AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 517 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
RIEN QUE POUR LE STYLE
Je me surprends moi-même à mettre 4 étoiles à la sortie de cette lecture... je n'ai pas du tout aimé ce livre... ni ses personnages, ni son atmosphère lourde et parfois empruntée d'un misérabilisme très partisan....
... et pourtant le style !
L'écriture m'a attrapé au vol. le rythme et les phrases sont une musique d'une qualité rare.
Un immense moment de poésie.
Dommage que le reste m'ait laissé de marbre, sans avoir jamais pu briser la glace avec un sujet difficile, imposé lourdement entre quelques belles lueurs.
Dommage pour toute cette surenchère social-réaliste.
Parfois la poésie se suffit à elle même pour nous emporter.
Ici, il me semble que cela aurait été le cas.
Commenter  J’apprécie          190
Ça faisait déjà un moment que je voulais lire ce roman de Grégoire Delacourt. Contre toute attente j'ai été un peu déçue... Pour moi, trop d'histoires se mélangent.. Les gilets jaunes, l'autisme, le racisme, la radicalisation.. Tout ça sur un fond poétique.. Je me suis un peu perdue dans tout ça et un peu ennuyée par moment..
Pourtant, l'histoire d'amour de Djamila et Geoffroy est magnifique, elle est en effet pleine de délicatesse. Mais à mon sens, elle aurait pu à elle seule constituer la trame du livre. Idem pour les revendications des gilets jaunes, la précarité, le chômage.. Mais le mélange des deux m'a laissé perplexe..
Commenter  J’apprécie          170
C'est au travers d'une famille à première vue banale que le lecteur va s'immiscer dans la société d'aujourd'hui.

Cette famille est composée de Pierre, le mari, licencié d'une entreprise, il n'a pu retrouver "qu'un" emploi de vigile à mi-temps dans un hypermarché.

Louise, l'épouse, infirmière à l'hôpital général de la ville au service des soins palliatifs. Elle accompagne des patients de tout âge en fin de vie. Souvent, cela ne dure que quelques jours.

Et puis, Geoffroy, le fils de 13 ans : autiste qui a une mémoire extraordinaire et donc une masse de connaissances puisées dans les livres. Mais il refuse d'être touché et il a besoin de pratiquer compulsivement certains rituels pour se rassurer. Il associe nombre d'événements, de choses aux couleurs de l'arc-en-ciel. Il est rejeté par les autres de son âge sauf par Djamila.

Des protagonistes extérieurs :
Djamila, 15 ans, jeune Kabyle menacée par ses propres frères. Elle doit se plier à leur volonté de vivre comme le veut leur religion : port du voile et emprisonnement familial.
Ils sont les parias de l'école.

Enfin il y a aussi Hagop, un homme des bois solitaire et généreux, arménien ayant échappé au génocide qui sait écouter, entendre et protéger les deux jeunes.

Pierre va rejoindre les Gilets jaunes avec sa maîtresse pour prendre sa revanche sur la vie : sociale (licenciement, sentiment d'être oublié par la société...) et familiale : le handicap de son fils (il est en colère contre la réalité qui a anéanti son espoir d'enfant "parfait").

Le couple se délite donc dans cette morosité ambiante.

Malgré tout, Louise maintient sa tête hors de l'eau notamment grâce à l'un de ses patients auquel elle s'attache plus que ce ne permet la déontologie.

Grégoire Delacourt nous invite à découvrir une fresque actuelle de notre société, en manque de repères, soumise à des diktats venus d'on ne sait où, rejetant ceux qui n'entrent pas dans le moule. On y découvre cependant beaucoup d'humanité, d'empathie et de délicatesse mais aussi de la poésie. Rien que le titre déjà , emprunté à Aragon : "Un jour viendra, couleur d'orange" nous donne à imaginer beaucoup de choses.
Commenter  J’apprécie          130
Inutile de raconter, d'autres l'ont déjà fait; j'apprécie l'avis de ODP31; aussi n'ajouterais-je que des bémols: pourquoi faut-il qu'on ne parle que des autistes Asperger, et parmi eux seulement des génies (même particuliers)
- était-ce utile de nommer toutes ces maladies?
- l'utilisation de mots rares finit par donner un côté sur- écrit que je regrette.
-fallait-il accumuler toutes les misères dont certains stéréotypes comme l'attitude des frères de Djamila.
Moi aussi je préfère la suite de la phrase d'Aragon: "un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront".
Après ces petites critiques, j'apprécie la façon dont G. Delacourt s'empare de faits divers pour en faire un roman fort. de l'innocence, de l'amour, un peu d'espoir dans ce monde de brutes n'est pas désagréable.
Commenter  J’apprécie          122
Un vers d'Aragon repris dans une chanson de Ferrat et voilà la culture qui s'invite au rond-point ! Les gilets couleur luciole, Grégoire Delacourt raconte leurs histoires dans « Un jour viendra couleur orange » vue de l'angle d'une famille comme il en existe des milliers dans la France d'aujourd'hui.
Lui, c'est Pierre longtemps dans une boîte tranquille qui faisait sa fierté puis la précarité, le licenciement, la galère! Heureusement, après un mi-temps comme vigile. Mais ça ne redonne pas la fierté, au contraire. Car sa confiance s'est depuis longtemps effilochée. Il a cru à tous les discours et même a voté en noir. Mais, là, c'est fini ! Alors, premier rond-point, première violence, la plus difficile ! Après le flot est lâché et Pierre ne s'arrête plus !
Elle, c'est Louise, infirmière qui a choisi volontairement le sixième étage de l'hôpital, celui des soins palliatifs. Elle sait sa présence indispensable même si après son boulot, elle revient fourbue et épuisée.
Au retour, elle retrouve Geoffroy, son fils de 13 ans, un savoir encyclopédique mais une solitude à faire fuir plus vite encore que sa peur d'être touché. D'ailleurs quand il y a trop de bruit, il hurle encore plus fort pour ne plus avoir mal. Pourtant, la petite Djamilla a su lui prendre la main…
Avant la naissance, Pierre était un futur père attentionné et amoureux. Mais trop de problèmes ont tué son capital de tendresse !
Avec des chapitres aux phrases courtes dont le titre donne la couleur du sujet, Grégoire Delacourt raconte ce mouvement des Gilets Jaunes de l'intérieur en lui faisant correspondre avec les événements parisiens ce qui éclaire ainsi leur portée et l'analyse qu'il en fait. Ça claque. Ça fuse. Ça touche.
« Un jour viendra couleur orange » montre la façon dont les différents personnages vont se réapproprier leur vie après que la soupape de la colère ait tout fait exploser. Mais le message de Grégoire Delacourt est aussi que l'amour de deux âmes pures peut purifier leur entourage, remettant comme par miracle l'essentiel au centre de leur vie. Djamilla et Geoffroy, ça fait bien D&G c'est comme Dolce Gabbana, nous rappelle la jeune fille !
J'ai eu peur que « Un jour viendra couleur orange » ne devienne par sa dernière partie une romance plutôt qu'un roman social ce qui m'avait attirée. On ne peut en vouloir au parti pris de Grégoire Delacourt d'être un optimiste façon humaniste.
Néanmoins, ces évolutions que certains jugeront peu réalistes permettent à ses personnages de revenir dans leur vie en se la réappropriant plutôt que d'attendre des autres, des politiques, du gouvernement, les changements qui redonneront fierté et confiance. le lecteur doit accepter ce parti-pris du magique et du merveilleux pour suivre la rédemption des personnages de ce roman particulier.
En montrant ainsi que le malaise social n'est pas qu'une question de moyens, Grégoire Delacourt dans son nouveau roman « Un jour viendra couleur orange » montre le retour du sentiment dans une vie qui par trop de difficulté s'en est trop éloigné quitte à oublier qui on est !
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/08/19/un-jour-viendra-couleur-orange-gregoire-delacourt/
Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          90
La révolte des gilets jaunes... Derrière ce morceau de tissu jaune fluo, il y a Pierre. Pierre qui va sur les rond-points. Pierre, envahi par un sentiment d'injustice, fait exploser sa colère pendant que Louise se démène comme infirmière en soins palliatifs. Un couple comme il en existe tant, qui peine à joindre les 2 bouts, avec l'impression de sombrer toujours un peu plus. Leur fils Geoffroy, 13 ans, a du mal à comprendre le monde qui l'entoure et se refugie auprès de Djamila.
Grace a une plume toujours exquise, Grégoire Delacourt nous emmène auprès de ces hommes & femmes, révoltés, qui rêvent de changement...
Il m'a manqué un je-ne-sais-quoi pour me sentir vraiment imergée auprès des personnages. Je me suis sentie à distance.
J'ai aimé la forme, moins le fond...
Lien : http://etlemondedesosso.cana..
Commenter  J’apprécie          80
Je ne connaissais pas Grégoire Delacourt. J'ai découvert un auteur à la plume d'une grande beauté, dans ce roman où la poésie et les couleurs viennent illuminer une peinture de notre société en proie à la colère et à la violence.
Une palette de couleurs pour une palette d'émotions ressenties au fil de la lecture et des thèmes abordés : le combat des gilets jaunes face aux inégalités et à la précarité, le racisme, la radicalisation, la fin de vie, l'autisme...
Les personnages et leurs failles m'ont touchée. Malgré leurs différences, chacun d'entre eux lutte à sa manière pour un monde plus juste, et surtout pour être traité avec respect et dignité.
J'ai beaucoup aimé ce roman plein d'humanité.

Je précise que j'ai découvert ce roman en livre audio grâce à l'opération masse critique de Babelio et aux éditions Audiolib que je remercie, et j'en profite pour livrer mon ressenti sur les livres audio en général. Je « lis en audio » depuis très peu de temps (Un jour viendra couleur d'orange est seulement mon deuxième livre audio). J'ai longtemps hésité à me lancer car j'aime le livre en tant qu'objet, j'aime toucher le papier, m'imprégner des mots, prendre le temps de relire les passages qui me touchent pour en savourer chaque phrase. Mais force est de constater que je n'ai pas assez de temps pour lire autant que ce que j'aimerais (et plus je vais sur Babelio, plus ma liste de livres à lire s'allonge...). Alors j'ai sauté le pas, et je trouve très pratique et plaisant de pouvoir écouter un livre en marchant, en effectuant certaines tâches ménagères ou quand il m'arrive de prendre ma pause déjeuner seule. J'avoue que pour Un jour viendra couleur d'orange, même si j'ai beaucoup apprécié la voix du lecteur, j'ai tellement aimé l'écriture de cet auteur qu'à certains moments j'aurais préféré voir les phrases couchées sur le papier pour mieux les « imprimer » dans ma tête. Je pense qu'à l'avenir je réserverai mes lectures audio à des livres portant sur des sujets un peu plus légers.
Commenter  J’apprécie          82
Après « Mon père », livre percutant proposant le face-à-face entre un prêtre accusé de viol et le père de l'enfant victime, l'auteur de « La Liste de mes envies » change totalement de registre. Derrière cet étrange titre, tiré d'un poème de Louis Aragon écrit en hommage au poète Federico Garcia Lorca, assassiné en 1936 au début de la Guerre d'Espagne par des miliciens franquiste, Grégoire Delacourt se nourrit de la colère des « Gilets Jaunes » pour peindre une fresque sociale en plusieurs couleurs.

Malgré cette couleur jaune en toile de fond, restituant le ras-le-bol de la France « d'en bas », l'auteur livre un message d'espoir, plein de tendresse et de poésie, emmené par des personnages hauts en couleurs que l'on quitte avec regret. le plus attachant est indéniablement Geoffrey, un autiste surdoué de treize ans qui ne supporte aucun contact physique et multiplie les crises. Il y a ensuite Pierre, son père, vigile à mi-temps dans un supermarché, qui incarne les frustrations et la colère du peuple. Pour compenser les faiblesses de ce père, il y a Louise, sa femme, mère aimante et infirmière dévouée dans un service de soins palliatifs.

« Un jour viendra couleur d'orange » est aussi une histoire d'amour entre ce gamin emprisonné dans un monde de chiffres et de couleurs et Djamila, une maghrébine de quinze ans à la peau caramel et aux yeux vert Véronèse, que ses frères cherchent à emprisonner dans un islam radical. Si chacun détient la clé pour libérer l'autre, ils peuvent également compter sur Hagop l'arménien, ermite forestier, dont la cabane au fond des bois fait penser à celle de Francis Cabrel… celle qui invite à faire soi-même le mélange des couleurs.

« Tout le monde le sait, un groupe humain se constitue par l'exclusion d'une ou plusieurs personnes. Un groupe d'élèves c'est pareil. Ainsi les amitiés se façonnent-elles sur le dos d'un gros, d'une grosse, d'un moche, d'une moche, d'un bigleux, d'une bigleuse, d'un étranger, d'une étrangère. »

Collant à l'actualité sociale et abordant des thèmes forts, tels que le harcèlement, le racisme, la différence, la précarité, l'injustice sociale, la mort et l'amour, Grégoire Delacourt livre un récit profondément humain, ainsi qu'un texte poétique de toute beauté.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          60
Magnifique roman de Grégoire Delacourt, Un jour viendra couleur d'orange, nous ramène dans une France très proche, sur les ronds-points tenus par les gilets jaunes, où Pierre évacue sa colère et sa peine : son fils Geoffroy, différent, avec qui il ne sait pas communiquer, sa femme Louise dont il s'éloigne. Elle fait de son mieux pour son fils, pour ses patients, pour leur apporter la douceur dont elle a aussi besoin. Et puis, il y a la jeune et belle Djamila qui tombe amoureuse de Geoffroy et qui parviendra à l'apprivoiser, tout en luttant contre la bêtise de certains hommes.
Commenter  J’apprécie          50
Tandis que la France hurle sa colère, un jeune garçon contient la sienne grâce au monde en couleurs qu’il s𠆞st construit. Son père profite de l�tualité pour déverser une colère aussi noire que ses peurs, tandis que sa mère, rouge passion, invoque l𠆚mour pour tenter de faire barrière et protéger son enfant. Mais ce dernier trouve bientôt refuge dans les yeux véronèses d’une jeune fille couleur caramel...

L𠆚uteur, il faut le dire, peut bien me parler de n’importe quel sujet : c𠆞st toujours bouleversée que je finis ses livres. L’histoire peut bien me déplaire, ou les personnages, ou même les deux, je sais qu’il à toujours une longueur d𠆚vance : il possède cette merveilleuse écriture du coeur : celle qui sort des tripes, de l’âme, qui transporte et transperce, simplement par les mots. Cela ne manque pas à cette nouvelle histoire. Un sujet d�tualité, qu’il a su manier avec délicatesse et finesse, en faisant exploser les émotions plutôt que de nous endormir avec d𠆞nnuyeuses explications. D’un récit traitant de la révolte d’un pays, de sa politique, de la violence des êtres, de la sueur d’un peuple contre l’intouchable élite, il réussit à faire naître une incroyable profondeur, et plonge en chacun de ses personnages pour en tirer quelque chose de brut, d𠆚uthentique, de lumineux. Et je ne me lasse toujours pas de plonger avec lui.

Merci aux éditions GRASSET et à Netgalley !
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (1029) Voir plus



Quiz Voir plus

La liste de mes envies

Qui est l'auteur du roman ?

Grégoire Delacourt
Grégoire Delcourt
Grégoire Delacroix

20 questions
334 lecteurs ont répondu
Thème : La liste de mes envies de Grégoire DelacourtCréer un quiz sur ce livre

{* *}