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Un livre d'Histoire bien plus qu'un roman qui nous plonge dans la marine marchande du 17ème siècle et la mutinerie, et les massacres qui s'en sont suivis, du Batavia.
Bien écrit, très précis avec certainement un énorme travail de recherche.
C'est très prenant et souvent passionnant ; cela n'oublie pas de parfaitement expliquer les difficultés de la navigation à l'époque ; cela se lit comme un thriller.
Un petit bémol cependant : dix à quinze dernières pages pas vraiment utiles, qui tiennent davantage de l'analyse psychiatrique des psychopathes qu'autre chose.
Mais vraiment très bien quand même!
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Cette reconstitution historique est excellente.

1) L'histoire en elle-même est incroyable et hypnotique. Inutile de la résumer, cela a déjà été fait ici. Personnellement, il y a tout ce que j'aime : une histoire vraie, un naufrage, un contexte historique riche et intéressant, de vrais héros, des zinzins, de la survie.

2) la manière dont cette histoire est racontée est formidable. Au début, j'étais un surpris car l'auteur passe souvent de l'histoire romancée à l'Histoire documentée, en passant par des réflexions de l'auteur sur les différentes hypothèses. Mais en fait c'est bien fait, on se laisse porter par l'histoire, on prend plaisir à lire la « contextualisation » historique. L'auteur est allé fouiller toutes les sources d'informations possible pour étudier chaque personne, chaque lieu, chaque objet… de l'histoire, les informations sont nombreuses et riches, mais parfaitement incluses dans la narration, c'est un grand plaisir de découvrir tout ça.
Une mention spéciale pour tous ces détails horrifiants sur les conditions sanitaires de l'époque , sur la dure vie à bord d'un navire comme le Batavia, sur les formes de justice de l'époque… ça fait bien froid dans le dos ! Mais encore une fois, c'est formidablement raconté.
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J'ai adoré ce livre !
Il n'aborde pas uniquement la survie des naufragés au large de l'Australie mais également l'histoire de la Hollande au XVIIème siècle en abordant plusieurs aspects : médecine, travail, religion, coutumes... sans oublier les nombreuses pages sur la compagnie hollandaise des Indes orientales.
J'ai trouvé ces parties absolument passionnantes !
L'auteur reprend chaque information du début si bien qu'il n'est pas difficile de suivre et de comprendre les parties historiques.
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Un classique pour tous les afficionados de livres sur les naufrages.
Mike Dash a réalisé un travail d'archive phénoménal pour permettre au lecteur de mieux comprendre les intentions des différents protagonistes et pour relater au mieux les différents événements du naufrage mais aussi pré et post-naufrage.
Dash a même effectué des recherches pour savoir ce qu'il était advenu de chacun des survivants. Il nous explique également de quelle manière tous les événements qui ont pu se produire sur les Abrolhos ont pu nous être relatés de façon aussi précise.
Pour conclure, c'est une très bonne histoire, que j'avais déjà lue sous une autre édition, mais celle-ci m'a vraiment plu grâce à tout le travail d'archive que l'auteur a réalisé.
Petit hic, j'ai eu un peu de mal à toujours savoir qui était qui car beaucoup des naufragés avaient des noms similaires.
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L'Archipel des hérétiques, c'est une histoire de naufragés sur une île déserte, à la Robin Crusoé ou Jules Verne, sauf que c'est une histoire vraie, celle du naufrage du Batavia en 1629, ce qui la rend beaucoup plus captivante.

C'est d'abord un roman très bien documenté puisqu'il s'appuie sur les archives de la Compagnie hollandaise des Indes. Une partie du livre est consacrée à la présentation des protagonistes avant leur embarquement sur le Batavia, l'un des plus grands navires en vogue : leur situation personnelle et professionnelle, leur place dans la société très hiérarchisée du XVIIème siècle. Des éléments de
compréhension sont également apportés sur l'organisation de la société de cette époque, les us et coutumes, qui permettent de mieux appréhender la suite du récit. On apprend beaucoup de choses sur la création de la Compagnie hollandaise des Indes, le commerce des épices, le début de la colonisation de l'Asie...

Après le naufrage, l'ensemble de l'équipage, composé de 300 personnes, doit s'organiser. Cette nouvelle “société” s'organise donc autour de Jerominus Cornelisz qui, loin d'être un leader en Hollande, devient en quelques semaines un tyran installant une domination totale par la terreur. C'est une mutinerie qui démarre sur l'Archipel des Abrolhos.

Ce récit est un vrai coup de coeur, j'aime particulièrement les romans historiques et celui-ci est passionnant. Ancré dans le XVIIème siècle, il traite de la nature humaine, de l'ambition et l'opportunisme de certains hommes dans une situation critique, de la place de la croyance et la foi
dans une époque dominée par l'Église, des différentes réactions face à une circonstance désespérée.

Comment recréer une société dans un environnement hostile et en partant de rien ? Ce type d'histoire me passionne et celle-ci est particulièrement bien écrite.
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Dans son livre, Les naufragés du Batavia, Simon Leys prétend que le livre de Mike Dash, L'Archipel des hérétiques, serait le meilleur livre et le plus complet relatant le naufrage du Batavia, un navire commercial de la République des [Sept] Provinces-Unies (= les actuels Pays-Bas), en 1629, au large de l'actuelle Australie.

Personnellement, le livre de Mike Dash ne m'a pas convaincue. La traduction française plus qu'approximative y est sans doute pour beaucoup. L'emploi du terme hérétique » (qui ne souscrit pas à la doctrine d'un groupe) laisserait penser à un épisode des guerres de religions à la Renaissance en Europe, alors que le titre original «Batavia's Graveyard» (le cimetière du Batavia) fait directement référence au navire et au nom donné à une des îles de l'archipel par les rescapés du naufrage. le titre anglais prête également à confusion pour certains : un magazine anglophone à Jakarta l'a présenté comme un livre de référence sur les cimetières coloniaux de l'actuelle capitale de l'Indonésie.

Je n'ai pas pu (encore) me procurer la version originale anglaise du livre de Mike Dash pour vérifier si les erreurs et approximations qui rendent si pénibles la lecture de ce livre, sont l'oeuvre de l'auteur et/ou du traducteur. La synecdoque systématique de l'emploi de « hollandais » pour « néerlandais » - la Hollande étant la province la plus riche et la plus peuplée des sept Provinces-Unies - est une erreur courante en France, alors que le terme anglais « dutch » est beaucoup plus général. On se demande comment des phrases comme « Il venait d'Anvers, la grande rivale d'Amsterdam, sise dans le sud du Nederland … » (page 23) [au lieu de Pays-Bas méridionaux ou Pays-Bas espagnols] et page 96 « Les sept provinces, qui devaient par la suite se fédérer pour constituer la République de Hollande, … » ont pu être imprimées.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'histoire, voici un bref résumé. le Batavia, un navire marchand de la Compagnie des Indes Orientales (Verenigde Oostindische Companie - VOC) des Provinces-Unies a coulé lors de son voyage inaugural en direction de Batavia, le port de l'île de Java qui était le comptoir de la VOC et des Provinces-Unies pour l'approvisionnement en épices (poivre, cannelle, girofle, muscade, …), qui faisait la richesse de la compagnie maritime. le bateau était parti avec plus de 300 personnes à bord (marins, mais aussi militaires et passagers). En pleine nuit, le navire a heurté des récifs au large de l'Australie. Une grande partie de l'équipage et des passagers ont pu se réfugier sur les récifs, mais sans parvenir à sauver nourriture et eau potable en suffisance. le capitaine, une partie des marins et les officiels de la VOC sont partis avec les deux chaloupes pour tenter de rejoindre Batavia pour y chercher du secours et surtout récupérer l'or et l'argent destinés à payer les épices et la solde de la garnison de Batavia. Ils parviendront à rejoindre l'île de Java en un mois, après un périple de plus de 3000 km, sans perdre un seul passager.
Pendant ce temps, le second de la VOC, Jeronimus Cornelisz, devint le chef des survivants de l'archipel. Malgré les pluies qui amenèrent de l'eau douce et la présence d'otaries et de langoustes, il devint rapidement évident que les vivres ne suffiraient pas pour tous. S'il voulait, avec l'aide de quelques comparses, s'emparer d'un bateau à l'arrivée des secours pour fuir avec l'or et l'argent récupérés dans l'épave du bateau, il conviendrait d'éliminer le plus de personnes possibles ...

De nouveaux ouvrages consacrés aux naufragés du Batavia ne cessent de paraître. En français, La tragédie du Batavia de Philippe Godard, Massacre des Innocents de Marc Biancarelli, ou la bande dessinée en trois tomes : Jéronimus, de Christophe Dabitch et Jean-Denis Pendanx.
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Le récent roman « Torrentius » résulte de la lecture par Colin Thibert du texte de Simon Leys « Les naufragés du Batavia », lui-même préface de « l'archipel des hérétiques », chef d'oeuvre de l'historien Mike Dash qui décrit la naissance d'Amsterdam, la création de la Compagnie des Indes Orientales, son développement, le commerce des épices au XVII siècle, la colonisation de l'Indonésie ... et le drame du Batavia.

Cet ouvrage mit en lumière Torrentius et son disciple Jeronimus Cornelisz qui en 1629 épura les naufragés du Batavia en assassinant plus de cent personnes sur l'archipel des Abrolhos à l'Est de l'Australie.

Passionnante étude historique pour qui s'intéresse aux navigateurs et fine analyse du totalitarisme qu'un psychopathe peut développer en quelques semaines à la tête d'une secte ou d'un état.

Excellente introduction au roman de Colin Thibert pour qui souhaite maîtriser le contexte historique et idéologique de l'époque.
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Très intéressante histoire mais je préfère le récit, sur le même thème, plus succinct de Simon Leys Les naufragés du Batavia.
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Livre lu dans le cadre d'une masse critique.
Une bonne surprise d'abord, puisque, tout en profitant d'une écriture plaisante, j'ai appris grâce à cet ouvrage pas mal de chose. Au niveau de la situation maritime et commerciale du début du XVIIe siècle, au niveau de l'histoire des Pays bas et de leur fonctionnement (si je connais bien l'histoire de France et d'Angleterre de cette époque, ce n'était pas le cas des Pays Bas), la route des épices vers les Indes...
J'aurais cependant quelques retenues concernant la forme. A vouloir rendre les documents historiques accessibles en leur prêtant une forme romanesque, on ne sait pas toujours bien ce que l'on lit. Ne pas se contenter d'un style abrupt et ajouter un brin d'ambiance au factuel, pourquoi pas, mais ici, c'est parfois excessif (descriptions ou réactions des personnages extrapolées, par exemple). de même, l'accroche est celle d'un roman, in media res. Elle veut poser de l'ambiance et de la tension. Mais, du coup, on se retrouve avec un passage court «d'action» (si l'on peut dire) avec des personnages qu'on ne connaît pas, pour revenir ensuite sur ces mêmes personnages et sur l'explication de comment ils sont arrivés dans cette situation par de longues, très longues analepses. Autant ce fonctionnement marche bien pour un roman, autant je suis plus mitigée quand il s'agit d'un document historique. Je trouve (ça reste un avis tout personnel) que cette tendance à transformer ainsi les doc historiques (comme les docu-fictions à la télé) entretient une confusion des genres (Histoire/fiction), et, en tant que lecteur, je me pose toujours la question de ce qui relève d'éléments historiques connus et avérés et ce qui relève de l'imagination extrapolative de l'auteur. Et quelque part, ça me dérange un peu et m'empêche de lui attribuer cinq étoiles.
Cette digression étant fait, ce livre reste un fort bon livre, facile à lire, documenté, et sur des sujets qui ne manquent pas d'intérêt, allant du fonctionnement de la navigation commerciale, à la folie meurtrière dans des conditions de survie extrême.
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C'est un naufrage qui aurait pu ressembler à tant d'autres. Une nuit de juin 1629, le Retourschip Batavia, nouveau fleuron de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, vient s'empaler à pleine vitesse sur une ligne de récifs méconnue au large des côtes australiennes. Impossible de se dégager, le navire est vite considéré comme perdu et, bravant tant bien que mal la mer démontée sur les brisants, équipage et passagers trouvent refuge sur quelques îlots de corail aride, sans abri, ni eau, ni végétation, ni autre gibier que ceux apportés par le ciel et la mer. Réunis sur une simple yole, capitaine et officiers tentent alors ce qu'on pourrait croire impossible : remonter les quelque 3200 km qui les séparent encore de Java pour y quérir de l'aide (l'Australie toute proche est encore inconnue des Européens).
C'est alors que les choses, déjà plutôt mal barrées, versent pour de bon dans l'horreur. Mais pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière...

Sur le Batavia, avait embarqué comme officier un certain Jeronimus Cornelisz, ex-apothicaire ruiné bien décidé à se reffaire un semblant de fortune en trafiquant avec les Indes, homme de belle faconde et de moralité assez douteuse, influencé par les hérésies anabaptiste, gnostique et antinomiste. Sur le Batavia, étaient aussi deux caractères antagonistes, dépendant l'un de l'autre mais ne pouvant qu'à peine se supporter: Ariaen Jacobsz, capitaine vieillissant, colérique, pas très satisfait de son sort, et François Persaert, subrécargue, véritable maître à bord puisque représentant les intérêts de la compagnie. Sur ce navire, étaient enfin une belle jeune femme dont nos trois gaillards se disputaient sans succès les faveurs - ainsi qu'un très convoitable trésor, investit par la Compagnie pour s'attirer la bienveillance des potentats indiens.
Autant dire que dame Discorde en presonne se trouvait à bord, avec une pomme grosse comme un iceberg.
Et ce qui devait arriver arriva : parti des belles cabines de la poupe pour gangrener jusqu'à l'entrepont des soldats, mené par Cornelisz avec la complicité du capitaine en personne, un grand projet de mutinerie se développa. Son but ? Rien de moins que s'emparer du navire, du magot, se débarrasser des remprésentants de la Compagnie, de l'équipage resté loyal et des passagers, pour aller couler entre deux océans la grande vie des pirates. Les choses semblaient s'organiser pour le mieux en ce sens quand... vlam ! pas de bol, le rocher.

Les autres officiers partis chercher de l'aide, capitaine et subrécargue inclus, c'est Cornelisz qui se retrouva à la tête des naufragés. Et parce qu'il y avait trop de bouches inutiles à nourir, pour préserver ses projets de mutinerie auxquels il ne renonçait décidément pas, pour conserver la mainmise sur ses hommes, par ennui, par goût bientôt, Cornelisz se mit à organiser le massacre de tous ceux qui ne lui avaient pas fait allégeance. Hommes, femmes, enfants, bébés. Sous de fumeux prétextes d'abord, puis au hasard de l'humeur et sans plus se chercher d'excuses.
Et bientôt, nous voici dans la configuration suivante : un troupeau de malheureux sous la coupe d'une bande de brutes armées menées par un demi psychopathe ; une bande de soldats désarmés dont on avait cru se débarrasser en les envoyant sur un îlot aride mais qui avaient survécu, menés par un homme bien décidé à organiser coûte que coûte la résistance... et là-bas au loin, bien loin, une petite embarcation surchargée qui vogue vaillamment vers Java, la colonie de Batavia, l'autorité du gouverneur.

Ce qui ressemble au scénario d'un film d'aventure, tendance thriller, est bel et bien arrivé, et le livre de Mike Dash, étroitement basées sur les archives de la Compagnie, n'a rien d'un roman. Il se lit comme tel en revanche, et fait partie de ces ouvrages historiques qu'on aimerait trouver plus souvent : précis, documenté, argumenté, agréablement écrit, capable de ménager un certain suspense par les choix de narration et d'élargir son sujet à tout ce qui permet de mieux le comprendre (de l'historique de la Compagnie des Indes à l'itinéraire personnel des personnages impliqués, de la construction du navire à la redécouverte de son épave dans les années 1960, le tout mêlé d'éléments prudents de théologie et de psychologie criminelle pour tenter de cerner le caractère de Cornelisz).
Une lecture aussi riche que passionnante, à laquelle manque juste une bibliographie pour étoffer et appuyer le propos.

Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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