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3,41

sur 371 notes
C'est une sorte d'enquête menée par la police mais aussi par la narratrice.
Dans une écriture fluide et teintée d'humour, l'auteur nous happe avec ce personnage dont nous nous sentons parfois proche.
Dérapage, folie ordinaire... Qui est elle ?
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Vraiment étonnant, maîtrisé. J'ai adoré.
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Grâce à l'opération « On vous lit tout » organisée par Libfly et le Furet du Nord, j'ai reçu le roman de Julia Deck qui s'intitule Viviane Élisabeth Fauville. J'ai tout de suite été désarçonnée par la construction du récit et le choix étonnant de l'auteur de raconter son histoire à la seconde personne du pluriel. Elle vous place alors dans la peau de son héroïne, en vous expliquant que vous êtes Viviane Élisabeth Fauville, que vous avez quarante-deux ans, que vous êtes séparée de votre mari, mère d'une enfant en bas-âge et que vous venez de tuer votre psychanalyste. Dans les pages qui suivent, vous en apprenez plus sur son passé, ce qui l'a amené à commettre cet acte et comment elle gère la situation. La situation est, en elle-même, intéressante. Comment cette femme à qui tout a réussi en est-elle arrivée là ? Mais c'est surtout la construction qui surprend. Assez linéaire dans le temps, avec quelques flashbacks, l'histoire donne le vertige à cause des changements fréquents de pronom. du « vous », on passe au « elle » et ainsi de suite. Avec quelques fois, des on. Et il y n'a aucun marqueur de discours direct. Finalement, ce n'est qu'à la fin du récit, quand arrive le dénouement, que l'on comprend le sens des va-et-vient qui, finalement, ne sont qu'un symptôme du mal dont souffre Viviane, quadragénaire qui voit sa vie changer brutalement et pas pour le meilleur.Pour résumé, Viviane Elisabeth Fauville est un roman complexe très intéressant à lire qui met en scène ces mères tardives qui doivent faire avec des situations qu'elles n'ont pas anticipées.
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L'héroïne est Fauville, Deck est l'auteure.

Le problème avec ce genre de livre policier – meurtre et coupable désigné – est qu'on ne sait trop donner d'avis sur l'intrigue sans révéler l'essentiel. Je me tairai donc sur ce qui me gêne au-delà de la louable volonté de singularité de Julia Deck. le dénouement est surprenant, salvateur dirais-je, tandis que l'incipit prend le lecteur par les épaules pour le plonger dans le drame jusqu'au cou : avec la deuxième personne du pluriel, vous devenez Viviane Fauville, séparée de son mari, seule avec sa fille de douze mois, dépressive et meurtrière de son psychanalyste d'un coup de couteau de cuisine.

On aurait voulu éprouver de l'empathie pour s'inquiéter de cette âme de pierre éperdue qui trimbale son bébé comme un sac de sport ... Entre le début engageant et le coup de théâtre final, tout s'enlise dans les égarements d'une femme névrosée au comportement flou et inexplicable. le pas est vite fait de flou à fou, d'ailleurs Julia Deck a voulu d'abord lire Beckett, car «personne ne parle mieux de la folie que lui : il se place à l'intérieur du chaos, il lui rend une cohérence».

Pour un premier roman, faut-il porter un avis sévère ? D'autant que l'éditeur aurait élagué beaucoup le manuscrit, ce qu'elle a la loyauté de reconnaître. On trouvera le livre réussi ou pas selon l'humeur, peut-être. On était quand même loin, en 2012 chez Minuit, de la révélation de la rentrée littéraire annoncée dans les titres de la presse Internet. D'une écrivaine prometteuse, on voudra cependant lire l'étrange récit "Triangle d'hiver" (2014), second roman de Julia Deck, où l'on retrouve l'errance hallucinée d'une jeune femme.

Lien : http://christianwery.blogspo..
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Si Flaubert avait écrit ce roman, il aurait sans doute dit : "Viviane Élisabeth Fauville, c'est moi".
Ce personnage est troublant. Troublant de réalisme et de vraisemblance. Troublant parce qu'au bord de la folie, ou déjà dedans : à vous de voir. En tout cas, on ressent que cette fêlure qui apparaît chez cette femme ordinaire pourrait nous toucher nous aussi à un moment donné de notre vie.
Vivre un mauvais évènement au mauvais endroit au mauvais moment, et hop, tout peut basculer.
Une des forces de ce court roman est que l'on ne regarde pas Viviane Élisabeth de l'extérieur, mais de l'intérieur. On tourne autour, puis l'on entre en elle, jusqu'à devenir elle, à partager ses pensées.
C'est très bien fait et ça nous bouscule dans nos certitudes... et si cela m'arrivait ?
Personne n'est à l'abri : nous sommes tous Viviane Élisabeth Fauville.
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Quel univers étrange décrit dans ce livre, cette pauvre Viviane Elisabeth ne sait plus trop où elle en est. A t elle tué son psychologue ou pas ? Si ça y est elle s'en souvient ... mais ...
L'enquête commence, elle est convoquée, rencontre des témoins, les suit, essaie de comprendre .. Avec elle, on part en filature, on erre dans la ville, on s'occupe un peu de sa fille, on trimbale des couteaux, on observe, on discute ... jusqu'au chapitre final, inattendu.
Dans un style parfois sec, souvent fou, l'auteure nous ballade dans la vie de cette femme quand même un peu dérangée mais surtout complètement perdue.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Le passage de la quarantaine et la maternité ne sont pas, à franchement parler, des réussites pour Viviane Elisabeth Fauville, qui après un divorce houleux et malgré des visites régulières chez son psy, est passablement perturbée. Tellement perturbée que son psy, justement, elle le tue. Et qu'en cherchant à effacer les traces de son crime, elle se retrouve dans le collimateur de l'inspecteur chargé de l'enquête.
Mais au milieu de ses troubles obsessionnels, de sa psychose et de son esprit embrouillé, réside une vérité bien surprenante.
Un roman alambiqué, touffu, qui génère un sentiment de malaise. L'écriture est, comme l'esprit du personnage principal, tortueux, et j'avoue être sortie de cette lecture un peu confuse. Malgré sa brièveté, ce livre mériterait sans doute une lecture plus lente, ou une seconde approche… Je suis, quant à moi, totalement passée à côté…
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Il m'arrive de prendre presque au hasard sur un table de librairie un livre publié chez minuit, je suis rarement déçu. Je ne sais pas si celui-ci m'a attiré par la quatrième de couverture, typique du genre, ou s'il m'a été conseillé par un(e) libraire, que j'aime aussi écouter.
L'avantage de faire la soixante-huitième critique d'un livre (toute référence politique exclue, mais les chiffres ne sont plus jamais innocents, comme me l'avait appris une chanson de Guidoni), l'avantage donc de passer après tant d'autres est qu'on est dispensé de l'exercice souvent mal réussi sur Babelio d'en dire assez mais pas trop sur l'intrigue. (notez que certains en disent volontairement trop et que c'est un enchantement, voyez les critiques de Nastasia-B).
Donc juste quelques notes personnelles : si vous craignez d'être dérouté qu'un personnage soit désigné par à peu près tous les pronoms personnels possibles et qu'en plus le même pronom, inhabituel dans cet usage, s'applique à plusieurs personnages à distance d'un paragraphe, commencez donc par un classique de ce qu'on a appelé le Nouveau Roman, par exemple La Modification. Car ce livre est aussi un exercice brillant de d'utilisation de la langue ou de variations de point de vue. Attention aussi à l'utilisation de la folie comme cache à évidences.
Mais si ce style typique de minuit (et qui me rappelle quelquefois l'art poétique de Verlaine : sans rien en lui qui pèse ou qui pose... pas la couleur, rien que la nuance...) ne vous rebute pas, vous apprécierez aussi quelque chose de balzacien dans ces portraits de bourgeoisie parisienne, et quelque chose d'oulipien (là je sens que j'en fais trop, mais ça m'amuse, pas vous?) en lisant ce livre comme un roman policier dont le coupable est désigné en quatrième de couverture ; tout le monde ne s'appelle pas Ackroyd.
Une touche finale d'exagération? Est-ce que le titre n'a pas quelque relent Durassien?
Résumé : roman pour snob parisien (mais pas que, comme on dit de nos jours) qui m'a bien plu et tenu jusqu'à la dernière page.
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Une femme se balance sur sa chaise à bascule, berçant tranquillement son bébé, essayant de remettre ses souvenirs dans le bon ordre. Qu'a-t-elle fait aujourd'hui ? Parfois, tout est si confus… Elle a pris le métro, pour se rendre dans son ancien appartement, celui qu'elle partageait avec son mari qui a demandé le divorce. C'est la concierge qui lui a ouvert la porte, le temps pour elle de récupérer le courrier. Sauf qu'à défaut de courrier, ce sont les couteaux, cadeau de mariage de sa mère, qu'elle met dans son sac. Une crise d'angoisse l'amène à prendre un rendez-vous d'urgence avec son psy. Que faire de sa fille, pendant ce temps ? Tout est si confus. Et quand cet abruti lui a demandé d'être une gentille fille, elle s'est rappelée des couteaux, ces couteaux cadeau de mariage de sa mère, qui est morte à présent, et qui sont toujours dans son sac…


Viviane Elisabeth Fauville, c'est moi, c'est toi, c'est elle, c'est vous… Facile en tout cas de se reconnaitre dans cette femme quarantenaire et jeune maman, cadre supérieur et en cours de divorce. D'ailleurs, l'auteure ne s'y trompe pas et n'hésite pas à utiliser alternativement le vous, le je, le tu, etc… Ce procédé qui déstabilise le lecteur déstructure également la narration, à l'image de l'esprit Viviane.

Ce petit livre intelligent évoque avec beaucoup de brio les difficultés d'être une femme aujourd'hui. Etre une mère aimante, c'est possible. Une épouse comblée, ça arrive. Avoir une carrière brillante, pourquoi pas. Ce qui est compliqué, bien sûr, c'est de se transformer en Wonder Woman qui mène tout de front à la perfection. Sans compter l'injonction sociétale à "se réaliser", à être heureuse. Car à moment donné, il y a toujours une petite poussière qui vient enrayer la belle logistique qui ne tient finalement qu'à un fil. Dans ce cas, on peut consulter un psy. Ca arrive, et des fois aussi, c'est utile. D'autre fois, on peut tomber sur un charlatan, qui nous prend de haut et dont l'objectif est d'assécher votre compte en banque.
Des fois, rien ne va plus, mais on ne peut pas rester assise sur sa chaise à bascule, en regardant son bébé dormir. Alors on la laisse dormir toute seule dans sa chambre, en vérifiant qu'elle n'aura pas froid et en s'assurant par des moyens que les autres réprouveraient qu'elle ne se réveillera pas. Et on fait des choix. de préférence les plus mauvais. On ne fait pas exprès, mais il y a des moments où l'on n'est plus capable de prendre du recul, de réfléchir aux conséquences de ses actes. Et puis on s'auto-flagelle, en forçant la rencontre avec ceux qui fréquentaient le psy poignardé, sa femme, sa maitresse, d'autres encore…

Viviane Elisabeth Fauville, c'est moi, c'est toi, c'est elle, c'est vous ; c'est un peu de nous, un nous possible, un nous en devenir, si jamais un grain de poussière venait à enrayer la belle logistique de notre vie qui ne tient finalement qu'à un fil.

Une très belle découverte !
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Viviane Elisabeth Fauville a 42 ans, un bébé de 3 mois, des cartons pas déballés dans son appartement et un bon salaire en fin de mois qu'elle admet ne pas mériter. Viviane Elisabeth Fauville a certainement aussi un je ne sais quoi de pas réglé avec sa mère pour garder depuis 8 ans sans vouloir le vendre ni le louer son appartement parisien d'une valeur certaine.
Viviane Elisabeth Fauville n'a plus tout à fait de mari, ni tout à fait sa conscience. Depuis peu, Viviane Elisabeth Fauville n'a plus de psychanalyste, par contre elle a un objet incongru dans son sac à main, c'est bien là le problème...
Ce premier roman de Julia Deck est assez stupéfiant de maîtrise. Véritable performance narrative, il propose au lecteur différents points de vue. L'alternance entre le "vous" qui capte le lecteur , le "je" qui accompagne les démarches d'Elisabeth , le "elle" qui introduit une distance comparable à l'éloignement de l'état de conscience, tout cela est particulièrement habile.
Et quand on croit, par la valse des pronoms personnels, avoir fait le tour de tous ces points de vue, le livre en réserve en fait un dernier assez inattendu.
Psychologie subtile, suspense et maîtrise narrative, autant d'arguments pour découvrir cet auteur.


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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