Léo a sept ans et a de nombreuses petites envies: lire "Mickey Mouse", écouter la chanson de "The Neverending Story" et avoir des parents comme ceux de ses camarades de classe, qui grondent, punissent, regardent le match ou bavardent au téléphone avec copains. Mais sa famille est différente: le dimanche nous descendons tous dans la rue pour manifester contre la guerre, parfois nous restons chez nos grands-parents parce que papa et maman voyagent en Italie avec une exposition itinérante sur les prisonniers politiques; et puis il y a ces foutus autocollants qui représentent six hommes par derrière et qu'elle trouve collés partout, même dans sa chambre. Ces silhouettes hanteront son enfance, jusqu'à ce que, à vingt ans, Léo décide de comprendre qui étaient vraiment ces personnes, les six de Sharpeville, et elle s'envolera pour l'Afrique du Sud. Elle aura ici l'occasion de les rencontrer en personne: cinq hommes et une femme, injustement accusés de meurtre après avoir participé à une manifestation au cours de laquelle un maire-adjoint avait perdu la vie. Grâce à cette rencontre, Léo fera une grande découverte: . les héros racontés par son père n'existent pas chez eux. Il n'y aura pas de vérités universelles pour revenir à la sienne, seulement une douloureuse histoire d'abus et de violence dans l'apartheid en Afrique du Sud.
Traduit de l'italien.
Commenter  J’apprécie         32
Très beau roman qui évoque l'apartheid et des évènements qui ont marqué le souvenir d'une petite italienne . C'est très bien écrit, et renseigné. Une page d'histoire est ici contée avec humour mais beaucoup de réalisme et d'émotion.
Commenter  J’apprécie         40
L'histoire de six prisonniers noirs enfermés à tort pour le lynchage d'un responsable politique dans l'Afrique du Sud de l'Apartheid, vue par une petite italienne. Poignant, émouvant, révoltant.
Commenter  J’apprécie         20
Papa, je suis désolée. Les héros n'existent pas.
Il existe seulement des personnes merveilleuses et fragiles, ombreuses et distantes, puis trop proches, qui savent vous toucher le cœur en racontant une histoire lumineuse et parfois obscure, sincère et parfois distordue, une histoire pour expliquer comment on fait pour rester vivant.
Dans les films américains, tout s'arrange toujours, la justice divine est une réalité tangible et les méchants finissent en prison, tandis que les innocents sont en liberté et mènent une vie honnête et heureuse, pleine de sourires, de barbecues, de chiens et de villas avec jardins. Des films résolument meilleurs que ceux d'Afrique du Sud.
Dans les films américains, le monde est simple, les couleurs vives et franches, l'histoire coule de source, rapidement et sans temps morts. Il y a le gentil et le méchant, le beau et le laid. Les gens s'aiment et se détestent, les blonds sont courageux, les Noirs vindicatifs et les riches gagnent presque toujours. Tout est simple.
- On compte sur toi, n'oublie pas! lui dit le policier en le regardant de nouveau de ses petits yeux comme des poinçons.
Booktrailer du roman L'autocollant de Leonora Sartori, éditions Liana Levi.