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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne savais pas ce que j'allais lire, ne connaissant pas la poétesse.
Les premiers poèmes ne m'ont pas trop plu, d'un lyrisme particulier, assez froid. Ils sont une célébration de la nature sauvage - ruisseau, arbre, montagne, écorce..., de façon assez vague, avec des images déjà lues, sans une grande originalité selon moi. le Je n'intervient quasiment pas, c'est le Je d'un promeneur non nommé, auquel on ne peut pas forcément s'identifier, puisqu'il est très peu présent, et qu'il n'exprime pas ses émotions. Il est d'abord un regard, celui qui contemple.
Et puis, progressivement, le charme a commencé à opérer pour moi, quand la description du milieu naturel s'est animé, que les forêts sont devenues des personnages et plus un simple décor. Or, ces forêts sont fragiles, victimes de l'activité humaine. Ce n'est jamais dit explicitement, frontalement, mais de petites touches nous suggèrent l'intervention destructrice de l'homme : " bête qu'on pourrait abattre", forêt qui "grince" sous le bruit de la scie, les chemins sont des trous, des rayures dans le paysage. En devenant paysage par la présence de l'homme qui les peuple et les exploite, les forêts deviennent fragiles - mais donc intéressantes comme sujets d'écriture. C'est le monde moderne qui est coupable, le monde des réseaux sociaux, des écrans, toute cette modernité technologique et artificielle qui nous coupe de la nature et du monde sauvage, végétal et animal. La nature doit être rentable, elle doit produire des chiffres - un poème évoque ainsi plusieurs indicateurs macro-économiques comme le PIB.
Les forêts sont un objet d'écriture, car la nature est elle-même poète : les animaux et les plantes font oeuvre de poésie. Ainsi, "les petites bêtes dessinent un alphabet", le "poème avance sur la tige / Vole parfois sur les traces de l'oiseau". le Je écrit sur la Nature et sur la forêt, car depuis que l'homme l'habite, "la terre a commencé à recueillir nos histoires". Tout est écriture, "le poème s'avance".
Je découvre cette poétesse que je ne connaissais pas car son oeuvre est entrée au programme du baccalauréat alors que c'est une oeuvre poétique, en vers libre, d'une femme, francophone, et contemporaine. Je n'ai cependant pas lu d'analyse ni d'appareil critique de ce recueil, je ne livre que quelques impressions - et non interprétations - qui me sont venues à ma lecture.
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La poésie m'a prise à l'adolescence, lorsque Baudelaire et Les fleurs du mal se sont retrouvées au programme pour mon Bac de Français, elle coule en moi avec douceur et se diffuse à travers mes pores pour de temps à autre venir noircir une feuille blanche, elle aime venir se reposer aux creux de mes humeurs et danser la valse des mots aux grès du vent qui invisible inspire vos sens. La forêt respire la nature celle qui embrase nos émotions, et découvrir Hélène Dorion et son recueil de poèmes Mes forêts m'enthousiasme, pouvoir découvrir le ressentit de cette poétesse Québécoise à travers sa prose et retrouver l'humus de ces forêts, l'immensité de cette jungle de verdure, le silence des bois et le vertige de cet univers sauvage. Je tiens à remercier Babelio pour cette masse critique et les éditions Bruno Doucey pour cette lecture, c'est toujours un plaisir de faire de nouvelle rencontre prosaïque et s'aventurer dans cette forêt intime d'Hélène Dorian.
Ces forêts sont de longues trainées de temps, des greniers peuplés de fantôme, ces espoirs debout, ces nuits très hautes, dès son premier poème Hélène Dorion présente sa forêt comme une échappatoire, une fuite temporelle vers qui elle aime se perdre. Ce tableau forestier est composé de quatre parties, L'écorce incertaine, Une chute de galet, L'onde du chaos et le bruissement du temps entre l'épiderme de Mes forêts, cinq long poèmes débutant tous pas Mes forêts sont….
La première partie s'articule de proses titrées, L'horizon, L'arbre, le ruisseau, le rocher, le tronc, L'île , La branche, Les feuilles , La déchirure, L'écorce, L'humus, le mur de bois, La cime, La bête, Les racines, le silence, L'ocre, le houppier, Les brèches, le temps, le sentier, le feu, Les vents, Un lit, et L'aile sont l'apanage de petites virgules , des vers très court pour des poèmes moléculaire, non pas des Haïkus, ces poèmes japonais, Hélène Dorion capture le furtif, l'insondable dans cette écorce incertaine, puis chavire dans l'onde du chaos avec plus de longueur et d'épaisseur , les poèmes sans titre cette fois-ci traversent le silence du vent dans le chaos de la forêt et cette nature que traverse notre poétesse de l'autre côté de l'atlantique, où son regard se perd dans l'urbanisme pour s'ouvrir à celui de ces bois, d'un jardin, des saisons qui régulent les saisons, il y a ces césures qui rompent la monotonie , qui coupent le temps, qui dessinent le désordre, puis notre société que peint succinctement Hélène Dorion à travers ces forêts qui peuplent nos maison, avec ce leitmotiv, « il fait un temps » qui débute certain de ces poèmes , laissant libre court à notre auteure à dessiner le monde qu'elle regarde à travers ces sentiments et sensibilités, elle marche, elle rêve, elle devient une ramille qui frémit, un arbre foudroyé, elle s'incline, elle écoute, elle devient le poème qu'elle écrit pour revivre toutes ces humeurs face à la forêt et le paysage qu'elle perçoit. La nature devient une oeuvre d'art sous la plume de ces poètes et Hélène Dorion a ce plaisir de faire partie de ces créateurs de plaisir.
La dernière partie, le bruissement du temps est composé de trois longs poèmes, Avant l'aube, Avant l'horizon et Avant la nuit est celle qui a su battre mon coeur, une sensation de bien-être, c'est fabuleux cette façon poétique de raconter la création du monde, cette forêt du temps comme elle le nomme, comme si la forêt était là, bien avant tout, puis le bourgeon , la feuille et la réalité ! qui consume Avant l'aube, Avant l'horizon travaille l'humain de la terre, celui qui devient propriétaire du ciel et de l'océan, celui de la quête, celui de son évolution et d'une horizon naissante où ce monde aurait son histoire, Avant la nuit, est le plus intime, laissant les souvenirs de notre poétesse s'inviter à sa prose, finissant par ces vers :

le temps jamais ne s'arrête
nous dit l'arbre
nous dit la forêt
et sur la branche du présent
un poème murmure
un chemin vaste et lumineux
qui donne sens
à ce qu'on appelle humanité

Ces cinq poètes qui enveloppent la structure de ce recueil, Mes forêts, sont le pilier même de ces textes, ils sont des guides, ils sont riches, ils sont l'image de notre Québécoise à travers ces forêts, elles sont un champs silencieux, du temps qui s'immisce, lièvres et renards, des bêtes qui attendent la nuit, une planète silencieuse, sont des rivages, le bois usé d'un histoire, les longues tiges d'histoire, des cages de solitudes, des doigts qui pointent, un long passage et j'oublie tous les autres, ces forêts sont des mots du coeur, des vers qui sèment derrière eux la sensibilité d'un amoureuse de la nature et de la flores qui composent le tableau picturale et odorante des forêts.
Lorsque j'ai commencé Mes forêts, j'avais une appréhension à cette poésie contemporaine, à ces vers qui quelques fois sont trop moléculaires, laissant flotter des mots sans sens qui s'alignent et s'évaporent dans le chant abscons de cette modernité, ils se croisent, se perdent, s'invitent, il y a une destruction de la phrase, c'est hachée devenant une simplicité complexe de lecture, mais Mes forêts ont su me réconcilier avec cette prose contemporaine, même si cette première partie m'a laissé de marbre, Mes forêts ont toujours eu une place dans ma vie, je suis rurale, je tourne la tête et l'appel de la forêt réveille mes sens, me protège, me réconcilie et calme mes humeurs, je n'oublie pas ma lecture dernière Mousse de Klaus Modick, une ode à la nature, à la végétation, une méditation sur notre cohabitation avec ce paysage végétale et ici la mousse, et celle La vie secrètes des arbres de Peter Wohlleben, ces lectures diverses invitent la forêt à peupler nos coeurs et inondent notre âme d'une onde salvatrice, comme si j'errai dans les chemins de terre au coeur des bois proche de chez moi, respirant la beauté créatrice de la nature, ces arbres rejoignant le ciel, l'odeur inextricable de toute cette verdure qui vous donne le vertige, une sensation de liberté et de petitesse, devenir humble face à la vie qui nous entoure, cette diversité végétale, animale et le cycle des saisons qui rythme La forêt !
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Premier recueil lu de cette poétesse canadienne contemporaine qui semble être connue pour ses écrits introspectifs et évocateurs de la nature.

Tellement introspectif que je suis resté au bord du chemin (enfin de l'allée forestière).
" Poésie privée - Défense d'entrer" est un panneau qui aurait pu être accroché à l'entrée de sa forêt .

Heureusement, la dernière partie : "Le bruissement du temps" sauve le recueil en s'élargissant à la progression de l'Humanité, "de l'argile à l'or, de l'âge d'airain à l'âge de fer de la roue" jusqu'à l'avènement de l'ère numérique contemporaine en évoquant la fragilité et la vulnérabilité de nos existances.
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Une belle découverte que ce recueil et cette poétesse dont j'ignorais tout avant qu'elle soit inscrite au programme du bac.

Les forêts d'Hélène Dorion sont avant tout intérieures. Contemplant les paysages boisés du Québec, elle s'interroge sur elle même mais aussi sur le monde, sur les hommes, sur l'époque.
Les poèmes sont brefs, en vers libres, portés par une langue riche, parfois évocatrice, parfois mystérieuse et fréquemment percutée par des mots issus de notre monde moderne, avec ses écrans et ses sigles barbares. Une poésie intime mais imprégnée des sujets du temps.
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