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3,3

sur 2691 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Le livre de Virginie Despentes semble correspondre à ses livres passés : transgressif, moderne, en un mot comme dirait son ex, « rock and roll » (au passage je le plains d'avoir été avec une femme comme ça, lui qui est si gentil).

Je sentais que ce n'était pas ma « came » (jeu de mots plutôt pertinent…) et mon seul contact avec elle était d'avoir vu le premier épisode de la série Vernon subutex, qui m'avait lassé dès qu'il a commencé…

Le livre est cependant assez original, il revêt une forme épistolaire à trois personnages, Oscar, une sorte de Depardieu/Polanski sur qui tombe des accusations de harcèlement, une passionnaria féministe qui en a été la « victime » et Rebecca, une actrice, amie des deux précédents et qui pose un regard neutre et distancié sur tout cela. Ce dispositif permet à Despentes de tenir trois points de vue différents et au final d'avoir un livre nuancé et distancié sur une question sensible, tout en prenant en compte les positions du « coupable » (qui n'a rien vu puis qui s'est rendu compte que son attitude pouvait être problématique) et de la « victime » (une folle mais qui est réellement victime de « quelque chose »).

Pour un mâle occidental de 50 ans (donc la cible préférée des « victimes »), ce livre est donc intéressant à lire. Il est quand même très verbeux et 150 pages de moins n'auraient rien changé à l'affaire. Et toutes ces pages sur la drogue, l'addiction, comment on entre dedans, comment on en sort, sorte de leitmotiv « despentien », ça m'a autant fatigué que le premier épisode de Vernon…

En synthèse, à lire pour tous les hommes mâles de 50 ans (comme une catharsis obligatoire, sorte de petit livre rouge du féminisme 2.0) et aux fans de l'écrivaine.
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Scrollant depuis quelques jours, j'observe avec beaucoup de tristesse la haine déversée sur Virginie Despentes.
Dérangeante car saisissant comme personne l'essence même de notre société, elle déstabilise le bourgeois avec finesse et honnêteté.

L'honnêteté. La célébrée, la légendaire, la vénérée honnêteté.
Celle-là même que l'on nous prône enfant nous tapant sur les doigts pour la fauche d'un mistral gagnant.
Celle que l'on nous demande de confesser dans un regard qui ne doit pas faire baisser le nôtre.

L'honnêteté du citoyen que l'on présente à son voisin comme un carnet de notes impeccable, bordé de très bien.

L'honnêteté humaine, celle vis à vis de soi, de ses proches et de son chien, demeure la plus redoutée, la plus indigeste et inconcevable des vertus à mettre en pratique dans sa routine du matin.

Despentes c'est le contre pouvoir, la victoire de l'underground sur le quotidien.
C'est la liberté du punk, la violente pureté, la clairvoyance des êtres cabossés.
C'est le beau, le magique parfois, accouchés parmi les injustices et les rejets, c'est la rose qui prend racine dans la merde.

Alors que ceux qui la critiquent sans jamais l'avoir lu, que ceux qui pensent faute de preuves que c'est « une putain de féministe radicale frustrée », lisent « cher connard ».
Cette meuf est au dessus, sa radicalité reste intacte mais elle la conjugue avec adresse à une empathie fédératrice.
Son style inimitable raisonne grunge, le recul et la maturité en prime.

Despentes est une autrice rare et comme toute personnalité singulière, précieuse à la littérature française.
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Hymne au dialogue homme-femme !
Je découvre Virginie Despentes avec cet ouvrage que je n'ai pas lu comme un roman mais plutôt comme un essai politique, une réflexion sur les relations hommes-femmes. Nous sommes avant, pendant et après le confinement lié au covid, et dans le prolongement du mouvement Metoo. A travers un échange de mails entre Oscar et Rebecca, deux personnages du milieu de l'édition et du cinéma, l'autrice aborde de nombreux sujets : la violence des réseaux sociaux, le masculinisme, les hommes, le féminisme, les femmes, l'amitié homme-femme, les addictions....Oscar et Rebecca se connaissent depuis longtemps. L'une déteste l'autre qui représente le "mâle" par excellence, qui est en plus accusé de harcèlement. L'un idolâtre l'autre qui représente la "femme" par excellence. Celle que l'on admire jeune mais qui vieillissante est moins attirante. Antipathiques au début de ma lecture, j'ai appris à aimer ces deux héros, qui évoluent et se questionnent. Rebecca ne mâche pas ses mots et j'ai aimé son humour. Oscar comprend enfin son attitude et exprime un réel Mea Culpa.
Les personnages de Rebecca et Zoé sont intéressants, ils nous montrent deux féminismes : celui de Rebecca, femme d'hier qui a toujours été libre et vécut sa vie comme elle l'entendait et celui de Zoé, jeune femme d'aujourd'hui, qui essaie de vivre un féminisme plus combatif en plein mouvement Metoo.
J'ai aimé le fait que l'autrice qui rend la drogue omniprésente dans la vie des personnages va peu à peu la faire disparaître pour aller vers une apologie de l'abstinence et d'une vie saine.
J'ai aimé l'évolution positive de ce texte, l'évolution des relations entre Oscar et Rebecca en une amitié réelle homme-femme, quand le dialogue est là, sincère, quand chacun écoute les doutes et faiblesses de l'autre, quand les relations garçons-filles qui ont commencé simplement dans l'enfance dans les cours d'école auraient dû se poursuivre ainsi sans que la société ne les éloigne.

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Je n'ai pas tout de suite accroché à ce roman, en raison de la forme. Au départ, j'ai eu le sentiment que les sujets abordés étaient sans fil conducteur.
Puis petit à petit, je me suis attachée aux personnages et je les ai appréciés. On y trouve de bonnes punchlines comme toujours avec cette autrice mais le roman amène à se questionner sur les thématiques évoquées.

Côté plume on retrouve le style Despentes, très cash, sans filtre et corrosif.

Un bon Despentes même s'il n'est pas mon préféré de l'autrice.
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Il va sans dire que le dernier Virginie Despentes était attendu. Faisant fît des critiques, qu'elles soient élogieuses ou négatives, je me suis plongé avec plaisir dans sa lecture. On reconnaît bien ici le style de l'auteur de Vernon Subutex, et on se laisse prendre par ce récit épistolaire à deux puis trois voix. Pour autant, je reste un peu sur ma faim. Même si ce roman se lit sans déplaisir, on ne retrouve pas, selon moi, la même qualité narrative que dans ses précédents ouvrages.
















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Pour les cours, un ami a lu ce livre, et avec ce qu'il disait, il me donnait envie de le lire. Je l'ai donc commandé à noël et je l'ai lu en 2-3 jours, malgré les non-recommandations de cet ami.

En réalité, je suis assez mitigée sur cette lecture.

La première moitié, j'ai hésité à abandonner la lecture parce que le sujet principal était l'addiction à l'alcool et à la drogue et lire à chaque e-mail à quel point l'actrice a besoin de prendre de la drogue m'avait agacé. de même que le mélange homosexualité et féminisme où les propos m'ont vraiment énervé parce que je trouvais les sujets un peu bâclés, et je n'ai jamais trouvé d'attrait dans le féminisme +++, contenu dedans... Les personnages sont détestables, Oscar est un auteur qui se plaint tout le temps, se drogue et boit, harcèle et tient des propos homophobes, et l'actrice est vulgaire, condescendante, se sent supérieure aux autres.

Mais dans la deuxième moitié, les personnages se sont davantage développés, et c'est là que j'ai compris pourquoi j'ai continué de lire : les personnages justement. Antipathiques, nous ne sommes que spectateurs et non en accord avec ce qui se dit. Mais avoir des personnages auxquels on ne s'attache pas à premier abord a quelque chose de rafraîchissant en réalité, ça change des héros et héroïnes timides et peu sûrs d'eux ou au contraire, des personnages qui ne se laissent pas faire... Là, le fait d'avoir des personnages antipathiques est un parti pris vraiment intéressant ! Et on arrive même à s'y attacher malgré nous en les voyant changer (en tout cas j'ai réussi à m'attacher à Oscar mais pas Rebecca ni Zoé).

J'ai lu quelques critiques qui affirment que le livre est mou, mais je m'y attendais puisqu'il s'agit d'un roman épistolaire, des personnages qui se détestent mais qui finissent par échanger ensemble, les aidant à survivre en se racontant leurs journées.

Au final, je pense que c'est un livre à lire jusqu'au bout. La première moitié est assez dur à tenir, mais par la suite, ça se développe et ça aide à choisir si c'est un livre que vous apprécierez ou non.

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Avec ce roman épistolaire entre un écrivain à succès accusé de harcèlement par son ancienne attachée de presse et une comédienne sur le retour, Virginie Despentes , au sens de la formule indéniable et à la langue crue, directe, sans circonlocution, saisit la société actuelle en s'intéressant à des sujets brûlants tels que l'addiction - à la drogue, à l'alcool -, le harcèlement - en particulier par le patriarcat -, l'évolution du féminisme et ses différentes formes, les relations familiales - notamment père fille-, la notoriété, les réseaux sociaux. Même la perte de sens lors du premier épisode de confinement en 2020 est interrogée. L'autrice se permet également un détour par un guichet SNCF pour une scène particulièrement cocasse dans laquelle nombre d'entre nous se reconnaîtront certainement et qui interroge sur l'absurdité de la déshumanisation des services publics.
Finalement, qu'on apprécie ou non le style de Despentes, ce roman qui se lit assez rapidement, nous interroge sur les relations sociales actuelles et leur devenir.
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Jusqu'au milieu du roman, j'ai souffert face à ce que je ressentais comme de la facilité, ensuite la surprise est venue car je n'ai pas pu m'arrêter de lire.
Rebecca est une actrice à la cinquantaine triomphante, Oscar un auteur qui a connu le succès et Zoé, une stagiaire qui s'est trouvée sur le chemin d'Oscar. Les deux personnages principaux vont s'injurier pour commencer, puis ils vont détricoter une relation très mal engagée en échangeant des lettres très personnelles dans lesquelles ils vont se surprendre eux-mêmes et découvrir le mot amitié. Au milieu, Zoé essaiera de se garder en vie malgré les réseaux sociaux et sa propre image qui ne l'aideront guère. Mais Oscar ne sera pas ménagé non plus et d'ailleurs le souhaiterait-il ? le confinement leur aura-t-il fait découvrir quelques valeurs oubliées ?
Si j'ai parlé de facilité, au début, c'est parce que la forme épistolaire me semble toujours assez simple pour organiser un roman, et que les personnages principaux avaient tout pour afficher une superficialité arrogante. Mais je crois que j'ai basculé quand j'ai compris qu'ils iraient au fond de leurs addictions, au fond de leurs incompréhensions et de leurs difficultés que le succès ne pouvait combler.
Je suis toujours un peu rebutée par le côté brut de brut de l'écriture de cette auteure dont c'est la marque de fabrique depuis le départ ; il me faut un temps pour m'acclimater mais ensuite je ne peux que m'incliner car je vénère la puissance et l'acuité des pensées. Les faiblesses humaines ne sont pas effleurées mais étalées presque avec jouissance pour l'une, en tout cas sans culpabilité pour les deux. On sent la rage et la colère de ne pouvoir tout dominer.
S'il n'y avait qu'une raison pour lire ce roman de la rentrée 2022, ce serait pour les non-bourgeois et les non-bobos, de voir comment en quelques lignes on comprend tout le mépris condescendant et la fausse compassion des élites réelles ou fantasmées pour les classes méritantes ou travailleuses.
J'ai noté aussi que sur le néo-féminisme, il y a des réflexions très intéressantes qui ne vont pas lui avoir fait que des amies. Quant aux réseaux sociaux, nous avons une belle démonstration de leur nocivité quand les malveillants sont à l'oeuvre.
Voilà, si vous n'aimez pas du tout Virginie Despentes, ce roman ne vous plaira pas, mais si vous êtes curieux et si vous voulez vous faire votre propre avis, n'hésitez pas, vous serez intelligemment secoué.
Je remercie très sincèrement #NetGalleyFrance et les Editions GRASSET pour l'envoi en Service Presse de #Cherconnard

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J'avais hâte de découvrir "Cher connard", le nouveau roman de Virginie Despentes. Après la brillante trilogie "Vernon Subutex", on retrouve le style inimitable de l'auteure (nerveux, provocateur) et un regard fin et nuancé sur les travers de notre époque. Où en sont les relations homme-femme en 2022 ? Qu'est ce que le féminisme aujourd'hui ? le roman apporte pas mal de réponses. Rien de caricatural dans le portrait que donne Despentes d'Oscar, un homme accusé de harcèlement par Zoé, qui elle, choisit de parler ce qui lui est arrivé sur Internet. Les personnages avancent, réfléchissent à leurs actes... C'est intéressant. J'ai aimé ce livre sans être totalement convaincu. Despentes a évidemment du talent mais j'aurais aimé être davantage surpris.
Lien : https://inthemoodfor.home.blog
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Comme à son habitude, Virginie Despentes envoie du lourd dès la couverture de son nouveau livre et continue dès les premières lignes et les premiers chapitres.
~
Des mots crus, vrais, qui font réfléchir ! J'ai dévoré la première moitié des échanges entre ce cher "Connard" cf Oscar et Rebecca.
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Oscar insulte sans filtre Rebecca, cette actrice qu'il a connu sans sa jeunesse, avant que cette dernière ne connaisse la célébrité.
Rebecca a l'habitude de recevoir des messages haineux sur les réseaux sociaux, c'est comme ça la célébrité on prend tout sans rien demander, le bon comme le mauvais et c'est tellement facile d'insulter une personne derrière son écran. Cependant, des insultes venant d'une personne qu'on a côtoyé c'est différent et Rebecca ne va pas en rester là.
~
Va sans suivre de longs échanges par mails, à l'instar des Liaison Dangereuses du 21ème siècle entre Rebecca et Oscar.
~
J'ai trouvé ces échanges palpitants, intriguant, mais au fil des e-mails j'ai commencé à trouver cela redondant... Je termine donc cette lecture en demi-teinte !
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