A travers 31 destinations à travers le monde (et oui, on s'attendait à 80 mais non …) dans le but d'étudier une espèce de tortue, l'auteur nous partage son amour des tortues mais pas seulement. La rencontre avec une espèce s'accompagne aussi d'une rencontre avec une région, des hommes, des façons de vivre. On visite ainsi des régions préservées, souvent des petits paradis. L'auteur arrive très bien à nous faire ressentir son émotion. Quel bonheur ! comme j'aurais aimé être avec lui ! (à part quand il se trouve obligé de manger de la tortue, un vrai déchirement …).
Hommage à Bonnie, la tortue qui m'accompagnait depuis 28 ans et qui m'a quittée en ce début mars.
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Cet ouvrage, en me conduisant aux quatre coins du globe m'a pemis de multiples découvertes. Celles qui tiennent aux tortues puisque tel est le thème de ce livre, animaux pour lesquels l'auteur a une passion dévorante et qui sait parfaitement nous la transmettre. Mais aussi celles de ces voyages extraordinaires, parfois dans des sites très reculés, où nous avons la chance de pénétrer en toute intimité. Une lecture plaisante que j'ai pris plaisir à faire durer avent de revenir dans mon petit coin de France.
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Dans une de ces bâtisses où l'on imaginerait un refuge de samouraïs, nous rencontrons Otani, qui va nous guider pour observer la petite tortue d'Okinawa. Cet homme semble lui aussi sorti d'un livre d'histoire. Il est assez petit et doit avoir une soixantaine d'années. Sa peau cuivrée, son bandeau de cuir enserrant sa tête glabre et son visage émacié évoquent à la fois un guerrier de l'ère féodale et un coureur des bois surgi du grand Ouest américain ! Dans le grenier de sa demeure, sombre et grinçant comme la cale d'un vieux navire, il nous présente quelques tortues de l'archipel, détenues plus ou moins légalement dans de grands aquariums. Il se présente comme scientifique, mais c'est également un ramasseur, un collectionneur, et nous le soupçonnons d'être un revendeur et un trafiquant. Mais c'est le seul, à Okinawa, à connaître les sites où vivent les dernières tortues de l'archipel.
Mes meilleurs souvenirs, d'ailleurs, de mes voyages, seront mes immersions dans des tribus farouches, peu connues, difficiles d'accès, qui permettent d'avoir un autre regard sur la manière dont les hommes vivent, sur leurs mœurs, leurs habitudes alimentaires, et même leur aspect physique, souvent si différent du nôtre. Cela nous sort de notre enveloppe commune d'Européen moyen. J'ai ressenti ce même enthousiasme chez les Aborigènes de la terre d'Arnhem, aussi bien que chez les Ouzbeks de l'Asie centrale. Et ces découverte humaines sont souvent bien plus fortes et précieuses que l'observation d'une nouvelle espèce de tortue.
Quand nous abordons sur la berge sablonneuse, la lumière matinale commence tout juste à glisser de l'autre côté du fleuve, et à nous rattraper. Un groupe de pêcheurs est accroupi sur le sol, et nous apercevons, dans un filet, deux masses grisâtres qui s'agitent, de plus de 1 mètre de longueur : ce sont les premières Pelochelys cantorii que nous voyons ! Nous sommes émerveillés, notre cœur bat. Pour les passionnés et chercheurs que nous sommes, aborder un nouvel animal, surtout un monstre surprenant comme celui-là, est toujours un instant émouvant.
Interview 3 de Bernard Devaux : Les secrets des tortues