Rare de voir un livre supportant autant de 5 étoiles que d'une; apparemment, les avis sont tranchés et partagés.
Et chose rare, un livre que j'ai lu deux fois , cela ne m'arive jamais, à dix ans d'intervalle. Avec cependant, parfois, une impression de déjà lu, ou vus, telles la scène où le professeur qui vit avec sa soeur
lui masse les pieds, ou ce corps jeté dans un trou profond et vers lequel l'auteur revient régulièrement se promener.
Le film a été porté à l'écran, avec
Karine Viard, Mathieu Amalric, entre autres, mais je ne l'ai pas vu.
La fin de ce roman n'a pas été sans me rappeler celle de "
Un roi sans divertissement" de
Giono, dont le héros met fin à ses jpurs en fumant un...baton de dynamite.
Quand on aime Djian, c'est un auteur que je suis assez, on aime son écriture, ses histoires dans lesquelles les protagonistes sont disséqués, dessinés au couteau, on adhère à ses scènes crues, aux rapports qu'il met en place entre les êtres humains.
L'histoire de base et le positionnement des personnages est crédible, ce qui ne l'est pas, c'est "l'absence" de la police, dans une intrigue où il y a quand même deux morts et disparus, une jeune étudiante et un policier de la route.
Absence de la police, du moins en ce qui concerne l'enquête officielle, car la "police" est finalement plus présente et "active" qu'on ne le croit, mais cela, il faut aller jusqu'au bout du livre pour le découvrir.
J'ai aimé et apprécié ce professeur de français qui enchaine les conquêtes de jeunes étudiantes et va découvrirr l'amour avec un grand "A" auprès d'une femme qui a presque son âge -il est dans la cinquantaine-, les rapports entre ce même professeur et sa soeur -deux enfants battus et qui s'en sont sortis comme ils ont pu, en se protégeant l'un l'autre, et en s'aimant l'un l'autre, basculant parfois jusqu'à l'inceste en fonction des circonstances du moment - et surtout de soirées fortement alcoolisées-, mais ça, c'es tout Djian, les rapports dominants-dominés (le professeur et le directeur de l'établissement où il enseigne, ce même directeur étant amoureux de la soeur du professeur de français)..etc.
Un bon roman à lire en vacances, c'est ce que j'ai fait, avec un peu de brise pour juguler la chaleur, sous les pins d'une maison des Landes, près de l'océan.