Aimer Mourir
Extrait 7
Dans ma faiblesse
à pic la plaie
où fondent
les plombs de mes nuits
en creux
pour le soleil et pour le nacre
de l’instant
que tu combles
Je brûle à vue d’œil
dans tes combes
dans tes douves
Dévalant l’air
de ta douceur
comme un corbeau mort
Mais la mémoire
du moi qui tombe
du moi qui naît
de la marée
corail
de toi
n’est rien qu’un corps
qui se délivre
muant la chair dénouant
l’anneau du néant
dans son brisement d’une rive
à l’autre de nous
une durée lourde.
Aimer Mourir
Extrait 7
Dans ma faiblesse
à pic la plaie
où fondent
les plombs de mes nuits
en creux
pour le soleil et pour le nacre
de l’instant
que tu combles
Je brûle à vue d’œil
dans tes combes
dans tes douves
Dévalant l’air
de ta douceur
comme un corbeau mort
Mais la mémoire
du moi qui tombe
du moi qui naît
de la marée
corail
de toi
n’est rien qu’un corps
qui se délivre
muant la chair dénouant
l’anneau du néant
dans son brisement d’une rive
à l’autre de nous
une durée lourde.
Aimer Mourir
Extrait 3
Métallisé dans mes sources
mes secousses
je crie au secours
Je me vole
ce que je suis
Ma suie laisse une empreinte
qui me ment
Mon sexe
scintille à l’embrasure
d’une nuit sans peau
qui repousse sous mes paupières
Panique
d’opacités
je palpe
l’insondable qui me découpe
L’ossature sans suite
de mon passé
Mes pas
en pointillé dans d’autres pas
…
Aimer Mourir
Extrait 3
Métallisé dans mes sources
mes secousses
je crie au secours
Je me vole
ce que je suis
Ma suie laisse une empreinte
qui me ment
Mon sexe
scintille à l’embrasure
d’une nuit sans peau
qui repousse sous mes paupières
Panique
d’opacités
je palpe
l’insondable qui me découpe
L’ossature sans suite
de mon passé
Mes pas
en pointillé dans d’autres pas
…
Aimer Mourir
Extrait 5
Eau rêche
qui m’entraîne au for de la terre
Je fore un puits qui se referme
plus noir sur l’attente
luttant
à coups de veines et de lèvres
contre
mon sang décalque mon visage
contrefaçon
Plante que rien n’apaise
griffes
de qui m’emporte à sa merci
Un morceau de mon corps se greffe
sur l’avenir
l’autre pourri déjà sans rêve
dans mes hiers mes fondrières
Pierre
où l’or palpite
que pour appauvrir la lumière
…
Lecture par Talila & Laura Elko
Intermèdes musicaux par Teddy Lasry, pianiste, clarinettiste & compositeur
La poésie yiddish est le domaine des femmes ! Qu'il s'agisse de poésie religieuse au 17esiècle, ou lors de la renaissance littéraire de la langue au 19esiècle, les femmes poètes ont toujours été très présentes pour traiter des grands sujets universels: l'amour, la famille, le corps, la sexualité, la maternité, la société.
Après la Shoah, alors qu'on la croyait disparue à jamais, la poésie yiddish renaît, s'imposant fièrement aux premiers rangs de la littérature mondiale. Et de redécouvrir la force féminine des motsqui résonnent, s'adressent aux contemporains, plus modernes que jamais, les interpellent, les étonnent, les émeuvent, les séduisent.
Le choix des poèmes issus de L'Anthologie de la poésie yiddish met en valeur l'oeuvre de celles qui ont vu dans le yiddish le moyen d'exprimer leurs émotions et opinions. Parmi elles:Malka Heifetz-Tuzman,Reïzl ychliska, Kadia Molodowski, Dora Teitelboïm et bien d'autres.
Programme proposé par l'Institut polonais de Paris, dans le cadre du Festival des Cultures Juives.
À lire – Anthologie de la poésie yiddish. le Miroir d'un peuple, édition et trad. du yiddish par Charles Dobzynski, collection Poésie, Gallimard, 2000.
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