AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 322 notes
5
23 avis
4
35 avis
3
12 avis
2
5 avis
1
0 avis
Avant de lire cette biographie (quel vilain mot pour ce court récit d'une vie et d'une acuité incroyable !), je ne connaissais rien de la vie ni de la peinture de Paula M. Becker. Il faut dire que cette artiste peintre allemande est morte prématurément et qu'elle n'a vendu que deux toiles de son vivant, dont une à Rilke, son cher ami.
Pour une jeune fille de son temps, elle fait preuve d'une étonnante clairvoyance et indépendance. Si elle accepte dans un premier temps la formation d'institutrice à laquelle la destine son père, elle n'a de cesse, encouragée par sa mère, de prendre des cours de dessin et de peinture.
Elle fait le choix d'un mariage d'amitié avec Otto Modersohn tout en échappant à un couple à trois avec Rilke et son amie Clara Westhoff, qui deviendra l'infortunée femme de ce dernier.

Marie Darieussecq, avec une économie de moyens notable, parvient en 140 pages à nous faire entrer dans l'esprit d'une jeune femme et d'une grande artiste extrêmement moderne, au point que son mari, peintre reconnu, s'apercevra très vite de sa supériorité. Malgré tout, séjourner à Paris, retarder une possible maternité, préserver ses heures de peinture au détriment de sa maison, sont des privautés arrachées à sa condition de femme du début du XXème siècle.

Son regard sur ses modèles (souvent femmes et enfants de conditions modestes, mais aussi son entourage) est sans concession, terriblement innovateur. Elle peint des compositions brutes, sans perspective, où la couleur prend une place très importante. Un bocal de poissons rouges est traité comme une source de couleur et de formes, bien avant Matisse... et elle est la première femme à se représenter nue, puis nue et enceinte, avec un naturel et une absence de chosification remarquable.

Il est étonnant que malgré sa proximité avec Rainer Maria Rilke, ce dernier n'ait jamais utilisé que l'expression "une amie" pour parler d'elle ("Requiem pour une amie"). Sa disparition précoce, l'audace incroyable qui lui valut tant de critiques, ont-elles été à l'origine de son effacement jusqu'à ce que sa fille Mathilde créée sa fondation en 1978 ?

Brillamment, Maie Darrieussecq explore le continuum de ces phénomènes à travers également le devenir de Clara Westhoff, son amie sculptrice, mais aussi la résonance de cette oeuvre dans sa propre pensée et écriture. Une lecture à la fois profonde, instructive et agréable. A ne pas manquer, donc !
Commenter  J’apprécie          60
En lisant ce très beau livre de Marie Darrieussecq - biographie de la peintre allemande Paula Modersohn-Becker, amie de Rilke - j'ai retrouvé l'atmosphère qui m'est si chère, tremblante et troublée, des écrits et de la correspondance de Rilke.
Marie Darrieussecq décrit une vie de campagne où se forge une volonté absolue de devenir artiste.
Commenter  J’apprécie          60
Marie Darrieussecq nous évoque la vie d'une peintre peu connue, Paula Becker que nous pourrons découvrir cet été 2016 au musée d'art moderne de la ville de Paris. la peinture est la seule vraie passion de cette jeune femme qui meurt prématurément (la trentaine) en disant: Dommage!
Commenter  J’apprécie          60
" Etre ici est une splendeur" de Marie Darrieussecq (145p)
Ed; Folio
Bonjour les fous de lectures...
Voici une courte biographie de Paula Becker.
Paua est peintre et épouse d'Otto Modersohn.
Paula est l'amie de Rilke.
Paul aime la nature et Gauguin.
Paula est trop peu connue
Paula a été une des premières représentante du mouvement expressionniste en Allemagne.
Paula estmorte à 31 ans, quelques jours après avoir doné naissance à sa fille.
Paula n'aura pas connu le succès, éclipsée derrière l'oeuvre de son époux et celles d'autres peintres masculins.
Marie Darrieussecq s'est basée sur les lettres et écrits de Paula pour écrire ce court opus lui rendant hommage.
Lettres et journaux publiés peu de temps après sa mort par sa mère en dépit des hostilités du régime nazi pour "l'art dégénéré".
Récit passionnat tout en tendresse.
Très belle lecture qui donne envie de découvrir les toiles de Paula.
Commenter  J’apprécie          50
Je regarde ce livre exposé à la bibliothèque :
L'auteur : Marie Darrieussecq - Je ne suis pas particulièrement fan de cet auteur.
Le titre : Être ici est une splendeur - Là, magnifique citation de Rilke !
Le sous-titre : Vie de Paula M. Becker - Je ne connais pas.
La couverture : Un portrait - Pas mal...
La quatrième de couverture : Intéressante cette femme !
Je l'emprunte donc... mais je déchante vite.. car je trouve ce livre truffé de citations, une vraie compilation. Pour connaître la vie de Paula, autant lire ses écrits !
Quant aux phrases, courtes, bof.
Heureusement, ce livre est court.
Mais parfois, une étincelle, des phrases inspirées, très belles.
Soudain, l'auteur m'attrape enfin. Je comprends combien elle aime cette artiste. Elle a su parfaitement décrire le carcan dans lequel elle vivait, combien la vie pour elle était hors limites, qu'elle n'aspirait qu'à une chose, la liberté de ses mouvements, de son inspiration...etc
Et je la remercie de me l'avoir fait connaître.
Bien entendu, je vais faire des recherches sur Paula M. Becker.
Commenter  J’apprécie          52
J'ignorais tout de Paula Paula Modersohn-Becker avant ce livre que lui a consacré Marie Darrieussecq. Il s'agit d'une peintre allemande née en 1876 et qui mourut à l'âge de 31 ans suite à son premier accouchement compliqué.
Ce livre n'est pas une biographie classique "j'écris à mon tour cette histoire, qui n'est pas la vie vécue de Paule M. Becker mais ce que j'en perçois, un siècle après, une trace ». L''auteure nous fait découvrir le travail de l'artiste, elle nous transmet également son admiration pour cette femme qu'elle n'a pas connue et qui lui manque. Paula s'affranchit des oeillères dans un monde d'hommes et veut s'émanciper tout en étant partagée par l'envie d'un couple stable et son désir de liberté . Très proche de l'écrivain Rilke époux de son amie Clara, Paula aime Paris et elle y séjourne régulièrement travaillant dans son atelier, elle est «"une bulle entre deux siècles ». Elle peint, vite , comme un éclat» et à travers sa correspondance et son journal intime, on la devine et on l'imagine. Elle renaît à travers les mots en tant que peintre et que femme.

Voulant être quelqu'un, passionnée et vivant intensément pour la peinture "Un seul but occupe mes pensées, consciemment et inconsciemment"."Oh, peindre, peindre, peindre" , elle fut la première peintre à réaliser des nues de femme et d'elle-même. Montrant ainsi les corps des femmes comme ils le sont sans le désir masculin ajouté.

Avec des réflexions portant sur les femmes, ce livre est vibrant de finesse et de sensibilité.
Magnifique !

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
Commenter  J’apprécie          50
Être ici est une splendeur, vie de Paula M .Becker est le joli portrait d'une artiste peintre allemande du XIX/XXe siècle.
C'est une peintre qui a réellement existé et que Marie Darrieussecq veut faire découvrir au plus grand nombre.
Paula M. Becker dénotait pour son époque et sa peinture n'était pas reconnue.

Marie Darrieussecq nous fait découvrir ce peintre, amie de Rilke, Gauguin et Cézanne qui préférait peindre plutôt que d'être comme ses contemporaines une parfaite femme mariée assumant une maison et des enfants.

Une femme à l'esprit libre qui vivait comme bon lui semblait et qui faisait fi des convenances.

La plume de Marie Darrieussecq est belle et élégante. Elle signe le joli portrait d'une peintre de grand talent.

J'ai aimé découvrir Paula M.Becker ainsi que sa peinture.

Merci Marie Darrieussecq pour cette jolie découverte.
Commenter  J’apprécie          50
La Feuille Volante n°1057– Juillet 2016
ÊTRE ICI EST UNE SPLENDEUR – Marie Darrieussecq – P.O.L.

Paula Modersohn-Becker(1876-1907) était-elle de ces êtres qui sentent venir la mort ? Toujours est-il qu'à 26 ans elle avait déjà décrit ce que devait être sa tombe et n'a vécu que trente et un ans. Cela est-il dû à son côté romantique ( « La jeune fille et la mort ») ou était-elle de ces gens qui sont pressés de vivre parce qu'ils savent qu'ils mourront jeunes? Elle aimait le dessin et la peinture et quand elle quitta l'Allemagne pour l'Angleterre, alors âgée de 16 ans, ce fut pour y prendre des cours de dessins. Ce fut le début de ses voyages. Plus tard, à Berlin puis à Paris où elle fait plusieurs séjours artistiques, elle s'initiera à la peinture, rencontrera le peintre paysagiste Otto Modersohn qui deviendra son mari. Auparavant elle connaîtra le sculpteur Rodin et le poète Reiner Maria Rilke avec qui elle entretiendra une longue correspondance et une amitié qui le fera hésiter longtemps. C'est pourtant une autre femme, l'amie de Paula, Clara Westhoff, une sculptrice, avec qui pourtant elle se brouillera, que l'écrivain épousera pour une union d'où l'amour sera absent. Une fois mariée avec Otto, Clara non plus ne sera pas heureuse, elle s'étiolera dans le quotidien, ne pensant qu'à sa peinture et elle qui aimait les enfants mourut à la suite de l'accouchement de sa fille Mathilde.

Je l'ai déjà dit dans cette chronique, j'aime lire les biographies parce que, notamment, elles dévoilent dans le détail ce que furent réellement ces hommes et ces femmes pas forcément célèbres mais qui furent oubliés de leur vivant, révèlent leurs doutes, leurs espoirs, leurs victoires comme leurs échecs, redessinent d'eux une image qui bien souvent ne correspond pas à celle qu'a choisit de retenir la postérité. L'auteure a collationné ces informations autant dans les journaux tenus par Paula et Otto que dans leur abondante correspondance.

Je ne connaissais pas l'oeuvre de Paula Modersohn-Becker. Ce que je peux en retenir c'est son style dédié aux paysages puis plus tard aux portraits, une série de tableaux inspirés par les impressionnistes français, par Cézanne alors inconnu et les nabis. Mais surtout que c'est une des rares fois où c'est une femme qui peint des femmes, parfois leur nudité mais comme elle les voit, comme elle se voit elle-même puisqu'elle se peint nue (nue et enceinte).  Elle peint ce qu'elle voit, avec ses yeux de femme et non pas comme des modèles féminins peints par des hommes comme c'est le cas le plus fréquent. C'est en tout cas un(e) peintre qui vend peu, seulement trois tableaux de son vivant mais qui dépend des subsides de son mari, même quand elle absente du domicile conjugal. J'ai aimé la liberté de cette femme, sa soif de vivre, de peindre surtout quand elle la conjugue avec la solitude, malgré le manque d'argent, malgré la routine et la déception du mariage qu'elle finit par briser Elle y gagne un style, le sien, et dès lors sa « production » s'accélère mais sans qu'elle le sache, elle manque de temps et la mort guette !

J'ai peu lu Marie Darrieussecq et ce que j'en connais ne m'a pas emballé. Je suis peut-être tout simplement passé à côté de chefs-d'oeuvre et cela tient sans doute à moi. Il n'empêche, j'ai lu cette biographie jusqu'au bout parce que le personnage de Paula m'intéressait, sans doute aussi parce qu'elle est morte jeune, que sa vie a été courte et que cela me semble être un gâchis au regard de ce qu'elle avait à dire. Que l'auteure ait, de son propre aveu, écrit cet hommage à cause du dernier mot prononcé par Paula, « dommage », m'interroge et m'émeut à la fois, un seul mot qui trahit la conscience de ce qui lui arrivait, un regret de la vie qui s'en va, de la vie que le destin lui volait, une impossibilité de poursuivre son parcours artistique, l'inachèvement de son oeuvre... Même si aujourd'hui, après être passée sous les fourches caudines des nazis qui considérèrent sa peinture comme « dégénérée » et la destruction des bombardements, elle a son musée à Brême et une gloire posthume, comme souvent !

© Hervé GAUTIER – Juillet 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
Commenter  J’apprécie          50
Marie Darrieussecq rend un vibrant hommage à Paula Becker, peintre du XXe siècle, grande amie du poète Rilke. Cette jeune femme au talent reconnu un peu trop tard se révèle être une avant-gardiste sur les moeurs de l'époque: elle ose vivre seule et surtout, se peindre nue! L'époque est en effet plutôt à cheval sur les convenances et l'Allemagne a encore du mal à voir évoluer une femme comme Paula, qui est avide de liberté et artiste bohème dans l'âme.
Cette biographie se lit comme un roman. Elle est passionnante!
Commenter  J’apprécie          50
Marie Darrieussecq part ici à la rencontre d'une peintre allemande des années 1900 complètement oubliée de nos jours: Paula Modersohn-Becker.
Un très beau récit qui permet de découvrir une personnalité moderne, vivante et éprise de liberté qui ne vit que pour son art. Tiraillée entre Paris et le petit village allemand de Worpswede près de Brême, Paula le sera aussi entre les conventions sociales et la soif de modernité qui l'habite. Une belle histoire d'un destin à la fois tragique et magnifique à découvrir!
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (725) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}