La damnée de Castlewood

Dans ce deuxième tome, préquelle aux enfants de Castlewood, on suit Abigail qui va entrer au château en qualité de gouvernante. La vie étrange de l'orphelinat va virer au cauchemar. Entre démone dévoreuse d'âmes, spectre d'enfants et maltraitance, ça fait vraiment froid dans le dos. L'auteur a un don tout particulier pour décrire les scènes angoissantes où tout est suggéré. L'entrée dans la bibliothèque est proprement glaçante, tout comme le parallèle fait avec le premier tome puisque à coup de sauts dans le temps, on raccroche parfaitement les wagons.
Hormis la Damnée, espèce d'entité haineuse, les personnages de Miss Peterson et Garance sont également très imprégnés de cette atmosphère macabre et sans vie qui règne au sein de l'orphelinat où rien n'existe vraiment entre la veille (avec le réfectoire et son brouet infâme) et le sommeil peuplé de cauchemars terrifiants.
Une très belle réussite horrifique qui a très bien marché sur moi.

Plus long que le premier volet, La Damnée est également un peu plus abouti, plus sombre et plus mature. le décor est déjà posé, il n'y a plus alors la surprise née de l'histoire même du lieu. En revanche, il y a toujours les effrayants évènements surnaturels qui s'y déroulent !

Avec une plume très bien maîtrisée, l'auteur parvient à donner encore plus de profondeur au lieu, on le visite à une autre époque, de façon différente. On foule les sols de ce château maudit dans une luminosité toute relative, et l'ombre qui menace n'est pas celle d'enfants esprits mais celle de la folie qui nous gagne petit à petit, alors que nous cherchons des réponses. Car donner des éléments d'histoire et faire (re)vivre ce lieu n'assouvit pas notre désir de connaissance à son sujet : au contraire. Dans cette nouvelle histoire, Mickaël Druart parvient à créer encore plus d'interrogations à propos de Castlewood : comment, pourquoi, qui ? On voudrait tout connaître du lieu, de sa création à ses fondations, et les informations que l'on récolte sont bien insuffisantes…

Un second tome très agréable à lire, à l'histoire complète et complexe qui révèle à nouveau combien Castlewood est un lieu habité par la souffrance !

Cette nouvelle est le prequel du livre Les enfants de Castlewood . Nous découvrons donc les origines de l'histoire de l'orphelinat de Castlewood. Dans une ambiance tout aussi sinistre, on fait la connaissance furtive de quelques enfants, qui ont conduit à libérer la Damnée; puis les conséquences que cet acte provoquera. C'est aux côtés d'Abigail que nous allons pénétrer dans l'orphelinat et voir l'envers du décor.
On est très vite peiné par les orphelins : leur existence est rendue misérable par les adultes qui les encadrent. Ils dorment, mangent, et n'ont aucune autre activité. Même si l'auteur ne s'attarde pas sur les sévices qu'ils peuvent endurer, on les perçoit pourtant bien. Quand la belle et gentille Abigail arrive, elle se dit qu'elle saura les aider. Elle semble avoir le coeur sur la main et se sent prête à affronter ses collègues pour le bien-être des enfants. Abigail est le seul personnage qui apporte de la bienveillance. Pourtant, les choses vont vite basculer dans la folie, l'horreur et l'incompréhension.

L'atmosphère de cette nouvelle est dramatique et angoissante. On s'imagine très bien à l'intérieur des murs de Castlewood et on se sent mal à l'aise en lisant : les émotions d'Abigail sont bien décrites. D'ailleurs, ces sentiments sont renforcés lorsqu'on lit les passages de son journal intime. On discerne bien la panique et la crainte. La sensation d'être oppressé est constante.
Implacable, le récit est prenant, rythmé et se lit très rapidement. le dénouement nous amène au commencement du premier opus : la boucle est bouclée. Pour moi, il est donc nécessaire de lire Les enfants de Castlewood avant celui-ci pour ne pas spoiler des éléments de l'intrigue. J'ai bien aimé cette nouvelle dont la plume est toujours agréable à lire. J'ai une petite préférence pour Les enfants de Castlewood, où j'ai retrouvé plus de suspense et d'intensité.

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