosophique à cette quête, d'avoir voulu faire du « Coelho » version SF (un auteur dont je ne supporte pas les écrits).
Et puis cette fin…Quelle déception ! Je m'y attendais mais j'osais espérer qu'on aurait droit à un rebondissement sur la dernière ligne droite. Mais non, on a eu droit à une fin à la « LOST » sans aucune explication et avec encore plus d'interrogations…
Dommage, vraiment dommage. le potentiel était énorme, et l'auteur s'est saboté dans des explications fumeuses. Je ne peux toutefois que vous recommander la lecture de ce roman, ne serait-ce que pour vous faire votre propre avis et car il mérite d'être lu. Je le relirai probablement un autre jour en espérant que certains détails m'avaient échappé.
Bonne lecture à tous !