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EAN : 9798859609062
248 pages
Auto édition (20/09/2023)
4.93/5   7 notes
Résumé :
Haut fonctionnaire trop honnête à l’ascension contrariée, Constantin Cafarrosse est malheureux dans son couple comme dans son emploi, mais ne fait rien pour changer les choses. La mort de son père, avec lequel il était brouillé depuis vingt ans, remet en question l’équilibre de cette vie étriquée. Bien que fils unique, il n’est pas le seul héritier de son géniteur, comme le lui annonce la notaire de ce petit village du Fenouillèdes, au pied des Pyrénées. Une mystéri... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Constantin Cafarrosse est un être doux et soumis, on l'appelle l'incorruptible de la préfecture de Nîmes, il est lâche et fauché comme les blés et son épouse est une pouffiasse bien chère à entretenir. Son beau-père le traite de petit bouseux. Convoqué chez un notaire pour l'ouverture du testament de son père, il est persuadé que l'argent de cet héritage va rétablir l'équilibre de son couple, le bonheur est à nouveau accessible. Seulement, lui, le fils unique, se retrouve avec une autre héritière tombée du ciel.

Dans la présentation de ce roman, l'éditeur note : « il est d'une lecture facile, avec une écriture comparable à celle d'un Musso ou d'un Bussi. » Sans remettre en cause le talent de ces deux auteurs cités, je pense que la plume de Jean Ducreux se rapproche plus d'Alphonse Daudet, Yvan Audouard et Marcel Pagnol pour le plus grand bonheur des lecteurs. La lecture de ce roman donne une impression de quiétude et de bien-être, ce sont des mots ensoleillés qui chantent qui sentent bon la nature, on y retrouve toute la gouaille des gens du Sud.

Habilement l'auteur parsème son récit de quelques mystères : une suicidée dans les collines, un mystérieux initial gravé sur le tronc d'un vieux figuier, un incendie volontaire et un restaurateur irascible prêt à offrir une fortune pour acheter des bâtiments qui tombent en ruine. Ce n'est qu'un prétexte pour amener le personnage principal à revenir sur son passé et à tracer un nouvel avenir dont l'élément déclencheur est peut-être les retrouvailles avec la sauvageonne de ses vingt ans.

Comme à chaque fois, Jean Ducreux m'a surpris, il a une telle maîtrise de la langue française, chaque mot est choisi. Il nous offre une joyeuse farce, au sens noble du terme, drôle, plaisante et cocasse.

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Constantin est à un tournant de sa vie, non pas - comme il le pensait - grâce à un renflouement opportun qui aurait pu apaiser quelque peu les tensions de son couple, mais du fait de l'apparition d'une nouvelle personne qui donne un étrange dénouement à la saga familiale de son enfance douloureuse. Attachée à sa fille, il va pourtant prendre des décisions radicales remettant en cause l'équilibre certes précaire de leur embourgeoisement.

Si ce livre se démarque par une certaine simplicité par rapport aux autres romans de l'auteur, il garde la précision et la richesse de cet auteur prolifique qui nous enchante avec de petites touches de vocabulaires peu usuels. J'ai apprécié de retrouver la distinction inégale de son style rythmé par son humour légendaire avec ce personnage qui se livre cependant avec beaucoup de naturel et d'authenticité. Les pensées de Constantin attirent quasi immanquablement le sourire tant elles sont en décalage avec la situation présentée, tout en se démarquant aussi par leur finesse.

De surcroît, l'intrigue offre la complexité escomptée et s'enrichit au fil des pages de personnages secondaires, comme Zéphirine, autrefois au service de sa famille, ou Faustine, qui fascinait « l'adulescent » peu mature qu'il était. Reste cependant un pilier de sa vie adulte : Gabriel Dalili pied-noir et ami de longue date qui nous vaut quelques échanges francs et truculents, que l'on retrouve aussi lors d'affrontements contre son meilleur ennemi : Hadrien Fabrezan.

J'aurais aimé en savoir un peu plus sur le devenir des personnages avant de les quitter, mais j'ai été confondue par la fin désarçonnante, à l'image de l'auteur qui signe ici un roman chargé en émotions.

Un sacré moment de lecture !
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Constantin Cafarrosse, telle est l'identité du personnage de ce roman. Cafarrosse, cela sonne bien, non ? Franchement, ce patronyme chante et contient en lui bien des promesses...
Constantin a une belle femme, une belle maison, une belle profession, n'est-ce pas le bonheur cela ? Bon, notons tout de même qu'il déteste son travail, subit les exigences de son épouse qui contrôle sa vie et attend de lui richesse et renom. Et ne parlons pas des beaux parents ! Leur ascension sociale leur permet de « péter dans la soie » et de considérer leur gendre comme un spécimen raté sans ambitions. Alors non, Constantin est bien loin de mener la vie rêvée, mais il fait avec. Ce n'est pas un audacieux, et certainement pas un homme qui sait se positionner et se défendre ! Un soumis résigné, plutôt, mais un doux, un pacifique, un être droit et fidèle.
Lorsqu'il est un jour convoqué chez le notaire pour l'ouverture du testament de son père dont il est le fils unique, les perspectives d'un avenir serein s'ouvrent à lui : enfin, il pourra être à la hauteur des attentes de son épouse et équilibrer leur relation. C'est donc avec ardeur qu'il se rend dans les Pyrénées, au village de Caraguère. Caraguère ! le mas familial des Engoulevents. Les souvenirs d'enfance et d'adolescence, les vignes et les oliviers, la meulière du mont Réveil, Zéphirine, Fausta, le mystère des initiales tatouées sur un figuier.
Ici, Constantin a été heureux.
Le passé ressurgit et avec lui des secrets qui lui avaient été cachés et qui se dévoilent peu à peu. Mais le présent aussi lui révèle bien des surprises et l'entraine dans un tourbillon de situations parfois cocasses ou amusantes, parfois tristes ou heureuses... mais toujours inattendues. Constantin vit enfin pleinement: il respire librement, il se bat pour préserver les Engoulevents, il …. Vous verrez bien !
Ce que je sais, moi, c'est que j'ai souvent souri grâce à l'humour de l'auteur.
Ce que je sais aussi, c'est que j'ai éprouvé de l'émotion et j'ai aussi vécu avec tendresse la re-naissance de Constantin auquel j'ai définitivement donné mon amitié.
Et dois-je également vous dire combien j'ai apprécié la plume de Jean Ducreux ? Aucun mot n'est utilisé au hasard, le style est fluide et rythmé. L'auteur jongle avec tous les registres du vocabulaire et fait des pirouettes réjouissantes de l'un à l'autre.
Lorsque j'ai refermé ce livre, j'étais… comment dire ? Bien, de bonne humeur et légère.
Merci Monsieur Ducreux pour ce roman que j'ai diablement aimé !

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Ce livre me laisse une impression d'avoir lu "du Pagnol modernisé".....: c'est tellement authentique! ...: j'ai retrouvé le même phrasé, des expressions qui ressemble à la langue de Pagnol......(çà sent bon le "Midi").
C'est un livre très agréable à lire: c'est plein de simplicité, mais c'est très recherché à la fois: c'est précis, c'est imagé, c'est vivant.
J'ai ressenti un réel plaisir à découvrir cet auteur que je ne connaissais pas.
L'histoire "tourne" autour de gens simples, du terroir du sud....de Constantin, homme généreux (un gentil)...qui nous emmène de surprises en surprises, dans le bouleversement et le renouveau de sa vie.
C'est très bien écrit.....: ce livre se prêterait à une très bonne pièce de théâtre.
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Loin de l'univers du « Moineau de Bellecour », Jean Ducreux emmène le lecteur au grand air des Pyrénées Orientales. Loin des personnages habituels de ses romans, l'auteur nous propose un antihéros débonnaire, intègre jusqu'au bout des ongles, un rare produit de l'ENA. Constantin Cafarosse, être fragile sur le dos duquel toutes les tuiles relatives au domaine familial tombent les unes après les autres, semble inoxydable. Pourtant, les déconvenues successives vont lui remémorer sa jeunesse, lui ouvrir les yeux sur son passé, lui apporter clarté, amour, gloire et fortune, possiblement… Ce roman se dévore d'une bouchée tant il est rafraîchissant dans son contenu et son dénouement. D'autant plus que la plume au vocabulaire riche et recherché de l'auteur sait égratigner, voire démolir les méchants, comme elle sait effleurer de caresses les gentils. « le figuier des engoulevents » fleure bon le Sud. Merci à Jean Ducreux pour ces agréables moments de lecture ensoleillée !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C’était elle qui l’avait envoyé à l’ENA ; lui- même n’avait pas cette ambition. Elle avait la volonté ; lui les capacités intellectuelles pour réaliser tous ses rêves les plus fous de pouvoir et de gloire.
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Il est arrivé, tel un dieu kenbwa, couleur du charbon ramassé entre Cotonou et Kinshasa, si beau, l’homme le plus noir que j’aie jamais vu, mais blanc à l’intérieur, pétri de bonté et de gentillesse, comme le bon pain.
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