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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cet aimable roman conclut la fin de l'insouciance d'une époque(celles des années 70), l'émergence de la société de la communication, de la polémique.
Et pourtant dans cette galerie de portraits, ce n'est pas Godot que l'on attend , mais la parole du Président Giscard d'Estaing qui, bien que se voulant « moderne »n'a pas encore intégré que le silence n'est plus de mise , surtout pendant 49 jours.
C'est que des diamants (la taille varie selon les attaques) auraient été remis au Président par le sanguinaire Bokassa, et un flot de commentaires du petit monde parisien gonfle de jour en jour. P. Dreyfus en fait une fresque vivante reliée par une construction des chapitres originale.
Une véritable comédie de moeurs, très agréable à lire qui annonce la société du bavardage.
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Octobre 1979... réception à l'Elysée, le Président converse avec le directeur du journal le Monde. Les invités ne le savent pas encore mais demain le scoop va éclater : Bokassa, le dictateur africain déchu aurait offert de magnifiques diamants à son ami le président français. La France retient son souffle et attend une explication, une justification, un démenti et rien : le Président se tait.

En 13 points de vue de personnages très différents et 49 jours correspondant à la durée du silence du Président, Pauline Dreyfus (qui porte le même prénom qu'un de ses personnages, petite fille âgée de 10 ans observant le monde - est-ce une coïncidence ?) dresse une jubilatoire comédie centrée autour de cette France des années 70 et de ce (plus si) jeune président qui avait incarné la modernité et qui d'un coup semble avoir perdu le contact avec les français. le roman alterne les points de vue de chapitre en chapitre et passe d'un personnage à l'autre façon ronde ou comptine enfantine : l'un rencontre l'autre qui croise le 3e et ainsi de suite. Par ces regards croisés, l'auteure s'emploie à faire revivre brillamment toute une époque, immigrés portugais venus travailler en France pour mieux gagner leur vie admirant ce pays de la modernité, jeunes femmes militant au MLF, espion des RG, journaliste carriériste ou bourgeoise organisant des dîners mondains, ils sont tous là et chacun de leur point de vue donne à voir une petite facette de la France de cette époque et des partisans ou adversaires de VGE, ce Président au P majuscule qui n'est jamais nommé.

Le plus réjouissant dans ce roman est le talent avec lequel l'auteure glisse de ci de là une petite pointe d'ironie ou de second degré, moquant gentiment les moeurs de l'époque ou glissant une comparaison subtile (voire anachronique en note de bas de page) avec notre monde contemporain. Tous ses portraits sonnent juste, loin de la caricature ils sont le reflet d'une époque de changement, de transition (d'ailleurs un des chapitres évoque la crainte des rugissantes années 80 qui pointent le bout de leur nez), entre conformisme et modernité frémissante, admiration pour le progrès et la technologie et regret de valeurs disparues. Contrairement à d'autres romans qui tentent de faire revivre une décennie passée en convoquant un maximum de détails et de faits historiques, Pauline Dreyfus procède ici par petites touches et sans jamais entrer dans de longues descriptions arrive à nous plonger dans l'ambiance et à nous faire revivre les faits marquants de ces 2 mois particuliers.

Un roman dans lequel je suis entrée petit à petit, les premiers chapitres me paraissant sympathiques mais un peu plats et que je n'ai finalement pas pu lâcher et ai dévoré en 2 jours ! On se laisse vite prendre dans l'ambiance et le jeu des portraits et surtout on sourit, on rit, on s'attendrit. Mention spécial à l'humour de l'auteure, plusieurs pages ou situations sont vraiment géniales. Un titre que j'ai aimé découvrir et avec lequel j'ai passé un bon moment,cela me donne envie de découvrir les autres romans de Pauline Dreyfus.

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Quel plaisir de retrouver le piquant de la plume de Pauline Dreyfus qui excelle à croquer les moeurs de la bourgeoisie et de ce qui fait son charme discret. Pas de meilleur terrain d'observation que la fin de l'année 1979, crépuscule d'une décennie libératrice qui voit déjà s'amorcer de nouveaux mouvements de la société. Après l'espoir de modernité soulevé par l'élection de Valéry Giscard d'Estaing en 1974, on est plus proche de la déception au moment où sort la fameuse affaire des diamants de Bokassa. Aux révélations de la presse le 10 octobre 1979, le Président opposera le silence pendant de longues semaines. Ce sera le fil rouge, l'élément ordonnateur de ce roman qui fait parler une savoureuse galerie de personnages et est malicieusement dédié "aux bavards". Pauline Dreyfus orchestre une ronde, une sorte de relais au cours duquel les protagonistes se passent le témoin sans forcément se connaître et permettent à l'autrice de restituer avec l'acuité et l'humour qui la caractérisent l'atmosphère de ces années où les bourgeois sont invités à se décrisper, où les changements de gouvernance du monde sont épinglés sur le mur des portraits du bureau du chef du protocole du Palais de l'Elysée, où les militantes féministes s'organisent tandis que la promotion canapé fonctionne toujours, où les maîtresses de maison s'arrachent les "50 qui sont l'avenir de la France" d'après Le Nouvel Observateur, tandis que les Renseignements généraux courent les bistrots. On y croise les réformes et les grands faits sociétaux et leurs impacts parfois insoupçonnés sur les vies de certains individus. C'est drôle, bien vu et plein de fraîcheur et de clins d'oeil. Ça interroge le poids des mots à une époque où l'on ne soupçonnait sans doute pas complètement l'évolution de la cacophonie médiatique, ni l'amplification du bruit du monde. C'est sans doute le résultat des observations consignées dans ses carnets par une certaine Pauline de 10 ans, une enfant qui préférait regarder par la fenêtre que coller des posters sur le mur de sa chambre ; elle est bien inspirée de nous les livrer, c'est délicieusement croustillant.
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Le silence qu'impose un président à la population est assez mal vécu par les uns et un soulagement pour les autres, cependant les mécontents sont bien plus nombreux. Voilà plus d'un mois que l'affaire des diamants est à la une de tous les journaux et à la bouche de chaque citoyen. Il faut dire que recevoir des diamants de la par de Bokassa 1er est déjà une affaire en soi, sauf qu'en tant que Président un éclaircissement est demandé. Mais le Président décide de se taire.

L'autrice met en scène des personnage gravitant autour du président (responsable du protocole, ancienne maitresse, agent des services secrets…) mais aussi des citoyens lambda (une femme de ménage immigrée portugaise, son mari et son beau-frère, la bourgeoisie parisienne,…), chacun ses questions et son avis.
Il est intéressant de voir l'implication de chaque personnage dans cette affaire d'État juste parce que justement ça devient une affaire d'État alors que la politique intéresse finalement que peu d'entre eux.
Drôle d'époque où chacun voit midi à sa porte, certains personnages sont plus touchant comme cette immigrée portugaise pour qui le Président représente un idéal, où le responsable du protocole qui se lamente de voir ses concitoyens devenir de tels charognards. Une époque qui laisse la place à la modernité tant vendue par le Président mais qui le rattrape.
Une histoire joliment ridicule qui pointe du doigt une période de l'histoire politique française et qui avait un peu le c.. entre deux chaises.
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Octobre 1979, révélation tonitruante de la presse : le Président a accepté en cadeau des diamants d'un dictateur africain. Alors que tout le monde attend qu'il parle, le président se tait. Il va rester dans ce silence pendant 49 jours.

Pauline Dreyfus met en scène, pendant cette période de temps suspendu de 49 jours, une ronde de personnages fictifs, une immigrée portugaise, une militante féministe, un inspecteur des RG, un couple de danseurs dissidents russes, une journaliste ambitieuse, un châtelain ruiné, une ancienne conquête du président, un chômeur devenu pilier de bar, le chef du Protocole du président ... tous, bousculés par cette affaire nous racontent cette époque.

L'opinion publique s'enflamme avec cette affaire, l'absence de démenti du président avive les doutes, crée incompréhension et malaise. Ce silence est-il le signe de l'embarras, de l'indifférence ou du mépris du président ?

J'aime beaucoup les romans de Pauline Dreyfus, j'aime retrouver sa plume pleine d'ironie pour décrire avec précision une époque dans le contexte d'un scandale politique que personne n'a oublié.
C'est avec juste ce qu'il faut de causticité qu'elle décrit le milieu journalistique avide de scandales, le snobisme d'une maîtresse de maison qui organise des dîners mondains, l'obsession du chef du Protocole du Président pour son mur de photos des grands-de-ce monde et la fébrilité dans les couloirs de l'Elysée. Tout un petit monde qui, comme tous les français, s'interroge sur le silence présidentiel, sujet de conversation inévitable pendant sept longues semaines. Personne ne comprend le comportement de ce président sympathique qui " défaisait un à un les noeuds d'une société congestionnée" dont le porte-parole affirme qu'il prend de la hauteur et qu'il parlera "le moment venu".
Depuis l'élection de ce président (jamais nommé dans le récit) perçu comme jeune, moderne, plus décrispé que ses prédécesseurs, les évolutions sociétales ont été nombreuses, majorité à 18 ans, loi Veil sur l'IVG, le divorce par consentement mutuel, certaines ont des répercussions sur les différents personnages mis en scène par Pauline Dreyfus. L'actualité de cette période est aussi faite de la mort de Robert Boulin, de l'errance du Shah d'Iran devenu indésirable partout, de la prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran...
Une écriture vive avec des chapitres habilement reliés. Une satire sociale vivante, bien rythmée, savoureuse par sa délicieuse impertinence. Un humour et une légèreté qui font du bien.
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Le Président se tait... mais le tout-Paris bruisse de mille mots.
Nous sommes fin 1979 et le septennat de Valérie Giscard d'Estaing est bousculé par l'affaire des diamants de Bokassa. Cadeau bien encombrant pour ce Président jamais nommé, cadeau qui délie les langues et alimente toutes les spéculations
Le Président se tait, mais "plus il se tait, plus on parle de lui. Plus on attend de lui des explications et plus il reste silencieux". La France est comme "un mari cocu: elle voudrait obtenir des informations et on les lui refuse".
Dans cette satire désopilante, Pauline Dreyfus nous fait vivre ces 49 jours de silence en les incarnant dans une galerie de personnages ancrés dans ces années 70: de la bonne portugaise au châtelain ruiné, de la journaliste en panne d'inspiration à la petite Pauline de 10 ans observatrice affutée (l'auteur elle même?), du chef de protocole guindé à la bourgeoise "décrispée", tous livrent leur analyse et leurs questionnement sur l'Affaire. Mention particulière pour le rédacteur de lettres de dénonciation pour divorces pour faute: savoureux!
J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a replongée dans cette époque pourtant pas si lointaine. C'est la chronique d'une décennie un peu oubliée qui fut le berceau du droit à l'avortement, de la réflexion sur l'abolition de la peine de mort, de la fin de la censure, de l'avènement du divorce par consentement mutuel, autant d'avancées sociétales impensables quelques années avant et qui ont façonné nos modes de vie. Une décennie qui en votant pour VGE, rêvait de Kennedy et se retrouvait avec Louis XIV, "un technocrate qui vénérait le progrès, l'Amérique et les ordinateurs, et qui finalement se révélait gentleman farmer". Une époque épargnée par l'emballement médiatique mais où déjà les errances de nos politiques défrayaient la chronique
C'est jubilatoire de suivre les effets de ce silence ravageur, d'alterner les points de vue, les milieux sociaux .
Une lecture délicieuse, portée par une plume acérée, emplie de dérision, d'ironie et de cynisme. Un regard caustique et impertinent qui nous délivre une dose d'humour qui fait beaucoup de bien. A lire sans tarder!
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Alors que Valéry Giscard d'Estaing connaît une présidence plutôt tranquille, une affaire va quelque peu entacher son image et lui faire perdre petit à petit le crédit qu'il avait auprès des Français. En 1979, suite à une révélation du Canard enchaîné, le président de la république alors en fonction est accusé d'avoir reçu de la part de l'empereur Bokassa des diamants d'une grande valeur. Plutôt que de démentir immédiatement les rumeurs, Valéry Giscard d'Estaing décide de s'enfermer dans le silence durant 49 jours… c'est le temps que dure le roman imaginé par Pauline Dreyfus dans lequel elle dresse le portrait de diverses personnalités, hommes et femmes issus de divers milieux qui tous ont pour point commun de s'interroger sur ce mutisme et sur cette mystérieuse affaire des diamants.

Au fil des chapitres, on va faire la connaissance d'un agent des Renseignements Généraux, d'une journaliste aux dents longues qui cherche le scoop auprès de deux danseurs dissidents russes, mais également d'une immigré portugaise, d'un habitué des nuits parisiennes, d'un chef du protocole de l'Elysée, d'une militante féministe ou encore d'un chômeur. L'occasion pour le lecteur de se replonger dans cette France giscardienne des années 70, de se souvenir d'un président qui se voulait jeune et moderne, et dont l'état de grâce durera quelques années, avant que quelques sales affaires viennent entacher son mandat, notamment L'affaire Boulin, dont il est question dans le livre, et donc cette fameuse affaire des diamants.

Dans une construction très habile, Pauline Dreyfus tisse un récit choral dans lequel les personnages se passent – pour ainsi dire – le relais à chaque changement de chapitre pour former au final une grande assemblée qui attend patiemment les explications du président à la télévision. En attendant, on parle, on suppute, on fantasme, on critique ou on loue ce président au-dessus de tout soupçon dans cette “France apaisée” comme le dit Giscard, où les notables invitent à leur table ces 50 français désignés par Le Nouvel Observateur comme représentant l'avenir de la France.

Dans un style pétillant, plein de rythme, qui rappelle, par son humour et son ironie, les livres les plus récents de Pierre Lemaître, l'auteure de Immortel (2013) et Paul Morand nous offre un roman plein de nostalgie légère et de clins d'oeil à une époque bien lointaine où une affaire pouvait vous tenir en haleine un pays tout entier durant plusieurs semaines.


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Après son Goncourt de la biographie obtenu l'an dernier, Pauline Dreyfus propose une analyse sévère de la sociologie politique en plongeant son nouveau roman le Président se tait au coeur du silence de Valéry Giscard d'Estaing mis en cause par l'affaire des diamants dits de Bokassa.

Pendant sept semaines, le Président se tait ! Mais, pendant tous ces jours, Pauline Dreyfus met en scène douze personnages qui vont à leur manière commenter ce silence.

Juste un petit rappel des faits : le Canard Enchaîné révèle en octobre 1979 que le Président en poste depuis sept ans aurait reçu, ainsi que des membres de sa famille et à plusieurs reprises, des diamants de grande valeur alors qu'il était Ministre de l'Économie et des Finances.

Ces cadeaux auraient été faits par Jean-Bebel Bokassa, venant d'être renversé par les troupes françaises. Valéry Giscard d'Estaing ne prendra la parole que quarante-neuf jours plus tard et? encore, pour ne pas s'expliquer réellement.

Pauline Dreyfus bâtit son roman entre la révélation et la prise de parole en racontant la sidération, la colère, l'indifférence et même l'acquiescement au travers de douze réactions revendiquées de français ordinaires.

Tous ces personnages, Pauline Dreyfus les trouve dans cette société française qu'on dit vieille, sclérosée et inerte. Il y a une femme de ménage émigrée portugaise qui embauchée pour un extra à l'Ambassade du Portugal voit arriver au cours d'une réception ce bel homme, grand, parfaitement habillé et si aimable. En chuchotant, on lui rappelle de baisser les yeux devant le Président. Elle s'étonnera de ce silence.

On y croise Sylvain et Angèle, deux auvergnats venus ouvrir leur Café Brasserie, rue Saint-Honoré. Mais aussi, Monsieur Roger, un exemple de sérieux attaché aux valeurs de la République, va montrer que rien n'est immuable dans cette société française. Marie, la féministe, ou Régis, le « créateur de turpitudes », et Sergueï, le dissident passé à l'ouest et d'autres encore.

Douze personnages pour décrire la société française et sa réaction face à ce qu'il faut bien appeler un abus de biens publics, si ces accusations s'avéraient véridiques. Et, on peux penser maintenant qu'elles le sont !

Surtout que, et Pauline Dreyfus insiste, ce président avait été élu car il incarnait la modernité, l'esprit des réformes. Il devait conduire la France sur le chemin de la modernité. Cela vous rappelle quelqu'un ?

Et, de ce fait ancien, quarante neuf ans, sa modernité éclate. Car, c'est le même mécanisme que nous avons observé ces derniers temps où l'arrogance, le sentiment d'être au dessus de tout et de n'avoir de compte à rendre à personne se sont encore magistralement observés.

Pauline Dreyfus décrit la société par cercles concentriques et forme une représentation fine de cette époque changeante sans que son Président, pourtant si affuté lors de sa campagne, puisse en appréhender les contours.

C'est tout un environnement qu'elle pose par petites touches qui, mises bout à bout, vont clarifier l'ensemble et dépeindre une société en mutation.

Le roman est découpé par chapitres chronologiques mais au fil du roman, la narration ne s'interrompe plus. Selon certains jours, un personnage nouveau auquel on s'attache plus ou moins selon ses affinités.

Celui d'Amédé de la Folinaye est haut en couleurs, par exemple. Chacun apporte un peu de la compréhension de l'époque, ses avancées mais évidemment aussi ses archaïsmes. Des instantanés de vie attirent plus ou moins. Mais, la maîtrise de la narration rend l'ensemble très agréable.

L'adulation qui se transforme au fil du temps en désamour, la politique y est habituée. Un ambitieux sort du bois, saisit l'air du temps, semble répondre aux attentes de ces pairs.

Mais, une fois qu'il est élu, il s'installe dans le pouvoir et oublie qu'il n'est qu' un citoyen comme un autre uniquement au service de tous ses concitoyens. Non seulement il l'oublie mais en plus, il semble qu'une force presque divine le fait se conduire comme un roi en son royaume ou en représentant d'une république bananière !

Le Président se tait est construit comme une sorte de jeu de l'oie enroulé autour du mutisme de Valéry Giscard D'Estaing pendant sept semaines qu'un discours de moins de cinq minutes viendra rompre, sans renouer la confiance avec ses concitoyens. ! Douze protagonistes vont dresser par leur tranche de vie le kaléidoscope de la société de l'époque. Pauline Dreyfus excelle dans cet art où chaque impression se joint à l'ensemble pour en dépeindre la complexité. Une valeur sûre !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Je l'avoue : j'ai beaucoup ri avec ce texte de Pauline Dreyfus. D'abord parce ce que le président en question avec son nom à particulier faisait très ancien régime, royauté et qu'effectivement, l'affaire des diamants fit vibrer la France de l'époque.
On y retrouve les prémisses de diverses réformes qui seront posées par le jeune président : le droit à l'IVG (pris en charge), l'abolition de la peine de mort, le divorce par consentement mutuel. On croise Robert Boulin, Robert Badinter, Simone Weill, Jacques Attali, Coluche, Thierry le Luron. On y trouve le TGV qui est orange à l'époque.
Ce roman est un concentré de réflexions induites par "l'affaire" et le grand silence du président., menées par une immigrée portugaise, un inspecteur des services généraux, une ancienne amante du président, un couple de danseurs dont le mari a fait le grand saut pour passer à l'Ouest, une militante féministe, un châtelain ruiné, un chef du protocole très soucieux des distances, une petite fille et une espèce de Mrs Dalloway qui répond au doux prénom, d'Hedwige, comme la chouette blanche de Harry Potter.
Au milieu de l'histoire, le président qui ne dit mot et qui dans son royal silence, perd le contact avec le peuple qui l'a élu et s'en éloigne. Il applique le fameux "Never explain, never complain" de la famille royale anglaise.
A l'époque, c'était la crise : ça l'est toujours et c'est toujours pour les mêmes. Il y est dit qu'être rapide, c'est être moderne et que la concrétisation du divorce par consentement mutuel, va accélérer la procédure et accroître le nombre de séparation. Pour cette dernière réflexion, ce n'est pas faux, mais c'est presque comique puisque à l'heure actuelle, certains divorces prennent un temps infini. Un livre court, mais piquant et très plaisant.
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Livre agréable à lire...Surtout que je suis de la même génération que l'auteure...ce qui m'a permis de revivre d'agréables souvenirs! le thème est excellemment choisi...je me rappelle bien que c'était le sujet principal de conversation lors des réunions familiales.
Très bonne qualité d'écriture...je ne comprends pas bien cette originalité de passer d'un chapitre à un autre de cette manière aussi brute. Surement pour donner une forme de continuité au récit...
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