AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,47

sur 30 notes
5
1 avis
4
7 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
2 avis
Régine Deforges aborde dans ce roman un tabou : la vie sexuelle des handicapés, quasiment inexistante.

Que faire lorsque l'enfant grandit et a des besoins ? Souvent les mères pallient à ce manque, à cette solitude.

C'est ce que nous raconte Régine Deforges. La vie d'une mère avec son garçon qui ne cessera, même lorsqu'il sera devenu un homme, de vouloir la téter et plus encore…

Tout le monde autour de Marie sait ce qui se passe. Personne ne la juge. Mais comment lui venir en aide ? Hélas, personne ne trouve de réponse. Si, à un moment, le recours à des prostituées. Mais… cela ne règle pas forcément le problème.

Dans notre société bien-pensante, rien n'existe à ce jour pour la sexualité des personnes handicapées de quelque niveau que ce soit.

Bien que tous les corps médicaux et que la Société sachent que ce problème existe, rien n'est mis en place. Tous sont craintifs. Que dira l'église et je ne vous dis pas le « qu'en dira-t-on », les médias, etc.

Et elles, toutes ces personnes handicapées, comment vivent-elles cela ? Il faudrait peut-être commencer par leur poser la question et mettre en place des aides en lien avec elles et sans tabou comme certains de nos pays voisins…

Edifiant ! Et nous, que ferions-nous si nous étions dans ce cas ?
Commenter  J’apprécie          241
"Toutes les femmes s'appellent Marie" (non) Régine Deforges (2012). le chapitre un est assez égal mais vraiment super!! Bien écrit. Bonne histoire. le fils de Marie, s'appelle Emmanuel, ce qui signifie, "Dieu est avec nous". Puis commence le tragique avec les histoires de tentatives de viols. Des fois, ça ferait presque peur !! P38 j'ai failli m'arrêter car c'est très immoral. On a trouvé la nouvelle apprentie du Marquis de Sade. La jalousie immorale de ces grenouilles de bénitier... Et continue de coucher avec sa mère même après être pris en charge par des assistantes sexuelles (2, en plus !!). Un livre très maladroit, irréaliste, une insulte aux handicapés.
Commenter  J’apprécie          136
Comme j'ai été déçue à la lecture de ce court roman !

Sensibilisée sur ce sujet extrêmement tabou de la sexualité des personnes handicapées après avoir vu le documentaire "sexe, amour et handicap" qui m'a bien bousculée et laissé une forte impression, j'ai été accrochée par des critiques élogieuses du livre de Régine Déforges, évocation romanesque sur ce sujet sensible.
Hélas, pas un instant je n'ai pu croire à cette histoire improbable : un enfant handicapé mental mais "beau comme un ange" qui devient fort en se nourrissant exclusivement du lait de sa mère et de quelques fruits, la jeune veuve forcément belle et désirable, et tous les autres personnages tellement emplis de compassion et si compréhensifs. Lorsqu'ils exposent tour à tour leur témoignage à la fin du roman, j'espérais encore des points de vue différents qui donneraient de la profondeur à l'histoire. Mais non, au contraire : de la redite ; ce qui a ajouté à mon désappointement !
Seul moment qui m'est apparu authentique et qui m'a touchée, c'est l'épilogue où Régine Déforges évoque tendrement son cousin Serge "idiot du village"
Commenter  J’apprécie          81
Roman poignant sur l'amour maternel envers un fils handicapé, et sur le sujet tabou de la vie sexuelle des handicapés.

1) Histoire racontée par Marie
Marie, belle jeune femme, est aussi une jeune veuve. Son époux est décédé suite à une blessure d'après gazage au retour de la guerre. La femme était alors enceinte de leur premier enfant, Emmanuel.
L'enfant est vite reconnu comme différent des bébés de son âge. Il ne peut se passer de téter le sein de sa mère, et se nourrit exclusivement du lait maternel, même à l'adolescence.
Un lien fort s'est ainsi créé entre la mère et son fils.
Malgré les mises en garde de médecins, Marie décide d'élever Emmanuel et de ne pas le placer dans un centre. Mais un problème arrive vite : celui de la puberté de l'adolescent et de ses désirs sexuels.
Marie demande alors au Docteur Moreau, un homme de confiance, ancien camarade du Front de son mari, de l'aider à trouver une maison close pour qu'Emmanuel assouvisse ses pulsions, sans faire de mal à une jeune fille innocente.
Mais cela ne suffit pas, Emmanuel entraîne sa mère, malgré elle, dans un dangereux jeu incestueux.
Marie va donc trouver une solution radicale.

Dans les parties suivantes, nous avons les différents points de vue : du Docteur Moreau, de sa femme, de Marie-Louise, la dévouée femme de ménage de Marie. Puis une lettre de Marie au Docteur, riche en révélations.
Enfin la note du capitaine de gendarmerie, le sermon du curé du village et la lettre de la mère maquerelle de la maison close au Docteur.

Régine Desforges termine sur une note autobiographique, évoquant sa tante mongolienne et son cousin Serge, perçu comme "l"idiot du village" et mis en asile à la mort de sa mère.
Elle évoque ensuite un sujet d'ordre général et tabou en France : l'assistance sexuelle pour les personnes handicapées ou placées en asile.


Ce roman est émouvant, il évoque avec des mots simples mais forts l'amour réciproque d'une mère pour son fils atteint d'un handicap, et le fait qu'une mère soit prête à tout pour protéger son enfant, peu importe le regard des autres et la morale.
Commenter  J’apprécie          61
A travers ce roman très court, Régine Deforges aborde un sujet auquel on ne pense pas quand on n'y est pas confronté : la sexualité des handicapés. L'histoire de Marie et de son fils Emmanuel est troublante : jusqu'où une mére peut aller par amour pour son fils. le roman est constitué de plusieurs parties. Dans un premier temps, Marie raconte son vécu auprès de son fils et nous révéle ses différents sentiments suite à l'évolution et les actes d'Emmanuel. Les autres parties sont les ressentis des personnes de leur entourage : leur médecin, sa femme, l'aide à domicile, le curé… Ces amis ou connaissances ne les condamnent pas mais essaient de comprendre l'évolution de couple mère-fils et le fait qu'un adulte handicapé mental a besoin, comme tout être, d'une vie sexuelle.

Ce roman ne tombe jamais dans le voyeurisme mais est un plaidoyer pour la mise en place de l'assistance sexuelle en France. La dernière partie du livre “Sexe et handicap en France” est très intéressante : elle montre la difficulté et l'impossibilité de mettre en place cette assistance lorsque Roselyne Bachelot était ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale qui était fondamentalement contre. Peut-être qu'un jour la France rejoindra le Danemark, l'Allemagne, la Suisse alémanique et les Pays-Bas dans l'accompagnement sexuel des handicapés…. Toutes les femmes s'appellent Marie peut déranger certains lecteurs mais si ça peut faire avancer le débat pourquoi s'en priver! Nos politiques devraient le lire et légiférer car cette situation peut arriver dans toutes les familles.

Lien : http://mapetitebibliotheque...
Commenter  J’apprécie          60
Je viens de terminer ce petit roman et je suis sous le choc. Choc de la puissance des mots, des sentiments, submergée d'émotion. le sujet est difficile, mais à aucun moment cette narration ne tombe dans le sordide ou le glauque. L'éditeur compare la puissance de ce livre à celle de “L'orage”, et en cela je le rejoins tout à fait. J'étais dans le même état de choc après avoir terminé la lecture de cet ouvrage là.

Il est donc ici question du couple que forment une jeune femme veuve de guerre (l'action se situe après la première guerre mondiale) et son fils Emmanuel, né peu avant le décès de son père. Cet enfant, si beau est pourtant différent, ne vivant que par sa mère. Cette même mère qui, pour ne pas trahir l'homme qu'elle avait tant aimé, a refusé de refaire sa vie pour mieux se consacrer à son fils unique. Mais l'enfant “différent” grandit, et à quinze ans, ressent des désirs d'homme qu'il ne contrôle pas.

Jusqu'où une mère peut-elle aller pour ne plus voir souffrir son enfant, quand la société ne peut ou ne veut rien faire pour lui ? Telle est la question présente tout au long de ce court récit. On retrouve ici la Régine Deforges militante, mettant sa plume pleine de finesse au service d'une cause qui le mérite, car malheureusement trop méprisée. Continuerons nous longtemps encore l'hypocrisie qui consiste à administrer des drogues aux personnes handicapées, pour annihiler leurs désirs ou pulsions sexuelles ? Continuerons-nous longtemps à contraindre les parents de ces personnes là à soulager leurs enfants comme ils le peuvent, dans la honte et le secret ? C'est tout cela qui est dit au travers de ces 125 pages.

On peut se poser la question de savoir s'il était utile d'aller aussi loin dans le drame (handicap, inceste, grossesse… ), mais il faut se placer dans le contexte de l'époque dans laquelle se déroule l'histoire. Pas de contraception, poids énorme de l'église et interdiction de l'avortement… Toute histoire sexuelle avait de grande chance de ce terminer par une grossesse, pour peu qu'elle ait été régulière !

Toutes les femmes s'appellent Marie” est en tout cas, de mon point de vue, un très grand livre, j'espère qu'il amplifiera le mouvement de réflexion initié en 2010, quant à l'assistance sexuelle pour les personnes handicapées en France. Sa fin est en tout cas un magnifique plaidoyer pour cela. Puissent nos dirigeants (actuels, mais j'ai des doutes, ou à venir) être touchés par lui.
Lien : http://isaloredan.wordpress...
Commenter  J’apprécie          60
Troublant, captivant, interdit, ce livre pose de réelles problématiques actuelles. Difficile d'acceter l'inceste mais comprendre cette mère désespérée, à bout de souffle et sans autre solution est accessible. C'est un roman vérité fascinant dont l'écriture est fluide et intense.
Commenter  J’apprécie          40
Petit livre hybride et assez mineur pour Régine Deforges, qui choisit de s'attaquer ici à un sujet choquant : la question de l'assistance sexuelle auprès des handicapés mentaux et/ou physiques. Tentative ratée, pas tant sur le sujet que par son traitement, à la fois paresseux, improbable et qui frôle le gratuit par son aspect invraisemblable. Marie, une jeune veuve au sortir de la Grande Guerre, qui élève un enfant handicapé mental, littéralement greffé à elle, au point de vouloir la baiser (et arriver à ses fins) à l'âge de 15 ans, faute d'avoir pu violer une jeune fille sur laquelle il avait jeté son dévolu. Cet Emmanuel est décrit comme fort, très beau, ce qui fait déjà un peu tiquer (mais peut-être seule la mère aveuglée par son amour le voit ainsi) et dotée d'un appétit sexuel débordant. On est dans les années 20, ce qui doit arriver arrive, la mère tombe enceinte de son propre fils, et plutôt que d'affronter l'infamie décide de se suicider en entrainant son fils. On a du mal à comprendre comment les personnes qui l'entourent (la bonne, le médecin) peuvent être aussi indulgents vis-à-vis de la situation, même par charité chrétienne. Leurs "témoignages" en fin de roman n'apportent strictement rien. le seul passage qui retienne l'attention de cette longue nouvelle, c'est celui où Régine Deforges parle de son cousin Serge, un "idiot du village", très émouvant et bien plus sincère authentique que l'histoire objet du livre.
Sur le sujet brûlant de l'assistance sexuelle, on préfèrera La viveuse d'Aymeric Patricot, plus réalise, plus moderne, et doté d'un esprit aiguisé et parfois pervers des plus captivants.
Commenter  J’apprécie          31
Roman dramatique d'une mère désespérée qui doit éduquer seul un fils handicapé mental. Ce dernier en grandissant a comme tout un chacun des désirs sexuels inassouvis. La mère se retrouve plongée dans un véritable inceste pour essayer de soulager son enfant. Un Jour, elle est à bout et décide d'empoisonner son fils et de se donner la mort, ne voyant plus d'issue possible. Honteuse, incomprise elle préfère partir et libérer son fils. Ce sujet est
bien entendu dérangeant puisqu'il met à jour un problème que personne ne veut entendre. Concernant le rôle de ce que l'on appelle "Les assistants sexuels" j'avoue que cela me dérange. Où est le sentiment amoureux là-dedans ?
Personnellement je ne pourrais pas, il me faudrait connaître la personne, qu'une vraie complicité se fasse avant d'en venir à l'acte sexuel lui-même. Après sans y adhérer, il faut garder l'esprit ouvert et se dire que si cela peut convenir à certaines personnes
pourquoi pas..... J'ai dévorée le livre en 1 heure.

Commenter  J’apprécie          30
Sous forme de romance Régine Deforges tente de nous sensibiliser à cette question dérangeante et troublante que je pense peu de gens se posent : qu'en est il de la sexualité des personnes handicapées ?
Déjà que parler de sexualité reste un sujet assez tabou, que dire quand on la lie au handicap, et je ne parle pas ici d'handicapé physique lié à un accident grave,(celui là dans l'esprit des gens reste assez tolérable à regarder), mais non je parle de tous les, autres , trisomie et autres handicaps de même registre, associons y sexualité et là waouh, je suis sure que tout le monde ne sait plus ou regarder.
Oui c'est dérangeant et ce livre est un livre écrit pour interpeller, déranger et pourra même choquer.
Ce n'a pas été mon cas, non je n'ai pas été choquée ,remuée oui, mais pas choquée, parce que dans mes premières années d'école d'infirmières je me suis retrouvée faire un stage dans un hôpital psychiatrique. Il y avait un secteur pour les enfants et adolescents, pas forcement hospitalisés pour des troubles psychiatriques, mais beaucoup d'entre eux ce trouvaient là avec des retards mentaux. Parmi eux un jeune homme qui aurait pu être Emmanuel, 15, 17 ans un grand et beau jeune homme, un homme physiquement , toujours nu, et en érection constante, (les soignants ne parvenaient pas à le tenir habillé) Un regard inquiétant, vide ou animé de pulsions selon son humeur. C'en était très perturbant surtout pour moi , jeune fille de 18 ans qui découvrait le monde et ses tristes réalités (40 ans ont passés déjà) .Ce stage en psychiatrie ne fut pas facile, Personnellement je n'étais pas responsable de ce secteur mais nous nous retrouvions avec les autres stagiaires pour nous remonter le moral et échanger nos impressions je dois avouer que n'enviais pas le moins du monde mon amie stagiaire dans ce secteur.
C'est pourquoi cette histoire très romancée, m'a parue très crédible. Un peu trop magnifiée bien sur. Emmanuel bien trop intelligent, Marie si admirable , sans parler de l'entourage si tolérant. Les points de vue ne sont que d'une seule voix , unanimes, et peut être , il manquait un peu d'opinions divergentes pour faire débat.
L'auteur s'est très engagée dans ses opinions comme elle le dévoile dans l'épilogue avec ses références , aux luttes et réactions des ministres ici Roselyne Bachelot
L'histoire est contée à travers plusieurs témoignages , celui de Marie bien sur, puis par tous les protagonistes de l'histoire : Jean le médecin , Gisèle sa femme, le curé ( et c'est là que mon avis est mitigé, la religion est assez moralisatrice , ce curé là est une personne très tolérante , oui bien sur il le doit mais quand même je reste septique sur de telles réactions), Marie Louise la femme à tout faire et d'autres personnages de moindre importance dans l'histoire qui sont toutefois attachés à Marie. Pas de réaction de la mère par contre, qui reste inexistante dans cette histoire, juste une allusion en début .
Donc disais je un parti pris total pour expliquer la relation Marie/ Emmanuel et nous interpeller vraiment et j'avoue que çà fonctionne très bien.
L'auteur situe les personnages dans un temps approximatif, on suppose après la première guerre mondiale, elle tourne autour des personnages clefs, Marie, Emmanuel, Jean (avec tous des noms bibliques) et il est souvent fait allusion à la religion, à des prières , à un appel à l'aide auprès de Dieu . La situation géographique et descriptive est inexistante, Des villes nommés par une lettre majuscule , comme également les autres personnages qui interagissent. ici. Car en fait ce n'est pas important, c'est juste l'histoire d' amour entre une mère et son enfant handicapé.
L'histoire est émouvante, ébranlante, perturbante surtout les dernières lignes . Mais la question reste que faire ? Hormis ces moyens détournés pour palier à ce manque dont nous parle l'auteur.
Elle évoque un projet de lois pour légaliser les assistants sexuels en 2010 proposé par un député d' UMP, je l'ignorais totalement.Ainsi elle évoque des solutions dans d'autres pays (les pays Bas La Suisse) ou l'accompagnement érotique existe depuis au moins 2 décennies. la France encore encore en retard sur un sujet sensible, ici sévit une pensée moralisatrice trop forte. Il existe toutefois des personnes formées qui ne peuvent être rémunérées car ces pratiques deja jugées choquantes seraient sanctionnées car considérées comme du proxénétisme ( qu'elle ironie !)
" Je trouverais plus sain d'être rémunéré comme dans d'autres pays, mais en France cela est interdit et assimilé à du proxénétisme." Pascal 50 ans , kiné, psychologue et aidant sexuel.
Je suis persuadée que ce roman va recevoir des avis très controversés, certains vont détester cette relation amorale entre une mère et son fils c'est sur, d'autres saisiront le message de l'auteur
Lien : http://missneferlectures.ekl..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (68) Voir plus



Quiz Voir plus

Régine Deforges

Née le 15 août...

1925
1935
1945
1955

10 questions
74 lecteurs ont répondu
Thème : Régine DeforgesCréer un quiz sur ce livre

{* *}