Un plat qui se mange froid au début, réchauffé ensuite, et se termine en brûlant tendrement.
J'ai adoré à la fois cette montée dans l'angoisse du personnage, ces questions qu'il avait oubliées ou plutôt recouvertes d'incompréhension et qui lui reviennent soudain en pleine poire, on pense à plein de choses : le gigot hitchcockien, le conte "Thérèse philosophe" inclus dans "Contes immoraux" de Walerian Borowczyk... et puis non, plus original, la descente aux enfers se transforme en une remontée inattendue.
Savoureux comme le dessert Charlotte (plutôt aux framboises ou poires pour moi, merci !), bien écrit avec le style original de Sylvain où transpire la comédie humaine. Dégustez-la donc cette Charlotte... qui d'ailleurs sera bientôt publiée sur papier par un éditeur !
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C’est alors que Jules s’interroge : devait-il laisser une part à sa compagne ? Elle n’a sans doute pas encore dîné. Un vague sentiment de culpabilité l’assaille. Charlotte va lui reprocher sa conduite alimentaire, c’est un motif de dispute récurrent dans le couple. Jules imagine un dialogue improbable, façon sitcom, entre son épouse et lui :
— Et pendant que tu mangeais toute cette nourriture tout seul, tu ne t’es pas souvenu un instant de moi, ta femme ?
— Oh si, bien sûr, ma chérie, je pensais à toi tout le temps, je me disais : pourvu qu’elle n’arrive pas maintenant !