Constantin Cafarrosse, telle est l'identité du personnage de ce roman. Cafarrosse, cela sonne bien, non ? Franchement, ce patronyme chante et contient en lui bien des promesses...
Constantin a une belle femme, une belle maison, une belle profession, n'est-ce pas le bonheur cela ? Bon, notons tout de même qu'il déteste son travail, subit les exigences de son épouse qui contrôle sa vie et attend de lui richesse et renom. Et ne parlons pas des beaux parents ! Leur ascension sociale leur permet de « péter dans la soie » et de considérer leur gendre comme un spécimen raté sans ambitions. Alors non, Constantin est bien loin de mener la vie rêvée, mais il fait avec. Ce n'est pas un audacieux, et certainement pas un homme qui sait se positionner et se défendre ! Un soumis résigné, plutôt, mais un doux, un pacifique, un être droit et fidèle.
Lorsqu'il est un jour convoqué chez le notaire pour l'ouverture du testament de son père dont il est le fils unique, les perspectives d'un avenir serein s'ouvrent à lui : enfin, il pourra être à la hauteur des attentes de son épouse et équilibrer leur relation. C'est donc avec ardeur qu'il se rend dans les Pyrénées, au village de Caraguère. Caraguère ! le mas familial des Engoulevents. Les souvenirs d'enfance et d'adolescence, les vignes et les oliviers, la meulière du mont Réveil, Zéphirine, Fausta, le mystère des initiales tatouées sur un figuier.
Ici, Constantin a été heureux.
Le passé ressurgit et avec lui des secrets qui lui avaient été cachés et qui se dévoilent peu à peu. Mais le présent aussi lui révèle bien des surprises et l'entraine dans un tourbillon de situations parfois cocasses ou amusantes, parfois tristes ou heureuses... mais toujours inattendues. Constantin vit enfin pleinement: il respire librement, il se bat pour préserver les Engoulevents, il …. Vous verrez bien !
Ce que je sais, moi, c'est que j'ai souvent souri grâce à l'humour de l'auteur.
Ce que je sais aussi, c'est que j'ai éprouvé de l'émotion et j'ai aussi vécu avec tendresse la re-naissance de Constantin auquel j'ai définitivement donné mon amitié.
Et dois-je également vous dire combien j'ai apprécié la plume de
Jean Ducreux ? Aucun mot n'est utilisé au hasard, le style est fluide et rythmé. L'auteur jongle avec tous les registres du vocabulaire et fait des pirouettes réjouissantes de l'un à l'autre.
Lorsque j'ai refermé ce livre, j'étais… comment dire ? Bien, de bonne humeur et légère.
Merci Monsieur Ducreux pour ce roman que j'ai diablement aimé !