AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 322 notes
5
23 avis
4
35 avis
3
12 avis
2
5 avis
1
0 avis
Un très beau récit sur le désir d'être soi, du devenir.
Marie Darrieussecq écrit que la vie de Paula M. Becker et tente d'évoquer avec pudeur le destin d'une femme qui est poussée par son désir de peindre au delà des conventions et normes sociales. le style de l'auteur entre évocation poétique et description apporte une touche assez fauve qui correspond très bien à cette peintre dont l'oeuvre autour de la lumière, des portraits montre la difficulté de la représentation et du regard.
Commenter  J’apprécie          40
Être ici est une splendeur, vie de Paula M .Becker est le joli portrait d'une artiste peintre allemande du XIX/XXe siècle.
C'est une peintre qui a réellement existé et que Marie Darrieussecq veut faire découvrir au plus grand nombre.
Paula M. Becker dénotait pour son époque et sa peinture n'était pas reconnue.

Marie Darrieussecq nous fait découvrir ce peintre, amie de Rilke, Gauguin et Cézanne qui préférait peindre plutôt que d'être comme ses contemporaines une parfaite femme mariée assumant une maison et des enfants.

Une femme à l'esprit libre qui vivait comme bon lui semblait et qui faisait fi des convenances.

La plume de Marie Darrieussecq est belle et élégante. Elle signe le joli portrait d'une peintre de grand talent.

J'ai aimé découvrir Paula M.Becker ainsi que sa peinture.

Merci Marie Darrieussecq pour cette jolie découverte.
Commenter  J’apprécie          40
Méconnue en France, Paula Modersohn-Bercker est cependant une figure majeure des peintres expressionnistes allemands du 20e siècle. Morte jeune, son oeuvre n'en est pas moins importante : une centaine de tableaux et dessins audacieux et modernes pour son époque (autoportraits, femmes et enfants, natures mortes...) Elle a laissé également un nombre important de lettres et journaux intimes.
Commenter  J’apprécie          40
Quand la romancière écrit la vie bien réelle.
Marie Darrieussecq se fait biographe de la peintre Paula Modersohn-Becker.
Une artiste présente une autre artiste.
S'appuyant sur des archives, Marie Darrieussecq retrace la brève carrière artistique de Paula.
La responsabilité de l'écrivaine est grande face à la postérité.
Mais l'intérêt de ce livre est que Marie Darrieussecq va au-delà de la biographie.
Avec retenue, MD exprime les non-dits des échanges épistolaires policés de l'époque.
On devine une identification forte au peintre dans sa liberté et son combat de femme des années 1900.
Un siècle après sa mort, Paula Modersohn-Becker redevient vivante, moderne.
La vie de Paula est un roman.
Commenter  J’apprécie          30
Être ici est une splendeur est une biographie sur Paula M. Becker, peintre allemande du début du XXe siècle. Je ne la connaissais pas du tout auparavant, c'est un peu comme pour Charlotte Salomon de David Foenkinos.

J'ai adoré la façon dont l'auteure a raconté sa vie, on fait la connaissance de la peintre de façon intime et délicate, on sent que Marie Darrieussecq a énormément pensé à Paula Becker. Sur le point de vue de la forme je n'ai rien à dire, les pages s'avalent rapidement, le tout est bien aéré par des paragraphes et en plus, il y a peu de phrases longues cette fois !
Je suis entrée dans l'histoire, que ce soit celle de Paula ou celle de l'Allemagne du début du XXe, du moins jusqu'en 1907, année de la mort de l'artiste.

Sa vie, même si elle n'est pas forcément semée de tonnes de péripéties - faut dire qu'elle est morte à seulement 31 ans - et particulièrement bien racontée. Mais il n'y a pas qu'elle sa vie dans ce livre, il y a aussi ses proches, son mari, peintre lui aussi, ses amis, dont Rainer Maria Rilke que j'ai déjà eu l'occasion de lire dans Je couche toute nue, dans des lettres adressées à Rodin. Il y a aussi des passages où l'auteure parle directement d'elle, où elle donne son avis, elle nous raconte sa propre "rencontre" avec l'artiste.

Et puis, Être ici est une splendeur ce sont aussi ces passages où l'on nous parle de la condition de la femme, de son rôle dans le mariage, mais aussi en tant qu'artiste. Les femmes sont souvent dévaluées dans le milieu de l'art c'est un fait, et Paula Becker en est un bon exemple. Après tout, il a fallu que je me plonge dans sa biographie pour apprendre qu'elle était la première femme à réaliser des autoportraits nus, c'est quand même dingue ! Enfin personnellement, je trouve ça dingue, je pense vraiment que peu de gens le savent et c'est dommage, si ce n'est injuste.

La condition de la femme est abordée de manière frontale, après tout, qui est le mieux placer pour parler d'une artiste femme qu'une femme elle-même ? Il en va de même pour la mort de Paula, mort qui est tellement tragique... j'ai trouvé ça dégueulasse, cette façon de mourir aussi bêtement... on sent bien que c'était un siècle auparavant et que les accouchements pouvaient être fatals, et c'est pour cette raison que l'auteure le met en perspective avec sa propre expérience et une fois encore, qui mieux qu'une femme ayant eu des enfants peut commenter un accouchement d'une façon qui soit la plus juste ?


La vie de Paula m'apparaît comme un long fleuve tranquille ayant néanmoins connu des périodes de folies, d'abandons, notamment lors de ses voyages à Paris. Paula Becker était une artiste de talent, une artiste qui souhaitait vivre comme elle le souhaitait, et une femme énigmatique aussi. Elle souhaitait divorcer de son mari, et pourtant, elle est morte suite à la naissance de son seul enfant, avait-elle un amant ? un regain d'amour pour son mari ? C'est difficile de tout comprendre maintenant c'est sûr, mais je salue Marie Darrieussecq pour ce petit livre, aussi enrichissant qu'attachant.


Mon avis en intégralité :

Lien : http://allaroundthecorner.bl..
Commenter  J’apprécie          30
J'ai aimé ce petit roman (on ne peut pas dire que cela soit une biographie) de Marie Darrieussecq.
Elle nous raconte la vie très courte d'une peintre allemande, pas très connue, mais surtout d'une femme qui a su prendre en main son destin, aller contre les conventions, s'éloigner de son mari, tomber amoureuse d'un autre, se peindre nue.
J'ai aimé le style narratif ; la nostalgie dans la description des sentiments probables des personnages. La lettre de la mère de Paula à Paula pour ses trente ans m'a ému.
L'odeur de Paris était également là.
Commenter  J’apprécie          30
Que j'ai été touchée par ce récit... Par le biais d'une écriture fragmentée, Marie Darrieussecq retrace des épisodes de la vie de Paula Becker, une peintre allemande pré-expressionniste, admiratrice de Cézanne et de Gauguin. On ne peut que remercier l'auteur, qui a découvert par hasard l'artiste, de la mettre de telle sorte en lumière. Car son oeuvre est spéciale, forte. Et j'ai envie d'aller en savoir plus sur elle.

De sa courte vie, on peut retenir la modernité de Paula, sa dédication à l'art, sa volonté d'être quelqu'un, une femme libre si possible de créer autant qu'elle le souhaite, et comme elle le souhaite.
"Je ne suis plus Modersohn et je ne suis plus Paula Becker non plus.
Je suis
Moi,
et j'espère devenir Moi de plus en plus.​" écrit-elle à son ami, le poète Rainer Maria Rilke.

Beaucoup de plaisir à lire le portrait de cette femme en quête de son propre art, même si son entourage - à commencer par son mari - ne la comprend pas et veut la confiner dans un rôle domestique. Car l'art ne serait pas un monde pour les femmes d'après le sexe opposé.

Etre mère, elle n'est d'ailleurs pas certaine de vouloir le devenir. Et pourtant, alors qu'elle souhaite quitter son mari, elle tombe enceinte. Et en mourra. Un destin et une carrière bêtement brisés, mais racontés sans aucun pathos.

L'écriture de Marie Darrieussecq est épurée et précise, sans être froide et distante. Emaillant son récit d'extraits de lettres de Paula, de Rilke, d'oeuvres de ce dernier, la biographie gagne en intensité. Une belle lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Ce livre est une biographie de la peintre allemande Paula Modersohn Becker qui a eu un destin poignant. J'ai découvert ce livre cette année au Marathon des mots à Toulouse où j'ai entendu Marie Darrieusecq en parler avec passion.

Paula Becker est une femme peintre qui a vécu de 1876 à 1907. Elle est morte prématurément à seulement 31 ans, 18 jours après avoir donné naissance à son unique enfant, elle qui était très ambivalente par rapport à son désir d'enfant. Son dernier mot avant de mourir fut "dommage"...

Elle a peint des femmes, des enfants, elle est le première à avoir réalisé un autoportrait d'elle nue enceinte, c'est une pionnière en ce domaine. Très connue en Allemagne et dans beaucoup d'autres pays au monde, elle reste méconnue en France où elle a pourtant séjourné à plusieurs reprises, Marie Darrieusecq aimerait la faire connaître grâce à cette biographie et grâce à une exposition de ses oeuvres au musée d'Art Moderne de la ville de Paris pour laquelle elle a travaillé comme conseillère.

Paula a vécu à Worpswede, un village allemand qui abritait une colonie d'artistes, elle y peignait des modèles de la campagne environnante, des visages, des corps... Elle a séjourné plusieurs fois à Paris notamment pour suivre des cours aux Beaux Arts à une époque où des cours ouverts aux filles n'existaient pas en Allemagne. Fascinée par les parisiens et le Paris de l'exposition universelle elle découvre des peintres modernes tels que Cézanne, Modigliani et fréquente l'avant-garde artistique et littéraire de son époque.

Marie Darrieusecq a écrit cette biographie grâce à l'importante correspondance que Paula a laissée, grâce à son journal et à ceux de ses amis, elle est également retournée à Worpswede sur les traces de l'artiste. Elle ne craint pas d'indiquer clairement qu'elle ignore certains aspects de sa vie.

On découvre une femme qui a brisé les conventions de son époque, qui a refusé de devenir gouvernante en bénéficiant de la bienveillance de son père. On est plongés dans l'Allemagne des années 1900 qui fait alors partie d'un empire et où tout va bien "Paula est née et morte dans une Allemagne innocente."
C'est une femme bourgeoise, indépendante qui sera tiraillée entre sa vie de couple avec Otto Modersohn, un peintre qui commence à avoir du succès, et sa chère liberté. "Bulle entre les deux siècles. Elle peint, vite, comme un éclat." Nous sommes à une époque où une femme mariée doit s'oublier, se soumettre à la volonté de son époux et par exemple suivre des cours dans une école de cuisine avant son mariage...

Paula est morte après un accouchement après avoir peint des quantités de femmes et enfants laissant une oeuvre inachevée malgré sa production de 1000 tableaux dont une grande partie a été détruite par les nazis car jugés "dégénérés".

Cette biographie très épurée dresse avec finesse et empathie le portrait d'une femme féministe résolument moderne pour son époque. Ce livre doit son très beau titre au poète Rainer Maria Rilke, ami intime de Paula, Marie Darrieusecq parsème son récit de ses poèmes.
Marie Darrieusecq nous livre ici un texte féministe sur une femme qui voulait juste peindre et qui a dû lutter pour faire sa place parmi les hommes et les artistes de son temps et qui a toujours manifesté un désir d'indépendance sur lequel l'auteure insiste particulièrement.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
Commenter  J’apprécie          30
Je ne connaissais pas cette peintre (mais il faut dire que je n'ai pas fait les Beaux Arts et que je ne connaissais pas non plus Charlotte avant de lire le roman de Foenkinos. Comme quoi, la lecture mène même à la peinture).

A travers les mots de l'auteure, je découvre la peinture d'une artiste allemande de la fin du 19e siècle : une artiste qui aimait peindre les corps nus, surtout les corps des femmes de sa région, ceux des paysannes épuisées par le travail et les enfants.

Grâce à la correspondance de l'artiste, l'auteure retrace le parcours de cette femme éprise de liberté et de Paris, amie de Rilke et de sa femme.

De plus en plus, les musées exposent les oeuvres des femmes peintres, des rétrospectives leur sont dédiés. Les écrivains, homme ou femme, écrivent également sur ces peintres qui ont su peindre dans une époque où les femmes ne s'émancipaient que trop peu.

L'image que je retiendrai :

Celle du titre, bien sûr, si belle.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2082
Commenter  J’apprécie          30
Déjà, j'aimerais m'arrêter sur le titre qui lui seul m'a happé. Dès qu'au hasard de mes pérégrinations facebookiennes, je suis tombée sur ce « Être ici est une splendeur », j'ai su que je lirai ce roman. N'est-il pas magnifique ? Merci Rainer Maria Rilke pour ce vers et pour ce nouveau mantra ;-)

Derrière ce titre se cache la biographie de Paula Modersohn-Becker, peintre expressionniste allemande qui vécut brièvement de 1876 à 1907. On y découvre son évolution artistique et personnelle vers elle-même, son écartèlement entre sa vie familiale et son travail, ses amitiés, ses voyages à Paris et bien sûr, sa passion pour la peinture. On sent chez Marie Darrieussecq de l'admiration voire de la fascination pour Paula et son désir de la faire connaitre en France… et peut-être même une certaine rancoeur vis-à-vis de l'ami de Paula, Rilke, qui ne lui avait pas suffisamment rendu hommage après son décès prématuré (en parlant d'elle sans la nommer, par exemple).

Et puis ce livre, ou plutôt Paula, est une ode à la vie. le récit est traversé par son plein de vie, sa joie, sa détermination, son envie de vivre qui correspond à son besoin de peindre et de travailler son art. Paula, c'est également un regard particulier et neuf : elle peint les choses telles qu'elle les voit dans leur naturel et leur simplicité mais aussi dans « leur âme », leur vérité. Elle peint, en particulier les femmes et les bébés comme personne ne l'avait fait avant : dans leur beauté brute et réelle.

Paula c'est également une femme dans un monde d'hommes et qui en tant que telle voit se dresser davantage d'obstacles sur son parcours (autant internes qu'externes d'ailleurs).

Au final, je ressors de ce petit livre avec beaucoup de tendresse et d'admiration pour Paula M. Becker et une envie certaine d'aller voir l'exposition temporaire qui lui est dédiée à Paris. Je ressens également beaucoup de gratitude pour Paula et Marie Darrieussecq qui ont su me communiquer (ou plutôt me rappeler) la beauté et l'intensité de la vie et toute l'importance de notre regard sur la réalité… que nous créons par ce regard.
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (725) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}