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3,81

sur 310 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Raconter toute une vie sur moins de 250 pages, ça a ses limites. Qui plus est lorsqu'il s'agit d'un destin aussi extraordinaire que celui de Boudicca – ou Boadicée. C'est, je pense, le seul reproche que je peux avancer au sujet de cette lecture qui, de ce fait, me paraît être intéressante en introduction mais appelle forcément (si le sujet vous a plu évidemment) un approfondissement avec d'autres sources, archéologiques, historiques ou romancées.

Peu connue en France, Boudicca est une des premières figures féminines de l'Histoire de l'Angleterre. Un peu comme notre Jeanne d'Arc à nous, même si des siècles séparent les deux femmes.
De cette héroïne devenue légende, on ne sait pas grand chose. Les celtes n'écrivaient que peu, leur tradition était orale. Les seules sources que l'on a nous sont parvenues grâce aux romains, le peuple ennemi. On peut donc douter de leur objectivité mais leur témoignage recèle sans doute une petite part de vérité sur laquelle se baser.

Difficile de broder toute une vie autour de si peu d'éléments mais Jean-Laurent del Socorro s'en sort plutôt bien. Il est parvenu très facilement à recréer un contexte historique duquel on s'imprègne dès les premières pages et dans lequel on plonge sans difficultés.
Angleterre, Ier siècle après J. C., les différents peuples celtes se battent les territoires mais un ennemi commun les rassemble pourtant : Rome et ses nombreux soldats qui ne cessent de s'échouer sur les plages du pays et avancent en terrain conquis.

Boudicca naît dans ce contexte guerrier. Son père est sur le champ de bataille, sa mère meurt en la mettant au monde. Vivre à cette époque est un combat de tous les instants. Entourée par une nourrice et un frère adoptif (fils d'un ennemi déchu), la petite fille grandit, impétueuse, fière, indépendante. Elle s'entraîne au combat et adopte la lance et le bouclier comme armes de prédilection, là où tous les autres dirigeants celtes préfèrent l'épée.
Dans cette société celte, pas d'inégalité de genre. Les femmes ont leur place, multiple et indispensable. Elles sont fille, mère, amante, reine mais surtout guerrière, présente sur le champ de bataille auprès des hommes. Comme chez les amérindiens, le sexe importe peu, c'est la preuve de la bravoure qui ouvre la porte aux combats ; et la bravoure, Boudicca n'en manque pas. Reine du peuple des Icènes auprès de Prasutagos, elle est portée par ses idéaux et agit avant tout pour son peuple. Elle ne recule devant rien, pas même devant des centaines de romains quasi invincibles en formation de tortue.

Boudicca est une figure devenue légende. Forte et inspirante, son destin ne peut qu'être émouvant et je remercie sincèrement Jean-Laurent del Socorro de l'avoir choisie pour héroïne de son roman.
Mais malgré l'utilisation de la première personne du singulier, il manque à mon goût un souffle d'intimité et d'émotions pour que ce livre soit véritablement marquant. Suivre son histoire à travers le point de vue de Boudicca ne m'a pas apporté autant d'attachement que je l'aurais souhaité. Alors oui, la personnalité de la narratrice explique un peu la froideur et le détachement mais tout de même, j'aurais aimé que l'auteur aille plus loin dans son humanité.

Sur le même sujet, j'ai lu il y a quasiment 15 ans (et il faut que je m'y replonge sans tarder), le premier tome de la Reine celte de Manda Scott (série en 4 volumes) qui entre véritablement dans la tête de Boudicca avec beaucoup de sensibilité et de mysticisme, encore plus qu'ici.
Parce que ces romans, qualifiés de fantasy historique possèdent une touche très subtile de surnaturel (et finalement c'est celle que je préfère). Les dieux faisaient entièrement partie du quotidien des héros (ici des celtes), il s'agissait d'une réalité admise par tous… ce qui offre un voile très fin entre le rêve et la réalité et un doute constant, une crédibilité. Ce que l'on retrouve également parfaitement dans la série Rois du monde de Jean-Philippe Jaworski, que je ne peux que vous conseiller !

Derrière cette illustration attirante se cache le destin passionnant d'une figure célèbre de l'Histoire anglo-saxonne. Si la société des celtes vous intéresse, si la place des femmes dans ces sociétés vous questionne, si vous souhaitez vous plonger dans l'Angleterre du Ier siècle de notre ère… Jean-Laurent del Socorro vous offre une première entrée assez fascinante ; mais dont la brièveté laisse un peu sur sa faim et mérite donc qu'on l'enrichisse grâce à d'autres lectures sur le sujet.
Lien : http://bazardelalitterature...
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J'ai lu Boudicca de Jean-Laurent del Socorro, la chronique historique d'une reine d'un peuple celte (j'y connais rien, faut pas me demander trop de précision), reine dont on ne connaît visiblement pas trop de chose. Elle est devenue assez populaire depuis, et aurait même servi d'inspiration pour un personnage nommé Daenerys Targaryen, je ne sais pas si vous connaissez ...

Je dois avouer qu'encore une fois j'ai pas mal pensé à Jean-Philippe Jaworski, sachant que j'ai relu sa saga des Rois du monde très récemment.

J'ai plutôt bien aimé cette lecture, je ne connaissais rien de cette Reine / de ce peuple alors il était intéressant de découvrir son histoire. Après je dois avouer que la période ne me passionne pas plus que ça.

Par rapport à Royaume de vent et de colères, je trouve celui-ci un peu en deçà, c'est une chronique historique certes romancée mais je ne retrouve pas ce qui m'avait bien plu dans le premier, la construction intelligente, le suspense, la tension qui monte, les personnages attachants et émouvants. Là c'est une biographie, certes intéressante mais bon voila.

Prochain livre de l'auteur sur ma liste : Je suis fille de rage.
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L'écriture de l'auteur, si facile à lire, permet de venir rapidement au bout de ce petit livre agréable.
Cela donne au roman un petit côté impersonnel, détaché de ce qui est raconté, assez étrange quand on pense que tout est dit à la première personne par la bouche de Boudicca elle-même. On peut aussi choisir de le traiter comme un ton de conte, façonnant une ambiance mystique un brin irréelle qui convient bien à ce récit légèrement emprunt de fantastique par moment.
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Le destin d'une reine guerrière et insoumise

Biographie romancée de l'une des figures majeures de l'opposition celte à l'empire romain, « Boudicca » nous retrace la vie de cette héroïne ayant tout sacrifié pour son peuple. Un récit intense et poignant où Boudicca est dépeinte comme une femme forte mais déchirée par des contradictions. Ce récit nous parle de féminisme, d'impérialisme, de religion et de tolérance.

L'auteur s'appuie sur des sources fiables, mais se permet d'apporter une touche fantastique et onirique à son roman, ancrant encore plus ce roman dans la culture celte.
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J'avais adoré Royaume de vent et de colères et j'attendais le nouveau roman de Jean-Laurent del Socorro avec impatience. Boudicca présente plusieurs points communs avec le premier roman de l'auteur mais il diffère par sa construction et sa narration centrée sur un seul personnage. Même si je garde une préférence pour Royaume de vent et de colères, Boudicca vient confirmer le talent d'écrivain de Jean-Laurent del Socorro de très belle manière.
Boudicca est une biographie d'un personnage dont on ne sait que très peu de choses et dont les versions connues se contredisent. Les deux sources principales parlant d'elle sont Tacite et Dion Cassius, un historien grec. Boudicca a vécu de l'an 28 à l'an 61 en Angleterre, plus particulièrement dans le Nord Est de l'île, correspondant au Norfolk actuel. Elle fut la reine des Icènes, un des clans vivant dans l'Angleterre du premier siècle. Après de nombreux conflits, les clans étaient en paix et ont dû faire face à l'envahisseur romain qui voulait étendre son influence et son territoire. La puissance de l'armée romaine, appelée les aigles dans le roman, est bien connue et leur résister apparait mission impossible. Mais c'est mal connaître Boudicca et les chefs de clans.
L'aspect historique est très dominant dans le roman, apportant peu de surprises mais c'est logique puisque l'on est dans le récit d'une vie se voulant respecter l'histoire. Il y a peu de surnaturel, uniquement présent sous forme de songe et de croyances religieuses. L'univers est extrêmement détaillé, on apprend beaucoup sur le fonctionnement de la société celte, sur leurs croyances et la liberté qui est au centre de leurs vies.
Le roman impressionne par sa densité : il est court (240 pages) mais très intense et beaucoup de choses se passent. Il n'y a aucune longueur, tout est pensé au mot près. Rien n'est en trop et c'est presque trop court, tellement on aimerait rester au sein de cet univers. le style de Jean-Laurent del Socorro est d'une précision exemplaire, à la fois fluide et très immersif.
Jean-Laurent del Socorro nous offre ainsi une plongée dans la vie celtique en racontant la vie d'une reine, d'une femme éprise de liberté. le roman ne se centre pas sur l'action et les combats mais on ne s'y ennuie pas une seconde et il est très prenant. le choix de la narration à la première personne apporte un aspect empathique très fort pour son héroïne. Jean-Laurent del Socorro nous offre un très beau roman admirablement écrit.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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C'est pour son sujet, original, que j'ai été attiré par ce roman. La reine Boudicca du titre est morte jeune, en l'an 61. Enfin jeune selon nos critères actuels. Elle avait une trentaine d'années à sa mort mais une vie riche, faite de beaucoup de batailles menées contre « l'occupant » romain dans la région qui allait devenir l'Angleterre et qui à cette époque-là était nommée Britannia.

Jean-Laurent del Socorro ne profite pas de l'éloignement dans le temps et du peu de choses que l'on sait du personnage historique pour multiplier les scènes qui pourraient s'apparenter à de l'heroïc-fantasy. Au contraire son style bien tenu, évocateur sans jamais être racoleur, pourrait paraître un peu trop sage pour les lecteurs avides de scènes de batailles démesurées. Cet aspect est pourtant très présent : la violence de la guerre et les exactions des romains, les trahisons entre clans font partie de son intrigue, mais de façon assez distanciée.

Dans l'édition que j'ai lue (ActuSF en numérique) figure en « morceau caché » une nouvelle, sur le thème de la « Boston Tea Party », également très convaincante.
Un auteur à suivre, en ce qui me concerne.
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Troisième pioche parmi les « Collector » d'ActuSF, Boudicca est mon coup de coeur au sein de cette collection.

Jean Laurent del Socorro s'empare d'une figure celte culte pour dresser le portrait d'une reine. de l'enfance à la légende, le parcours de Boudicca s'échelonne de doutes, de trahisons, d'ambitions, de colère, de normalité aussi.

Coup de coeur en comparaison des autres opus de la collection d'ActuSF, mais en soi ce roman n'est pas irréprochable. le sujet captive mais manque de profondeur. Et les nouvelles qui viennent compléter l'ensemble sont les bienvenues pour découvrir un peu plus de contenu.
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Boudicca est la reine des Icènes, un clan celte, autour de l'an 40 après JC. Ce roman est sa biographie romancée : sa jeunesse auprès d'un père qui la tient pour responsable de la mort de sa bien-aimée, son apprentissage de l'art du combat et de la force des mots, mais également ses combats contre les Romains, qui envahissent la Grande-Bretagne et asservissent les clans bretons un à un.
Bref, c'est un roman historique et pas du tout de la Fantasy, contrairement à ce que j'imaginais !! Ce n'est pas grave, c'était bien chouette quand même de suivre le destin de cette femme de pouvoir libre et insoumise, prête à tout pour sauvegarder la dignité de son peuple.

Ce fut un roman très agréable à lire. Juste assez intéressant pour donner envie de faire un tour sur Wikipédia pour mieux comprendre le contexte de l'époque, car l'histoire des peuples de Grande-Bretagne autour de l'an 0, ce n'est pas très connu !
L'auteur nous propose un très beau portrait de femme, sans s'attarder sur des aspects extrêmement dramatiques ou charnels, ce que j'ai beaucoup apprécié ! Il garde un certain recul sur les faits, tout en nous transmettant son admiration pour Boadicée.

Cette biographie historique romancée est agréable à lire et peut plaire à beaucoup de monde ! Je vous la conseille totalement pour découvrir une figure historique et une époque pas très connues : la reine d'un peuple celte pendant l'Antiquité.
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Boudicca est un joli personnage ayant réellement existé. Une chef de clan sur le territoire de ce qui deviendra l'Angleterre, à une période où les Romains débarquent et entendent bien en prendre possession.
On la suit à différents moments de sa vie, depuis sa naissance jusqu'à ce qu'elle bascule dans la légende.
Les sauts temporels empêchent un peu de s'impliquer avec le personnage et c'est d'ailleurs ce que je reproche le plus à ce livre. J'avais envie de vivre une aventure avec elle, de découvrir ce qu'elle a vécu, et si c'est historiquement très précis, je n'ai en revanche pas ressenti d'émotions. Et c'est fort dommage au vu du parcours du personnage justement.
Il y a des passages tout à fait charmants, dans sa jeunesse ou avec ses filles notamment, mais malgré un récit à la première personnage, je suis restée assez hermétique à Boudicca.

En revanche, rien à redire sur le style de l'auteur qui est ici très percutant, vraiment adapté à ce récit de guerre et de petites batailles contre l'ennemi, avec des chapitres très nerveux qui permettent d'enchaîner à toute allure.
Il y a une certaine mélancolie aussi qui se dégage de ce roman, le souvenir d'une époque oubliée qui est parfaitement retranscrite avec énormément de recherches historiques et une petite pointe de mysticisme parfaitement intégrée.
On est dans une histoire dramatique, une période qui marque une charnière dans l'Histoire qui va basculer juste après.
Jean-Laurent del Socorro prend pourtant le parti de s'interrompre juste avant. Je trouve que c'est un choix osé mais qui permet de laisser à Boudicca sa part de secrets et d'en faire un personnage qui reste encore aujourd'hui bien mystérieux.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
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On sait peu de choses sur cette reine celte qui a tenu tête aux envahisseurs romains, au premier siècle après JC. Dans ce livre, Jean-Laurent del Soccoro nous emmène, au travers d'une vision romancée, sur les traces de Bouddica, et des multiples visages qu'il a choisi de lui faire revêtir : une fille de roi, tout d'abord, puis une guerrière, une reine, une épouse, une amante et une mère.

Ce roman se lit avec aisance et plaisir. le style de l'auteur est limpide. Il nous fait vivre l'histoire en choisissant de nous la faire vivre au travers des yeux et des mots de Bouddica. Bien que femme forte, elle a aussi ses failles et partage avec le lecteur ses doutes et ses hontes. Jean-Laurent del Soccoro introduit aussi une petite touche de 'magie' avec les rêves, tout en ancrant malgré tout son récit dans une fondation historique. Passionnée par la culture celte, j'aurais juste aimé que l'auteur enrichisse un peu plus le récit avec des éléments sur la société, les croyances celtes, etc. et qu'il développe plus les relations entre les clans. Mais peut-être cela aurait-il alourdi le roman qui se lit avec rapidité et fluidité.
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