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3,95

sur 1994 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une Étude en rouge est à la fois la première aventure du duo Holmes-Watson et la première écrite par Conan Doyle. Ici, pas de dilemme pour savoir dans quel sens lire les oeuvres.
Ce petit roman (ou cette longue nouvelle, c'est selon) de 180 pages en format poche tient donc une place particulière dans l'histoire de la littérature policière. L'entrée en scène du plus célèbre des détectives.
Étude en rouge est l'un des quatre romans centrés sur le locataire de Baker Street (avec le signe des quatre, le chien des Baskerville et la vallée de la peur), le reste est formé de nouvelles. Ces quatre romans ont un point commun, le mobile du meurtre se trouve dans un passé lointain que nous découvrons à la fin du roman (Ici, le dernier tiers).
Cette façon de procédé s'explique quand on sait que Conan Doyle préférait de loin écrire des romans historiques avec de l'action et du romantisme que des histoires de détectives. Il a fini par détester son propre héros et par lui trouver un ennemi, à sa mesure (Moriarty) afin de pouvoir le faire mourir (nouvelle le dernier problème).
Dans Étude en rouge, l'action se déroule vers 1885. Watson rentre des Indes où il a accompli son service dans l'armée en tant que médecin et cherche à se réintégrer dans la société londonienne, cherchant un colocataire. Il rencontre alors Sherlock Holmes et ils emménagent tous deux au 221B Baker Street.
L'aide de Holmes est alors demandé par Lestrade de Scotland Yard. Un homme a été retrouvé mort sans blessures apparentes avec écrit le mot « Rache ». Un deuxième est lui retrouvé dans un hôtel, dans une mare de sang.
On assiste aux débuts de la méthode bien particulière de Sherlock Holmes pour observer les moindre détails et les assembler entre eux avec une logique extrême. Cette façon de procéder n'était pas nouvelle à l'époque (Auguste Dupin d'Edgar Allan Poe ou Monsieur Lecoq d'Emile Gaboriau) mais la grande révolution introduite par Conan Doyle est que lui, il explique comment il fait et le lecteur est donc invité dans l'enquête avec les personnages.
Une fois le coupable démasqué, on suit sa propre histoire qui explique son geste, et on remonte des années en arrière dans l'Ouest américain en lien avec l'installation des Mormons.
Les personnages Holmes et Watson en sont à leurs début, mais les caractères sont déjà bien marqués et on a droit à une fiche personnage de Holmes rédigée par Watson lui-même dans laquelle il décrit son nouvel ami.
Cette première histoire et cette rencontre est vraiment jubilatoire si vous avez aimé les autres histoires du célèbre duo.
En plus, elle se lit très vite, le style de Conan Doyle étant un modèle de dépouillement. Ici par de longues descriptions ou de longues présentations dialoguées avec interrogation des suspects ou explication finale interminable. L'auteur va a l'essentiel, sans fioriture. C'est pourquoi ses romans sont courts (même ceux qui ne sont pas centrés sur Sherlock Holmes, d'ailleurs) et qu'il va beaucoup utiliser le format de la nouvelle.
Une oeuvre clé de la littérature policière que se doivent d'avoir lu au moins une fois dans leur vie tout amoureux du genre.
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Je continue à explorer l'univers de Sherlock Holmes avec énormément de plaisir et de jubilation, ici je vais vous parler du tout premier récit de Conan Doyle, "Une étude en rouge", qui va nous parler de la toute première rencontre D'Holmes et Watson, un régal !
Etrangement, et contrairement à mes habituelles convictions, je pense qu'il est plus intéressant de connaître déjà le duo pour apprécier au mieux cette rencontre et ce même si le respect de la chronologie pourrait faire penser le contraire, j'ai trouvé cette rencontre tout à fait jubilatoire.
J'ai aussi aimé cette toute première enquête que j'ai trouvé brillante, et j'ai surtout aimé l'ensemble de l'intrigue et ses deux parties, la première à Londres et la seconde en Amérique. Un scénario solide et inventif, une intrigue carrée, je comprends que ce premier essai ait été transformé par la suite avec le bonheur que l'on sait.
J'ai pour l'instant apprécié toutes mes lectures autour de Sherlock Holmes, j'adore cet univers sans réserve.
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On devrait toujours commencer la lecture d'une série de livres par le premier de la série. Pourquoi, me direz-vous ? Parce que c'est le premier ! Facile...
En ce qui concerne Conan Doyle et Sherlock Holmes, ce ne fut pas mon cas… Dommage : comme beaucoup, je suis entré dans l'oeuvre, à l'adolescence, par « le chien des Baskerville ».

« Une étude en rouge », publié en 1887, est le premier disais-je ; et qui présente la particularité de nous faire assister à la rencontre de Sherlock Holmes et du Docteur Watson, ainsi que leur emménagement au 221, Baker Street…

Le Dr Watson, tout juste rentré des guerres d'Afghanistan est affaibli, convalescent qu'il est des suites des fièvres typhoïdes…
Par l'entremise d'un ami, il rencontre Sherlock Holmes qui cherche désespérément quelqu'un pour partager sa location au 221, Baker Street. Ce sera chose faite, et les deux hommes s'installent : une coloc dirait-t-on aujourd'hui…

Alors démarre une enquête étrange ou Holmes est appelé à la rescousse par les deux inspecteurs vedettes de Scotland Yard, Gregson et Lestrade. Un homme, Drebber a été retrouvé mort dans une maison abandonnée. Pas de traces de lutte, pas de blessures, du sang partout ; puis un deuxième, Stangerson, à l'Hotel Halliday, dans une marre de sang.
Une inspection minutieuse des scènes de ces deux crimes, permettra à Sherlock Holmes de comprendre tout avant tout le monde et d'arrêter le coupable. Fin de la première partie.

Une deuxième partie qui nous plonge dans le voyage des Mormons vers la terre promise, l'Utah, où ils créeront Salt Lake City…
Aucun rapport, me direz-vous…Et pourtant… Tout part de là…

Un remarquable « petit » livre de Sir Arthur ! Une construction cinématographique, avec flash back ; un style et une ambiance « so british » ; un personnage, Holmes, flamboyant ou léthargique, selon qu'il est dans l'action ou dans la réflexion… Et puis cet attachant Docteur Watson…Un livre difficile à lâcher quand on l'a en main : remarquable ; mais je crois bien l'avoir déjà dit.
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La première des nombreuses aventures Sherlock Holmes nous fait découvrir l'univers des mormons et nous mène des brouillards londoniens aux vallées désertiques de l'Utah. Notre cher John Watson, récemment rapatrié d'Afghanistan suite à des blessures de guerre, recherche un colocataire dans la capitale britannique. Un ami lui recommande notre héros. Watson dressera un tableau étonnant et très singulier des connaissances de ce nouvel individu dont l'esprit est entièrement tourné vers les annales du crime, avec des domaines de spécialité tels que la chimie et la géologie entre autres.

Peu de temps après, Holmes prend en charge (officieusement, bien sûr !) l'affaire de Brixton Road, dont Lestrade et Gregson s'attribueront bien entendu le mérite de la résolution après avoir sollicité ses services. Un homme a été retrouvé mort dans une maison inhabitée, le visage convulsé d'horreur. On a découvert près de son cadavre une alliance ainsi qu'une mystérieuse inscription tracée avec du sang sur un mur : « Rache ».

Cette première aventure du plus célèbre des détectives de la littérature est une bonne entrée en matière, une histoire puissante et poignante qui mêle habilement tous les ingrédients d'un bon roman policier. Sherlock Holmes y expose sa vision si particulière des caractéristiques d'un bon limier, dont les nerfs sont tous tendus vers le même objectif, et y développe sa célèbre méthode de déduction.

On ne s'ennuie pas un seul instant dans cette palpitante course aux indices qui nous fait remonter le temps et voyager vers des contrées au climat et à la vie singulièrement différents de ceux de notre vieux continent.
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Une étude en rouge était regroupé avec le signe des quatre dans la première édition du Livre de poche.
Cette rencontre entre les deux futurs colocataires du 221b Baker street, lance les aventures de l'un des personnages les plus emblématiques du roman policier: Sherlock Holmes.
Le coup de génie de Conan Doyle, fut de faire du Docteur Watson le biographe et ami du détective... Et ce, dès cette première aventure!
Sherlock Holmes est, principalement, le père des détectives divers et innombrables qui formeront la force d'enquête et d'investigation de la littérature policière... Et qui feront le renom de grandes collections telles que le Masque et l' Empreinte en France.
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Étonnant ! Épatant !
Mais finalement pas tant à cause de la saveur « holmesque » du roman.

Bien sûr, j'ai été ravi de découvrir la rencontre de ce brave docteur Watson – qui en a vu de dures en Afghanistan ; je ne l'imaginais pas en si mauvaise santé – avec son colocataire quelque peu farfelu mais dont la méthode de raisonnement, explicitement détaillée, n'a de cesse de le surprendre. L'application de ce raisonnement appuyé par une capacité à « capter les données » démoniaque est toujours jouissive.
Je note cependant que Holmes saute parfois trop vite à une conclusion, isolant une seule réponse possible alors qu'il peut y en avoir d'autres qui collent aux données. Par exemple quand il détermine que son visiteur est un sergent d'infanterie de marine à la retraite. Je veux bien qu'à partir de la physionomie du personnage, notre détective ait supputé que c'était plus un sous-officier qu'un officier (et encore, il y a « note de gueule ») mais il n'a pas d'élément pour déterminer exactement son grade. le gars aurait tout aussi bien avoir été adjudant.
J'ai beaucoup aimé l'accueil méprisant que le détective encore amateur fait à la remarque de Watson le comparant à des personnages de papier comme le Dupin d'Edgard Allan Poe ou le Lecoq d'Émile Gaboriau (une référence que j'ai notée au passage).

Mais la véritable et excellente surprise est venue de l'histoire typée Far-West / western qui vient s'incruster dans le récit sans crier gare, au point que je me suis demandé s'il manquait des pages à mon livre. J'ignorais totalement ce pan de l'histoire des États-Unis d'Amérique consacré aux Mormons, leurs exils successifs qui les mena à Salt Lake City et l'existence de leur Prophète Brigham Young. Et j'ignorais qu'il y avait eu une « Guerre de l'Utah » entre les colons mormons et le gouvernement fédéral en 1857-58. J'ai dû fouiner un peu.
Conan Doyle nous fait une présentation effrayante de ces Mormons des premiers temps, carrément fanatisés et aussi intolérants qu'Al-Qaïda. Je ne sais pas en revanche s'il force le trait et j'ai du mal à imaginer que les Mormons d'aujourd'hui sont aussi extrêmes.

Je ne vous dirai pas comment ces deux éléments du roman se trouvent réunis (bon, si vous l'avez lu, vous le savez) mais j'ai trouvé ce mélange percutant. Nul doute que ce premier roman a dû donner envie au public de lire plus d'aventures du duo de choc.
En tout cas c'est l'effet sur moi.
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Mon second achat "Sherlock Holmes" et la passion était toujours là, elle ne m'ayant jamais quitté depuis...

J'avais 13 ans et j'ai maintenant... j'ai 30 ans et 60 mois (calculez vous même !).

Ma critique concernera "Une étude en rouge" et "Le signe des quatre" puisque mon édition Laffont, datée de 1956, se compose des ces deux aventures. Certes, les éditions Laffont ne sont pas réputées pour le sérieux de leurs traductions...

Maintenant, je le sais. Merci qui ? Merci la SSHF (Société Sherlock Holmes de France).

Néanmoins, je ne vais pas cracher dans la soupe. J'étais toute folle, lors de mon achat de ce livre, à l'idée de retrouver Sherlock Holmes dans de nouvelles aventures (mon premier livre concernait "Le Chien des Baskerville).

Vous avez déduit que j'ai aimé lire les aventures de Holmes, pas besoin de vous le préciser.

Lui et moi, nous nous étions rencontrés dans "Le chien des Baskerville", comme je vous le précisais.

Tout de suite, j'avais adoré ce détective qui sortait de l'ordinaire.

Par contre, je m'étais sentie un peu frustrée car on le voyait peu, Sherlock Holmes, dans "Le Chien".

A cette époque, Internet n'existait pas (évitez de tomber dans les pommes, s'il vous plaît !) et j'étais loin de me douter que Doyle détestait son personnage de Sherlock Holmes.

Doyle s'étant débarrassé de son encombrant détective dans "Le dernier problème" paru en décembre 1893, il l'avait fait revenir en 1901 dans "Le chien des Baskerville" (qui se passe avant "Le dernier problème") et ce, afin d'avoir à éviter de ressusciter son personnage. Pas con.

Voilà pourquoi j'avais été frustrée de la présence de Holmes dans "Le chien des Baskerville".

Ici, c'était tout autre ! Dans "Une étude en rouge" nous avons la rencontre entre Holmes et Watson. Rhâââ ! Je précise aussi, avant toute chose, que je ne les ai jamais "vu" en couple.

Revenons à "Une étude en rouge", si vous le voulez bien.

Imaginez la défaillance de mon coeur lorsque je lus, en avant-propos de l'aventure, la liste que Watson avait faite sur son colocataire. Je me souviens que, fébrile, j'avais cherché un carnet pour l'inscrire dedans, comme si elle pouvait s'envoler du livre. Indulgence, j'avais 13 piges !

C'est fou ce que Holmes ne savait pas, comme le fait que la terre tournait autour du soleil. Entre nous, il avait raison, cela ne lui servait à rien dans son métier.

Cette première enquête possède quelques défauts, comme le fait que "le coupable" (pas de spoiler) se laisse piéger grossièrement par Holmes, alors qu'il devait connaître son adresse, ayant envoyé un complice pour récupérer la bague.

Beaucoup lui reproche aussi l'histoire que le coupable raconte et tout le dévelopement qui est fort long. Moi pas, je ne lui reproche pas ce passage. J'avais 13 ans et je découvrait les Mormons.

Bref, l'histoire m'avait transporté, une du genre "tu-n-iras-pas-te-coucher-ce-soir".

Je me souviens aussi, lorsque je lus, directement à la suite, "Le signe des quatre", que mon coeur avait accéléré dans ma poitrine en lisant que Watson et Mary Morstan se tenaient par la main. Je ne me sentais plus, espérant que mon détective allait, lui aussi, finir par trouver l'amour. Ce dont il se moquait bien.

Je n'ai pas besoin de vous dire ce que ressentis lorsque je lus, dans "Un scandale en Bohème", l'introduction de Watson ?

Excellente histoire aussi que celle du "Signe des quatre", même si, là aussi, nous avons droit à une longue histoire sur le pourquoi du comment.

C'est pourquoi ma véritable critique va s'articuler sur autre chose que vous dire "super, génial". Mes prédécesseurs l'ont fait de manière brillante et je n'en ajouterai pas.

Une étude en rouge :

La rencontre entre Holmes et Watson est expliquée au lecteur.

L'aventure se passe en 1881 et c'est là que nos deux compères se rencontrent pour la première fois.

Un premier exposé de la méthode du maître est offert mais les traits de caractère du détective ne sont pas encore bien définis.

Pourtant, imaginez mon émoi en découvrant la liste de Watson sur les petites connaissances de Holmes, connaissances qui étaient particulières, Holmes se fichant pas mal que la terre tourne autour du soleil ou le contraire, vu que cela ne lui servait pas dans les enquêtes.

Particularité de ce roman : il comporte une histoire dans l'histoire, avec un crime dont les mobiles nous transportent dans l'univers mormon à Salt Lake City, quelques années auparavant.

Il est aussi le premier roman que Doyle écrivit sur Sherlock Holmes, lui qui ne voulait écrire que des romans historiques...

« Une étude en rouge » qu'il avait pensé intituler « Tangled Skein » (« un écheveau emmêlé » ou « un sac d'embrouilles » – ndt) fut écrite rapidement en mars et avril 1886. Trop rapidement car, ce petit roman – comme le qualifia sa femme – ne comportait que 50.000 mots.

James Payn lui trouva certaines qualités, mais considéra que le texte était trop court pour paraître en feuilleton et trop long pour une nouvelle.

L'humiliation devant ce refus augmenta encore les tentatives infructueuses auprès d'autres éditeurs.

Au bout de six mois, Doyle fini par accepter une offre qui venait d'une maison spécialisée dans « la littérature bon marché à sensation ».

Il accepta et son roman parut dans « Beeton's Christmas Annual » de 1887. Par la suite, il n'obtint pas un penny de plus.

Les droits d'auteurs qu'il réclamait lui furent refusés, malgré tout, Doyle – qui aurait pu chercher ailleurs de meilleurs conditions – se plia pourtant aux exigences de Ward, Lock & C° car il avait un autre projet en tête : un roman historique.

Il oublia donc Sherlock Holmes pour un temps et se concentra sur la guerre civile anglaise qui lui permettait de combiner la littérature et les scènes d'action et d'aventures, convenant à son esprit jeune et fougueux.

Il oublia donc Sherlock Holmes pour un temps et se concentra sur la guerre civile anglaise qui lui permettait de combiner la littérature et les scènes d'action et d'aventures, convenant à son esprit jeune et fougueux.

Pourtant, lorsque le « Beeton's Christmas Annual » de 1887 parut à la fin du mois de novembre, il eut l'espoir de voir le succès couronner son roman policier.

Le titre du roman « une étude en rouge », ressortait sur la page de couverture.

C'était une époque où les critiques gardaient un oeil aussi bien sur les magazines que sur les livres. Conan Doyle était sûr que sa « brochure » marcherait.

Si les lecteurs n'en firent pas un succès, plusieurs critiques relevèrent pourtant, brièvement mais avec bienveillance, l'ingéniosité du récit.

Durant l'été 1888, « une étude en rouge » sortit sous forme de livre.

Épuisé, le roman fut réédité la même année dans un volume comportant quatre nouvelles d'autres auteurs.

Les tirages limités de ces deux premières éditions font que les rares exemplaires que l'on trouve aujourd'hui sont fort prisés par les collectionneurs.

Il en est de même pour le « Beeton » de 1887 : même un fac-similé, paru en 1960, est maintenant hors de prix.


Le signe des Quatre :

En entamant la seconde aventure de ce recueil, je cru défaillir (j'avais 13 ans) en découvrant toutes les petites choses sur les deux personnages. J'en avais déjà eu pour mes sous dans "Une étude en rouge" et là, ça continuait.

Notamment sur ses phases d'abattement profond, lorsqu'il n'avait aucune affaire en cours et cette addiction à la cocaïne pour stimuler son esprit, toujours dans le cadre de cette non-activité.

Contraste étonnant, s'il en est, avec ses phases d'une extrême activité, où il pouvait se passer de manger et de dormir.

Oui, il y a deux hommes chez Holmes !

Je découvrait aussi un peu plus son comportement à la limite de la psychose maniaco-dépressive, sans parler de sa sociopathie prononcée pour ses semblables.

C'est dans cette aventure que Watson découvrira sa femme en la personne de Mlle Mary Morstan, cliente de Holmes. Mon coeur de midinette s'était accéléré...

Il s'agit ici la deuxième aventure du couple Sherlock Holmes et Watson.

Pourtant, lors de ma lecture, plusieurs détails me frappèrent.

Premièrement, si l'action du premier roman se situait en 1881, celle du second se situe 1888. Dans l'intervalle ? Rien !

Par contre, en sept ans, la blessure de Watson s'est déplacée de son épaule à sa jambe… à moins bien sûr qu'il n'ait eu une seconde blessure que Doyle n'avait pas mentionnée dans le premier récit.

Je ne parlerai même pas de la quasi impossibilité à dater exactement le récit, tout semblant se brouiller dans les calculs, rien ne correspondant. le nombre de perles reçues, le nombre d'années du décès de Mary Morstan, la cliente de Holmes.

Jean-Pierre Crauser eu beaucoup de mal à la dater exactement "Le Signe" dans son livre "Quel jour sommes-nous, Watson ?".

Pourquoi ces discordances ? Là, je vais vous parler de ce qui est ma passion : l'holmésologie (étude des récits canoniques), même si je l'applique en dilettante, pour m'amuser.

Non, je ne me contente pas de lire les aventures de Holmes, je les étudie aussi et je me nourri des études des autres. Là, je m'appuie sur celle de mon "Irregular" : Wiggins.

Petite histoire :

- "Une étude en rouge" fut publiée la première fois dans le "Beeton's Christmas Annual" en novembre 1887.

- "Le signe des quatre" fut publié la première fois dans le "Lippincott's Monthly Magazine" en février 1890.

Que s'est-il passé et pourquoi avons-nos failli ne jamais avoir de suite à "une étude" ?

Doyle avait terminé un roman historique sur l'Angleterre puritaine « Micah Clarke » en février 1888, entre la parution d'Une étude en rouge dans le Beeton's et sa réédition en livre.

James Payn le lui refuse, le réprimandant, même : « comment peut-on perdre son temps et son talent à écrire des romans historiques ? ».

Au bout de neuf mois de tournée des éditeurs, il fut publié par Andrew Lang.

Recevant de bonnes critiques, il était de plus en plus persuadé que son avenir et sa réussite littéraire se feraient grâce au roman historique.

S'il en avait été ainsi, cela aurait signifié la fin de Holmes et Watson et la légende n'aurait jamais vu le jour.

Mais Payn avait recommandé Doyle à un américain, Joseph Marshall Stoddart (béni soit cet homme !), qui venait d'être nommé directeur du Lippincott's Monthly Magazine, publié simultanément à Londres et à Philadelphie.

Venu à Londres, au cours de l'été 1889, pour y dénicher de nouveaux talents, Stoddart donna un dîner le 30 août.

Ses hôtes furent Oscar Wilde, qui cherchait à faire son chemin dans le monde littéraire, puisqu'il quittait son poste de rédacteur en chef du magazine Woman's World, et Arthur Conan Doyle.

Stoddart offrit à Wilde une avance pour écrire le roman qui allait scandaliser le Londres littéraire et mondain : « le portrait de Dorian Gray ».

Conan Doyle se vit réclamer, non pas un roman historique, mais une autre aventure de Sherlock Holmes.

N'étant pas en mesure de refuser puisque la médecine ne lui procurait que de modestes revenus, les ventes de « Micah Clarke » étaient moyenne, de plus, il lui faudrait des mois pour achever son nouveau roman historique et bien plus longtemps encore pour le vendre à quelqu'un…

Il n'eut donc pas le choix ! Déplaçant son centre d'intérêt de cinq siècles, il envoya une nouvelle fois Holmes et Watson résoudre une affaire dans « The sign of the four » (le signe des quatre), comme il l'avait d'abord nommée, avant de préférer un titre moins explicite : The sign of four (le signe de quatre).

Une fois encore, il écrivit avec fougue et impatiente, sans se soucier de vérifier certains détails de « une étude en rouge ».

Doyle n'entendait pas faire du « Signe des quatre » une suite à la première aventure de Holmes.

Ce n'était qu'un texte écrit pour répondre à la demande d'un éditeur et pouvant lui procurer un complément de revenus.

S'il avait espéré plus avec cette publication, il n'aurait pu être que déçu.

La parution dans le Lippincott's de février 1890 ne retint pas particulièrement l'attention.

Comme je vous le disais, nous retrouvons Holmes en consommateur de drogue.

Comme Watson le désapprouve, il explique qu'il combat ainsi l'ennui engendré par l'inactivité mentale.

Une raison valable en cette ère victorienne finissante, avant la réglementation sur les stupéfiants et bien avant leur emploi abusif.

Pour Doyle, il s'agit simplement de rajouter une manie de plus au comportement de Holmes et d'insister sur son habitude à sombrer dans l'introspection quand il est réduit à l'inaction.

Voilà pour la partie historique, qui, je l'espère, vous aura un peu éclairé sur l'auteur et la naissance du "Signe des quatre".

C'est aussi dans cette aventure que les « Baker Street Irregulars » démontrent une nouvelle fois leur efficacité. Cette fois-ci, ils sont chargés de surveiller les mouvements de bateaux sur la Tamise.

N'oublions pas Toby, le chien au flair particulièrement développé !

Une super aventure dont certains reprocherons la longueur des explications sur le trésor d'Agra.


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Nous sommes conduits à la fois dans le vieux Londres du XIXè siècle et dans le Nevada des Mormons . Avec le flair infaillible de Sherlock Holmes, sa déduction analytique, son raisonnement à rebours, aucun mystère ne peut lui résister. Il dépasse largement les compétences des deux inspecteurs de Scotland Yard Lestrade et Gregson et pourtant ce sont eux qui récolteront les lauriers de la gloire.

Germaine Beaumont nous offre une très belle description du personnage de Sherlock Holmes dans sa préface. Acquérant des connaissances pointues seulement dans les domaines qui lui seront utiles, ne s'embarrassant pas de connaissances superflues à ses yeux. Il est le meilleur .

La conclusion nous explique le déroulement de son raisonnement, où il n'omet aucun détail, chaque élément est observé et analysé pour l'amener vers un seul but, la résolution du mystère.
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Je l'ai enfin lu, mon premier Conan Doyle!

Ben non, il n'est jamais trop tard! Et c'est suite à une critique babeliotte que j'ai appris que cette "étude en rouge" était le tout premier. La rencontre de Sherlock Holmes et de ce cher Watson.

Bien sûr, je connaissais les aventures des deux comparses, comme tout le monde, grâce à la télévision, à des passages lus en classe, etc. Mais je me suis rendue compte que je n'en avais jamais lu un seul.
Donc c'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai retrouvé ce fabuleux détective et découvert la genèse de ce duo.

Je ne vous raconterai pas l'intrigue, tout le monde sait qu'il s'agit d'un meurtre, non? le plus intéressant, ce sont tous les petits détails et toutes les déductions parfois abracadabrantes qui amèneront à la résolution de l'énigme. Et ne comptez pas sur moi pour vous la raconter, bien sûr!
Mais allez-y, plongez dans ces histoires pleines d'humour, et tentez de débusquer les assassins avec nos deux comparses, vous risquez seulement de passer un bon moment!
C'était la première fois pour moi mais la suite m'attend déjà, j'ai contracté le virus Holmésien! Attention, il est excessivement contagieux!!!
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Et bien franchement, je ne m'attendais pas à prendre autant de plaisir avec ce roman de Sir Conan Doyle!
S'il n'y avait pas eu le challenge solidaire organisé par Gwen, il est même sûr et certain que je ne l'aurais pas lu.

On se trouve ici plongé dans la première enquête de Sherlock Holmes et on assiste avec plaisir à sa rencontre avec celui qui deviendra son acolyte, le cher Docteur Watson. de Sherlock Holmes, devenu un personnage de la culture mondiale, je ne connaissais que sa pipe, son costume trois pièces en tweed, son ennemi juré, Moriarty, et sa célèbre réplique, "Élémentaire mon cher Watson", je ne savais donc pas trop à quoi m'attendre, d'un point de vue de l'histoire, du style ou de l'écriture. Et il m'a bien eu ce cher Arthur car il nous fait voyager du Londres du 19ème siècle aux déserts américains, j'ai eu l'impression de lire deux romans en un. Et j'ai été happée autant par la première que la seconde partie.

Quant à l'écriture, je trouve qu'elle a très bien vieilli (ou merci au traducteur), et je m'y suis laissée prendre avec délice.

Est-ce que j'y reviendrai ? Élémentaire mes chers amis Babeliotes...


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