Le siècle : Lycée Schoelcher

"Kolé Séré. Haaan doudou. Prends moi dans tes bras, fais moi danser. Fé mwen dansé"... Jocelyne Bernard et Philippe Lavil.


-Est ce que la cour dort?
-Yé krik, yé krak...
Dans la nuit noire, le vieux sage racontait ses souvenirs d'avant l'esclavage...
La savane, les grandes bêtes et la vie du village, là bas, dans le pays qu'il a perdu...


Il parlait du touloulou de la nuit, "mais au pipiri-chantant, le fouet du maître te réveillait, te chassait de ton cerveau, s'imposait d'autres dieux, d'autres ancêtres, d'autres souvenirs"...


Le petit Félix demande, dans une colère noire, à Evariste le maître d'école, si le nègre est une race maudite, si c'est un macaque qu'on tolère à la table du Blanc? C'est écrit noir sur blanc?


Dans le lycée Schoelcher, "il était le garçon le plus noir, le plus pauvre", (dans une misère noire... ).Cartable au dos et souliers à la main, il préférait user ses pieds que ses précieuses semelles.


Sa mère, Man Appoline, voulait que son fils devienne médecin. Alors, Félix travaillait dur!... Mais, Békés (les blancs, les anciens esclavagistes) et mulâtres ne gagneraient rien à la promotion du nègre !


La haine du Blanc envers le nègre et inversement, entraîne Félix et d'autres, dans une crise identitaire. Il a eu ses deux Bac, mais il n'aura pas de bourse pour aller étudier en métropole. Il envisage les petits boulots ou de travailler au noir...


Félix devra aller voir son père biologique, un Blanc, ( à la demande de Man Appoline) et taire son orgueil, afin de quémander de l'argent.
- J'ai dit à ta mère, que je ne pouvais être le père d'un nègre aussi noir. "Pas papa an nèg kon vou". Jeta Mr de Marsonny, de but en blanc!


C'est une langue chantante, le créole, qu'utilise l'auteur pour faire fait dire à Evariste:
"Un même drapeau, un même souffle réunissant les nègres, les Békés et les mulâtres. C'est un rêve de mulâtre, ça !"


Aimé Césaire , député de la Martinique et chantre du mouvement littéraire de "La Négritude" disait la même chose...
"La Martinique est à un tournant, va-t-elle négocier ce tournant, avec les yeux braqués sur le Passé ou vers l'Avenir ?"
En 1958, l'Outre-mer devait choisir entre l'indépendance ou rester français...


Discours du général De Gaulle à Fort de France, en 1964:
-"Mon Dieu, comme vous êtes Français !" Un plaisantin dira que le Général avait déclamé :
- Mon Dieu, comme vous êtes froncés ! Alors, les écoliers avaient eu une journée de repos....


" Ba moin en Tibo, deux Tibo, trois Tibo
Pour soulager cœur moin." Donne moi un bisou, deux bisous, trois bisous. Louis-Lucien Boislaville.