AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,56

sur 805 notes

Cet ouvrage qui entremêle "petite" et "grande" histoire est fort bien construit et bien mené. Il donne à voir un pays (les Etats-Unis) peu reluisant, en proie à une guerre civile larvée et dont les dirigeants sont manipulés et les services secrets omnipotents. Suspense garanti jusqu'à la fin !

Toutefois, le livre pose un problème : est-il un roman ? un roman historique ? quelle est la part d'invention voire de fabulation ? Questions sans doute naïves de béotien, mais tant l'éditeur que l'auteur nous laissent dans l'ignorance, évidemment à dessein. L'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère dans le responsabilité de la CIA non seulement dans l'assassinat des deux frères Kennedy mais dans, par exemple, la diffusion du LSD et du "peace and love" aux Etats-Unis. Que l'assassinat des Kennedy ait été le résultat d'un complot impliquant de hautes personnalités est une thèse maintenant admise mais jamais prouvée tant le couvercle de plomb pèse sur ces affaires. Mais on a l'impression que M. Dugain, tirant parti de ces ténèbres s'en donne à coeur joie dans le cynisme, le décorticage des coups tordus, les manipulations réciproques.... ce qui rend la lecture rapidement pénible voire irrespirable. de ce côté c'est réussi !

Ultime réserve : un style, à mon goût, assez lourd et redondant. Bon, on n'est pas dans la littérature. Mais après tout où sommes nous exactement ?
Commenter  J’apprécie          40
La critique de dedanso résume parfaitement ce que j'ai pensé de ce livre. Marc Dugain se penche sur la malédiction des Kennedy et les deux meurtres de John et Bobby. Particulièrement bien documenté, ce roman entrecroise avec subtilité l'écriture documentaire qui reprend la thèse des complots d'Etat (CIA, mafia) et la fiction de ce narrateur Mark O'Dugain qui reste persuadé que la mort de ses deux parents est intimement liée à la mort de Bobby Kennedy. La frontière entre la fiction et la réalité est merveilleusement floue, néanmoins le passionné d'histoire que je suis a beaucoup appris sur ce pan peu glorieux de l'Histoire américaine. Un excellent Dugain que je recommande chaleureusement !
Commenter  J’apprécie          40
Un professeur d'histoire contemporaine effectue des recherches sur l'assassinat des frères Kennedy car il est persuadé que leur mort est liée à celles de ses parents.
Quel livre indigeste et interminable ! Pourtant, quand j'ai commencé le livre, j'ai accroché rapidement et puis, cela devient ennuyeux, fumeux. Je recommence, même impression.
J'ai survolé les pages sur l'histoire des Kennedy : trop détaillé, trop touffu, top compliqué. Et alors, la théorie du complot pour les parents, c'est tordu. Bref, je n'ai pas accroché du tout.
Commenter  J’apprécie          41
Comment je me suis fait alpaguer par le titre. Donc, j'ai pris le livre. Je connaissais Dugain, les officiers, l'avenue, les insomnies, j'avais bien aimé mais curieusement je n'en ai pas souvenir (alors que je vais sûrement me rappeler de celui là, c'est moche la mémoire non ?). Bref. J'ai commencé à lire. Et comme faut toujours finir son assiette, j'ai tout lu. J'ai bu un grand verre entre chaque chapitre (27) comme pour les lentilles de Nath. J'ai fini le bouquin, pompette. Il y avait les Kennedy, Bush, Trump, Mitterrand ; des femmes, blondes, consentantes, trompées, veuves ; des acronymes partout ; des guerres mondiales, civiles, ethniques, révolutionnaires, économiques ; j'étais aux USA, au Vietnam, en France, à Cuba, en Irlande. Un grand foutoir passé et présent. Si l'idée, c'est être dans la tête de ce tourmenté de O'Dugain, c'est réussi. Finalement, qu'est ce que j'ai lu ? Un roman qui raconte la grande histoire (pourquoi grande ?) et une petite ? Et les sources bordel de ce grand complot ? Bin on s'en fout, vu qu'on va pas passer ce qu'il nous covid à vivre à les vérifier. Faut que je fasse les lentilles pour ce soir. J'aime bien maintenant.
Commenter  J’apprécie          40
Lecture dense ! Je connais assez bien l'histoire de l'assassinat de JFK et pourtant j'ai été noyée par les informations. Bilan mitigé, car la fiction de l'histoire personnelle du narrateur mélangée à L Histoire, plus une bonne couche de théorie du complot, m'ont un peu perdue. Qu'est ce qui est vrai, qu'est ce qui est probable, quelle est la part d'interprétation du narrateur et de l'auteur...un cocktail un peu confus.
Commenter  J’apprécie          42
Quelle lecture difficile ! Une ambiance poisseuse, énormément de digressions, une intrigue qui n'avance pas beaucoup...
Il faut tout de même reconnaître l'énorme travail de l'auteur sur le dossier Kennedy, avec des données fiables glissées dans le textes... enfin, plutôt noyées dans cette écriture très lourde !
Commenter  J’apprécie          40
J'ai lu ce livre il y a quelques semaines et n'ai émis aucun avis. Un oubli d'autant plus regrettable que j'ai aimé ce roman, où devrais-je dire, ce docu-fiction tant la réalité historique se confond avec les êtres qui la peuplent. Marc Dugain maîtrise son sujet, l'Amérique des années 60 et ces mythes fondateurs dont fait partie la famille Kennedy.
Il remet en scène la théorie du complot contre les Kennedy en y introduisant un universitaire persuadé que la disparition de ses parents est liée à l'assassinat de Bob Kennedy. le complot, les intérêts bien compris ont provoqué la chute de la dynastie, les moyens employés étant à la hauteur des enjeux économiques. Les Usa ne se sont construits que sur des collusions multiples, des alliances changeant au fil du temps, le seul conducteur est l'argent. La vie, la mort ne sont que de vagues notions, obstacles à la bonne marche des affaires. L'assassinat du président JFK en 63 ne pouvait qu'entraîner la chute du petit frère, ce n'était qu'une question de temps. Robert était beaucoup plus engagé que son frère, de par son tempérament rédempteur, moins calculateur, plus "sincère", donc plus fragile car moins malléable. Marc Dugain le montre très bien, ce lien avec la vérité, la marche inexorable vers la mort, espérant être sauvé au dernier moment par la voie des urnes et même s'il avait été élu, il ne pouvait rester que l'ombre de son frère assassiné. La quête de vérité du personnage principal, pseudo de l'auteur, n'apporte rien de vraiment neuf, elle n'est qu'un prétexte romanesque à l'élaboration d'une théorie, celle d'Oliver Stone par exemple, étayée aujourd'hui par de multiples documents, sur deux assassinats crapuleux. Cela n'enlève ni ne rajoute rien à l'histoire d'un pays dont la violence sociale et politique est systémique, dans les années soixante notamment avec pour corollaire l'envol des firmes transnationales militaro-industrielles, justification pseudo-patriotique de la lutte anti-communiste et les errements géopolitiques qui en ont découlé.
Plaisante lecture dont on connaissait le dénouement.
Commenter  J’apprécie          42
Ce livre ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire auparavant. Je ne connaissais pas Marc Dugain et j'avoue que j'ai beaucoup aimé son écriture riche, soutenue.
Ce fut un vrai moment de lecture plaisir.
Il s'agit là d'un roman fiction historique, retraçant le moment historique des années 62 à 70 environ, avant, pendant et après la mort de JFK en gros, focus sur le frère Bobby. J'ai beaucoup appris de l'histoire des Kennedy et surtout des Etats Unis durant la guerre froide, la corruption et les affaires louches dominant la politique étrangère, cette dernière menée à l'aune des intérêts économiques qu'il faut protéger coûte que coûte.
Je connaissais un minimum cette période de l'histoire américaine comme tout un chacun mais là, ce fut une plongée dans cette période qui m'a vraiment fascinée.
Le personnage principal du roman est convaincu que la mort de JFK puis RFK est liée à un complot de la CIA, et que ses propres parents dont la mort est suspecte, ont été liés à ces événements.
Il ne faut pas en dire plus!
Marc Dugain élabore un récit de fiction basés sur des faits historiques réels, une véritable enquête menée rondement, et c'est là toute la subtilité car son récit, qui s'appuie sur des faits historiques demeure de la fiction tout de même, et c'est aussi ce que le lecteur doit se rappeler chemin faisant. Des faits sont prouvés, d'autres sont reconstruits justement au regard des manques de réponse ou d'explication réelle.
Marc Dugain écrit là un récit complexe, riche, prenant, qui m'a donné envie de poursuivre ma découverte de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          40
Un thriller très politique explorant l'une des multiples théories du complot autour de l'assassinat à quelques années d'écart des 2 frères Kennedy. Ce livre sombre et pessimiste est une charge sans nuances contre pêle-mêle la CIA et leur conjuration avec la mafia pour réussir un véritable coup d'état clandestin, contre les hommes politiques aux ordres du complexe militaro-industriel tout puissant comme les Bush père et fils, Nixon et autres Trumps (soupir !). Il s'affaire également à détricoter le mythe Kennedy, en mettant en exergue les faiblesses privées du wonder boy « Jack », John Kennedy et en s'attachant à détailler les failles abyssales de la personnalité tourmenté de son petit frère Bobby, assassiné durant sa course à la présidentielle. Dans le collimateur de l'auteur revient sans cesse la CIA… maître d'oeuvre des 2 assassinats selon Dugain, responsable du mouvement hippie et de la propagation de l'addiction au lsd et autres drogues (T. Leary comme agent de la CIA ?!) et autres vilenies et manipulations de masse…
Une plongée en apnée (mieux vaut se boucher le nez) dans les égouts du système politique et économique US gangrené par les mauvaises pratiques (doux euphémisme…) mêlée, et c'est l'idée intéressante, à l'histoire personnelle du héros (O'Dugain !) hanté par la mort tragique de ses parents, qui selon une enquête mené par le fils narrateur, serait en étroite relation avec l'assassinat de John Kennedy…
L'auteur alterne et entrelace grande histoire (celle du complot contre les Kennedy) et petite histoire (meurtres de ses parents)… La ficelle est parfois un peu grosse et difficile à digérer… (masquer) Passe encore que le narrateur découvre que son père, psychologue de renom spécialiste de l'hypnose, est un espion mais quand c'est la mère qui elle aussi s'avère être une espionne… (/masquer) Ces coup de théâtres un peu téléphonés sont peu crédibles, mais l'auteur s'en tire en entretenant en une ultime pirouette le doute sur la santé mentale de son héros, frappé de troubles psychotiques sévères, et qui a pu peut-être inventer ce passé, ces complots, ces assassinats…
Tous les chapitres consacrés à John Kennedy et Robert Kennedy et la possible version (très probable) de leurs assassinats commandités par la CIA et la mafia, sont bien documentés et forcément passionnants. le portrait de Bobby Kennedy, d'un homme bourré de complexes, d'hésitations, sans envergure réelle qui se lance en politique « par défaut », m'a paru plus laborieux…
L'écriture de Dugain (c'est ma première lecture d'une de ses oeuvres), assez pesante à lire, avec des répétitions constantes, des digressions nombreuses, … n'est pas forcément ma tasse de thé mais j'avoue qu'elle contribue à donner à l'ensemble une atmosphère de sombre paranoïa, collant parfaitement au sujet.


Commenter  J’apprécie          40
OH MY GOD THEY KILLED BOBBY!!

Avant toute chose, il me faut confesser une absence totale d'objectivité dès lors qu'il s'agit d'aborder les Kennedy, lesquels me fascinent au plus haut point.

Cette famille d'immigrés irlandais moitié mafieux-moitié vertueux, pétris de contradictions: émancipateurs misogynes et condescendants, porteurs d'espoirs de changements quand ils ne faisaient qu'asseoir une dynastie, combattants ambitieux perpétuellement endeuillés par les drames à répétition...

Les Kennedy incarnent purement et simplement le rêve américain: grandeur et décadence, amour et haine, génie et tragédie, fascination et abjection.

Pas étonnant ainsi que Marc Dugain, auteur tendance paranoïaque de talent, se penche sur leur histoire, après avoir disséqué la vie du non moins sulfureux John Edgar Hoover dans l'excellent La malédiction d'Edgar.

Un roman d'enquête troublant
Premier bon point, Dugain prend le parti de s'intéresser à celui des deux frères assassinés que l'on connait le moins, Robert -Bobby Bob- Francis Kennedy, abattu en 68, deux mois presque jour pour jour après Martin Luther King, par un jockey pakistanais à peine remis d'une vilaine chute à poney et portant le chantant nom de Sirhan Sirhan.

Enfin ça c'est l'histoire officielle...

Et Dugain, au prétexte de faire enquêter son protagoniste (nommé Mark O'Dugain what a surprise), un genre d'Indiana Jones canadien, mais dans un bureau, sur la mort précoce et mystérieuse de ses deux parents alors qu'il était adolescent, va s'employer à retracer la trajectoire de RFK et tisser les liens d'une trame historique des plus complexes dont l'intensité et l'importance des ramifications nous laisse un peu assommés.

L'auteur est passionné et passionnant, son écriture vive, fluide, permet de rendre compte des situations les plus complexes sans vraiment de longueur ni de lourdeur.

Car l'ouvrage est très dense, extrêmement documenté et souvent exigeant.

Mais la qualité documentaire vaut les efforts intellectuels de contextualisation des faits et enjeux historiques évoqués.

La réussite de Dugain, c'est ce juste équilibre entre documentaire et narration romanesque.

Sa force, c'est d'arriver à faire dire au lecteur: mais si c'était vrai?

Une construction de génie
Marc Dugain est un malin, et une grande partie de la réussite du roman repose sur sa construction.

Ainsi, les interrogations, distillées tout au long du roman, sur la santé mentale du narrateur, dont on ne saura pas grand chose au final, lui permettent de se libérer des exigences de la preuve pour se laisser aller aux théories les plus extrêmes, pourtant toutes déduites d'évidences niées, encore aujourd'hui, avec un aplomb qui forcerait presque le respect s'il n'engendrait pas tant de dégoût.

De même l'intrigue principale, la recherche par O'Dugain du lien entre la mort de ses parents et l'assassinat de RFK, permet à l'auteur d'aller et venir entre passé et présent, entre la France et l'Angleterre, les Etats-Unis et e Canada, et de mettre en avant les liens noués entre vieille Europe et Nouveau Continent depuis leur communion pendant la seconde guerre mondiale.

L'effet papillon...

Dugain ne se contente ainsi pas de juin 68, de l'assassinat de ce petit sénateur qui n'était, il faut le dire, que l'ombre de ses aînés.

Ce qu'il trace, au delà de cet épisode de l'histoire américaine, c'est un mode de fonctionnement, une idéologie mise en oeuvre par un Etat tout jeune, érigé sur les cadavres des autochtones.

Ce qu'il met en lumière, c'est une méthode implacable, un génie de l'illusion, la poudre jetée aux yeux d'un monde qui se laisse piétiner par des intérêts qui le dépassent, qui a écrasé comme un vieux mégot de cigarette la révolution contre culturelle du summer of love.

Un système bien rôdé qui continue de s'imposer en dépit de ses aberrations, la dernière en date étant d'avoir poussé le dernier des ignares arrivistes et psychopathes au milieu du bureau ovale...

Marc Dugain souligne notre indécente naïveté, stigmatise notre soumission facile:

"Elle détonnait au milieu de ses camarades faiblement cultivés, dont l'attention était détournée par leur téléphone "intelligent", ce petit concentré d'informations qui a pris le pouvoir sur toute une génération pressée de savoir mais pas de penser."

Une génération pressée de savoir, mais pas de penser...

Ils vont tuer Robert Kennedy éclaire l'histoire, réveille l'esprit critique.

Je pense que c'était l'objet du livre, et c'est une réussite.
Commenter  J’apprécie          42




Lecteurs (1593) Voir plus



Quiz Voir plus

La chambre des officiers, de Marc Dugain

Quel est le nom du personnage principal de l'histoire ?

Alain Fournier
Julien Fournier
Adrien Fournier

10 questions
1892 lecteurs ont répondu
Thème : La chambre des officiers de Marc DugainCréer un quiz sur ce livre

{* *}