4ème tome, 4ème 3 étoiles, la messe est dites : Phobos sera définitivement pour moi une série appréciable, mais pas coup de coeur.
Ce dernier tome est un concentré de tout ce qui fait pour moi la force mais surtout la faiblesse de cette saga. Plus on plonge dans l'histoire, plus les choses deviennent invraisemblables et réchauffées.
On a encore et toujours une critique de notre société avec les réseaux sociaux, les haters et les trolls, et l'opinion publique qui change d'avis comme de chemise.
Franchement, toutes ces caricatures m'ont fatiguées. On a compris le message. Vraiment. Dès le départ, j'ai eu envie de tout abandonner et de lire les derniers chapitres pour éviter de me palucher 800 pages de réchauffé autour de l'abrutissement du "peuple" face aux écrans.
Un constat édifiant : je ne me suis attachée à aucun personnage. Chacun est resté caricaturé à l'extrême tout au long de cette saga, tant est si bien que je n'ai ressenti aucune émotion particulière sur leur sort. Honnêtement, n'importe quel personnage aurait pu décéder sans me faire verser une larmichette. C'est triste...
Je suis même franchement choquée des raccourcis réalisés, notamment avec les prétendants de la saison 2 qu'on nous présente vaguement et qui sont tous un cliché à la limite du racisme : la coréenne aux cheveux violet qui écoute de la kpop, l'espagnole au tempérament sanguin qui fait du flamenco (sisi je vous jure), l'inuit qui vivait dans un igloo et pêchait du poisson sur la glace ... Sérieusement ?
Un atout majeur de ce tome, et de toute la sage au demeurant : une écriture addictive, avec un vrai sens du rythme. La preuve en est : ce 4ème tome fait plus de 800 pages, 600 pages sont honnêtement en trop, et pourtant on les tourne sans difficulté. Heureusement, sinon il aurait fini en presse papier rapidement.
A plusieurs reprises pourtant, j'ai eu l'impression de lire une parodie d'un film de science-fiction. J'en riais presque nerveusement tellement c'était gros. "Mais non, l'auteur a vraiment osé écrire ça ? Genre vraiment ? de façon assumée ?"
Le plus magique dans cette expérience Phobos aura sûrement été quand j'ai voulu résumer l'histoire à mon mec : à mesure que je lui expliquais le gros de l'intrigue, je voyais ses yeux passer de l'incompréhension, au rire, jusqu'à finalement l'ennui.
"Ca a l'air chiant ton truc" a-t-il finalement lancé quand j'ai réussi avec brio à résumer le tome 2 en 2 phrases (véridique). Je me suis arrêtée en plein milieu du tome 4, quand la description du couple Léonor / Mozart aura usé la dernière once de patience de l'homme.
La fin frise le ridicule, pas tant dans le dénouement final que j'ai trouvé plutôt culotté et intéressant, mais dans les rebondissements tous plus bidons les uns que les autres. le pompon étant (très léger spoiler attention) le rôle joué par Serena McBee dans ce volume. Sérieusement, la terre entière n'arrive pas à mettre en échec une seule nana planquée dans la jungle ?
De toutes les facilités prises depuis le tome 1 pour faire avancer l'histoire, c'est bien la plus horripilante.
Au final, je suis contente d'avoir découvert cette série et de l'avoir lu. Mais je ne pourrais pas la recommander chaudement non plus.
Ce qui fait le succès d'un roman sont pour moi les personnages. Et ici, les personnages manquent cruellement d'âme.
Je ne suis pas fermée toutefois à réitérer l'expérience
Victor Dixen, qui reste pour moi un auteur de talent et un conteur formidable.