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Le récent roman « Torrentius » résulte de la lecture par Colin Thibert du texte de Simon Leys « Les naufragés du Batavia », lui-même préface de « l'archipel des hérétiques », chef d'oeuvre de l'historien Mike Dash qui décrit la naissance d'Amsterdam, la création de la Compagnie des Indes Orientales, son développement, le commerce des épices au XVII siècle, la colonisation de l'Indonésie ... et le drame du Batavia.

Cet ouvrage mit en lumière Torrentius et son disciple Jeronimus Cornelisz qui en 1629 épura les naufragés du Batavia en assassinant plus de cent personnes sur l'archipel des Abrolhos à l'Est de l'Australie.

Passionnante étude historique pour qui s'intéresse aux navigateurs et fine analyse du totalitarisme qu'un psychopathe peut développer en quelques semaines à la tête d'une secte ou d'un état.

Excellente introduction au roman de Colin Thibert pour qui souhaite maîtriser le contexte historique et idéologique de l'époque.
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L'archipel des hérétiques est une superbe lecture historique , c'est un must absolu qui intéressera les amateurs d'histoire des marines européennes au 17e siècle et ceux , plus ciblés qui comme moi sont des afficionados de l'histoire des Pays-Bas ( Geschiedenis van het Nederlanden ) . Un texte qui ne manquera pas aussi de pousser la réflexion sur les terres de la curieuse fragilité de la nature humaine et de celle non moins fragile de l'éthique , face aux brusques ruptures des sociétés organisées et de leur structures répressives et pourvoyeuses de nécessités nécessaires .

Deux choses :
- Cet évènement hyper documenté est aussi l'objet d'une publication sympathique mais assez succincte de Simon Leys ( le naufrage du Batavia ) qui évoque en introduction cet ouvrage : « L'archipel des hérétiques « , en disant de lui : que c'est le livre qu'il aurait voulu écrire sur ce thème .
- Ensuite , avec : le radeau de la méduse ( chez folio ) et Les naufragés de l'aventure de Guillaume Lesquin , c'est un des récits de naufrages parmi les plus spectaculaires , les mieux documentés et les plus édifiants pour ce qui est de la densité de leur valeur historique , et pour ce qui est aussi du caractère fascinant , très attractif et très vivant que procure leur lecture ...

Le Batavia , est un « indiaman « , c'est un vaisseau de la compagnie néerlandaise des indes orientales ( Vereenigde Oost-Indische Compagnie ) . C'est-à-dire que c'est un des plus gros navires qui ai jamais vogués sur l'océan . C'est un monstre armé de 30 canons , il fait dans les 1200 tonnes avec 3 mats et il embarque 350 passagers ( les deux tiers étant des marins et des soldats de la compagnie ) .

Une des rares choses capables d'arrêter sa course aux épices et son élan vers la rentabilité financière ( il n'embarque pas moins de 250000 florins lourds ) , c'est un naufrage .
Dans la nuit du trois au quatre juin 1629 , le navire heurte un haut fond dans l‘archipel des Abrolhos , à 80 kilomètres de la cote australienne alors encore inconnue des marins et des géographes , en direction de laquelle les navires en route pour l'actuelle Indonésie exécutaient traditionnellement , une sorte de Volte , pour remonter de ces parages , vers l'ile de Java , au nord-est .

Littéralement encastré , le bateau ne parviendra pas à se dégager . Il sera disloqué par le ressac en quelques jours , mais les passagers et l'équipage seront débarqués sur l'archipel , qui est une suite de bancs de sable sans végétation significative plus que un ensemble de véritables iles et ilots paradisiaques ...

Il y aura très vite deux groupes de réfugiés sur deux iles éloignées l'une de l'autre de 10 kilomètres , Une chaloupe est parti vers Java ( au moins deux mille cinq cents kilomètres d'océan ) .
Une mutinerie était en cour de réalisation avant le naufrage dont elle la cause indirecte d'ailleurs . Cette situation d'insubordination larvée et la supposée trop forte densité de naufragés sur l'ile , causeront un hallucinant carnage qui comprendra des meurtres , des combats entre refugiés et la souscription de certains à une prédication d'essence protestante mais dans la mouvance de la réforme radicale .

Pendant que sur l'archipel les rescapés se livraient à la guerre , à la passion religieuse et aux pathologies les plus spectaculaires , et qu'ils reconstituaient dans une violence hallucinatoire et rationnelle ( fonction des acteurs et des moments ) un véritable microcosme de l'histoire de l'humanité , les voyageurs en route pour Java , marins experts , parviendront à rejoindre les indes néerlandaises et donc à faire lancer une expédition de secours destinée à récupérer florins et naufragés .

Je me suis lancé dans ce petit résumé pour vous convaincre de ce que c'est un récit très vivant , riche en rebondissement et assez spectaculaire . Mais voici encore le petit résumé du dénouement :
Lorsque les navires de secours seront rendus , le groupe des mutins tentera de s'emparer d'un des navires ce sera un échec et Pelsaert ( le premier du Saerdam) , officier du second navire de secours ,
Fera juger sur l'archipel selon une enquête et un procès dans les règles et dans les formes , les différents auteurs de débordements en rapports avec les massacres initiés par le groupe des mutins .

L'équipage et les passagers sont véritablement un microcosme des Pays-Bas de l'époque . du fait des nécessités du jugement et de la qualité des passagers on connaît assez en profondeur les profils sociaux culturels et psychologiques de certains passagers . C'est ce qui permet à l'auteur de se lancer dans une des meilleures études historiques que j'ai jamais lu .

Dans un texte hyper détaillé qui tient du récit vivant et du minutieux récit circonstancié , l'auteur dégage du sens en faisant vibrer l'époque et l'histoire . L'histoire avec un grand H , telle que celle des indes néerlandaises , l'histoire religieuse très spécifique des Pays-Bas au siècle d'or , les univers de marins et ceux des grandes navigations spectaculaires , la géographie politique de l'époque , la structuration sociale et socio-économique « der nederlanden « , des pays bas , du grand siècle hollandais , sans oublier la faiblesse de l'illettrisme dans ces territoires et la complexité des formes financières des sociétés en parts , des comptabilités de l'époque et des lieux , comme des règles du mariage et j'en passe....

En historien brillant et au plus près des documents , auxquels il se réfère constamment de manières habiles , pour le plus grand plaisir du lecteur exigeant , L'auteur donne une étude époustouflante et vibrante , qui nous transporte à la fois dans l'océan indien et dans un passé révolu et dépaysant .

Bref : de Texel à l'océan indien via le Cap de Bonne Esperance au 17e siècle , un récit de mer et de tempête , haut en couleur .
PS : Faites une petite recherche internet à : Naufrage du Batavia , pour découvrir le paradisiaque lieu de ce naufrage en enfer où les hommes furent pires que la nature , et où finalement , ils furent tels que eux seuls savent l'être .
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Livre lu dans le cadre d'une masse critique.
Une bonne surprise d'abord, puisque, tout en profitant d'une écriture plaisante, j'ai appris grâce à cet ouvrage pas mal de chose. Au niveau de la situation maritime et commerciale du début du XVIIe siècle, au niveau de l'histoire des Pays bas et de leur fonctionnement (si je connais bien l'histoire de France et d'Angleterre de cette époque, ce n'était pas le cas des Pays Bas), la route des épices vers les Indes...
J'aurais cependant quelques retenues concernant la forme. A vouloir rendre les documents historiques accessibles en leur prêtant une forme romanesque, on ne sait pas toujours bien ce que l'on lit. Ne pas se contenter d'un style abrupt et ajouter un brin d'ambiance au factuel, pourquoi pas, mais ici, c'est parfois excessif (descriptions ou réactions des personnages extrapolées, par exemple). de même, l'accroche est celle d'un roman, in media res. Elle veut poser de l'ambiance et de la tension. Mais, du coup, on se retrouve avec un passage court «d'action» (si l'on peut dire) avec des personnages qu'on ne connaît pas, pour revenir ensuite sur ces mêmes personnages et sur l'explication de comment ils sont arrivés dans cette situation par de longues, très longues analepses. Autant ce fonctionnement marche bien pour un roman, autant je suis plus mitigée quand il s'agit d'un document historique. Je trouve (ça reste un avis tout personnel) que cette tendance à transformer ainsi les doc historiques (comme les docu-fictions à la télé) entretient une confusion des genres (Histoire/fiction), et, en tant que lecteur, je me pose toujours la question de ce qui relève d'éléments historiques connus et avérés et ce qui relève de l'imagination extrapolative de l'auteur. Et quelque part, ça me dérange un peu et m'empêche de lui attribuer cinq étoiles.
Cette digression étant fait, ce livre reste un fort bon livre, facile à lire, documenté, et sur des sujets qui ne manquent pas d'intérêt, allant du fonctionnement de la navigation commerciale, à la folie meurtrière dans des conditions de survie extrême.
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Un très bon roman doublé d'une excellente étude historique. D'une simple histoire d'exploration et d'un naufrage, on se retrouve finalement aux prises avec un essai sur la condition humaine et l'éternelle quête du pouvoir de l'homme...
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Le récit d'un naufrage qui se lit comme un thriller. le Batavia était un navire affrété par des marchands hollandais qui a échoué en 1629 sur les cotes occidentales de l'Australie. Un homme d'équipage en profita pour établir une dictature sanglante sur les survivants.

A travers le récit d'un fait divers maritime, l'ouvrage aborde de nombreux thèmes : l'histoire des sectes protestantes dans la Hollande du XVIIe siècle, la création de la Compagnie néerlandaises des Indes orientales, les conditions de navigation à l'époque, les débuts de l'exploration de l'Australie, les techniques d'archéologie maritime, etc... En plus, cela se lit comme un véritable roman, avec de nombreux rebondissements, comme le sauvetage invraissemblable des rescapés.

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Dans son livre, Les naufragés du Batavia, Simon Leys prétend que le livre de Mike Dash, L'Archipel des hérétiques, serait le meilleur livre et le plus complet relatant le naufrage du Batavia, un navire commercial de la République des [Sept] Provinces-Unies (= les actuels Pays-Bas), en 1629, au large de l'actuelle Australie.

Personnellement, le livre de Mike Dash ne m'a pas convaincue. La traduction française plus qu'approximative y est sans doute pour beaucoup. L'emploi du terme hérétique » (qui ne souscrit pas à la doctrine d'un groupe) laisserait penser à un épisode des guerres de religions à la Renaissance en Europe, alors que le titre original «Batavia's Graveyard» (le cimetière du Batavia) fait directement référence au navire et au nom donné à une des îles de l'archipel par les rescapés du naufrage. le titre anglais prête également à confusion pour certains : un magazine anglophone à Jakarta l'a présenté comme un livre de référence sur les cimetières coloniaux de l'actuelle capitale de l'Indonésie.

Je n'ai pas pu (encore) me procurer la version originale anglaise du livre de Mike Dash pour vérifier si les erreurs et approximations qui rendent si pénibles la lecture de ce livre, sont l'oeuvre de l'auteur et/ou du traducteur. La synecdoque systématique de l'emploi de « hollandais » pour « néerlandais » - la Hollande étant la province la plus riche et la plus peuplée des sept Provinces-Unies - est une erreur courante en France, alors que le terme anglais « dutch » est beaucoup plus général. On se demande comment des phrases comme « Il venait d'Anvers, la grande rivale d'Amsterdam, sise dans le sud du Nederland … » (page 23) [au lieu de Pays-Bas méridionaux ou Pays-Bas espagnols] et page 96 « Les sept provinces, qui devaient par la suite se fédérer pour constituer la République de Hollande, … » ont pu être imprimées.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'histoire, voici un bref résumé. le Batavia, un navire marchand de la Compagnie des Indes Orientales (Verenigde Oostindische Companie - VOC) des Provinces-Unies a coulé lors de son voyage inaugural en direction de Batavia, le port de l'île de Java qui était le comptoir de la VOC et des Provinces-Unies pour l'approvisionnement en épices (poivre, cannelle, girofle, muscade, …), qui faisait la richesse de la compagnie maritime. le bateau était parti avec plus de 300 personnes à bord (marins, mais aussi militaires et passagers). En pleine nuit, le navire a heurté des récifs au large de l'Australie. Une grande partie de l'équipage et des passagers ont pu se réfugier sur les récifs, mais sans parvenir à sauver nourriture et eau potable en suffisance. le capitaine, une partie des marins et les officiels de la VOC sont partis avec les deux chaloupes pour tenter de rejoindre Batavia pour y chercher du secours et surtout récupérer l'or et l'argent destinés à payer les épices et la solde de la garnison de Batavia. Ils parviendront à rejoindre l'île de Java en un mois, après un périple de plus de 3000 km, sans perdre un seul passager.
Pendant ce temps, le second de la VOC, Jeronimus Cornelisz, devint le chef des survivants de l'archipel. Malgré les pluies qui amenèrent de l'eau douce et la présence d'otaries et de langoustes, il devint rapidement évident que les vivres ne suffiraient pas pour tous. S'il voulait, avec l'aide de quelques comparses, s'emparer d'un bateau à l'arrivée des secours pour fuir avec l'or et l'argent récupérés dans l'épave du bateau, il conviendrait d'éliminer le plus de personnes possibles ...

De nouveaux ouvrages consacrés aux naufragés du Batavia ne cessent de paraître. En français, La tragédie du Batavia de Philippe Godard, Massacre des Innocents de Marc Biancarelli, ou la bande dessinée en trois tomes : Jéronimus, de Christophe Dabitch et Jean-Denis Pendanx.
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L'Archipel des hérétiques, c'est une histoire de naufragés sur une île déserte, à la Robin Crusoé ou Jules Verne, sauf que c'est une histoire vraie, celle du naufrage du Batavia en 1629, ce qui la rend beaucoup plus captivante.

C'est d'abord un roman très bien documenté puisqu'il s'appuie sur les archives de la Compagnie hollandaise des Indes. Une partie du livre est consacrée à la présentation des protagonistes avant leur embarquement sur le Batavia, l'un des plus grands navires en vogue : leur situation personnelle et professionnelle, leur place dans la société très hiérarchisée du XVIIème siècle. Des éléments de
compréhension sont également apportés sur l'organisation de la société de cette époque, les us et coutumes, qui permettent de mieux appréhender la suite du récit. On apprend beaucoup de choses sur la création de la Compagnie hollandaise des Indes, le commerce des épices, le début de la colonisation de l'Asie...

Après le naufrage, l'ensemble de l'équipage, composé de 300 personnes, doit s'organiser. Cette nouvelle “société” s'organise donc autour de Jerominus Cornelisz qui, loin d'être un leader en Hollande, devient en quelques semaines un tyran installant une domination totale par la terreur. C'est une mutinerie qui démarre sur l'Archipel des Abrolhos.

Ce récit est un vrai coup de coeur, j'aime particulièrement les romans historiques et celui-ci est passionnant. Ancré dans le XVIIème siècle, il traite de la nature humaine, de l'ambition et l'opportunisme de certains hommes dans une situation critique, de la place de la croyance et la foi
dans une époque dominée par l'Église, des différentes réactions face à une circonstance désespérée.

Comment recréer une société dans un environnement hostile et en partant de rien ? Ce type d'histoire me passionne et celle-ci est particulièrement bien écrite.
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C'est un naufrage qui aurait pu ressembler à tant d'autres. Une nuit de juin 1629, le Retourschip Batavia, nouveau fleuron de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, vient s'empaler à pleine vitesse sur une ligne de récifs méconnue au large des côtes australiennes. Impossible de se dégager, le navire est vite considéré comme perdu et, bravant tant bien que mal la mer démontée sur les brisants, équipage et passagers trouvent refuge sur quelques îlots de corail aride, sans abri, ni eau, ni végétation, ni autre gibier que ceux apportés par le ciel et la mer. Réunis sur une simple yole, capitaine et officiers tentent alors ce qu'on pourrait croire impossible : remonter les quelque 3200 km qui les séparent encore de Java pour y quérir de l'aide (l'Australie toute proche est encore inconnue des Européens).
C'est alors que les choses, déjà plutôt mal barrées, versent pour de bon dans l'horreur. Mais pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière...

Sur le Batavia, avait embarqué comme officier un certain Jeronimus Cornelisz, ex-apothicaire ruiné bien décidé à se reffaire un semblant de fortune en trafiquant avec les Indes, homme de belle faconde et de moralité assez douteuse, influencé par les hérésies anabaptiste, gnostique et antinomiste. Sur le Batavia, étaient aussi deux caractères antagonistes, dépendant l'un de l'autre mais ne pouvant qu'à peine se supporter: Ariaen Jacobsz, capitaine vieillissant, colérique, pas très satisfait de son sort, et François Persaert, subrécargue, véritable maître à bord puisque représentant les intérêts de la compagnie. Sur ce navire, étaient enfin une belle jeune femme dont nos trois gaillards se disputaient sans succès les faveurs - ainsi qu'un très convoitable trésor, investit par la Compagnie pour s'attirer la bienveillance des potentats indiens.
Autant dire que dame Discorde en presonne se trouvait à bord, avec une pomme grosse comme un iceberg.
Et ce qui devait arriver arriva : parti des belles cabines de la poupe pour gangrener jusqu'à l'entrepont des soldats, mené par Cornelisz avec la complicité du capitaine en personne, un grand projet de mutinerie se développa. Son but ? Rien de moins que s'emparer du navire, du magot, se débarrasser des remprésentants de la Compagnie, de l'équipage resté loyal et des passagers, pour aller couler entre deux océans la grande vie des pirates. Les choses semblaient s'organiser pour le mieux en ce sens quand... vlam ! pas de bol, le rocher.

Les autres officiers partis chercher de l'aide, capitaine et subrécargue inclus, c'est Cornelisz qui se retrouva à la tête des naufragés. Et parce qu'il y avait trop de bouches inutiles à nourir, pour préserver ses projets de mutinerie auxquels il ne renonçait décidément pas, pour conserver la mainmise sur ses hommes, par ennui, par goût bientôt, Cornelisz se mit à organiser le massacre de tous ceux qui ne lui avaient pas fait allégeance. Hommes, femmes, enfants, bébés. Sous de fumeux prétextes d'abord, puis au hasard de l'humeur et sans plus se chercher d'excuses.
Et bientôt, nous voici dans la configuration suivante : un troupeau de malheureux sous la coupe d'une bande de brutes armées menées par un demi psychopathe ; une bande de soldats désarmés dont on avait cru se débarrasser en les envoyant sur un îlot aride mais qui avaient survécu, menés par un homme bien décidé à organiser coûte que coûte la résistance... et là-bas au loin, bien loin, une petite embarcation surchargée qui vogue vaillamment vers Java, la colonie de Batavia, l'autorité du gouverneur.

Ce qui ressemble au scénario d'un film d'aventure, tendance thriller, est bel et bien arrivé, et le livre de Mike Dash, étroitement basées sur les archives de la Compagnie, n'a rien d'un roman. Il se lit comme tel en revanche, et fait partie de ces ouvrages historiques qu'on aimerait trouver plus souvent : précis, documenté, argumenté, agréablement écrit, capable de ménager un certain suspense par les choix de narration et d'élargir son sujet à tout ce qui permet de mieux le comprendre (de l'historique de la Compagnie des Indes à l'itinéraire personnel des personnages impliqués, de la construction du navire à la redécouverte de son épave dans les années 1960, le tout mêlé d'éléments prudents de théologie et de psychologie criminelle pour tenter de cerner le caractère de Cornelisz).
Une lecture aussi riche que passionnante, à laquelle manque juste une bibliographie pour étoffer et appuyer le propos.

Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Terrible récit du sort de centaines de naufragés du Batavia. Basé sur des faits historiques, voici raconté une tragédie maritime bien éloignée d'aventures genre robinsonnades.Témoignage d'une poussée de cruauté jaillie du fond des âges et d'un climat de terreur organisé par un être des plus commun qui se mue en oppresseur aveugle.
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Si le fait de lire dans les transports en commun en position assise ou debout est sommes toutes assez anodin, en revanche, poursuivre cette activité en marchant du métro au travail ou inversement; fendre la foule à l'aveuglette, gravir de mémoire des marches d'escalier ou franchir des portes tournantes en terminant une phrase relève plutôt de l'opération kamikaze. C'est ce que ce livre m'a obligé à faire. Je ne saurais donc que vous en déconseiller fortement la lecture.

Pourtant, il ne s'agit pas ici d'un roman mais du récit d'une tragédie maritime écrit par un historien, spécialiste de l'Âge d'or hollandais. Il faut dire que la matière de son ouvrage est, en soi, passionnante.

(lire la suite...)
Lien : http://coupsdecoeur.wordpres..
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