Kérozène, un titre explosif, hautement inflammable.
Les 4 premières pages du livre nous donnent le "pitch", comme au cinéma:
"Quelqu'un crie "Madame!".
Une vieille enjambe le garde-fou … La femme qui a crié s'appelle Julianne, la vieille s'appelle Monica. Les autres alertés lèvent la tête … Si on compte le cheval mais qu'on exclut le cadavre, quatorze personnes sont présentes à cette heure précise."
Il s'agit selon moi plutôt de nouvelles réunies dans un même livre que d'un roman. Chaque nouvelle met en scène un ou plusieurs personnages qui se retrouvent à 23h12 le long de l'autoroute, dans une station-service, par une nuit d'été.
J'ai aimé tous les portraits réalisés par
Adeline Dieudonné. Ils sont désenchantés, caustiques, trash sans être dénués d'humour.
J'ai particulièrement apprécié celui du cheval, Red Appel, doué de parole et dont la vie n'a pas été simple. C'est d'ailleurs le fil rouge entre tous ces personnages. Leur vie n'a pas été facile, et c'est sans aucun doute pour cela qu'ils disjonctent à un moment donné.
Pourquoi sont-ils là à ce moment précis? Que leur est-il arrivé (ou que va-t-il arriver)? Vous le saurez en lisant
Kérozène, une histoire pas bien ficelée mais qui m'a vraiment tenue en haleine, un vrai "page turner", chaque fois que l'on quitte un personnage on n'a qu'une envie, découvrir le suivant et comprendre en quoi ils sont impliqués dans le récit de cette soirée particulière.
Comme toujours, cette lecture m'a permis de me poser beaucoup de questions et ici c'est le destin et ses arcanes qui sont en jeu. Pourquoi convergent-ils tous à la station-service ce soir-là précisément? Il suffirait d'un autre moment, d'un autre lieu et tout serait différent.
Seul bémol, j'ai trouvé la fin un peu plate, je m'attendais à un réel feu d'artifice et finalement les petites mèches allumées séparément n'ont pas donné l'embrassement magistral que j'attendais. Mais qu'à cela ne tienne, je garde une excellente impression de ma lecture.
Tout comme j'avais déjà apprécié la lecture de
la vraie vie de la même autrice, il y a deux ans.