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sur 6164 notes
juste pour laisser une petite trace (de traceur) de la lecture de cette quête fabuleuse racontée avec une maestria hors norme. tout est hors norme d ailleurs dans cette horde, l histoire, les 23 personnages, le temps, l espace, les lieux, et l écriture, un travail d orfèvre, un talent incontestable, un travail de titan, pour un résultat sublissime (!!)
j ai tourné longtemps autour de la bête, ce n est pas ma tasse de thé habituelle, mais les 700 pages m ont parues si vite avalées que j en aurai bien pris pour 700 autres.
une révélation, une claque. Merci Mr Damasio
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Bon là je vais me faire pourrir... tant pis...
Alors on me dit chef d'oeuvre, bon... on me dit tu l'as pas lu, toi ? bon... on me l'offre...
donc je le lis, bin oui quand même.. et là bin j'ai un problème à la question une fois la lecture finie, y a de la lumière dans les yeux du pote, y a la fébrilité de l'échange du partage, y a même le sourire...
Bon comment tourner le truc ?..

Parce que pour moi, là, ce livre.. Bin ça a pas fonctionné (tiens ça c'est pas mal )... Nan pas fonctionné du tout.

J'ai trouvé ça chiant, téléphoné et vraiment un côté je me la pète pour rien... Ou tout du moins on met en lumière des choses qui pour moi rentre dans du domaine de l'anecdotique (la numérotation des pages, le côté des petit sigles à la place du nom..
Ouais c'est sûr trouver des noms ça demanderait du travail à l'auteur... nan ça faut pas le dire... ) donc j'ai lu sans le pense bête qui dit qui est quoi... Et en fait en lisant comme ça.. bin on se rend compte que au final y 5 perso, alors qu'on nous en vend pléthore...
Ils pensent tous pareil, se fondent, à mes yeux n'existent pas.

Ensuite plus la lecture avance et plus on apprend des trucs sur ce monde où souffle un vent incessant, plus on découvre... bin pour moi y a eu... ah mais y sont juste cons en fait... (nan ça je devrais pas le dire non plus )...

Donc désolée, je sais que je vais me faire pourrir et tout et tout... Mais, là je ne comprends pas du tout pourquoi on dit que c'est un chef d'oeuvre.

C'est pas les idées véhiculées elles sont bateaux, visibles comme le nez au milieux de la figure, téléphoné.
Pour dire à la fin de la troisième page je savais comment ça allait se finir... J'ai lu pour voir si j'avais bon... J'avais bon.

On me dit la destination n'a pas d'importance, c'est le voyage qui compte.. Et oui certes, mais pour cela il faudrait que le voyage et les voyageurs soient intéressants, surprenants...
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Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu une aussi bonne histoire. Comment vous la décrire...? Laissez-moi vous raconter le début, et un peu la fin, ainsi que mes théories personnelles sur le déroulé.

Mais non, hé hé, pas de spoiler ici, rassurez-vous ! Quitte à aller à contre-vent (habile allusion au titre) de ce qui se fait parfois ici, je vous laisse le plaisir de la découverte. Et c'est pour ça que je ne vous expliquerai pas : ni le titre, ni le nom des héros, ni qui couche avec qui, ni l'intrigue, ni mes personnages préférés, ni mon passage favori (ça c'est de la critique, n'est-ce pas ?).
Non non, ne me remerciez pas : quand on a aimé un livre, qu'on a adoré ses surprises, pourquoi vouloir en priver les autres ?

Ce qui fait toute la beauté de ce livre, c'est :
- le style, totalement en accord avec l'univers décrit, avec des passages vraiment jubilatoires. Je ne sais pas si ce livre a été publié dans d'autres langues, mais bon courage aux traducteurs;
- l'histoire, parce que pour un bon roman, il faut (aussi) une bonne intrigue n'est-ce pas ?
- l'univers, étranger mais familier à la fois, dans lequel je suis entré petit à petit jusqu'à y être immergé, à tel point qu'entre deux périodes de lecture, je faisais encore partie de la horde. Les détails qui foisonnent en font un monde crédible et cohérent, et certaines scènes me resteront longtemps en mémoire.

Merci monsieur Damasio, votre livre est un bijou, sans conteste le meilleur livre d'imaginaire francophone que j'aie lu.
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La Horde du Contrevent est un roman de fantasy, genre que je connais assez peu, en définitive, faute de m'y être réellement intéressée. Pourtant, depuis que je me suis ouverte à ce pan de la littérature, j'ai fait de jolies découvertes !

L'une de mes camarades de promo avait décidé de réaliser son mémoire de fin d'études sur ce roman (ne me demandez pas sur quoi, exactement, je n'en sais absolument rien). J'avais été assez étonnée à l'époque qu'on lui accepte un tel sujet. Pourquoi ? Parce qu'il est assez rare de voir un mémoire qui ne se penche que sur un seul roman, d'autant plus rare sur de la fantasy (préjugé idiot inside). du coup, ma curiosité avait été piquée et je l'avais inscrit sur ma (trop longue) liste de livres à lire.

L'an dernier, après avoir déniché ce petit pavé (700 pages) à la Foire du livre, je m'étais enfin décidée à me plonger dedans. Et là, …. La claque ! Alain Damasio recrée un monde qui tire son origine du vent. Dans ce monde, des espèces d'aventuriers (les hordiers) sont formés dès leur plus jeune âge pour partir de l'Aval et rejoindre l'Extrême – Amont (lieu d'où naîtrait le vent). A chaque génération, 23 enfants sont choisis pour constituer une horde et dès leur entrainement achevé, ils partent à la conquête de l'Amont. C'est la quête de toute leur vie : aucune horde n'est encore parvenue à rejoindre l'Amont. Dans ce roman, nous suivons la trente-quatrième horde, la plus rapide de tous les temps, celle dont on dit qu'elle va enfin parvenir à rejoindre l'Extrême-Amont.

La prouesse de Damasio provient de différents éléments. Je vais vous donner les principaux, pour les autres, vous les découvrirez vous-même si vous vous décidez à lire ce petit bijou ! Tout d'abord, il s'agit d'un roman polyphonique où chaque hordier à voix au chapitre. Pour chacun, le romancier a développé un caractère qui lui est propre et qui transparaît dans le style d'écriture et dans le vocabulaire utilisés. Une fois qu'on s'est imprégné des personnages, on peut même les reconnaître sans avoir à chercher leur identité en début de paragraphe. Ensuite, Damasio a élaboré tout un vocabulaire spécifique à ce nouveau monde et à la quête : la « contre », les noms des positions des hordiers, leurs outils, etc. Enfin, l'auteur joue avec la typographie, que ce soit pour identifier les personnages, pour illustrer leurs positions dans la horde lorsqu'ils doivent lutter contre une offensive venteuse ou simplement pour décrire les mouvements du vent et son intensité. de tous ces éléments, se dégage une véritable poésie qui m'a séduite !

Evidemment, tout cela engendre le seul défaut que j'ai pu trouver à ce roman : sa complexité. Ce n'est pas un roman qu'on lit dans le métro, entre deux stations. Il vaut mieux le lire confortablement installé, au calme, pour mieux s'imprégner de cet univers.

La Horde du Contrevent fut donc l'un de mes gros coups de coeur de l'année 2012 et m'a fait complètement revoir ma copie concernant la fantasy (comme quoi, faut tester un minimum avant de juger). Depuis, je le conseille à tous mes amis lecteurs qui n'ont pas peur de se lancer dans des ouvrages un peu plus complexes. Donc, si c'est votre cas et que vous ne l'avez pas lu, foncez !
Lien : http://www.maghily.be/2013/0..
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Lire la Horde du Contrevent est une immense aventure. On peut ne rien comprendre à ce qu'on lit, ne pas apprécier de jouer avec son marque-page, unique outil pour nous venir en aide. Nous pouvons aussi accepter de nous noyer, de nous laisser emporter, charrié par le souffle épique du livre, et l'aventure, la vraie, peut débuter.
Nous luttons alors de tout notre vivant, notre "vif", avec la 34 ème horde, contre les vents, à la poursuite des origines et de nous-mêmes.
La horde du Contrevent est la rencontre d'un style tout aussi exubérant que virtuose, inventif et poétique, au service d'un récit fraternel et philosophique. C'est aussi une fenêtre ouverte sur nos âmes, les liens qui nous unissent, un vibrant appel au vivre ensemble. C'est aussi un monumental coup de coeur qui ne supporte aucune tiédeur. Moi, je suis brûlant de lire encore ce livre magistral.
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Si vous avez envie d'ailleurs, suivez les 23 doux dingues de la horde à la recherche de l'origine du vent.
Vous en aurez pour votre argent, la tête la première dans les folles rafales au coeur de conditions extrêmes. Vous découvrirez un monde à part entière, un monde différent, rude et féerique. Vous en ressortirez ,ébahis, transformés et émus.

J'avoue que je ne connais pas trop la littérature SF, mais je suis à peu prêt sûr d'être tombée sur une pépite.
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"Nous sommes partis d'Aberlaas, Extrême Aval, il y a 27 ans maintenant. Nous avions 11 ans. Et nous ne nous sommes jamais retournés."

Ainsi commence cette formidable épopée d'une vingtaine de fous, la 34e Horde du Contrevent qui a pour objectif d'atteindre l'Extrême-Amont du monde. Aucun être humain ne l'a jamais fait. Au point que certains se demandent s'il existe vraiment un Extrême-Amont, où le vent phénoménal qui souffle sur ce monde prendrait sa source : "Ce rêve têtu, de la plus haute crétinerie, cette chimère d'atteindre un beau jour le bout de la Terre, tout là-haut, l'Extrême-Amont, à boire le vent à sa source – la fin de notre quête, le début de quoi ?"

Et en effet, on se demande bien pourquoi. Pourquoi parcourir ces milliers de kilomètres pendant tant d'années. Pourquoi sacrifier sa vie pour une quête qui perd régulièrement de son sens au fur et à mesure où la Horde est décimée.

Peut-être bien pour arrêter les fous qui ont justement décidé qu'on élèverait une vingtaine d'enfants, dès leurs 5 ans, pour cette quête infernale. Ou pour mettre un point final à des centaines d'années d'interrogations.

Mais pour cela, il faut arriver au bout, et qu'au moins un des hommes puisse revenir pour raconter ..."Tout ce qui avait pu être dit et gravé à ces sujets ne témoignait de rien d'autre que de cette même doctrine de l'épreuve et de la récompense, qui postulait un univers moral, une fin à toute quête et une terre aux dimensions parcourables – ce que rien n'étayait."

On ressort assourdi de ces 700 pages ventées, qui nous mènent à la rencontre des neuf formes du vent, de la plus basique, quotidienne, à la plus secrète, voire magique : "le vent, en un mot, était, en terme de potentialités, aussi riche que la littérature ou la musique, à cette différence près qu'on n'en connaissait pas à ce jour le compositeur – ce génie brut et diaphane qui inventait ses symphonies à la frontière de l'assimilable et nous laissait chancelants, sous le déluge de sa dictée".

Des envolées lyriques à la dure réalité des combats contre le vent ou contre des ennemis innommables, j'ai pu apprécier le style d'un grand conteur, à travers les mille facettes de ses personnages : Caracole le troubadour, qui joue avec les mots et nous offre de magnifiques moments de maîtrise de la langue française.

"Oui, je rime à la foudre,

à la fougue,

sans garde-fou

Je fourbis mes lames

Et déjà tu bafouilles,

tu cafouilles

Et tu blâmes."

Mais aussi Golgoth le barbare qui mène la Horde envers et contre tout, rustre grossier et pourtant génie du vent, manipulateur mais surtout âme de cette troupe, à laquelle il a tout sacrifié. Pietro le prince, qui permet la cohésion du groupe. Erg qui vole et assure la sécurité. Et surtout Sov le scribe, le conteur principal. Etc, etc. Des personnages hauts en couleur, qui récitent tour à tour une partie du voyage. Car la Horde n'est pas dissociable, elle ne se définit que par chacun de ses membres.

Une Horde au courage prodigieux, affrontant des montagnes, des volcans, des lacs immenses, alors qu'on a envie de leur crier "mais arrêtez ! vous êtes fous !". Pourtant ils continuent. Parce qu'ils ont le combat, la lutte dans le sang, ce qu'on leur a inculqué depuis 30 ans, ce qu'ils ont vécu depuis 30 ans : "Moins que d'autres, je ne savais si le but de notre vie avait un sens. Mais je savais, plus que quiconque, qu'elle avait une valeur. Par elle même, directement, hors de réussite ou déroute. Cette valeur venait du combat. Elle venait du rapport profondément physique que nous avions du vent. Un corps à corps." le vent les forge. Et les définit.

Si Alain Damasio m'a parfois perdu dans ses considérations sur le vent, il a pourtant écrit une fresque humaine sans précédent dans l'histoire de la littérature. En effet difficile à définir à quel genre ce texte appartient : fantasy ? fantastique ? épopée ? quête philosophique ? Un peu de tout ça à la fois, mais c'est cette multiforme qui lui donne toute sa richesse et nous interdit de le lâcher avant la fin.

L'histoire d'un monde balayé par les vents, dont nous sortons tout étourdis, les larmes aux yeux, sans souffle.

Un très bel exemple de ce que peut produire la littérature française.

*

PS : le livre est en cours d'adaptation par le studio ForgeAnimation et sortirait en 2013. Vous pouvez aussi écouter la BO sortie en même temps que le livre, par Arno Alyvan.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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J'ai réussi….
J'ai réussi à accompagner la Horde jusqu'au bout.
Maintenant comment parler de cette Horde, de cette quête, de ces Hordiers, de ce livre ?
J'ai envie de dire qu'on ne peut pas en parler, on ne peut que le ressentir.
Alors calez vous bien à votre aise, et partez, partez avec Golgoth le traceur, avec Pietro Della Rocca le Prince, avec Sov le Scribe, avec Caracole le troubadour, avec Erg le combattant protecteur, avec Oroshi l'aéromaître, avec Callirhoé la feuleuse ou encore avec L'autoursier.
Vous ne savez pas ce qu'est un aéromaître, une feuleuse, un autoursier, c'est normal, vous ne savez pas non plus ce qu'est le furvent, puisque vous ignorez ce qu'est la Trace.
Eh oui il va falloir vous y habituer à ce vocabulaire inventé par l'auteur, dans ce monde dont on ignore tout avec des héros dont on ne sait pas ni qui ils sont, ni ce qu'ils sont réellement.
Des humains, pour certains peut-être, pour d'autres assurément non.
Il va falloir baisser la tête, courber le dos, et arriver à passer les premiers chapitres si vous voulez avoir une chance d'aller jusqu'à l'Extrême-Amont avec la Horde.
Si vous arrivez jusqu'à la page 400, vous pourrez peut-être la terminer cette quête.
Réussir à aller jusqu'à la page 400 ?
Allons, pas d'affolement, les pages du livre sont numérotées en ordre décroissant commençant à la 521ème pour finir à la 1ère.
Et alors vous aurez aussi peut-être appréhendé les personnages qui ne sont pas nommés dans le récit, mais tous représentés par des symboles lorsqu'ils prennent la parole.
Mais l'auteur a été sympa, le livre vous est vendu avec un marque page qui vous permet de savoir que Ω c'est Golgoth, que π c'est Pietro Della Rocca, 22 hordiers, 22 symboles qui rendent la lecture encore un peu plus difficile.
Mais quel bonheur que de vivre avec la 34ème Horde du Contrevent.
Bon j'avoue, je n'ai pas toujours tout compris, j'ai parfois été un peu, beaucoup perdue dans le récit, mais quelle extraordinaire aventure.
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Attention ! Alerte rouge : gros coup de coeur !!!
 
J'ai longtemps procrastiné pour lire ce livre : il m'impressionnait. La fantasy et la SF sont des genres que j'affectionne mais qui me semblent souvent intimidants. de surcroît, trop de commentaires élogieux sur cet ouvrage ont induit chez moi une crainte de connaître une déception à la hauteur de mes attentes, peut-être démesurées. Bref, au moins 10 ans que ce livre gisait dans ma PAL, sans que j'ose y toucher.
Il était temps qu'il en sorte, chose faite grâce au Challenge Pioche dans ma PAL, autant vous dire qu'il s'en est fallu de peu qu'il y reste 10 ans de plus…
 
Et là, une révélation ! Un pur bonheur !
 
Après les toutes premières pages qui m'ont un peu décontenancée (les signes en début de paragraphe qui représentent chacun un personnage, la pagination inversée…), je suis complètement rentrée dans l'histoire et j'ai eu beaucoup de mal à la lâcher (et oui, un petit pavé de 700 pages, impossible à lire d'une traite malheureusement).
 
L'univers imaginé par Damasio, son pouvoir onirique est d'une puissance que je comparerais, dans un style qui lui est propre, à celui de Tolkien dans le Seigneur des Anneaux : j'ai été bluffée et complètement transportée, immergée, dans un univers, qui, aussi hostile soit-il, m'a complètement fascinée par sa grandeur et sa majesté.
J'ai suivi avec une passion sans limite, la quête de la 34e Horde, composée de 23 membres possédant chacun un talent. Ils évoluent dans un monde brutal, balayé par des vents inimaginables, d'une puissance mortelle. La Horde a pour mission ultime de parvenir, au terme d'un impossible périple, à l'Extrême-Amont afin de découvrir le lieu où le Vent prend sa source.
 
Damasio adopte tour à tour tous les points de vue des divers personnages de la Horde pour tisser son récit et c'est fait avec un talent manifeste, en donnant une belle ampleur au récit et une vraie cohérence à l'unité de la Horde, qui est en fait la vraie héroïne de ce roman.
Quel souffle (sans mauvais jeu de mot !) dans la narration, quel style ! On retrouve dans ce roman, tout ce qui fait un grand chef d'oeuvre : l'héroïsme, la poésie, la philosophie, de l'émotion…
Cette quête, qui demande une noblesse de coeur et d'âme est une vraie métaphore de l'histoire de l'Humanité qui cherche à travers les âges ses origines et le sens de son existence.  
 
Clore ce livre est d'une grande tristesse pour moi : 700 pages, trop courtes, j'aurais voulu encore un peu habiter ce monde merveilleux et vivre avec cette Horde sans pareille. Et j'ai déjà la nostalgie de l'avoir perdue.
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Après dix pages, puis après vingt, puis cent, je me suis dit que je n'allais jamais y arriver à le contrer, ce bouquin. Mais j'ai fini par aller au bout, plus facilement à partir du deuxième tiers, car je restais curieuse de toucher du doigt ce qui suscitait un tel engouement dans ces pages, parce qu'un proche, fan absolu, m'attendait au tournant, et puis parce que j'ai beaucoup de sympathie pour Damasio; j'ai du respect pour l'intégrité du bonhomme, que je préfère néanmoins en penseur du pas de côté et pamphlétaire engagé qu'en romancier - ce que cette fameuse horde vient confirmer.

J'en ressors avec une impression mitigée qui mêle du très bon et du franchement pénible.
Pour le bon, une charpente romanesque solide et assez envoûtante qui soutient avec une belle authenticité un discours vivifiant sur l'énergie primale à cultiver au fond de soi, le tout servi par quelques scènes d'anthologie époustouflantes: celles qui font le coeur du roman et dans lesquelles la horde contre le vent en mer, dans le désert ou en montagne. J'ai été bluffée également par la densité de certains personnages, auxquels c'était une gageure de parvenir à donner de l'épaisseur à coup de pinceaux successifs: Sov, Golgoth, Caracole ont du corps et restent en mémoire une fois le livre achevé.

J'ai en revanche peiné sur certaines longueurs et scènes redondantes et d'autres qui m'ont paru inutiles, et souffert le martyre sur chacune (chacune!) des créations langagières, néologismes, style parlé etc qui viennent distinguer chaque protagoniste et sont omniprésentes car l'ensemble du roman est entièrement dialogué; ma tête comprenait bien qu'elles étaient partie intégrante du roman et lui infusaient le nerf et la chair, mais mes yeux probablement conservateurs de lectrice en ont pleuré de douleur, ce qui m'a semble d'autant plus rageant que Damasio sait suffisamment bien écrire pour ne pas avoir besoin de ces artifices. Les goûts et les couleurs, me direz-vous.

Il n'en reste pas moins que la lecture de la Horde imprime un message fort, vigoureusement dérangeant et durablement ancré, et fait vivre une aventure littéraire très originale, ce qui est loin d'être donné à tous les livres.
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