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4,41

sur 2534 notes
Sigmund Freud a présenté ce livre comme étant "le roman le plus imposant qu'on ait jamais écrit." Force est de constater que cet ultime roman de Dostoïevski reprend tous les thèmes majeurs de son oeuvre, et nous porte à nous interroger sur la moralité, la religion et l'existence de Dieu et le sens de la vie. Partant de plusieurs faits divers réels (un parricide) ou personnels (la mort d'un jeune enfant), le roman tend à une portée universelle, presque inépuisable.

Le père Fiodor Pavlovich, personnage indigne et lubrique, a trois fils qu'il n'a pas élevés. Ivan, personnage relativement introverti, qui ne croit pas en l'existence de Dieu. Dimitri, sorte d'archétype de l'homme russe, est passionné et emporté, il est gouverné par ses passions. Enfin, Alexis est un jeune homme pieux, plein d'une foi qu'il a intériorisée, qu'il utilise à des fins d'aider son prochain. Toutefois, ce tableau ne serait pas complet sans le quatrième fils illégitime de Fiodor Pavlovich, Smerdiakov, dont le nom est dérivé du mot de puanteur.

Si la tension de l'intrigue est grandement polarisée sur le parricide et ses conséquences, certaines parties du romans sont également essentielles à la construction du roman et à la compréhension des convictions de Dostoïevski, telles que l'exposé des oeuvres du starets Zosime ou l'exposé du point de vue d'Ivan. le lecteur, face à une vérité qui n'est pas clairement dévoilée pendant un temps très long du roman, est invité à se forger sa propre conviction, tenant compte des différents éléments lui étant progressivement dévoilés. C'est en fin de compte une des clés du roman, que cette magistrale démonstration que la conviction humaine juste et vertueuse doit être le but ultime de tout homme, débarrassée de la validation du culte ou de la justice humaine.

Enfin, ce roman est une étude psychologique et psychanalytique fondamentale, puisque le thème de l'Oedipe et des névroses y sont abondamment traitées et illustrées. On est constamment pris en tenaille entre l'importance des pensées sous-jacentes aux actions ou aux pensées non suivies d'actions, qui par leur gravité rendent l'action vraisemblable et questionne tout un chacun sur la nature du refoulé.
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Je viens de terminer la lecture de cette oeuvre extraordinaire et je me demande pourquoi j'ai mis si longtemps avant de me décider à la lire. On dit qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire mais à 69 ans il était temps que je me décide.

Pour ce qui est de faire la critique de ce roman , je me sens bien humble devant cette tâche vu le nombre impressionnant de documents , d'études, de thèses qui ont été écrits à son sujet. Je n'ai pas la prétention d'être critique littéraire. Tout ce que je peux dire c'est si J'ai aimé ou non et pourquoi.

À la question si J'ai aimé,je répond oui J'ai beaucoup aimé. Pour l'intensité de l'histoire malgré sa longueur, pour la richesse des personnages, pour le souffle de Dostoïevski, pour sa verve, pour la profondeur psychologique des personnages pour sa description de la Russie et de son peuple, pour l'ambiance parfois angoissante, pour l'intrigue policière entourant la mort du père et pour trois passages en particulier qui à mon sens n'ont pas d'égal dans la littérature, soit le chapitre sur le Grand Inquisiteur, le réquisitoire du procureur et la plaidoirie de l'avocat. Trouvez moi parmi les écrivains actuels quelqu'un capable d'écrire de tels chef-d'oeuvres!

C'est le premier livre de la littérature russe que je lis depuis "L'archipel du goulag " que J'ai essayé de lire dans ma jeunesse et que J'ai abandonné découragé par la multitude de noms, prénoms, surnoms et autres patronymes. J'entends bien corriger cette lacune.




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On ne va pas se cacher, c'était looooooong...

Au risque de me faire fusiller par les fans de la première heure et sans renier que, bien entendu, Dostoïevski est un grand de la littérature russe, j'ai trouvé que ce roman aurait gagné à être plus court.

En effet, de mon point de vue, qui reste tout personnel à la néophyte que je suis, j'ai vu dans les Frères Karamazov deux livres.
Le premier qui s'étend sur un peu plus de la première moitié de l'ouvrage tient plus de l'essai philosophique que du roman. Ça sert à planter le décor me direz-vous ! OK, mais un décor qui se plante pendant 600 pages, c'est un fameux décor ! Et Dostoïevski digresse, digresse,... Il profite que la plume est à lui pour nous faire part de son point de vue sur des tas de concepts tels que la religion, la mort, le sens de la vie, l'éducation... Après tout, c'est lui l'auteur, il fait ce qu'il veut! Et donc un monologue de 600 pages, si ça lui convient ma brave dame, qu'auriez-vous à en dire?

Après cette (très) longue introduction, on rentre enfin dans l'intrigue quand le parricide est commis. Et là, j'ai enfin trouvé du plaisir à suivre les méandres des points de vue de chacun des protagonistes. Alors que souvent les autres lecteurs trouvent que le procès tirait en longueur, de mon côté, je n'ai pas eu ce sentiment. C'est vrai, tout est décortiqué, analysé, argumenté, pesé... mais c'est le propre d'un procès. Et puis pour un type qui nous a fait lire une intro de 600 pages, Dostoïevski pouvait bien s'attarder un peu sur le coeur de l'intrigue!



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Oserais-je écrire qu'un des chefs- d'oeuvre de la littérature mondiale a failli me tomber des mains ? Oui, j'ose... Les frères Karamazov ont frôlé la mise à l'index de ma bibliothèque personnelle. Non pas que je conteste une seule seconde le talent d'écrivain de Dostoïevski mais je me suis heurtée à plusieurs écueils qui pour moi ont été rédhibitoires.
Tout d'abord la structure relève, me semble-t-il, beaucoup plus de la dramaturgie théâtrale que de celle du roman à proprement parler. J'ai vraiment calé devant la longueur de certains dialogues qui ne sont en fait que de longs, très longs monologues dans lesquels le personnage n'est que le porte-paroles des idées de l'auteur. Et même si les personnages du roman sont bien en interaction et si leurs émotions, leurs sentiments sont finement analysés (par exemple les relations de Dimitri et d'Ivan avec Catherine ou Grouchegnka), tout est toujours beaucoup trop dit et vu de l'extérieur. Jamais ne s'opère le glissement de la pensée du personnage vers le monologue intérieur (comme c'est le cas chez Maupassant qui est pourtant lui aussi un écrivain du XIX e siècle). Comment alors créer une dimension réellement empathique avec des personnages qui par ailleurs tiennent des discours qui n'en finissent plus !
Deuxième point qui m'a beaucoup gênée les longs débats autour des notions de foi, d'athéisme et sur la nature et l'origine du Bien et du Mal. Leur caractère strictement philosophique fait que je me suis heurtée à un plafond de verre infranchissable pour moi, même si je rends hommage aux connaissances théologiques de Dostoïevski, notamment dans le passage du Grand Inquisiteur.
Pour clore mon analyse, je soulignerais que la plume de Dostoïevski emprunte parfois au "pathos slave" tout ce qui me hérisse : grandiloquence, effusion des sentiments...
Bref, vous l'aurez compris : je ne suis pas une grande admiratrice de ce monument de la littérature russe !
P
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Profonde enquête romanesque, profonde enquête du genre humain.

Dostoïevski, dans les Frères Karamazov joue le rôle d'inspecteur de la conscience morale. Avant d'évoquer les intérêts métaphysique et philosophique du roman, j'esquisserai l'intrigue. Fiodor Pavlovitch, débauché, père d'une fratrie, issue de deux mariages caducs, est assassiné par un de ses fils. L'accusé : Dimitri Karamazov, son premier fils, qui a toutes les raisons de l'être. Or, il s'avérera que cela n'est pas le cas. Par là, le roman apparaît comme une enquête, un roman policier.

Intéressons-nous à la fratrie.
Dimitri est par excellence le grand pêcheur, figure qu'on compte au moins une fois dans chaque roman de Dostoïevski.
Ivan, deuxième fils, représente deux abîmes humains. Entre doute, scepticisme, il s'interroge sur l'existence de Dieu.
Alexei ou Aliocha, est dévoué à la religion et au grand staret Zosime. Il marche dès lors sur le chemin de Dieu.

Au-delà de l'intrigue : on retrouve une interrogation sur l'existence humaine. Les points de vue se confrontent, la philosophie ne se confine pas dans un système. La métaphysique de Dostoïevski se révèle dans la dialectique entre les personnages. L'homme trouve la lumière de la moralité dans les péchés (conception discutable).

Métaphysique et philosophie se conjuguent. A travers Ivan, se pose la question suivante : qu'est-ce que l'homme sans Dieu ? Et si Dieu n'est pas là pour imposer la loi morale à l'homme, ce dernier la suivra-t-il ? Rien n'est moins sûr. Et, puis s'ouvre une réflexion profonde sur l'existence et le christianisme : le fameux épisode du Grand Inquisiteur. D'où on peut tirer la phrase : "il n'ya rien de plus séduisant pour l'homme que le libre arbitre, mais aussi rien de plus douloureux". Par là, se révèle la dimension existentialiste de l'homme.

La liberté implique un choix qui se remet à soi même, c'est cette confrontation face à soi qui est douloureuse, car elle nous ronge de doutes, et nous fait connaître la mesure de nos actes et les conséquences qui en découlent.

Ensuite, qu'a été l'Eglise dans le christianisme ? le grand inquisiteur montre la subversion des valeurs de l'Evangile. Jésus est symbolisé dans cet épisode face à l'inquisiteur. Il ne dit rien, symbolisant la non violence, telle qu'elle a été sur la Croix. le message de liberté annoncé par le Christ est rejeté, face à la violence commise à l'égard des « hérétiques ».

Ce message inversé repose sur les faiblesses humaines, contre lesquelles Jésus voulait élever l'homme. le message du Christ était avant tout un message de liberté, mais ô combien difficile ! : « Tu as accru la liberté humaine au lieu de la confisquer et tu as ainsi imposé pour toujours à l'être moral les affres de cette liberté."

L'Eglise, au contraire : " Nous avons ainsi corrigé ton oeuvre en la fondant sur le miracle, le mystère, l'autorité. Et les hommes se sont réjouis d'être à nouveau menés comme un troupeau et délivrés de ce don funeste qui leur causait de tels tourments". Ainsi, le message du Christ trop inhumain pour de tels mortels corruptibles et enclin au pêché, a été reconfiguré par l'Eglise, qui a été le berger du troupeau, qui volontairement refusait sa douloureuse liberté.

Lire les Frères Karamazov, c'est se questionner sans cesse comme un enquêteur, et chercher des indices, des traces, sur le grand chemin de l'existence.

C'est une oeuvre majeure de Dostoievski qui couronne sa carrière. Entre psychologie profonde, parricide, suspens énigmatique, et l'existence de Dieu, et le douloureux libre arbitre, ce roman est une véritable investigation dans la conscience morale de l'homme.
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Comment résumer ce riche et volumineux dernier roman de Fiodor Dostoïevski ?
A travers l'histoire d'un crime, un parricide dans lequel sont impliqués les 4 frères Karamazov, Dostoïevski fait une analyse de la Russie contemporaine et aborde tous les grands sujets qui lui tiennent à coeur : la religion et l'existence de Dieu, le mal, la justice et la culpabilité, les rapports humains, le mystère de l'homme et son rapport à la liberté...
Il y met beaucoup de soi : son expérience du bagne où il partage sa vie avec des forçats de droit commun, l'image d'un père tyrannique et haï retrouvé assassiné, les affres d'une passion destructrice (du jeu pour lui), ses voyages en Europe ou même les crises d'épilepsie dont il souffre.
Ce roman brille par un foisonnement d'idées, de lieux, l'outrance des personnages et une superposition de situations et de sentiments embrouillés. Dostoïevski brasse et analyse, mais c'est au lecteur de conclure. La fin même du roman reste ouverte : on ne sait pas ce qui va arriver. C'est un roman à rebondissements, publié d'avril 1878 à janvier 1880 sous forme de feuilleton dans le magazine le Messager russe.

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« Vive Karamazov ! » Ce sont les derniers mots de ce livre grandiose et j'ajouterais « Vive Dostoïevski » tant j'aimerais témoigner du génie de l'auteur russe et de la grandeur de son roman. Sachez que vous devrez vous réserver un mois de lecture pour le parcourir et qu'il n'est pas d'une lecture facile, car derrière le mystère d'un parricide se cache une oeuvre philosophique touffue. Mais cela en vaut la peine. L'intrigue tourne autour du meurtre d'un des personnages de fiction les plus ignobles jamais imaginés, Fiodor Pavlovitch, le père des frères Karamazov. Mais le meurtre n'est finalement qu'un détail dans l'architecture incroyable de l'oeuvre, car le roman n'est pas tant une histoire qu'une longue dissertation sur la nature humaine, qu'une exposition détaillée de la psychologie des personnages et qu'une série de digressions sur des sujets fondamentaux comme le libre arbitre, l'existence de Dieu, la responsabilité morale ou la vérité. C'est un roman plein d'esprit qui aborde des sujets intellectuels profonds et le génie de Dostoïevski est indiscutable. "Le Grand Inquisiteur" est par exemple un chapitre extrêmement étrange et singulier, le récit du procès un moment d'opposition dialectique inégalé. Et la famille Karamazov, quelle famille ! Chacun de ces membres incarne des qualités ou des positions contradictoires : Fiodor, le père, est un homme riche, malhonnête et dépravé ; Mitia, l'ainé, hérite des passions de son père, l'impulsivité, l'orgueil, l'exaltation, mais il s'apaise parfois lors de touchants moments de tempérance ; Yvan, le cadet, est matérialiste, inflexible et cynique, c'est un intellectuel distingué dont la pensée évolue vers une intense curiosité spirituelle ; Aliocha, enfin, le benjamin, est idéaliste, aimant et aimable, sincère, dévot et naïf. Et puis il y a le fils illégitime, Smerdiakov, le serviteur du père, personnage difficile à cerner, épileptique, influençable et manquant d'éducation. Je terminerai avec les femmes qui les rendent fous et qui ne sont pas que des faire-valoir dans le roman. Grouchenka est une jeune beauté russe épanouie, autrefois humiliée. Elle est fière et arrogante et n'est pas perturbée par ses relations simultanées avec plusieurs hommes. Également fière, Katérina est issue de la noblesse, elle est généreuse et possède de la grandeur d'âme. Bref, on retrouve dans cette histoire une sorte de condensé de la société russe de l'époque. de grands thèmes sont abordés dans l'ouvrage que je ne vais pas détailler, mais seulement citer : la paternité, l'existence de Dieu, la religion et sa nécessité, la foi et ses bases, le libre arbitre, la vérité, le crime et l'efficacité de la punition, l'espoir et le cynisme, le nihilisme et l'absurdité de la vie, le destin des personnages dans un roman, l'architecture d'un récit, l'opposition dialectique de points de vue contradictoires. Je m'attarderai sur le thème de la paternité qui envahit le récit. Dostoïevski l'aborde en permanence que ce soit pour poser la question du meurtre du père (Dieu ou Fiodor), mais aussi pour tenter d'exorciser la mort de son propre fils Alexeï peu de temps avant. L'irruption dans le récit de nombreux enfants est l'occasion de bouleversantes évocations, d'émotions simples, de moments de tendresse qui embellissent le roman d'une innocente douceur. Ilioucha, par exemple, enfant malade et mourant, apparait dans le roman à la fois pour expliquer que des actions apparemment insignifiantes peuvent avoir de lourdes conséquences, mais aussi pour illustrer le drame paternel qu'est la perte d'un enfant. Dostoïevski dissèque les coeurs, ausculte les âmes, espionne les êtres, leurs certitudes, leurs illusions avec pudeur et mordant. "Les frères Karamazov" est un récit fascinant qui transporte, enchante, fait réfléchir, sourire ou pleurer et auquel il faut dédier un jour ou l'autre un peu de son temps.
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Bonsoir !
Votre serviteur est heureux de vous retrouver !
Bienvenue pour une nouvelle chronique .
Aujourd'hui, nous allons aborder une oeuvre dont votre serviteur ne merite pas de fâire mention, tellement il est petit par rapport à elle ...
Y venir à 42 ans, c'est le signe d'une inculture manifeste, dont votre serviteur fait honteusement l'aveu ici meme ...
Cette oeuvre fut un cadeau d'une personne qui mine de rien commençe à etre chère pour votre serviteur , qu'elle en soit içi remerciée ...
La mere de votre serviteur a lu cette oeuvre naguère, preuve si Il en fallait qu'elle lui est plus que supérieure ...
Votre serviteur doit honteusement faire l'aveu que concernant Dostoievski, il ne connaissait pas grand chose , hormis "Crime et châtiment "...
Decouvrir "Les frères Karamazov " s'apparente pour votre serviteur a une illumination, il y aura definitivement un avant et un apres ....
Aux yeux de votre serviteur, l'on ne peut se percevoir de la meme maniere apres avoir achevé cette oeuvre ...
L'on espère pendant toute sa vie, decouvrir l'oeuvre ultime, qui vous fera grandir, franchir le cap de l'enfance, vous enracinant dans l'âge adulte , et finalement, Il n'y en a que trop peu ...
Le terme "genie " est un peu galvaudé , on l'utilise pour tout et sans vrâiment de raison, pourtant, aux yeux de votre serviteur, Dostoievski est un genie ...
Qui d'autre qu'un genie aurait pu construire un tel tableau de l'âme humaine, des tourments qui assaillent celle ci, de la difficulté insoluble d'être humain ?
Oui, cette oeuvre est GENIALE .
Oui, içi , l'on est en presence d'une prose qui eleve l'homme au dessus de sa condition, qui lui fâit franchir les frontières et Ies murs que la societe dresse devant lui ...
Oui, cette oeuvre est monumentale , quel vrâi amateur de Litterature ne peut faire le même constat quand il se trouve en presence d'une telle érudition, d'une telle profondeur d'esprit, d'une telle maîtrise de l'art narratif ?
Cette oeuvre explose 90 % de la production littéraire contemporaine, hormis Roth et Kundera, car eux seuls sont au fond capables d'atteindre un tel sommet ...
Dostoievski convoque içi tout les visages de l'âme humaine, les confrontant, les étudiant, pour en tirer une sorte de cartographie interne des tréfonds de la psyché humaine ...
Qui peut ne pas être extatique devant certains passages de cette oeuvre qui sont des monuments de l'histoire de l'art ?
Car oui, Dostoievski a eleve la Litterature au niveau de la plus grande production artistique ...
D'aucuns sont en adoration devant la prose haineuse et démente de Celine, mais ... Il n'est pas possible qu'ils ai pu un jour frequenter les rives de la rivière Dostoievski ...
Car oui, lire cette oeuvre, c'est partir au fil d'un fleuve par gros temps, un fleuve pris dans la colere du ciel, qui ne laisse apercevoir que la beauté des cieux déchaînés ...
Dostoievski rends beau l'abject, il tire les larmes de par la beauté simple d'un entretien sur une pierre , Il ligote le lecteur en personnifiant le malin, Il rends ce meme lecteur atone et exsangue devant l'expression d'un courroux féminin , Dostoievski etait un genie et il est honteux qu'aujourd'hui l'on applaudisse des debiles qui rabaissent l'humain, alors que ce genie lui, voulâit l'élever ....
Ces mots ne sont rien en comparaison de la majesté de ce trésor que l'histoire des lettres nous offre ...
Ce sont juste des divagations d'un idiot qui a connu l'illumination et qui en reste trouble devant sa beauté complexe ...
Merci pour votre attention, portez vous bien et lisez des livres.
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Retour de lecture sur un classique: "Les frères Karamazov", roman de Dostoïevski, écrit en 1880. Celui-ci est une telle référence qu'après un premier abandon il y a 15 ans, l'exercice se devait d'être retenté. C'est l'histoire d'un père, affreux et débauché, qui est assassiné en pleine nuit. le fils aîné, qui a le même caractère que le père, et des relations conflictuelles avec lui, est le suspect idéal. Sur la base de cette histoire policière, Dostoïevski nous dresse un portrait d'une complexité et subtilité rare, de 3 frères qui ont des personnalités totalement différentes: le débauché, le socialiste et le saint. La lecture de ce roman n'a pas été très facile et pas toujours agréable, mais finalement l'expérience est très positive et je comprends maintenant pourquoi ce livre est une telle référence. Il aborde tout simplement tout, et de manière magistrale: livre historique, policier, psychanalytique, philosophique, religieux, de procès...et j'en passe. C'est d'une puissance impressionnante. C'est également un des romans que j'ai lu qui aborde de la manière la plus complète et précise les différents aspects de la condition humaine. le panel des personnages de ce roman est très large, avec des personnalités très marquées et profondes, toujours admirablement détaillées même quand il s'agit de personnages secondaires. Plus difficile à lire que du Tolstoï pour moi, on y capte un aspect différent de l'âme russe, bien plus complexe, mais également plus noir et plus brutal. Je suis content de l'avoir lu, j'ai un peu souffert, mais j'en retiens de très belles et puissantes choses.
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Les grands romans de Dostoïevski sont difficiles à analyser brièvement. Les Frères Karamazov sont une prodigieuse exploration des côtés troubles, et souvent contradictoires, des profondeurs de la conscience. Vieux débauché aux tares multiples, Fiodor Karamazov a trois fils: Dimitri, Ivan, Allocha, et un fils naturel, Smerdiakov. Dimitri est un impulsif perpétuellement partagé entre des sentiments aussi violent qu'opposés; Ivan, un sceptique que le culte de la lucidité et de la folie de l'idée ont conduit à nier l'amour de dieu et du prochain; Allocha, un doux mystique à la foi lumineuse, et son extrême bonne volonté ne protègent pas toujours des terribles abimes de son hérédité; quand à Smerdiakov, sa nature morbide lui cause des crises d'épilepsie, il faut souligner que ce pauvre bâtard vit en domestique dans la maison du père dont il a toutes les tares. Les frères pour des raisons différentes haïssent leur père. Toute l'action se développe autour de cette haine que cristallisent la rivalité du vieux Fiodor et de Dimitri au sujet de Katia. C'est le sentimalisme qui empêche Dimitri d'aller jusqu'au parricide, et c'est la lucidité qui paralyse le bras d'Ivan; mais à son intuition maladive, Smerdiakov devine les intentions d'Ivan. Inconsciemment d'abord, puis volontairement, Ivan pousse Smerdiakov au crime. Alliocha est le confident de ses frères, mais ne possède à aucun moment le pouvoir de les aider à se débarrasser de leurs fantômes...
Après avoir lu et relu Les Frères Karamazov, j'ai été sensible à la résignation qui dans l'oeuvre entière de Dostoïevski semble faire de l'acceptation de la souffrance le principe de la rédemption: c'est faire une place trop grande à ce qui ne constitua qu'un aspect de sa philosophie. Mettre l'accent sur les envolées prophétiques que lui inspira l'avenir du peuple russe.
Nietzsche disait à ce propos: Dostoïevski est le seul qui m'ait appris quelque chose en psychologie.
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