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3,3

sur 2723 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme à son habitude, Virginie Despentes envoie du lourd dès la couverture de son nouveau livre et continue dès les premières lignes et les premiers chapitres.
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Des mots crus, vrais, qui font réfléchir ! J'ai dévoré la première moitié des échanges entre ce cher "Connard" cf Oscar et Rebecca.
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Oscar insulte sans filtre Rebecca, cette actrice qu'il a connu sans sa jeunesse, avant que cette dernière ne connaisse la célébrité.
Rebecca a l'habitude de recevoir des messages haineux sur les réseaux sociaux, c'est comme ça la célébrité on prend tout sans rien demander, le bon comme le mauvais et c'est tellement facile d'insulter une personne derrière son écran. Cependant, des insultes venant d'une personne qu'on a côtoyé c'est différent et Rebecca ne va pas en rester là.
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Va sans suivre de longs échanges par mails, à l'instar des Liaison Dangereuses du 21ème siècle entre Rebecca et Oscar.
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J'ai trouvé ces échanges palpitants, intriguant, mais au fil des e-mails j'ai commencé à trouver cela redondant... Je termine donc cette lecture en demi-teinte !
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Je n'ai jamais lu Virginie Despentes. C'est donc vierge de toute sa prose que je saisis ce roman. Accompagnée d'un café serré. Si je ne connais pas l'écrivain, la femme ne m'est pas inconnue et mercredi soir, je la savoure sur le plateau d'Augustin Trapenard. J'ouvre et je lis. Non, je dévore. Et café après café, page après page, ce n'est que jubilation. Je découvre, Ô surprise, que Virginie est un peu notre « Jean Teulé » féminin. En effet, son écriture décoiffe et dessable nos oreilles, pourtant je m'attendais à plus de vulgarité. Plus de claques aussi. Mais la Ninja du crayon est plutôt polie, même si sa verve reste percutante. En même temps, vous lisez Despentes, pas Balzac. D'entrée, je suis emportée par son rythme, son écriture et son histoire. Certaines critiques trouvent ce roman barbant ou répétitif. Que nenni ! Virginie, née en 1969 (ma génération et excellent cru !), a juste le verbe haut (comme tous les sales gosses des années 1980). Elle vient d'un monde qui était libre et léger (parfois futile), où la débandade était au programme, elle a été biberonnée à une bonne musique (parfois un peu trash) et n'a ni les yeux ni les mains dans les poches. C'est une fille décomplexée qui se comporte toujours comme si les années 80 existaient encore. Et rien que pour ça, elle a toute mon admiration (moi, j'ai capitulé hélas). Les nouveaux venus, ceux qui sont nés après 2000, c'est sûr, on vous parait un peu relou. Mais, pour ceux de ma génération, à travers ces échanges « épistolaires » on replonge avec Nina Hagen, les Rolling Stones, AC/DC, David Bowie et tous les autres. On effleure la drogue, la boisson et la drague de ces années-là. Rebecca et Oscar sortent de cette fureur. Pas Zoé. Ce livre n'est pas à proprement parlé un roman. Mais une époque avec ses bons et ses mauvais moments. Sa gloire et ses dérives. C'est un parfum que j'avais oublié et qui soudain m'a fait un bien fou. On y parle bien sûr aussi d'aujourd'hui (mais avec ce parfum d'antan), un aujourd'hui qui traine autant de galères et de splendeurs. La dernière page tournée, j'ai eu envie d'appeler Virginie et de trinquer avec elle. Juste pour le plaisir.
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Je n'avais jamais lu de livre de l'auteure. Son univers ne m'attirait pas spécialement. Pourtant, j'ai été tentée et je remercie les Éditions Grasset et NetGalley de m'avoir permis d'ouvrir mon horizon littéraire.
Première impression : ce texte est un long match de boxe avec 3 protagonistes, 3 pugilistes,3 individus d'âge, de profession, de parcours personnel différents. C'est rude, parfois tendre, tendu surtout.
L'histoire démarre lorsque l'écrivain croise l'actrice dans la rue et se fait la réflexion qu'elle a pris un sacré coup de vieux. Par le biais du mail et de relations connexes, ils vont échanger un peu à la façon des épistoliers d'autrefois (on peut penser au livre "Les liaisons dangereuses" de Pierre Choderlos de Laclos) sur ce qu'ils vivent et ressentent entre épidémie, l'âge qui s'installe, le mouvement #Metoo, le féminisme, les addictions, les attentats qui ont secoué la capitale, ce qui peuple les conversations, les débats, les médias s'invite dans les mails entre l'écrivain et l'actrice. Entre les deux, une jeune attachée de presse d'une maison d'édition, victime d'attitudes déplacées, qu'elle n'a pas osé recadrer, rejoint le mouvement #Metoo et se trouve prise au piège des réseaux sociaux sur lesquels elle prend position..
Un livre étonnant qui retourne la tête, met en évidence des points de vue qu'on ne partage pas forcément, mais change notre focale.
J'ai été un peu perdue devant certaines expressions utilisées par l'auteure, mais une langue doit être vivante et s'enrichir de mots nouveaux pour cela. Je reste assez académique, mais le verlan, l'argot et d'autres langages m'intéressent (je les utilisent régulièrement) parce que je suis curieuse et ouverte d'esprit. Il est nécessaire de connaître les codes pour intégrer une société quelle qu'elle soit et s'adapter.
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Je viens de finir le roman épistolaire 'Cher connard' de la polémique Virginie Despentes. Oscar est écrivain. Un jour, il fait un commentaire hargneux en réponse au post d'une actrice quinquagénaire, Rebecca, auparavant le fantasme de tous les hommes. L'attaque est facile, sur son physique vieillissant. Rebecca prend le temps de répondre à son commentaire tout aussi violemment en commençant par "Cher connard...". C'est ainsi que vont commencer de longs échanges entre ces deux protagonistes. de cette attaque initiale va naître une étrange amitié qui vient rompre leurs solitudes mutuelles.

Je n'ai pas été aussi séduite que par la trilogie Vernon Subutex. Il y a dans cet écrit quelques longueurs. Peut-être est-ce dû au format épistolaire dont je ne raffole pas. J'ai cependant apprécié voir les échanges se modifier au fil du temps et traiter de nombreux sujets d'actualité : le mouvement metoo, le love bombing, les haters, le COVID, l'addiction... Là où Virginie Despentes excelle, c'est qu'elle arrive à nous rendre sympathique un homme détestable. On va d'ailleurs assister à sa mue tout au long de ces échanges. Les personnages sont haut en couleur comme c'est toujours le cas avec cette autrice. Un livre piquant !


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Il faut dépasser les a priori négatifs, les postures rock-chic, les louanges prévisibles d'un tel ou d'une telle qui nous irritent, Virginie Despentes vaut bien plus que cela.
Au bout de tant d'années, j'ouvre un livre d'elle et je découvre une tendresse derrière le cri du titre, une langue faite de chair et de sang, un jusqu'auboutisme, une radicalité dans le refus et l'opposition qu'il est bon de lire.
Derrière le trivial, une pensée et pas un vide.
Une idée, des idées et des retournements de situation.
Je découvre que ceux qui félicitaient bruyamment l'écrivaine, avec leurs clins d'oeil appuyés — nous sommes du même monde, celui de la contre-culture —, ont finalement construit un personnage un peu typé qui masque l'oeuvre.

De « Cher Connard » je ne ferai pas mon livre de chevet, mais je ne l'ai pas lâché une fois entamé. J'étais content de le retrouver chaque soir, si l'on ose dire. Il m'a donné envie d'écouter l'autrice et j'ai découvert une personne rebelle, aimable, souriante, drôle et qui dit non, ce qui est tout-à-fait réjouissant.
Finalement, il m'est arrivé ce que Virginie Despentes décrit dans son ouvrage : j'ai changé d'avis et révisé mes idées reçues.
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Dans un bar parisien, Oscar, écrivain à succès, quadragénaire, a reconnu, sans l'aborder, Rebecca, une actrice dont années (cinquante au compteur) ont sévèrement altéré la beauté ; il commet l'erreur de relater cette circonstance sur son compte d'un réseau social. Rebecca tombe sur son jugement peu amène, qui sans doute lui aurait été rapporté de toute façon, et lui répond. Ainsi débute l'échange épistolaire entre l'actrice et l'écrivain qui, en fait, se sont côtoyés dans leur jeunesse, habitant deux quartiers de la même ville de l'Est : Rebecca était amie avec Corinne, la grande soeur d'Oscar alors enfant. Une tierce personne s'immisce indirectement dans leur "conversation" : Zoé. Elle a travaillé au sein de la maison d'édition qui publie Oscar avant de démissionner, ne supportant plus le harcèlement que celui-ci lui infligeait, et le proclamant haut et fort sur son blog. Plutôt belliqueux à l'origine, les propos de Rebecca et d'Oscar vont peu à peu se modérer, l'un et l'autre se remettant en question à la faveur de la situation inédite née des confinements Covid, renonçant à leur consommation d'alcool ou de drogues et assistant (en visioconférence) ou participant à des réunions de Narcotiques anonymes. Zoé, elle aussi, va évoluer et prendre conscience que certaines féministes sont loin d'être ses soeurs, ce dont n'a jamais douté Rebecca.
Despentes, avec ce roman s'inscrivant dans l'histoire immédiate, aborde les thèmes qui lui sont chers et nous introduit dans des milieux qu'elle connaît bien, étrangers à beaucoup d'entre nous ; surtout, malgré la violence qui sourd de certaines pages, elle positive et insuffle à son livre une tonalité quasiment feel-good, à sa manière.
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Plutôt étonnant.

J'avoue avoir été sceptique, avec la peur d'un féminisme exacerbé et le choix d'écriture coup de poing. Mais ce n'est pas ça! On se retrouve ici avec 3 personnages fondamentalement différents mais humains surtout. En les percevant au travers de leurs correspondances ils deviennent très attachants malgré leurs statuts. Je ne pensais pas voir l'angle du harceleur et de sa victime. Et encore moins un profil intermédiaire se retrouvant entre ses convictions et son amitié naissante.

En bref ça parle de féminisme, ce féminisme qui prend des allures très distinctes d'une génération à une autre. Et qui devient un vrai enjeu politique et communautaire. Mais pas que! Ça parle aussi de : l'adiction, la parentalité, la célébrité, les réseaux sociaux, l'anxiété, le covid... J'ai finalement trouvé ça agréable à lire, plus en légèreté que je ne le pensais. Et très inspirant ! 
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J'ai écouté ce roman sur Audible ce début d'année et essentiellement lors de mes sorties running comme j'en ai repris l'habitude ces dernières semaines. Je suis très vite rentré dedans et j'ai bien aimé la forme épistolaire qui se prête bien à l'audio. On sent que Virginie Despentes avait pensé à Béatrice Dalle pour son personnage de Rebecca, donc la retrouver ici dans mes oreilles, paraît totalement naturel. Elle parle d'elle il nous semble. Grande star de cinéma quinqua qui répond à ce Cher Connard qui l'a insultée un jour sur un réseau social et qui vont tous deux s'épancher dans de très longues lettres.
Ils parlent de leur enfance, du harcèlement, de la sexualité, du covid, de l'âge, de la notoriété, des additions, de la parentalité, des réseaux sociaux... bref de tout ce qui les touchent.
On a du mal à s'identifier à ces Ovnis, trop privilégiés d'une certaine manière. Mais on a aussi du mal à se dire qu'on peut écrire comme ça. Entre l'étalage et le journal intime. Avec ce style un peu ampoulé. C'est perturbant.
La connexion entre eux paraît étrange, si peu probable. Ils finissent un peu à se fondre, à la fin du récit, en une seule et même personne: Virginie Despentes, l'auteur. Qui rate peut-être là quelque chose à l'atterrissage. Trop consensuel.
Mais j'ai trouvé quand même le livre plaisant. Je ne suis pas sûr que je l'aurais autant aimé par écrit.

Janvier 2023
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Oscar Jayack, écrivain, poste sur les réseaux sociaux un commentaire dégradant sur le physique de Rebecca Latté, actrice vieillissante de grande renommée. Celle-ci lui adresse dans la foulée une réponse dédaigneuse en l'appelant Cher Connard.
C'est le début de longs échanges épistolaires entrecoupés des attaques sur les réseaux sociaux de Zoé Katana, féministe, qui accuse Oscar de l'avoir harcelée dix ans auparavant.
Il s'avère qu'Oscar a connu Rebecca dans son adolescence ; ils vivaient dans le même quartier et elle était l'amie de sa soeur.
Au fil des échanges, Oscar et Rebecca vont s'apprivoiser, se souvenir de leur enfance et se remettre en question.

C'est vraiment un livre savoureux qui aborde pléthore de sujets actuels; pas seulement le féminisme mais aussi la drogue, la dépendance, l'alcool, les réseaux sociaux, l'homosexualité, la parentalité, le vieillissement, etc, etc...
Il n'y a pas de réel parti pris, tout le monde en prend pour son grade et comme Oscar et Rebecca on se remet en question.

Premier livre de Virginie Despentes pour moi, certainement pas le dernier, j'ai adoré sa verve, son humour et sa clairvoyance.

Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes
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Top ou flop ce nouveau Despentes ? Ni l'un ni l'autre pour ma part. Ce n'est ni un coup de coeur, ni une déception, mais un roman intéressant dans ses réflexions et dans l'évolution de ses personnages. Il ne sera pas inoubliable pour moi, mais a eu le mérite de me faire réfléchir.

S'il y a une chose négative que je retiendrai de ce roman, c'est la totale absence de plaisir de lecture que j'ai ressenti. Lire Despentes est une expérience de lecture. J'avais envie de lire et terminer Cher connard car son propos m'intéressait, mais pour moi qui aime expérimenter la lecture comme divertissement, ce n'est pas ce que j'ai ressenti ici. On est bien loin d'une lecture divertissante avec ce livre, ce qui rend sa lecture particulière… Je comprends les personnages qui l'ont abandonné, comme je comprends celles qui l'ont dévoré. Cher connard est un livre intéressant, mais pas divertissant.

Ce qui rend ce livre difficile à lire, c'est que c'est un portrait juste de notre société actuelle. Et quand on le constate, c'est dur. La lecture est faite pour s'évader – pas tout le temps, mais souvent. Et lire Cher connard, c'est rester au coeur de notre société, ses contradictions, ses problèmes, ses personnes antipathiques, son côté glauque, cruel et violent. Mais c'est aussi assister à la beauté des relations humaines, de l'abnégation, de l'amitié et de l'amour. Cher connard est un portrait de la société qui ne fait pas plaisir, mais qui reste intéressant dans ce qu'il relève de beau et de laid. Tout est dans le titre, malicieusement laid et contradictoire.

Comme on peut s'y attendre, ce roman aborde une multitude de thématiques actuelles, parmi elles #MeToo; le post-#MeToo par Despentes n'est pas abordé, comme on pourrait s'y attendre, dans la facilité, avec ce côté violent limite vengeur. Au contraire, le sujet est bien amené, et aborde la thématique féministe dans toute sa globalité, du côté masculin comme féminin, du contrôle du corps et de l'âge comme dans le corps comme objet d'attraction voulu par les femmes. le livre contient beaucoup de nuance, confronte beaucoup de points de vue, ce que j'ai beaucoup apprécié. Et au-delà du féminisme, l'autrice aborde la thématique de la maladie mentale, et celle de l'addiction, ce qui était passionnant et sujet à réflexion.

Lire Cher Connard, c'est lire notre société actuelle. Si vous cherchez de l'évasion, vous en serez loin. Mais je retiens le portrait acerbe, sans concession, tout en étant beau et porteur d'espoir, qu'il porte. Une lecture intéressante, et une expérience de lecture particulière.
Lien : https://matoutepetiteculture..
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