Ce livre est un vrai petit bijou, pas tant pour l'enquête policière qu'en raison des caractères magiques des personnages.
D'un côté, nous avons le lieutenant enquêteur Bonneau, le flic le plus désagréable, crétin, misogyne, poissard , bourré de préjugés et en manque de talent que la Terre ait pu porter.
Ce dernier se voit attribuer un bleu, l'assistant Lamouche, jeune policier tout juste sorti de l'école. Et le jeune Lamouche est l'exact opposé de son "mentor" : brillant, malin, débrouillard, réfractaire à l'autorité, totalement irrévérencieux et chantant, avec un cynisme irrésistible, les louanges de son nouveau chef.
Pour ne rien gâcher, j'ai découvert ce livre québécois en version audio, et je me suis régalée d'un accent canadien qui n'a pu que favoriser mon immersion dans cette histoire rocambolesque !!!
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Un polar agréable à lire.
L'histoire se passe à Québec. J'ai écouté le livre donc l'accent canadien m'a tout de suite mise dans l'ambiance et a contribué à me faire passer un bon moment.
Une enquête et 2 flics que tout oppose : Bonneau proche de la retraite qui se croit excellent mais qui n'est qu'un boulet qui ne pense qu'à son estomac et Lamouche qui ne se prive guère de défier sa hiérarchie et qui se trouve être fin enquêteur.
Je n'ai pas aimé la description de Bonneau qui le fait passer pour un moins que rien. A se demander comment il a pu accéder à ce poste! Toutefois je l'ai trouvé tres attachant.
L'enquête est ponctuée d'humour.
Les thèmes de la drogue et du handicap sont mis en avant au cours de cette enquête.
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Je ne suis pas une aficionado des romans policiers. Mais je dois reconnaître que le ton léger m'a alpaguée. le contraste entre les deux personnages principaux, un étant aussi imbu de lui-même et réactionnaire que grotesque et l'autre aussi allergique à toute forme de hiérarchie que manipulateur et brillant capte l'attention.
Je regrette que ce dit contraste soit aussi appuyé rendant le 1er personnage simplement improbable….
L'intrigue quant à elle est bien ficelée, je n'ai perçu ni hareng rouge, ni fil blanc….
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Le regard d'Edmond St-Pierre se posa tour à tour sur chacun des membres de l'exécutif assis derrière l'immense table qui trônait dans la salle d'audience. Comme chaque fois, il avait l'impression que tout ce décorum avait été créé uniquement dans le but de satisfaire l'ego des élus municipaux et d'intimider ceux qui ne jouissaient pas du même statut. C'était le pouvoir exprimé dans toute sa splendeur, au parfum féodal et grandiloquent. Chacun ici se prenait pour un petit roi et entendait défendre farouchement les privilèges qui accompagnaient sa position. Et l'un de ces privilèges, c'était précisément de jouer aux inquisiteurs, alors que les grands serviteurs de la fonction publique venaient l'un après l'autre devant le comité exécutif pour rendre compte de leurs faits et gestes.
- Selon mon oncle Archibald, ce quelqu'un est presque toujours le couillon incompétent qu'on a laissé prendre du galon au sein de l'organisation ! A partir de cette observation, il a établi ce que j'appelle affectueusement la règle d'Archibald..
- Et ça sert à quelque chose ?
- Bien sûr ! Prenons cet incompétent par exemple. Vous savez que pour résoudre une enquête, on doit souvent trouver la faille. Or, dans le cadre d'une organisation criminelle, la faille, c'est presque toujours lui ! C'est le maillon faible susceptible de tout faire déraper. On doit donc l'identifier rapidement, et ce, avant que l'organisation ne s'en rende compte d'elle-même et l'élimine.
- Vous savez que selon le principe de Peter, tout individu tend à parvenir à son niveau d'incompétence. Et vous connaissez la loi de Murphy ?
- Celle qui prétend que tout ce qui est susceptible d'aller mal finira inévitablement par aller mal ?
- Ça, c'est la formule simpliste de cette loi. Mais la variante détaillée est encore plus intéressante : S'il existe au-moins deux façons de faire quelque chose et qu'au-moins l'une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu'un quelque part pour emprunter cette voie...
- Quel que soit ton chemin, souviens-toi toujours de cette règle fondamentale : Il en est des hommes comme des organisations : si on laisse la partie la plus vulnérable en nous prendre le dessus dans le feu de l'action ou au moment de prendre des décisions importantes, on court tout droit vers la catastrophe !
A peine vingt-quatre heures plus tôt, il était étendu sur un lit d'hôpital, et voilà qu'il fonçait avec enthousiasme là où le devoir l'appelait, avec l'intime conviction que la vérité et la justice finiraient toujours par l'emporter.
Il était vraiment con !
Entrevue - Jean-Louis Blanchard ("Zipolaris" - éditions Fides jeunesse)