Un vers d'
Aragon repris dans une chanson de Ferrat et voilà la culture qui s'invite au rond-point ! Les gilets couleur luciole,
Grégoire Delacourt raconte leurs histoires dans « Un jour viendra couleur orange » vue de l'angle d'une famille comme il en existe des milliers dans la France d'aujourd'hui.
Lui, c'est Pierre longtemps dans une boîte tranquille qui faisait sa fierté puis la précarité, le licenciement, la galère! Heureusement, après un mi-temps comme vigile. Mais ça ne redonne pas la fierté, au contraire. Car sa confiance s'est depuis longtemps effilochée. Il a cru à tous les discours et même a voté en noir. Mais, là, c'est fini ! Alors, premier rond-point, première violence, la plus difficile ! Après le flot est lâché et Pierre ne s'arrête plus !
Elle, c'est Louise, infirmière qui a choisi volontairement le sixième étage de l'hôpital, celui des soins palliatifs. Elle sait sa présence indispensable même si après son boulot, elle revient fourbue et épuisée.
Au retour, elle retrouve Geoffroy, son fils de 13 ans, un savoir encyclopédique mais une solitude à faire fuir plus vite encore que sa peur d'être touché. D'ailleurs quand il y a trop de bruit, il hurle encore plus fort pour ne plus avoir mal. Pourtant, la petite Djamilla a su lui prendre la main…
Avant la naissance, Pierre était un futur père attentionné et amoureux. Mais trop de problèmes ont tué son capital de tendresse !
Avec des chapitres aux phrases courtes dont le titre donne la couleur du sujet,
Grégoire Delacourt raconte ce mouvement des Gilets Jaunes de l'intérieur en lui faisant correspondre avec les événements parisiens ce qui éclaire ainsi leur portée et l'analyse qu'il en fait. Ça claque. Ça fuse. Ça touche.
« Un jour viendra couleur orange » montre la façon dont les différents personnages vont se réapproprier leur vie après que la soupape de la colère ait tout fait exploser. Mais le message de
Grégoire Delacourt est aussi que l'amour de deux âmes pures peut purifier leur entourage, remettant comme par miracle l'essentiel au centre de leur vie. Djamilla et Geoffroy, ça fait bien D&G c'est comme Dolce Gabbana, nous rappelle la jeune fille !
J'ai eu peur que « Un jour viendra couleur orange » ne devienne par sa dernière partie une romance plutôt qu'un roman social ce qui m'avait attirée. On ne peut en vouloir au parti pris de
Grégoire Delacourt d'être un optimiste façon humaniste.
Néanmoins, ces évolutions que certains jugeront peu réalistes permettent à ses personnages de revenir dans leur vie en se la réappropriant plutôt que d'attendre des autres, des politiques, du gouvernement, les changements qui redonneront fierté et confiance. le lecteur doit accepter ce parti-pris du magique et du merveilleux pour suivre la rédemption des personnages de ce roman particulier.
En montrant ainsi que le malaise social n'est pas qu'une question de moyens,
Grégoire Delacourt dans son nouveau roman « Un jour viendra couleur orange » montre le retour du sentiment dans une vie qui par trop de difficulté s'en est trop éloigné quitte à oublier qui on est !
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