Comme il est bien vu en cette période de consommer local, ma bibliothécaire vient de me conseiller "
La disparue de Vorey", un petit ouvrage écrit par un auteur régional qui se déroule dans une commune bien réelle, située à quelques encablures de chez moi.
En cet été caniculaire, la tranquillité habituelle de Vorey sur Arzon, petite bourgade rurale de Haute-Loire, va être mise à mal par la disparition d'une jeune femme Léa Fayolle. Sa voiture a été retrouvée près d'un bois, à côté d'un cadavre qui manifestement n'est pas le sien. Bonne aubaine pour Euphrasie Exbrayat, "l'originale" du village, qui, telle Imogène, l'héroïne chère au célèbre auteur de romans policiers du siècle dernier dont elle porte le pseudonyme, ne va pas hésiter à mener sa propre enquête, au grand désespoir de l'adjudant Moneyron, chef de la gendarmerie de la commune.
A travers ce court polar, l'auteur,
Jean Dominique, rend évidemment un hommage à une autre célébrité locale (mais côté St Étienne cette fois-ci), je veux parler de Charles Exbrayat. Il a agit sur moi comme une "madeleine de
Proust", me remémorant l'époque lointaine où je découvrais la série des "Imogène". le personnage d'Euphrasie, qui est son héritière directe, vaut son pesant de cacahuètes. Cela donne un roman assez sympathique, à l'intrigue classique multipliant les fausses pistes, mais revisitée au goût du jour puisque même à Vorey, la gendarmerie utilise les techniques modernes comme les drones, pour résoudre l'enquête.
J'ai aimé déambuler dans des lieux connus et distinguer dans les dialogues quelques termes issus du patois local ainsi que des élans sous-jacents de chauvinisme bienveillant notamment à l'égard des Stéphanois. Il est par contre réellement dommage que ma lecture ait été gênée par de multiples fautes d'orthographe et coquilles diverses. Un florilège non exhaustif : "patrie" à la place de "partie", "franc parlé", "une bâtisse à pigeonnier dont la porte cochère remonte au XXVIIe siècle" (là on bascule dans la SF). Une découverte qui mérite un 14/20.