Mon très cher Yann
Permettez que je vous appelle comme ça, vous êtes entré dans le poste des ménagères de moins de 50 ans dont finalement je fais partie il y a déjà plusieurs années, j'ai presque l'impression de vous connaître mieux que vous ne me connaissez. J'aime bien l'émission de
Ruquier. Enfin je l'aimais bien. Parce que depuis votre duo formé avec une femme dont j'ai du mal à retenir le nom tant elle m'indiffère, j'ai de plus en plus de mal à ne pas faire grimper mon palpitant quand je la regarde. du coup, je la zappe de plus en plus souvent, pour le bien de ma tension nerveuse.
Que dire de vos jugements semaine après semaine ? Pas grand chose sinon que, comme tout un chacun, ils n'engagent finalement que vous. Que vous et votre culture qui, si elle me paraît grandiose frisant l'intellectualisme grandiose, a fini par me filer la gerbe tant elle est souvent élitiste. Alors j'ai voulu vérifier par moi-même, avec ma petite culture, mon attrait pour tout ce qui est populaire, y compris les livres adaptés au cinéma qui ont connu un franc succès à une époque pas si lointaine, mon amour des mots qu'ils soient écrits par
Oscar Wilde ou les reines du feel-good et mon aversion pour Rousseau depuis le bac de français passé il y a 20 ans devant une examinatrice qui n'a jamais su voir que je m'étais arrêtée à la page 23 de ses confessions.
J'ai ouvert le livre de
Diane Ducret avec en tête vos mots à vous. "Je fais partie de ceux qui considèrent qu'entrer dans un livre est toujours plus facile quand l'écrivain est génial, que c'est un grand écrivain, que c'est un vrai écrivain. Vous n'êtes ni géniale, ni grande, ni vraie.
C'est ça le problème que j'ai avec vous, tout sonne faux. (...) Vous essayez de surjouer l'apitoiement, de surjouer le surjeu, de surjouer le surdoué et je trouve ça flasque, informe et inintéressant."
Alors voilà, mon très cher Yann, je ne vais pas jouer la solidarité féminine, j'ai horreur de ça. Par contre, je vais vous écrire que votre jugement ne peut engager que vous et que votre vision de l'écrivain d'aujourd'hui est bien morose, eu égard au plaisir que j'ai pris à lire les pages de
Diane Ducret. Elle m'a fait rire durant près de 200 pages. Mais vraiment rire. Pas juste sourire. Non rire aux éclats. Sans faux semblants. Sans jeux de mots grossiers. Sans masturbation intellectuelle clivante. Sans détour. Est-ce que cela fait d'elle une fausse auteure ? Non. Est-ce que cela fait d'elle et de ses livres de mauvais génies à dilapider sur le service publique ? Non. Est-ce que cela vous a fait du bien de le dire dans l'émission de
Ruquier ? Sans doute. Est-ce que cela a changé la face du monde ? Certainement pas. Est-ce que cela empêche des milliers de gens de lire des livres qui font rire ? Je ne pense pas. Au contraire. Par contre, vos mots, comme ceux de plusieurs chroniqueurs, ont sans doute blessé. Fait du mal. Énervé. Rendu dingue. Ont été inutiles, provocants et sans saveur. Alors, qui n'est ni grand, ni vrai, ni génial en se livrant à ce genre de commentaires stériles ??
Merci
Diane Ducret pour ce livre...