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sur 4075 notes
Troublant

Je referme Ubik à l'instant, et le moins que l'on puisse dire, c'est que j'en garde un sentiment étrange, mitigé. Cela doit signifier que l'auteur a réussi son pari, j'imagine.
Pour ne rien vous cacher, j'ai été très peu séduit par le style d'écriture, linéaire, monotone, sans âme véritable. Ses nouvelles m'avaient laissé une meilleure impression, peut-être grâce à la condensation des idées et péripéties qui rendait le tout plus pêchu. On est très loin de la plume riche, poétique, analytique et spirituelle de Frank Herbert, pour ne citer que lui.
Dans Ubik, ce n'est qu'au milieu du livre que l'histoire commence vraiment à se structurer et à s'emballer. Avant cela, ce n'est qu'un déroulé de scènes, rencontres et conversations dans un style plutôt froid et sans grand intérêt. Peut-être fallait-il en passer par là, afin de se familiariser avec ces personnage – c'est volontairement que je n'écris pas “attacher”.

Une fois que l'élément perturbateur vient bouleverser la mission nos protagonistes (oui, chez Dick, la trame du récit obéit souvent aux plans et autres patrons préétablis), on peut enfin s'intéresser aux idées curieuses qu'il va dérouler, et tenter, je dis bien tenter d'entrer dans son esprit et de comprendre où il veut en venir.
La relativité temporelle et autres altérations de la réalité sont des thèmes qui me sont chers, et bien souvent, je sais qu'un film ou un livre m'a plu lorsqu'au générique de fin, je reste à cogiter ou à discuter du pourquoi et du comment, et d'éventuelles trames alternatives. Ici, c'est (presque) le cas. Si l'auteur sait transmettre la confusion de ses personnages à ses lecteurs, j'ai par moment pensé que cela était dû au fait que lui-même ne voyait pas très clair dans cette diversité qu'il proposait. Peut-être souhaitait-il simplement partager le joyeux chaos qui régnait dans son esprit ? Il n'y a donc pas une idée fixe, un mode de pensée figé qui accompagne le petit groupe jusqu'à la toute fin, moment auquel un unique retournement de situation aurait pu sublimer le tout, mais bien plusieurs perturbations successives, plusieurs éclaircissements, plusieurs perceptions, changements de points de vue, indices et découvertes suggérant tout et son contraire. On a le sentiment que Philip K. Dick ne sait pas comment se dépêtrer de tout cela, ce qui m'a gêné par moment, mais j'ai dans l'idée qu'il s'agit là d'un choix assumé de ne jamais prendre parti, de n'admettre aucune vérité absolue, et de se contenter de nous offrir des pistes d'exploration variées, quitte à se perdre – et nous perdre – dans sa folie.
Cela étant dit, la régression du temps est extrêmement bien rendue, les quelques détails propres à telle ou telle époque nous permettent de visualiser avec intérêt ce que Joe Chip et les autres doivent subir, psychologiquement comme physiquement. C'est là, selon moi, la principale qualité de ce roman. Les liens possibles/probables entre la semi-vie et la vie réelle sont passionnants et plutôt bien traités, et ce, jusqu'à la fin du roman. Des interactions, altérations et dangers qui laissent songeur.

A vouloir balayer un champ aussi large de considérations, à vouloir dépeindre une idée aussi abstraite, l'auteur a, par la force des choses, donné un caractère trop métaphysique à son histoire, et ainsi rendu Ubik inaccessible à bon nombre de lecteurs. Aussi, ne comptez pas trop sur la charge émotionnelle ou la qualité littéraire de ce livre. Il n'en reste pas moins que celles et ceux qui consentiront à l'effort de concentration et de réflexion que cette oeuvre requiert passeront un très bon moment.
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Avant de lire « Ubik », roman publié en 1969 et considéré comme le chef d'oeuvre de Philip K.Dick, mon appréhension de l'univers du célèbre auteur de Science-Fiction se limitait à Blade Runner, le film culte des années quatre-vingts où Harrison Ford pourchassait des androïdes.

Et pourtant, dès la première page, j'ai été emporté par le tourbillon vibrionnant de l'intrigue, j'ai plongé dans le vortex qui conduit les protagonistes dans un improbable voyage temporel aux allures cauchemardesques.

L'auteur situe son intrigue en 1992, dans un monde où règnent la technologie et l'argent. le héros impécunieux du roman, Joe Chip, aussi paranoïaque et désabusé que tenace, travaille pour la société Runciter Associates, spécialisée dans la chasse de télépathes.

Ella, la femme du dirigeant Glen Runciter est maintenue en demi-vie dans un Moratorium situé en Suisse. Si le corps de la jeune femme repose dans un cercueil transparent, elle a conservé une forme de conscience et est en mesure de communiquer avec son mari, qui la consulte dès lors que l'avenir de l'entreprise est en jeu.

Runciter se voit proposer un contrat mirifique par le richissime Stanton Mick, qui évoque une sorte d'avatar prémonitoire d'Ellon Musk, dont l'objet est de sécuriser des installations lunaires mises en danger par l'intrusion de dangereux télépathes. Incapable de résister à la tentation du contrat du siècle, Runciter monte une équipe de onze traqueurs de télépathes dirigée par Joe Chip, et y intègre la mystérieuse Pat Conley qui prétend être en mesure de modifier le passé récent.

Las, rien ne se passe comme prévu, et le cauchemar éveillé commence, emportant ses protagonistes dans un voyage temporel à rebours qui les conduira dans « le piège final des réalités ».

Les chapitres du roman foisonnant de Philip K.Dick sont parsemés de publicités pour des articles Ubiks toujours différents. Comme leur nom évoquant le principe d'ubiquité l'indique, les Ubiks sont partout et peuvent être compris comme une manière de dénoncer la dérive d'un système capitaliste dévoré par le mercantilisme. Si l'humanité n'a pas encore envahi la lune, l'auteur voit juste en anticipant la domination à venir du néo-libéralisme et la naissance d'un monde où l'argent est roi.

La demi-vie dans laquelle est plongée Ella évoque « Ravage » de Barjavel, où un culte est voué aux morts qui sont conservés après réduction dans la maison familiale. « Ravage », comme « Ubik » refusent l'enterrement, c'est à dire la disparition définitive des morts. Philip K.Dick va encore plus loin que Barjavel en imaginant une conscience léthargique qu'il est possible d'animer ponctuellement afin d'entrer en contact avec les vivants, ainsi qu'une forme de « vie intermédiaire » au travers des possibles interactions entre les demi-vivants placés dans un même Moratorium.

Métaphore d'un monde agonisant, dévoré par le mercantilisme et la technologie, labyrinthe existentiel, « Ubik » questionne l'hubris d'une civilisation à la dérive qui refuse la mort et préfère maintenir les mourants dans un état de conscience léthargique absolument terrifiant.

Proposant une trame romanesque qui s'apparente à un R(ubik)'s cube, et offre plusieurs grilles de lectures, dont aucune ne semble totalement rationnelle, le roman culte de Philip K.Dick nous plonge dans un cauchemar vertigineux dont on a hâte de s'éveiller.
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Joe Chip n'a plus un cent pour ouvrir sa propre porte. Chez lui, c'est le chaos: la visite de G.G. et Pat est pour le moins impromtue. Enfin G.G., qui a lu dans les pensées de Pat, assure à Joe que Pat s'en fout. Pat, la nouvelle anti-psi de l'agence Runciter, a des pouvoirs hyperspéciaux: elle peut revenir dans le passé et, en orientant l'espace-temps sur un autre fil, contrer les précogs d'habitude si difficiles à parer par les anti-psis traditionnels.
Enfin cette recrue tombe bien. Runciter doit monter une équipe de onze professionnels de la lutte anti-psi. Un contrat en or: investir une usine lunaire, y détecter les psis de l'agence Hollis qui tente de contrôler conscient et subconscient de l'humanité. L'affaire est risquée mais lucrative. En fait, plus que risquée: il s'agit d'un piège dont plus d'un ne sortiront pas vivants. Enfin dans une époque, où la mort est souvent précédée d'une semi-vie peut-être aussi palpitante que la vie réelle, rien n'est moins sûr. de toutes facons, l'auteur nous l'assure dans l'épigraphe de chaque chapitre: tout problème à sa solution... Un peu d'Ubik et tout va pour le mieux. Enfin à condition de respecter scrupuleusement le mode d'emploi.

Philip K. Dick nous présente ici une sorte de remake futuriste des Dix petits nègres d'Agatha Christie. Oui, ils étaient onze au lieu d'être dix. Oui, il y a beaucoup de trouvailles typiques de la science fiction. Oui, il y a beaucoup de pataphysique et de retour dans le passé en passant par le futur. Oui, l'auteur déstabilise le lecteur par des changements continus d'hypothèses quant au criminel possible - mais ca aussi c'était dans les Dix petits nègres. Mais la grande différence entre ces deux classiques est que, si chez Christie on se souvient fort bien de chaque personnage, si chaque victime est si bien décrite qu'elle se matérialise à vos yeux et s'imprime dans votre mémoire, ici, chez Dick, en tous cas à mon avis, la plupart des personnages n'ont pas le moindre volume et ce n'est pas une liste de dix adjectifs par personnage - en fait portant principalement sur leurs habillements et leurs couleurs de cheveux - qui améliorera l'affaire. Il faut dire aussi qu'aucun d'entre eux (au contraire de chez Christie) n'a de famille, de passé, ni de relations autres que professionnelles. Les hommes sont décrits par leurs couleurs de peaux et leurs vêtements. Les femmes sont classées dans les catégories "jolies" ou "laides". Tout cela pour dire que, par manque d'empathie pour ces personnages aux descriptions si superficielles, je n'ai éprouvé aucune émotion dans les moments dramatiques de l'action. Et Dieu sait s'il y en a - et de bien torchés par ailleurs! de ce point de vue-là, il n'y a rien à redire: Philip K. Dick maîtrise son métier.

Un classique de la science fiction que je déconseille à ceux qui comme moi attendent plus d'un roman que de l'action et des paradoxes temporels.
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Et si une entreprise vous proposait de continuer à vivre « cérébralement », après notre décès ? Une sorte de morgue-hôtel où nous pourrions communiquer avec les vivants ?... Ah ah… Que feriez-vous ? Que risqueriez-vous ?...
Ubik, de Philip K. Dick, c'est une montagne de littérature de Science-Fiction. Un truc énorme, de ce genre de roman dont la seule évocation vous dresse les poils sur les bras.
Pourquoi Ubik ?
Parce que, parmi l'oeuvre pléthorique du susnommé, on m'a souvent demandé : je veux bien découvrir PKD mais par lequel commencer ? Eh bien voilà ma réponse. Car dans Ubik, on peut trouver un tel condensé de l'oeuvre de P.K.D qu'il est possible d'y puiser les raisons qui nous font l'aimer – ou pas.
La force et le talent de PKD résident évidemment dans ses propositions fulgurantes. le défaut me direz-vous : il faut s'accrocher, parfois, dans les méandres de l'histoire. C'est souvent le cas avec PKD, mais même quand on se perd avec lui, pas d'inquiétude : son talent s'occupe de tout.
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Très fort pour nous perdre, on ne sait jamais vraiment ce qui est réel. Chaque avancée dans l'histoire est en réalité une meilleure manière de nous rendre confus et perdus. le style simple de l'auteur permet d'avancer avec facilité dans le récit et permet de comprendre ce que les personnages traversent.
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Wow. J'avoue que tout au long de la lecture on ne sait pas forcément où on est, quoi penser mais dieu que c'est haletant. Les questions fusent dans notre cerveau tout au long du roman. Aucune certitude n'est possible et la fin est encore plus déroutante que la quête. Attention cependant à bien s'accrocher car l'ambiance hallucinatoire est omniprésente!
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Ce livre est une pure merveille, je l'ai lu il y a bien 10 ans
et j'en ai gardé un grand souvenir.....
50 ans après son écriture , la magie fonctionne.
K Dick était un pure génie de la discipline, certaines de ses nouvelles sont aussi courtes que puissantes
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Ubik de Phillip K Dick flirte avec la perfection. J'ai inhalé ce roman en trois jours, alors qu'un de mes enfants était malade et que les vacances de Noël se terminaient. À la page 50, j'avais envie de fermer la porte et de laisser mes enfants chercher dans le réfrigérateur du Gatorade et du fromage à effilocher. Et le dimanche soir, lorsque j'ai refermé le livre, je me suis sentie satisfaite et enthousiasmée par un roman comme cela n'arrive pas souvent. Ubik est amusant, intelligent et exaltant.

Ok, laissez-moi essayer de résumer l'intrigue. Joe Chip travaille pour une équipe qui protège les organisations et le grand public des activités super-psychologiques illégales comme, par exemple, l'utilisation non éthique de la précognition. Je crois. Quoi qu'il en soit, M. Chip est sans le sou, presque trop fauché pour payer les cinq cents nécessaires au fonctionnement de la porte de son appartement. Il est chargé par son employeur (et la femme de son employeur, actuellement en "demi-vie", un état fini dans lequel les morts et les vivants peuvent interagir) de mener une équipe à Luna à la recherche des criminels dont ils ont perdu la trace. À partir de là, Ubik s'enfonce dans un territoire qui défie tout résumé. Il me faudrait un tableau pour suivre tous les virages et toutes les potentialités. le roman aborde la tentative de Chip de séparer les multiples réalités et de discerner exactement qui il est, où il est et quand il est. Quelque part là-dedans, Dick s'interroge sur le I-Ching et la philosophie de la forme de Platon. le génie d'Ubik émerge dans l'attention obsessionnelle que Dick porte aux détails. C'est un écrivain remarquablement discipliné pour un homme qui semble complètement dérangé (nous reviendrons sur sa biographie dans une seconde). le roman ne s'assèche jamais ; Dick équilibre l'analyse ésotérique et théorique avec une intrigue urgente. le monologue intérieur de Joe Chip, ses tentatives de rassembler la myriade d'indices permettant d'établir et de résoudre ses questions, est paranoïaque, désespéré et brillant. Ubik, et l'oeuvre de PKD en général, est un élément important du modèle du genre. C'est le troisième roman de PKD que je lis, et bien que je ne veuille pas me précipiter pour les acheter, j'en lirai d'autres cette année.

Oh, je devrais mentionner que j'ai lu l'édition Library of America de ce roman. L'édition LOA (vous savez, ces livres noirs lourds avec le marque-page attaché nifty) comprend trois autres romans, des notes de Jonathan Lethem, et une chronologie détaillée auteur / biographie. Bon sang, PDK a vécu une vie de merde, entre l'anxiété sociale, l'utilisation de drogues de force industrielle, et de multiples séjours en soins psychiatriques. Cela dit, j'adore le fait que ce roman ait été publié en 1969. Mettez Ubik dans votre pipe de l'été de l'amour et fumez-la, hippies.

Je ne veux pas devenir une pute de star. L'année dernière, j'ai attribué cinq étoiles à quatre livres. Peut-être que je deviens mou. La petite note au-dessus de la cinquième étoile, cependant, indique "C'était incroyable", et ces trois mots conviennent à Ubik, donc je m'en tiens à la cinquième étoile. Ce roman est l'exemple même de la différence entre la fiction de genre bien faite (rien de mal à cela) et le genre qui vous donne envie de sauter en l'air, les mains en l'air, comme si vous étiez un enfant de douze ans à son premier concert de rock. J'ai envie d'accrocher son poster au-dessus de mon lit et d'envoyer des baisers à Ubik avant de m'endormir.
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Je ne suis pas familière des romans de science-fiction et je découvre "Ubik" de Philip K. Dick parce qu'il fait partie de la sélection du journal le Monde des cent oeuvres « incontournables » et représentatives du 20ème siècle. Je me suis aperçue à cette occasion qu'il est l'auteur de Blade Runner que j'avais beaucoup apprécié au cinéma, à sa sortie dans les années 80.
J'avoue que je me suis laissée embarquée par le philosophe romanseur comme se définissait Philip K. Dick. Ce roman m'a rappelé le film Matrix car on est dérouté avec plaisir. Entre les pseudos mondes et les semi-vivants, j'ai passé un bon moment de lecture même si je n'ai pas tout compris.

Deux entreprises s'affrontent, les psis qui espionnent et les anti-psis qui les neutralisent. Ces derniers sont dirigés par Runciter. Un complot est mis en place qui va mener à un attentat visant à tuer Runciter ainsi que ses meilleurs antipsis dont Joe Chip le héros du roman. Ils se retrouvent sur la lune ou une bombe explose et Runciter est tué.
De là, une autre histoire commence. Joe Chip dirige désormais l'équipe et se rend compte que le temps se met à refluer. A partir de ce moment, le monde s'effrite et on n'est plus dans la perspective d'un temps universel. Ils remontent le temps en sens inverse mais c'est un processus réversible. Les personnages oscillent entre leur monde moderne et un monde à l'ancienne. Ils en viennent à douter de leur propre existence mais vont mourir les uns après les autres et on les retrouve desséchés comme des momies. On ne connaît pas l'origine de ce processus et encore moins comment l'arrêter.
Si le temps se décompose, Joe Chip reçoit aussi des messages de Runciter qui indique qu'il est vivant et que ceux qui pensaient être rescapés sont morts.
Alors là, je me suis un peu noyée dans les multiples théories sur la réalité qui se modifie, la protophase ou l'anti-protophase. Il faut dire aussi que c'est une société dans laquelle les morts ne sont pas vraiment morts mais deviennent semi-vivants car leur conscience reste vivante et peut se connecter avec les vivants pas encore morts.
Et Ubik dans tout ça ? C'est une bonne question que je me suis posée.
Chaque chapitre commence par une publicité pour Ubik, une sorte de remède miracle présenté sous différentes formes. A force de répétitions, on comprend bien qu'il s'agit d'une mise en garde, une façon de dénoncer l'absurdité de la société de consommation. Mais quel rapport avec l'histoire vous me direz ? Eh bien, il y en a une car Ubik est un spray qui va contrer la régression subit par les neutraliseurs. Est-ce que ce produit a le don d'ubiquité pour résister au désordre ? Existe-t-il vraiment ? Personnellement, je n'ai pas la réponse…


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kfk1 et laniakea m'avaient conseillé, après ma déception de Substance Mort et du le Maître du Haut-château, de lire Ubik, affirmant qu'il aurait mieux fallu commencer K. Dick par ce roman si je voulais découvrir cet écrivain. Ils avaient bien raison. Ce livre est extrêmement différent des deux autres, beaucoup plus accrochant et troublant.

Après un début plutôt classique de science-fiction, on bascule tout à coup dans une atmosphère étrange où la réalité se dérobe et où on s'interroge autant que les personnages sur leurs existences, vraies ou fausses, tant ce qu'ils vivent dérape dans une étrange lutte avec le temps, qui régresse, et la mort. Avec cette formidable idée de la demi-vie, K. Dick nous entraîne sur des rivages inconnus où le rêve et l'hallucination le disputent à la réalité dont on se demande si elle existe vraiment.

Je ne raconterai pas l'histoire (bien entendu), je dirai seulement que les choses s'éclairent (au moins partiellement) vers la fin où on comprend enfin les forces qui sont en jeu et qui s'affrontent. Un roman extrêmement original qui vous prend dès ce moment de bascule que j'ai évoqué et qui ensuite ne vous laisse aucun répit dans vos interrogations (non dénuées d'angoisse).

A lire, assurément.
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