Jaune. Dans une France en proie à la révolte, tous les coeurs ne dansent pas les mêmes querelles.
Quand le ciel se marbrait de cuivre, les premiers gilets jaunes ressemblaient à des flammes qui dansent ; des lucioles d'ambre. Il y a toujours quelque chose de joyeux de partir au combat…
Sur la grande banderole, l'encre noire du slogan de Pierre brillait dans le soleil froid. « On veut juste une vie juste. »
Au barrage stoppa une voiture qui représentait quatre virgule sept années de smic, et encore… Laisse, a dit Pierre à Julie. C'est pour moi. Et Pierre s'est approché de la Porsche. le conducteur était bel homme. Regard clair. Visage doux. La cinquantaine. Assis à l'arrière, un garçon de l'âge de son fils. L'enfant était occupé à sa tablette, il ne percevait rien des éclats de mécontentement des hommes. de l'air soufré. Pierre a fait signe à l'homme de baisser sa vitre. Sa guerre venait de commencer…
Bleu. Dans chacune des chambres, le mur qui faisait face au lit était bleu. Un bleu azurin, presque pastel. Une immensité en trompe-l'oeil. Ici, au cinquième étage, c'était de fin de vie dont on parlait. Ceux qui arrivaient avaient encore faim mais plus aucun appétit. Les bouches ne mordaient plus. Les doigts tricotaient le vide… Parfois les yeux suppliaient. Les malades partaient mais voulaient encore rester. Louise avait été infirmière au premier. En néonatalogie. Elle avait choisi ce service après la naissance de son fils car l'accouchement avait été difficile. Presque une bagarre. Depuis l'enfant n'avait jamais supporté qu'on le touche. le contact de l'eau, le poids de l'eau l'avaient fait souffrir, tout comme certains vêtements sur sa peau, certaines matières et il lui avait semblé qu'ici, elle pourrait se rattraper. Toucher. Caresser. Ressentir. Avoir enfin des mains de mère ; des gestes millénaires.
Mais aujourd'hui, Louise est assise dans cette chambre bleue où le mur d'en face est bleu. Elle travaille désormais à l'étage où l'on ne dit plus il vivra mais il s'en va. Dans le bleu. La couleur du ciel.
Rouge. Pierre s'était éloigné de Louise. Il y avait eu cette étrangeté. Un bébé, et personne dedans. L'enfant les consumait. L'absence de rire dans la maison leur faisait le teint cendreux, le regard triste ; Geoffroy leur fils était un feu qui ne chauffait pas.
Tandis que le pays s'embrase de colères, Geoffroy, treize ans, vit dans un monde imaginaire qu'il ordonne par chiffres et par couleurs. Sa pureté d'enfant « différent » bouscule les siens : son père, Pierre, incapable de communiquer avec lui et rattrapé par sa propre violence ; sa mère, Louise, qui le protège tout en cherchant éperdument la douceur.
Geoffroy aimait les arbres et les forêts. Il aimait les écorces et les feuilles… Il aimait le vert. le vert apaisant et silencieux. Mais voilà, les mamans ne comprennent pas toujours les élucubrations de leur petit garçon de treize ans et Louise, ce jour-là, n'avait pas soupçonné la route qu'avait commencé à suivre l'enfant. Son fils dépeuplé… Geoffrey le bizarre. La tête de Turc de l'école.
Vert véronèse. Djamila est un prénom dérivé de l'arabe
Jama'le qui signifie « beauté » Que l'on peut aussi traduire par « remarquable de beauté »…Et la jeune Djamila, aux yeux d'un vert étonnant, une peau caramel… en butte à la convoitise des hommes, est fascinée par la candeur de petit prince de son ami Geoffroy.
Fureurs, rêves et désirs s'entrechoquent dans une France révoltée. Jaune néon…
Et s'il suffisait d'un innocent pour que renaisse l'espoir ?
L'auteur plonge dans le combat d'une société, de ses désespoirs, de ses êtres différents… Germinal à ses heures.
Mais n'est pas
Zola qui veut. Une grande histoire d'humanité retrouvée.
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