Je ne sais pas si c'est très utile que j'ajoute mon avis à tous ceux déjà donnés, mais j'ai quand même envie de le faire. Car pour moi, ce n'est pas une histoire que j'ai lue, mais plusieurs, avec des personnages qui se croisent, se touchent parfois, mais s'ignorent en réalité, et retombent dans leur rage, leur peur et leur solitude.
Pierre est enfermé dans une colère noire, dont il ne sait se libérer, même pas par la violence, même pas non plus par la révolte ou l'alcool, ou la médiocrité.
Louise est enfermée dans ses rêves, ses déceptions, et l'obsessionnelle idée de protéger son fils.
Geoffroy est enfermé dans son syndrome d'Asperger, et ses terribles angoisses.
Djamilla est enfermée dans sa famille et son éducation.
Peu importent les événements qui jalonnent ce roman actuel... On peut facilement remplacer la crise des gilets jaunes par mai 68 ou la seconde guerre mondiale ou la révolution, ou que sais-je encore...Ce sont les personnages qui comptent, et seulement eux, en tous les cas , c'est ainsi que j'ai lu ce livre.
Une très belle peinture de personnages, qui se battent avec eux-mêmes, contre eux-mêmes parfois, pour parvenir à la satisfaction, le bonheur étant loin encore.
C'est un roman du quotidien , avec des gens du peuple, qui veulent de la justice, de l'amour, oui, finalement, c'est un roman très très actuel.
Et moi, j'ai bien aimé, ça,la simplicité, je n'y ai vu aucune exagération dans le pathos, car oui, on a beau dire, on est tous dans cette société, où il y de la violence, du terrorisme, de l'intolérance, du handicap, du rejet, de la bêtise et la mort au bout; il y a aussi un peu d'espoir, tant qu'il y a de la vie, il y en a...
J'ai déjà aimé
Grégoire Delacourt dans plusieurs de ses romans, et je lui accorde une fois de plus ma confiance tout en le remerciant pour ces quelques heures passées auprès de ses héros.