AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782356874870
350 pages
Editions Le Bord de l'Eau (17/01/2017)
3.5/5   1 notes
Résumé :
La Corse du XVIIIe siècle : une île en proie aux révolutions et en lutte contre la République de Gênes, maîtresse de l’île. Au mitan du siècle, un homme émerge : Pasquale Paoli, fils de Hyacinthe, illustre combattant du peuple corse.
Confiant en son avenir, le jeune soldat revient en Corse, rentrant d’un exil forcé passé à Naples aux côtés de son père. Il y a fait de brillantes études, lu les philosophes des Lumières, et sait que la démocratie est un combat q... >Voir plus
Que lire après Pasquale Paoli et la fille de l'aube Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Toute personne voulant découvrir ce texte devra penser en premier lieu qu'il s'agit d'un roman, d'une fiction librement inspirée de la vie de Pasquale Paoli... L'auteure s'appuie sur des faits historiques vérifiables et reconnus, mais elle invente au héros Corse, Père de la Nation, une vie privée, et lui fait vivre une belle et douloureuse histoire d'amour... Cela ne retire rien à ce grand homme politique, militaire, philosophe, ayant fréquenté des contemporains illustres de tous les pays, et ayant échangé des correspondances avec eux... Nous retrouvons ici, un Pasquale Paoli, trentenaire, rentrant de Naples et s'engageant pour son pays... un homme intelligent et courageux qui veut une destinée pour la Corse, un homme qui s'oublie face à la Nation, un homme entouré de ses soldats et gardes, respecté et vénéré mais pourtant seul... Un homme qui combat Matra, qui rédige une Constitution, qui veut construire une Université, qui se penche aussi sur une législation pour son île, un homme qui lutte contre la suprématie des génois, un homme qui cherche des alliances mais veut aussi la paix en Corse et le bonheur des habitants. L'auteure, s'appuie sur des documents anciens et bâtit aussi son roman à partir de livres écrits par des historiens... elle s'accorde seulement le pouvoir d'offrir une vie privée au "Babbu" et devant ce héros sympathique et attachant, le lecteur abonde dans son sens : il est tout à fait légitime qu'un homme ayant une telle valeur connaisse le bonheur... Les historiens puristes tempêteront peut-être, mais si la vie publique de Pasquale Paoli est relativement connue, sa vie privée est restée dans l'ombre... Se plonger dans la lecture d'une biographie d'un homme politique de cette ampleur peut être rébarbatif, voire une mission impossible pour une grande majorité de lecteurs... La puissance de ce roman réside dans le fait qu'il titille la curiosité, ouvre des portes, donne envie d'en savoir plus sur cet homme à l'aura exceptionnelle... qui, mort en exil en Angleterre il y a 211 ans, et reposant dans son village de Morosaglia continue à avoir valeur d'exemple pour le peuple corse. Ce roman est agréablement écrit, il se lit aisément et donne envie de poursuivre la découverte des actions de Pasquale Paoli en lisant des ouvrages historiques plus conventionnels.
Commenter  J’apprécie          220

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quand enfin la soupe commença à mijoter, Anghjulu revint triomphalement avec de beaux morceaux de cabri.
- Mais d'où tu sors ça, toi? s'écria Ghjasippina.
- C'est le berger Francescu Maria qui me l'a déniché! Et voilà! Tu vas pouvoir le faire ton repas de roi!
- Ô Misère! Jamais on n'aura le temps! Faustina, tu le porteras au four qui se trouve derrière et tu en surveilleras la cuisson. Je servirai les plats. Anna, tu finiras les fritelle. Mais ne les fais pas trop tôt. C'est meilleur quand elles sont encore toutes chaudes.
La maison résonnait de mille bruits. Il semblait que les invités s'installaient. Des discussions allaient bon train. La soupe glougloutait avec gaîté. Il fallait commencer le service. Elle montait des flasques de vin et des aiguières d'eau ainsi que la charcuterie. Anna se remit au travail, la masse de saindoux fondait en chantonnant, prête à recevoir les délicats beignets. Elle jetait les petites boules de pâte dans la graisse bouillonnante, elles se gonflaient en flottant à la surface, bien rondes, dorées et croustillantes.
Au-dessus du chaudron, il faisait une chaleur infernale. La friture lui sautait au visage en visant ses yeux avec malignité.
Commenter  J’apprécie          140
Anna était dans l'écurie, passablement agitée, et brossait ses chevaux avec une vigueur peu commune, tentant de calmer sa nervosité et sa colère.
- Si tu continues, ces chevaux n'auront bientôt plus de cuir!
Elle n'eut pas besoin de se retourner, reconnaissant sa voix.
- Je suis furieuse, Votre Excellence. Je ne peux comprendre qu'on puisse agir ainsi. Faire passer son intérêt particulier avant le bien général, par orgueil, par pur orgueil! Que nous propose-t-il à part le joug génois? Comment peut-il rejeter vos idées? Comment peut-il contrarier notre recherche de liberté? Comment peut-il défier le choix de tout un peuple?
- De tout un peuple? Non, mon Sgaiuffu... Rappelle-toi, toutes les pieve n'étaient pas à Casabianca... Tant s'en faut!
- Peut-être... mais par sa faute le sang de nos frères va couler! Par sa faute, l'union pour laquelle vous vous démenez va voler en éclats! Il a fait son serment. Ce n'est qu'un parjure!
De rage, elle jeta sa brosse dans la paille. Paoli sourit tristement. Sa colère lui réchauffait un peu le coeur. Il se baissa pour la ramasser.
- Faites attention, il faut prendre soin du matériel. Nous avons peu de moyens, je tiens à vous le rappeler.
Commenter  J’apprécie          130
(...) Quelques minutes plus tard, un fusilier, suivi d'un petit âne, se présenta.
- A qui devons-nous apporter le bourricot?
- Moi...
- On a dû le décharger pour toi et mettre les réserves sur un autre animal. Tu nous fais bien des ennuis. Prends-en soin, au moins.
Elle caressa le museau humide et chaud. Il souffla sur sa main. Ses babines saisirent le bout de sa manche. Elle rit, enchantée. Elle le gratta entre les longues oreilles, il baissa un peu la tête, quémandant des cajoleries. Comme tous les ânes corses, il portait le signe du Christ sur son dos, une ligne plus sombre en forme de croix sur ses poils gris. Il était bâté. Récupérant ses affaires et surtout son fusil, elle grimpa avec agilité, en amazone. Et tenant la longe, le talonna. Il paraissait docile et doux. Elle se mit en route, saluant d'un geste débonnaire le soldat, vaguement surpris.
Commenter  J’apprécie          160
Le futur Général de la Nation réfléchissait quant à lui aux grandes lignes de son gouvernement. Tout d'abord, rétablir la Justice, modifier les lois rances et iniques des Génois, et, de ce fait, réprimer sévèrement toute velléité de vendetta. Il allait devoir frapper vite et fort afin d'empêcher ces luttes sanglantes qui pouvaient mener à la guerre des villages entiers. C'était par la Justice qu'il devait ramener la paix civile, celle des Génois ne permettant pas aux Corses de faire appel à autre chose qu'à une vengeance personnelle et dévastatrice. Il devait s'attaquer à la sacro-sainte habitude de protéger ses parents coupables de méfaits. Mais elle devait accorder satisfaction à tous, même aux plus humbles, quel que soit le litige. Des tribunaux devraient être créés dans chaque pieve, des magistrats nommés...
Commenter  J’apprécie          100
Bastia, novembre 1753
Soeur Maria Dumenica fixait la fillette. Elle gardait obstinément la tête baissée et pleurait silencieusement. Elle n'était plus tout à fait une enfant d'ailleurs. Mais à cet instant, elle paraissait si vulnérable. La Soeur la trouvait jolie, une de ces petites brunes pleine de feu et de vivacité, ce qui lui avait porté tort bien souvent dans ce couvent dont les règles strictes encadraient les pensionnaires placées pour être instruites. Non, cette demoiselle n'était pas faite pour vivre de cette manière.
Commenter  J’apprécie          110

Video de Marie-Paule Dolovici (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie-Paule Dolovici
Pop Corn et Mauvaise Foi avec Marie-Paule Dolovici
autres livres classés : histoire de la corseVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5271 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}