AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,4

sur 368 notes
Vous êtes Viviane, 42 ans, un bébé de trois mois, un bon boulot. Vous êtes mal, votre mari vient de vous quitter. Entourée de cartons dans votre nouvel appartement, vous bercez le bébé et vous réfléchissez à ce que vous avez fait un peu plus tôt dans la journée : blanc. le lendemain, ça vous revient. Vous êtes allée chez votre psy et comme d'habitude il a été incapable de vous aider alors vous l'avez tué.
A travers une énonciation à la 2ème personne du pluriel (sauf quelques incursions de la 1ère personne sing. ou pluriel et même de la 3ème) Julia Deck nous fait pénétrer dans les méandres des pensées de Viviane, méandres bien tortueux il faut bien le dire. le personnage n'est pas stable, c'est certain et nous, à sa suite, sommes déstabilisés. Car l'auteure nous promène. D'abord donc dans la psyché de Viviane. Elle nous promène aussi dans Paris d'appart en appart : le sien, celui de son mari, celui de sa mère, celui de la nounou où elle dépose-récupère la petite, du commissariat où elle est convoquée où lors des filatures des différents suspects de la police… Elle nous promène car elle nous mène où l'on ne se s'attend pas.
Mon meilleur Julia Deck à ce jour.
Commenter  J’apprécie          212
⚡️⚡️⚡️ Mais qui a tué le psy ?⚡️⚡️⚡️

C'est l'histoire d'une femme de 42 ans, responsable de la communication des Bétons Biron mariée, un nourrisson. Viviane Elisabeth Fauville, épouse Hermant, est une patiente du docteur Jacques Sergent, lequel est retrouvé mort dans son cabinet. Interrogée par la police, Viviane a un trou, elle commence à mentir quand les souvenirs reviennent, elle qui vient d'être larguée par son mari. Et si c'était elle la coupable, elle la dernière patiente du psy qui lui aurait dit d'être gentille et de recommencer le traitement prescrit.

Une double enquête commence entre les souvenirs de Viviane Elisabeth et les avancées de l'inspecteur Philippot qui enchaine les suspects. Un coup Viviane, un coup Elisabeth, Julia Deck maitrise le jeu des pronoms, un coup vous, un coup je, un coup tu. Premier roman dans les rues de Paris, aux allures de polar, où l'on sent l'influence heureuse de Jean Echenoz, Julia Deck est une autrice que j'apprécie tout particulièrement depuis Propriété Privé. Viviane Elisabeth Fauville est un roman noir, mais pas que, un roman à suspense mais aussi un roman sur cette folie qui nous guette, une folie rigoureusement traitée proche de celle de Beckett. Maitrise et épure dans un texte redoutable.
Commenter  J’apprécie          00
Les éditions de Minuit sont les seules dont je prends les bouquins sans en rien connaître, parce que j'aime la couverture blanche, très classe, et que l'écriture est toujours stylée. Celui-là ne fait pas exception, un faux polar qui côtoie de manière inquiétante la folie, écrit avec rigueur, recherche et originalité. Elégance et humour se conjuguent dans ces 150 pages qui passent comme un macaron Ladurée.
Commenter  J’apprécie          10
L'écriture troublante de Julia Deck nous livre ici un court récit qui l'est tout autant: troublant. Cette femme, Viviane, serait une femme ordinaire, plutôt esseulée dans Paris, avec un job solide, un mari qui la trompe, un bébé qui lui prend tout. Mais Viviane consulte un psychanalyste. Et tout vacillera: sa vie, sa mémoire, son couple, sa liberté. Et nous vacillerons également au fil du texte. Un chapitre nous perturbera, le suivant nous remettra sur le fil. le suivant du suivant nous égarera à nouveau.
Pourtant, tout cela est parfaitement maîtrisé: l'auteure sait, elle, ou elle va. Contrairement à Viviane, et contrairement à nous. Et ce ne sera pas gratuitement qu'elle aura écrit ici de la manière la plus inattendue et étonnante ... une relation sexuelle. On en a lu, on en vu beaucoup (trop?). On n'avait jamais lu ça.
En refermant le livre, nous restons en suspension. Des doutes subsistent.
Sauf un: Julia Deck écrit d'une façon que nous ne connaissions pas, et nous sentons, sous cette curiosité, une puissance qui nous interroge.
Commenter  J’apprécie          30
Mon impression est que Julia Deck, notre auteur, ne doit pas porter les psys en très haute estime. D'ailleurs, personne ne semble regretter celui dont la mort brutale plonge Viviane Elisabeth , son personnage, dans une sidération proche de la folie...
Et, pour accentuer le sentiment de vertige, de plongée dans la déraison, elle s'applique à faire osciller son récit entre d'une part une extrême méticulosité, une sorte de frénésie d'ordre logique, et d'autre part un véritable éparpillement de la personnalité. Ainsi, Viviane Elisabeth est d'abord un "vous", parfois un "on " très impersonnel, mais elle parle aussi à la première personne ("je") , ou bien ses actes nous sont présentés à la troisième personne ("elle").
D'où, peut-être, le sentiment de froideur ressenti par certains lecteurs:
en particulier dans les passages où apparaît le vous, il s'agit en effet d'une femme qui s'est mise à distance d'elle-même, qui cherche à se couper de ses émotions. Il faut dire que, avec un psychisme déjà très fragile (elle s'est figée dans une relation très étrange avec le souvenir de sa mère) elle a subi coup sur coup de sacrés traumatismes, à la fois professionnels, sentimentaux, et... judiciaires.
Par ailleurs, on voit bien que cette femme essaie de se raccrocher aux plans des lignes de bus ou de métro, au quadrillage des rues, aux précisions d'horaires. Mais on ne peut que se sentir inquiet pour la toute petite fille qu'elle promène constamment dans ses bras, et qu'elle risque d'élever sans réelle chaleur affective.... reproduisant sans doute ce qu'elle-même avait connu avec sa propre mère.

J'avais déjà beaucoup aimé "Monument national ", le dernier roman de Julia, qui était plus enlevé, plus drôle, mais aussi plus méchant. J'ai trouvé celui très brillant dans sa construction, et profondément troublant par les thèmes qu'il aborde ( la psychiatrie , les désordres psychiques, la camisole chimique, la relation mère/fille).
Bref, une réussite , et sens que je ne m'arrêterai pas là. Julia Deck a trouvé en moi une lectrice fidèle et assidue.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai hésité : est-ce juste un « nouveau roman », ou ce personnage est-il schizophrène ? Une femme, à laquelle le lecteur est invité à s'identifier (à cause de la voix narrative à la 2e personne), pense avoir tué un homme. C'est assez psychologique, dérangeant, mais un peu trop cérébral pour moi.
Commenter  J’apprécie          10
Plus je repense à ma lecture de Viviane Elisabeth Fauville, plus les sentiments positifs que je ne nourrissais à l'égard de ce livre s'estompent, ce qui n'est pas très bon signe.
Il m'a pourtant été recommandé par quatre de mes libraires - oui, quatre ! - qui l'annonçaient comme un bijou littéraire (cela dit, trois d'entre eux m'avaient aussi conseillé Continuer de Laurent Mauvignier, que j'ai détesté : j'aurais dû me méfier). Même si, en effet, je l'ai lu avec un certain plaisir, il n'est ni marquant, ni révolutionnaire. Voici selon moi les failles de l'ouvrage :

Tout d'abord, l'alternance des pronoms personnels (vous, je, elle...) : en soi, c'est un point positif. le procédé est très amusant, on devrait d'ailleurs le faire plus souvent. Mais ce n'est pas neuf non plus, n'oublions pas que Michel Butor l'a fait bien avant Julia Deck. Ce n'est donc pas suffisant pour combler d'éloges l'ouvrage. Je regrette aussi que les pronoms soient alternés sans logique apparente ni changement de style.

Ensuite, la dimension policière : je m'attendais à un "polar fêlé" comme l'annonçait le Monde. Finalement, j'ai eu une esquisse d'enquête assez mal exploitée ; tout au plus aurons-nous quelques interrogatoires et articles de presse. de plus, en toute honnêteté, je n'ai pas vraiment compris la conclusion de l'enquête (ou plutôt, je pense que si ; mais elle me paraît si fade et si décevante que je nourris l'espoir d'être passée à côté de la vérité).

Enfin, le profil désaxé de l'héroïne : c'est plutôt plaisant, il y a un côté Houellebecq dans l'indifférence où vit Viviane par rapport à sa fille, à son métier, à la société. La plume de Julia Deck est spirituelle et retranscrit bien la personnalité fragile de l'héroïne, c'est le seul vrai point fort du livre. Mais voilà, il demeure pas mal d'invraisemblances (je pense par exemple au fait que Viviane envisage à un moment de tuer son mari, d'une façon assez froide et soudaine ; ou aux apparitions inexpliquées de sa mère, qui ne servent pas à grand-chose, si ce n'est à nimber l'intrigue d'un vague relent freudien) ; et finalement, toute cette histoire est assez vaine. Il n'y a ni vérité révélée, ni leçon apprise, ni chute, ni quoi que ce soit qui touche aux "confins de l'humain", pour reprendre les termes pompeux du Monde. A la fin, Viviane n'est pas beaucoup plus avancée qu'au début, et quant au lecteur, je doute qu'il se sente "touché au vif" (dixit).

Dans l'absolu ce livre aurait mérité la moyenne, car il n'est pas désagréable à lire, mais - pardonnez mon pragmatisme - je trouve que 8€ pour 150 pages qui laissent un goût d'inachevé (et 14€ pour l'édition de Minuit originale !), c'est un peu cher payé. Néanmoins, je surveillerai les publications futures de Julia Deck. J'ai cru comprendre que c'était son premier roman et je suis sûre que l'autrice a le potentiel nécessaire pour mieux faire.
Commenter  J’apprécie          20
Dès les 1ères pages, avec le présent de narration, le rythme de ce thriller psychologique est donné. le parti pris d'écrire à la seconde personne du pluriel, précipite et maintient le lecteur, avec une originalité certaine, dans la peau du personnage central ...

Une intrigue bien menée, au coeur de l'esprit humain, dans un quotidien qui pourrait être le nôtre et figurer parmi nos pires cauchemars...
Pour un 1er roman, c'est réussi !
Commenter  J’apprécie          10
Voilà : je retrouve la Julia Deck de " Propriété privée" : singulière, provocatrice, inquiétante.
C'est qu'elle est tout ça, Viviane Elisabeth, et bien plus encore. Julia Deck joue à la présenter sous des formes et des vocables différents. C'est déstabilisant à souhait et on n'a d'autant moins de mal à imaginer le mal- être de cette quadragénaire, nantie, enfin mère, qui pourrait être comblée MAIS qui est suivie par un psy avec lequel elle n'entretient pas les meilleures relations.
Ecriture vive, précise, s'adressant au lecteur indifféremment à la 1ère, 3ème personnes du singulier, 2ème personne du pluriel... Diantre ! Qui est-elle donc cette dame Elisabeth? Et la lectrice que je suis se laisse embarquer en quête de la solution. Pas si simple que ça avec l' astucieuse auteure qu'est Julia Deck.
Commenter  J’apprécie          110
bizarre, décalé, déconcertant ... difficile de mettre des mots sur cette lecture ! Atypique en tout cas, pour moi ! Si vous voulez être bousculé, c'est le bouquin qu'il vous faut. ATTENTION des spoilers : ce n'est pas tant l'intrigue en elle-même que le choix d'écriture de l'auteure : le récit est chaotique, avec des marche avant et marche arrière dans le temps, du discours indirect libre sur lequel on trébuche parfois, le point de vue du narrateur qui change : un narrateur extérieur qui parle de l'héroïne en disant "elle" ou "la personne" ou "Viviane" ou "Elisabeth" ou le fameux "vous" qui fait du lecteur l'incarnation de la tueuse (position que je n'ai pas trouvée très confortable) ... quant à la fin, ... surprise !!! le livre m'a été recommandé avec la mention "un premier roman original, à l'humour parfois grinçant ... une réflexion sur la folie entre enquête policière et roman psychologique" : je valide totalement. et c'est peut-être le "génie" de l'auteure d'avoir traduit cette folie dans son écriture, quitte à malmener un peu le lecteur avec ces ruptures brutales, ce ton, ces éléments de récits chaotiques .... je pense que je le relirai, car moins déconcertée par la forme (si ce n'est le fond) j'aimerais comprendre le comment, le quoi de cette écriture particulière !
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (622) Voir plus



Quiz Voir plus

Viviane Elisa-quoi?

Qui Viviane tue-t-elle au début du roman ?

Son psychologue
Son psychanalyste
Son père
Son hamster

7 questions
24 lecteurs ont répondu
Thème : Viviane Elisabeth Fauville de Julia DeckCréer un quiz sur ce livre

{* *}