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Caroline Nicolas (Traducteur)
EAN : 9782264077707
384 pages
10-18 (21/10/2021)
4.13/5   67 notes
Résumé :
1901. Afrique du Sud. Une guerre sans merci oppose l’armée britannique et les premiers colons. Sarah van der Watt et son fils sont emmenés de force dans un camp de détention. La dernière chose que voit Sarah, tandis que les soldats anglais mettent le feu à leur ferme, est sa précieuse bibliothèque réduite en cendres. À leur arrivée au camp, le commandant se veut rassurant. C’est pour leur sécurité que les habitants ont été regroupés, on leur assure que « tout ira bi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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L'Afrique du Sud sur deux périodes.
La 1ère en 1901 lors de la 2ème guerre des Boers. Les Anglais pour briser la résistance des paysans afrikaners, les Boers, adoptent une politique de la terre brûlée. Il s'agit de faire plier les hommes qui ont quitté leur ferme pour prendre le maquis en s'appropriant leurs biens, tuant leurs bêtes, brûler les fermes et parquer leurs femmes et leurs enfants dans les 1ers camps de concentration de l'histoire.
Mrs Sarah van der Watt tient un journal secret qu'elle destine à son mari Samuel. Elle y raconte presque au jour le jour, l'attente des Anglais dont on perçoit la progression aux panaches de fumée qui parsèment l'horizon depuis leur ferme du Mûrier, les déprédations commises, leur arrivée au camp de Bloemfontein, son inquiétude quant à leur survie : la sienne mais surtout celle de son petit Fred, 5 ans.
La 2ème partie se déroule de nos jours (en gros). On suit le jeune Willem, 16 ans, qui, sous prétexte qu'il n'est pas exactement comme les autres ados de son âge, trop rêveur, pas assez viril, se retrouve encaserné à l'initiative de sa mère et de son beau-père dans une espèce de camp d'entrainement pour jeunes gens visant à en faire des hommes, des vrais. Mais cet endroit est tout sauf une colonie de vacances.
C'est lors de cette partie que l'on découvrira ce qu'il est advenu de Sarah et du petit Fred.
Ces deux histoires sont bien cruelles. Les liens entre elles sont tenus mais permettent de donner tout son sens à l'absurdité de la situation que devra affronter Willem.
J'ai trouvé que c'était bon récit, bien écrit mais il m'a surtout intéressé car il revient une période historique méconnue pour moi de l'histoire sud-africaine qui explique en partie la construction du système de l'Apartheid.
C'est aussi un très bon récit car il montre une fois de plus la dangerosité de tous les fanatismes.
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Une fois de plus, c'est un romancier qui m'aura fait découvrir les atrocités dont son capable nos semblables.
Il s'appelle Damian Barr, il est écossais et dans son roman Tout ira bien, c'est en Afrique du Sud qu'il nous entraîne.
Tout d'abord en 1901, en pleine guerre anglo-boer (la deuxième pour être plus précis, la première ayant eu lieu quelques années avant, seulement).
L' armée britanniques chasse les fermiers pour s'approprier leurs territoires.
On brûle les fermes et on emmène femmes, enfants, vieillards et serviteurs dans des camps.
De véritables camps de concentration.
Ils seront 116 000 à y être parqués.
Un quart y mourra, pour la plupart de moins de 16ans.
Sarah van der Watt et son fils Frédérick sont conduit au camp de Bloemfontein, c'est au travers du journal intime de la jeune femme que nous allons découvrir l'horreur.
En 2010, Willem, 16 ans tout juste, est envoyé par ses parents dans un camp d'entraînement, pour se forger, pour devenir un homme. Tu verras, tout ira bien lui dit-on.
Deux histoires, totalement différentes, sans lien apparent.
Mais, sur une même terre, une terre de souffrances, et même plus d'un siècle après, tout a-t-il été effacé ?
Sarah et Willem, deux vies, qu'un lien invisible uni.
Barr m'a ému avec son roman, il m'a interrogé.
Une lecture qui vous amènera, sans aucun doute, à découvrir la terrible histoire de Lizzie van Zyl, cette fillette de 7 ans, véritable symbole, dont la photographie deviendra célèbre, de même qu'Emily Hobhouse, cette infirmière britannique dont les terribles révélations sur les conditions de détention aboutiront à la fermeture de ces camps.
J'ai découvert cet auteur qui fait là un excellent travail, il va au-delà du roman, il ouvre les yeux des lecteurs sur un passé méconnu,  j'adore ce genre de lecture que je conseille fortement.






 
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Quelle lecture difficile....
Afrique du Sud. Deux histoires à un siècle d'écart. 1901 la guerre des Boers. 2010 la version de nos jours dans une Afrique du Sud "arc-en-ciel" aux extrêmistes et suprémacistes blancs.

L'histoire de Sarah épouse d'un fermier Boer qui va être enfermée avec son fils de 6 ans dans un camp de concentration anglais. Je savais que les Anglais étaient les "inventeurs" du concept de camp de concentration. Par contre je n'avais jamais réalisé que les fermiers Boers combattant les Anglais, étaient enfermés dans ces camps uniquement les vieux, les femmes, les enfants. le livre parle d'une photo d'une petite fille. J'ai eu le malheur de chercher la photo en question. Sans légende on pense aux camps nazis.... Ces camps ont énormément tué.... plus que les combats, et donc surtout des vieux, des femmes, des enfants (presque la totalité des enfants enfermés en fait).

Et l'histoire de Willhem, à notre époque, garçon trop sensible, envoyé par ses parents dans un camp afrikaaner pour faire de lui un homme, un vrai.... chez des mecs très sympa, habillés de kaki, qui ne supportent pas les Noirs, qui brûlent le nouveau drapeau sud-africain, se voient comme le peuple élu.... j'en passe et des meilleures...

Un livre très dur qui a l'avantage de nous rappeler (faire connaître ?) la guerre des Boers, les atrocités commises à cette époque. Et puis en petites touches on découvre l'Afrique du sud d'aujourd'hui. Petites touches parfois effarantes pour l'Européenne que je suis.
Un livre marquant. Que j'ai déjà conseillé à mon mari et ma fille aînée....

Ah le titre "Tout ira bien", c'est ce qui est dit à Sarah et à Willhem quand ils sont entrés dans leur camp respectif (concentration/entraînement).... un oxymore bien sûr....
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Ma liseuse en panne, il était hors de question de partir sans munitions . J'ai pioché quelques livres de poche qui attendaient sagement leur heure dans une sorte de PAL de secours. Bien m'en a pris.
Damian Barr n'est pas très connu. Son essai autobiographique sur les difficultés d'être un écossais gay pendant l'ère Thatcher(Maggie & Me) n'a pas été traduit en français. Je ne savais donc pas trop quoi en attendre.
Mais Tout ira bien. Ok,ok, tout ira bien....
Mais non, bien sur, en fait tout ira très très mal dans cette histoire inspirée de faits réels.
Cet excellent premier roman est une petite merveille.
L'auteur réussit un tour de force peu commun en réécrivant 2 pages de l'histoire sud-africaine et en faisant l'hypothèse que l'une découle de l'autre. Tant sur le plan historique, généalogique , sociologique que sur le plan romanesque...
Comme dit l'autre, "On ne va pas se mentir": je ne connaissais l'histoire "sudaf" qu'à travers les polars de Déon Meyer (j'ai honte), le rugby et l'épopée mandélienne.
J'avais vaguement entendu parler des 2 guerres des boers.
L'hypothèse que les crispations identitaires des afrikaners d'aujourd'hui puissent leurs racines dans la profonde maltraitance dont ils ont été les victimes en 1900/1901,m'a littéralement scotché.
Les anglais adoptent une stratégie de terre brulée pour combattre les farouches indépendantistes du Transvaal et de l'Etat libre d'Orange et enferment femmes et enfants, noirs et blancs dans les premiers camps de concentration de l'ère moderne. Damian Barr décrit l'univers du camps de Bloemfontein où Sarah van der Watt, sa jeune héroïne ,va être enfermée avec son fils Fred.
20 à 30 000 civils vont y périr.
Mais la boucle narrative commence par un étrange prologue: le 1er octobre 2010 Willem Brandt,16 ans, est conduit dans le bush au camps d'Aube Nouvelle pour un séjour de "conversion". Lui aussi sera enfermé dans la folie concentrationnaire.
Toute l'histoire va se déplier entre ces 2 moments(1901/1910), ces 2 camps de détention, ces 2 groupes victimaires.

Damian Barr a une écriture exceptionnellement fluide qui ne masque rien de la complexité des personnages et des situations et qui joue sur le tempo, sur le rythme .
C'est passionnant de bout en bout mais c'est parfois éprouvant.
L'horreur nous guette au coin de la virgule.
La question de l'apartheid sera évidemment omniprésente mais, narrativement, comme une sorte de liant des fondus enchainés .
Et puis on devine, en négatif, des spéculations sur l'origine des fachosphéres. Et là Damian Barr mouille le maillot, nous invite à réfléchir sur le poids anthropologique des traumatismes de masse et de la colonisation, dilué dans une sorte d' impensé sociétal parce qu'il faut malgré tout "faire nation".

Pour en revenir au roman: Mention spéciale pour le personnage de Willem, finement croqué....et, j'imagine, assez proche de l'auteur...

Vive les livres de poche!!


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« Tout ira bien », mais ce n'est qu'une apparence, des promesses.
1901, seconde guerre des Boers, les soldats britanniques, brûlent, pillent, et soumettent les fermiers afrikaans. Sarah van der Watt, son fils Frédéric et des milliers d'autres habitants sont emmenés dans des camps de concentration. Insalubre, rationnement plus que minime et des soldats abusifs.
Le combat d'une mère pour la survie de son fils commence.
2010, Willem jeune collégien solitaire, ne rêve de vivre que de livres, avec son chien et sa grand-mère. Mais lorsque Irma, sa mère, croise le chemin de Jan, celui ci en décide autrement et l'envoie dans un camps. « L'aube nouvelle » formateur des hommes de demain.

Deux histoires, deux époques. Un lien les lie.
On ne ressort pas indemne d'une guerre. Il y a toujours des cicatrices. Visible ou non.

Tout ira bien de Damian BARR
L'auteur nous emmène en Afrique du Sud. Sur les traces du passé. de 1901 à aujourd'hui. de la seconde guerre des Boers, en passant par l'élection de Nelson Mandela à la déségrégation. Ce roman est une perle.
Une histoire captivante, des personnages charismatiques, une ambiance dense. On apprend beaucoup de choses.
Ce roman historique est original, captivant.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Pas de viande, Samuel, pas de viande ! [...] À la maison, je pouvais presque voir Fred grandir sous mes yeux, mais ce matin, quand je l'ai pris dans mes bras, il m'a paru plus léger. Cela ne fait même pas une semaine. De la viande avariée, c'était déjà mieux que rien. Je suppose que toi, tu manges tout ce que tu peux trouver au bout de ton fusil. Vautours et rats sont les seuls animaux que nous avons ici.
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Notre camp – il y en a d'autres – contient 250 tentes. La limite d'occupation officielle est prétendument e quinze par tente. Donc, nous sommes au moins 3000. Il y a une semaine, nous étions tous des fermiers. Maintenant il n'y a plus de fermes. Nous sommes des "réfugiés". La proportion de prisonniers – c'est ce que nous sommes, d'après Helen – par rapport aux soldats est de cent contre un. Mais ils sont armés. Le seul portail est celui à l'entrée. Il n'y ni clôtures ni murs pour nous retenir. Où irions-nous si nous nous enfuyions ? Bloemfontein est à trois kilomètres de là. Le camp est installé sur une pente, et comme à la maison, on peut voir à des kilomètres à la ronde, mais il n'y a rien autour de nous : ni maisons, ni fermes, ni même un peu d'herbe. Tout a été brûlé, y compris les huttes des Indigènes. Les rares petites kopjes qui cassent la ligne d'horizon ont été dépouillées de toute leur végétation pour faire du bois à brûler. Il n'y a même pas un nuage dans le ciel. Nous avons tous travaillé si dur pour apprivoiser cette terre. Peut-être aucun d'entre nous n'a-t-il vraiment sa place ici.
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Depuis que tu es parti - n'était-ce vraiment qu'il y a une semaine ? - nous pouvons sentir la fumée. Nous nourrissons les déplacés qui mendient à notre portail. Femmes, enfants et Kaffirs. Un peu plus chaque jour. Nous donnons ce que nous pouvons et écoutons leurs récits - ils ne peuvent pas tous être vrais. Les Anglais sont, après tout, de la même race que nous. Ils partagent notre foi, à défaut de notre dévotion. Notre Père est le leur. Ils perdent partout mais tu n'es nulle part et cela les rend fous. Je savais que tu allais partir lorsque les ordres de Lord Roberts ont fini par arriver à nos oreilles : "Il est absolument essentiel de les forcer tous à la soumission et il est désormais évident que celle-ci ne peut être obtenue que par des mesures drastiques. Vous devez, je vous prie, ne montrer aucune merci, et ce que vous ne pouvez emporter, vous devez le détruire..."
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Si j’avais pu entendre quoi que ce soit par-dessus le chaos, ç’aurait été le silence ; pas seulement une absence de son, mais l’impossibilité totale d’articuler un mot, une gorge nouée à tout jamais par le chagrin.
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Le portail se referme en claquant. Alors que Willem regarde dans le rétroviseur, deux garçons en treillis se précipitent pour y mettre une chaîne. Leur hâte suggère une invasion imminente.
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Videos de Damian Barr (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Damian Barr
Join Damian Barr as he talks stories and design with David Rockwell, for the launch of David's Phaidon title: 'Drama'.
From designing this year's Oscars stage and beautiful theatres to creating cultural buildings and sets for iconic productions ‘Hairspray' and ‘The Normal Heart', David's work is all about narrative, community, and drama.
Read more about 'Drama' here: https://www.phaidon.com/store/architecture/drama-9781838662585/
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