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Un livre curieux, adjectif qui doit s'entendre à la fois comme "étrange" et "digne d'éveiller la curiosité". Terriblement révélatrice de l'atmosphère désespérée et décadente qui règne dans une certaine bourgeoisie de l'entre-deux guerres, l'intrigue met en scène un "héros" à la fois désabusé sur le monde et terrassé par sa condition de raté… la drogue, si elle est présente à chaque page ou presque, ne sert que de toile de fond au désespoir existentiel d'Alain, qui serait un Gilles (autre héros de Drieu) vidé de toute force vitale. Plus encore que le manque de femmes, la vacuité d'une existence qui l'a vu renoncer à l'écriture, c'est l'argent qui obsède les pensées d'Alain: mais de quoi cet argent est-il le symbole, de quoi serait-il la promesse? C'est l'une des énigmes de l'ouvrage.

À cela s'ajoutent des formules fulgurantes, parfois un peu trop guidées par le goût du paradoxe.

Un livre daté mais pas désuet.
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1ère lecture du controversé Drieu la Rochelle.
Un style incontestable pour décrire l'errance oisive d'un séducteur dont la beauté commence à s'étioler, vivant aux crochets de femmes pas assez riches pour le sécuriser longtemps, rongé par son addiction à la drogue et échoué au final dans une maison de santé.
Parcours voué à un échec que l'on sent arriver inexorablement.
Beaucoup aimé mais même court un peu de lassitude sur la fin.
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Le comportement de Drieu La Rochelle durant l'occupation n'incite pas à lui faire l'honneur de le lire.
Comme beaucoup de ceux qui se sont fourvoyés dans la collaboration, la lecture de sa biographie wikipédia, montre une personnalité complexe sur le plan politique au parcours tortueux avec une constante : un antisémitisme farouche. Sur le plan personnel il fut une sorte de dandy désabusé, séducteur sans plaisir et intellectuel sans vision.

Le personnage du Feu Follet, Alain Leroy, semble être un double de Drieu. Leroy termine une nouvelle cure de désintoxication mais sait déjà qu'il retrouvera alcool et drogue, son seul atout est sa beauté qui lui permet de séduire des femmes qui l'entretiennent, il ne laisse pas les hommes insensibles mais au fond l'amour physique ne lui procure pas de satisfaction. C'est un homme vide qui déambule sans but dans sa propre vie.

A sa sortie de la clinique, il entreprend une tournée des lieux nocturnes de Paris où il a ses entrées, de bars en cocktails il traine son mal-être, croise des connaissances qu'il est difficile de qualifier d'amis, ceux-ci sont des oiseaux de nuit, des complices de débauches, des drogués, d'anciennes maitresses, tous ont une attirance pour Leroy mais doublée de mépris pour cet être sans qualité qui pourtant n'hésite pas à être arrogant ou provocateur. Leroy remâche des projets sachant qu'il ne les mènera pas, l'écriture le tente mais il ne travaille pas, seule l'idée du suicide lui semble accessible prouvant sa lucidité sur son avenir.

Le Feu Follet n'est pas fait pour les dépressifs, il ne s'en dégage aucun espoir. le personnage de Leroy n'attire aucune sympathie pas plus que ceux qui le croisent, le milieu qu'il fréquente ne semble inclure que des bourgeois décadents qui s'amuse à côtoyer des dépravés qui finiront en épaves. du coup le lecteur en plein malaise n'apprécie peut-être pas la force du roman, sa qualité d'écriture et son ambition. On peut considérer qu'il s'agit d'un précurseur du Meursault de Camus et que le Feu Follet est un roman existentialiste avec un héros dont on examine la vacuité et l'absurdité du parcours.
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— le chemin vers le suicide, tel est l'itinéraire de ce roman. Alain est un trentenaire désillusionné : il achève une cure de désintoxication dans une clinique. le souvenir de sa femme partie aux Etats-Unis le hante. Tout est affadi autour de lui. Ses relations avec les femmes n'étaient qu'un leurre ; les soirées parisiennes sont navrantes. Son errance dans Paris n'aboutit à aucun viatique et Alain devient hideux pour lui-même. Seule son opiomanie est tangible. Alain, fétichiste des objets, veut se heurter au dernier qui compte : un revolver. Par l'autopsie d'une conscience, Drieu analyse la décadence de son époque.
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Le feu follet est la plongée hallucinée dans les derniers jours d'un héroïnomane, Alain, qui finira par se suicider. On comprend que le désoeuvrement de l'entre-deux-guerres, ainsi qu'un succès parfois trop aisé auprès des femmes, a fini par le désespérer. Il rencontre une dernière fois ses différents amis avec l'idée de la mort qui peu à peu l'envahit. le style est intéressant, il paraît s'appauvrir au fur et à mesure que le personnage est gagné par son idée fixe. Les dialogues sont parfois un peu trop entrecoupés d'explications psychologiques à mon goût, ce qui en peut en rendre la compréhension ardue et l'enchaînement laborieux. L'ouvrage reste très proche de Gilles, du même auteur, sauf que la conclusion est plus pessimiste.

L'adieu à Gonzague est une lettre adressée à un ami suicidé après un longue période de dépendance à la drogue. Réunir ces deux oeuvres paraît assez logique, puisque la lettre adressée à Gonzague, excepté quelques détails pourrait tout aussi bien être adressée à Alain.
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Paris. 1931. Après avoir suivi une cure de désintoxication, Alain vit dans une maison de repos, entouré de neurasthéniques. Il n'a jamais travaillé et se procure auprès des femmes l'argent nécessaire pour se procurer de la drogue.

Nous le suivons pendant ses deux derniers jours.

Drieu La Rochelle nous dépeint un être solitaire veule, déçu par le monde qui l'entoure, et qui analyse parfaitement sa tendance à l'autodestruction. Il s'inspire largement de la vie de Jacques Rigaut, un dandy dadaïste. Ce livre a été adapté par Louis Malle en 1963, avec Maurice Ronnet dans le rôle principal.


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Un grand livre qui oblige le lecteur à se questionner sur le sens de sa propre vie à travers le parcours d'un "spectre" traversant le monde des vivants ? ou d'un vivant extrêmement lucide qui observe le royaume des morts peuplé de créatures-marionnettes, de personnages en décomposition, d'hommes-leurres qui tentent tour à tour de convaincre le protagoniste de faire partie de leur monde ? le mécanisme de l'addiction, de la dépendance (drogue, alcool, etc.) est parfaitement étudié.
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Quel style ! Une grosse claque: concis, alerte, moderne, de belle tournure de phrases courtes mais qui suggèrent tout en affirmant clairement les choses. Quand je pense que ce livre date de 1932 environ, si je ne l'avais pas su j'aurais pensé que c'est un livre actuel. Même le thème est d'actualité avec des analyses désabusées, parfois acerbes. Après le style médiocre d'un stephen king, quelle lumière. J'ai noté les pages 74 et 157 qui illustrent parfaitement cette sensation. 5 uniquement pour le style !
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J'en attendais trop. Depuis le temps que je voulais le lire.
Assez déçu, dans l'ensemble.
Même si j'ai apprécié, quelques dialogues d'un autre temps, d'une sorte de bourgeoisie littéraire ou aristocratie de classe, en tout cas de quelque chose de rare, un monde très restreint et clos de décadence raffinée sans bling bling ni superficialité ni mondanité. Quelque chose de fin comme une aiguille.
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Le livre qui m'a fait découvrir Drieu !
Un auteur qui n'est pas fait pour tout le monde. Il ne s'agit pas d'élitisme, mais d'une lente tristesse, d'une dépression....que l'on retrouve sous une autre forme chez Pessoa ou Moravia.
Le héros ne sait pas comment vivre. On ne lui a pas donné le manuel. Alors il ne sait pas accepter l'amour qu'on lui offre. Au sortir d'un centre de désintoxication pour alcooliques, il fait le tour de ses amis une dernière fois, avant de s'éteindre... Comme le feu follet.
Les amoureux du "Professeur" de Zurlini, du "conformiste" de Moravia ou de "Mort à Venise" auront de bonnes chances de retrouver un univers...
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