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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Redoutables guerrières ou princesses éplorées, intrigantes ou aventurières, souveraines influentes ou cruelles tentatrices : les personnages féminins qui peuplent les romans issus des littératures de l'imaginaire ont tendance depuis quelques décennies à se diversifier et à se détacher du stéréotype pourtant coriace de la sublime mais nunuche acolyte du héros. Une chose est certaine, les héroïnes de l'anthologie « Dangerous Women » ne sont pas là pour servir de simples faire-valoir au protagoniste masculin, c'est même tout le contraire. Si on connaît tous aujourd'hui G. R. R. Martin en tant qu'auteur de la série à succès « Game of thrones », on a moins l'habitude en France de le voir diriger des anthologies. Et pourtant ! Il retrouve ici Gardner Dozois (avec qui il avait déjà travaillé à l'élaboration de « Chansons de la Terre mourante » en hommage à Jack Vance) pour un ouvrage consacré à ces femmes dangereuses qui pullulent dans la littérature et qui suscitent chaque fois la même fascination chez le lecteur. Heureusement pour nous Français, l'anthologie a bénéficié cette année d'une traduction et a ainsi pu être publiée chez J'ai lu. Malheureusement pour nous, l'ouvrage n'a pas échappé au désormais traditionnel découpage prisé par nos éditeurs si bien que nous avons ici affaire uniquement à la première partie du recueil. Un choix d'autant plus discutable que la séparation repose sur un principe à mon sens assez curieux : les auteurs femmes d'un côté, les auteurs hommes de l'autre…

Même amputé de ses contributeurs féminins, le sommaire de cette première partie reste alléchant puisqu'on y retrouve, entre autre, Joe Abercrombie, Jim Butcher, Brandon Sanderson ou encore Georges R. R. Martin lui-même. le résultat est sans surprise excellent puisque sur les neuf nouvelles que comporte ce premier volume, on ne peut dénombrer aucune fausse note, chose plutôt rare dans une anthologie dont la qualité des textes est généralement assez variable. Il faut dire que la vastitude du thème permet de faire bénéficier les auteurs d'une grande liberté dans le choix du traitement du sujet, évitant ainsi toute redondance. Certains préfèrent ainsi mettre en scène des femmes d'influence : c'est le cas de G. R. R. Martin qui nous offre avec « La Princesse et la Reine » une nouvelle située dans l'univers du « Trône de fer » et relatant le déroulement d'une autre guerre civile ayant opposé les grandes familles de Westeros. On sent bien cette fois encore l'influence de Maurice Drumont : le texte prend la forme d'une véritable chronique historique et on retrouve le même souci de réalisme et la même noirceur que dans les autres écrits de l'auteur. Dans une moindre mesure l'héroïne de Lev Grossman dans « La fille au miroir » est aussi une femme de pouvoir. L'auteur y dépeint la farce imaginée par une jeune étudiante à la tête d'une sororité pour se venger d'un camarade trop indifférent à son goût. Les choses dérapent lorsque l'école de magie inspirée du Poudlard de Rowling se décide elle aussi à prendre part au jeu. Un récit anxiogène mais habilement mené et qui donne vite le tournis.

On retrouve le thème de la punition dans « Annoncer la sentence » de S. M. Stirling qui nous dépeint une société post-apocalyptique en reconstruction. le contexte évoqué permet d'amorcer une réflexion intéressante sur la justice et plus généralement sur le fonctionnement de nos sociétés modernes. Joe R. Lansdale et Lawrence Block optent quant à eux pour la figure de la femme tentatrice : le premier en dépeignant le calvaire enduré par deux catchers condamnés à se battre chaque année pour la possession d'une femme dont ils ne veulent même pas (« Catcher Jésus ») ; le second en mettant en scène la rencontre de deux personnages aussi retors et manipulateurs l'un que l'autre (« Je sais comment les choisir »). Les autres héroïnes appartiennent davantage à la catégorie des aventurières. C'est en tout cas clairement le cas de celle de Joe Abercrombie qui relate l'affrontement opposant une sorte de Calamity Jane à ses anciens compagnons bandits (« Desperada »). Même chose pour celle de Jim Butcher qui retrouve dans « Cocktail explosif » un univers familier puisque déjà mis en scène dans sa série « Les dossiers de Dresden ». Brandon Sanderson et Sam Sykes ont pour leur part choisi de mettre en scène deux chasseuses. Si la nouvelle de Sanderson repose sur un décor hostile et angoissant parvenant efficacement à transporter le lecteur (« Des ombres pour Silence dans les forêts de l'Enfer »), je serai un peu plus nuancée sur celle de Sykes qui, sans être mauvaise, reste certainement la plus fragile de l'anthologie (« Nommer la bête »).

On peut regretter le choix du découpage de l'ouvrage d'origine en deux volumes, néanmoins il serait dommage de se priver d'une telle lecture qui donne un excellent aperçu de la qualité des auteurs outre-atlantiques dans le domaine de la fantasy ou du fantastique. Une très belle découverte que viendra certainement compléter le pendant féminin de l'anthologie qui devrait sortir en fin d'année.
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Moi qui ne suis habituellement pas un grand fan des recueils de nouvelles, le concept de celui-ci m'a curieusement accroché et j'ai voulu tester. Et grand bien m'en fasse : quel bonheur à lire ! La thématique de l'héroïne féminine est traitée avec intelligence, car c'est un ouvrage qui envoi valser pas mal de clichés sur les personnages féminins.
Dans ces nouvelles, ce sont des femmes certes fortes mais au comportement et à la psychologie nuancés. Il n'y a ni le cliché de la femme "faible et sauvée par son prince charmant", ni celui de la "femme fatale froide et sans pitié". Au contraire, ces héroïnes sont très humaines, pas simplement dangereuses. Elles peuvent alterner la dureté et la douceur, le doute et l'assurance, le comportement aventurier et les regrets, etc. C'est d'autant plus frappant que les auteurs donnent un soin tout particulier à l'immersion dans la psychologie intime de leurs héroïnes, donnant une vraie importance à leurs émotions en fonction de chaque mésaventure. Ce qui est le plus important dans ce recueil, c'est surtout le point de vue souvent captivant que porte l'héroïne sur les situations. Cette description psychologique, qui rend chaque héroïne singulière et charismatique, vient se rajouter au fait que chaque nouvelle s'ancre dans un univers différent et très riche. En conséquence, quand on termine le recueil, on a l'impression d'avoir lu plusieurs romans, davantage que de simples nouvelles. J'y ai même découvert des auteurs, dont j'ai envie d'en lire plus.
Lien : http://www.radiolaser.fr/Eur..
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La femme, déclinée dans sept nouvelles rassemblées dans ce recueil, la femme forte, rebelle, survivante, intelligente, rusée, dangereuse… La femme qui fait face seule aux événements. Chacune de ces nouvelles se déroule dans un univers différent, aussi varié que possible, visitant tous les genres : western, policier, fantastique, horreur, science-fiction… Chaque histoire a donc son propre style, son rythme, ses particularités, ses règles, de quoi satisfaire bien des lecteurs.
La qualité d'écriture et de composition sont de rigueur. Tous les textes présentés dans ce premier tome sont agréables à lire, de bonne facture et m'ont entraînée facilement dans leur monde.
Certains passages peuvent être plus délicats à aborder pour les âmes les plus sensibles, mais l'ensemble est vraiment grand public, loin d'être ennuyeux, en plus de flirter avec l'air du temps en revalorisant enfin la femme.
A noter qu'il y a certains auteurs connus chez ces nouvellistes : George R. R. Martin (l'initiateur du projet), Abercrombie, Stirling ou Sanderson… Je n'ai pu m'empêcher d'avoir le petit regret de ne pas voir de femmes parmi eux, dans ce tome, en tout cas. Cela devrait se rééquilibrer avec le second volume, d'après la présentation. J'ajoute aussi, pour les amateurs du Trône de fer que l'une des nouvelles n'est ni plus ni moins qu'une préquelle à la saga.
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Cette critique ne traite que de la nouvelle de G. R. R. Martin.

Il suffit d'inclure une nouvelle dans l'univers du Trône de fer dans un recueil pour que je l'achète. Je ne savais pas sur quoi serait centrée la nouvelle mais j'étais ravi de découvrir que ça relatait la fameuse « Danse des dragons ». Dans la saga Game of Thrones on voit de temps en temps des personnages faire référence à cette sanglante bataille fratricide mais sans rentrer dans les détails. C'est surtout dans les nouvelles avec Dunk et l'Oeuf, préquelles du trône de fer, que l'on en entend parler plus en profondeur. Leurs aventures se passent quelques dizaines d'années après la danse des dragons mais on y ressent encore les répercutions de cette guerre.

Le livre qui traite le plus de ce sujet est « Les origines de la saga » dont je parle dans cette vidéo. Dans cette bible de la saga, c'est un mestre qui en parle en quelques pages, tandis que dans cette nouvelle c'est en 114 pages que cette histoire passionnante est racontée.

Je dois vous prévenir tout de suite, cette nouvelle s'adresse surtout aux grands fans de la saga Game of Thrones ou de George R. R. Martin. Je ne pense pas que c'est avec cette nouvelle que les lecteurs devraient découvrir le style si particulier de l'auteur. Sa façon de faire peut en effrayer plus d'un, j'ai arrêté de compter le nombre de personnage quand j'ai dépassé la barre des 100. Il y a une réelle complexité même pour un connaisseur de l'univers. Je vous conseille aussi d'avoir lu la saga avant d'attaquer cette nouvelle. Ce n'est pas une obligation puisque 200 ans séparent la nouvelle de la saga, mais il y a un certain charme à rencontrer les ancêtres des personnages que l'on connaît.

L'histoire retrace donc la tristement célèbre « Danse des dragons » qui opposait Aegon II a sa demi-soeur Rhaenyra. Les deux souhaitant accéder au trône après la mort de Viserys I Targaryen, leur père. Cette guerre qui dure 2 ans est connue de tous les habitants de Westeros, ce fut la première guerre au sein de la famille Targaryen. Chacun devait choisir son camp entre les deux prétendants. Et bien sûr, en ce temps là, les dragons étaient beaucoup moins rares qu'à l'époque de Daenerys. Comme il est de coutume avec Martin, il n'y a pas de héros. C'est au lecteur de choisir son camp tout comme les protagonistes, il n'y a pas de camp meilleur que l'autre, il n'y a ni gentils ni méchants.

Cette nouvelle est extraordinaire. J'en suis scotché, en seulement 114 pages on connaît tout de ce la Danse des dragons. Bien sûr c'est résumé, mais ce strict minimum est parfait. Je ne peux m'empêcher de me demander comment quelque chose d'aussi riche et complexe peut sortir de la tête d'un seul homme. Martin ne se repose jamais sur ses lauriers, il élabore moult rebondissements, encore et encore. le plus impressionnant c'est qu'il a pensé à tout cela pendant l'écriture du Trône de fer. Son cerveau est une mine d'or, une genèse incroyablement riche. C'est indescriptible. Cette nouvelle coup de coeur pourrait être adaptée en série spin off sans aucun problème.

Stupéfiante et envoûtante !
Lien : https://lesinstantsvolesalav..
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