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3,55

sur 798 notes
Qu'a pensé mon amie Val (La jument verte de Val) de cette lecture commune? Ils vont tuer Robert Kennedy est un livre très fort, qui vous poursuit et vous amène à vous remettre en question. Depuis longtemps Marc Dugain interroge l'histoire, les gueules cassées de 14-18, Staline, Hoover. A l'heure où l'on vient d'ouvrir de nouveaux documents sur Dallas, ce dont chacun sait bien qu'il ne faut rien attendre, l'auteur a curieusement amalgamé, et je crois que c'est un beau travail, les recherches d'un professeur d'histoire contemporaine sur les assassinats des Kennedy d'une part, et la mort violente de ses propres parents d'autre part. Sa mère, suicidée? Son père, éminent spécialiste de l'hypnose, un an après, mort accidentellement sur la côte californienne? JFK, Dallas, sous les balles de Lee Harvey Oswald? Robert, candidat à la Maison-Blanche en 68, Los Angeles, sous celle de Sirhan Sirhan? Bien sûr, mon âge fait que je me souviens de ça mieux que d'hier. J'avais 14 ans. C'est un facteur qui facilite un peu la lecture de ce roman, car c'en est un. Mais tout de même cette immersion dans les méandres de l'histoire récente est un bain d'intelligence, cette intelligence fût-elle parfois avec l'ennemi, ennemi qui reste à définir.

Robert Kennedy est bien sûr la figure principale du livre et Marc Dugain, sans l'idéaliser béatement, en dresse néanmoins un portrait assez favorable. Est-ce justice de nous le décrire, lui, Bob, troisième choix pour le père Joe Kennedy, dont plus personne n'ignore les sinistres penchants carrément pro-hitlériens, comme un homme tout de bonne volonté, ayant à coeur de faire la paix au Vietnam et d'améliorer la vie des petites gens? Je ne me prononcerai évidemment pas. Ce qui est sûr, c'est que Marc Dugain est vraiment un grand écrivain, à la manière très élaborée dont il entremêle les innombrables interconnections de la société américaine des sixties. On connait un peu les théories complotistes et on finit par se demander qui est complètement innocent de l'assassinat du président Kennedy. le livre est très riche, Oswald et Ruby, simples marionnettes, ont-ils été utilisé? Et par qui?

400 pages après, on n'en sait pas plus sur les meurtres eux-mêmes. Ce n'était pas l'objectif. Mais on croit comprendre que l'assassin est bien identifié. Il s'agit de l'Amérique, immense arbre aux rameaux schizophrènes, et, accessoirement coupable idéal de tant de maux qui permettent à bien d'autres de s'exonérer un peu vite de tout défaut.
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Appelé par Babélio pour la critique du livre de Dominique Pagnier « le Cénotaphe de Newton » il m'a semblé intéressant de lire le deuxième livre proposé à d'autres critiques « Ils vont tuer Robert Kennedy ». Le propos m'a semblé passionnant a priori puisque j'ai vécu cette période des grands assassinats perpétrés aux États-Unis : Martin Luther King, JFK, RFK etc. Mes souvenirs étaient vifs encore et j'ai trouvé cette lecture stupéfiante tant elle collait à ce que j'avais vécu et ressenti dans ces moments là. Malgré le côté compilation — il s'agit bien d'informations car encore aujourd'hui vérifiables — le propos est passionnant et tous ces événements, les contresens et les contradictions des versions officielles ne m'en sont que mieux réapparues.
L'auteur agrège à cette véritable reconstitution une fiction dans laquelle il fait intervenir ses parents et lui-même. L'intérêt retombe dans ces parties, tant les événements de l'époque auraient pu se suffire à eux-mêmes. Mais on comprendra à la fin du roman le sens que prend cette pseudo autobiographique dans le récit.
Traité de conspirationniste Marc Dugain ouvre un contre-feu en montrant comment la conquête des esprits a été et est toujours à l'ordre du jour chez les grandes centrales de renseignements que sont la CIA et le FBI. le chapitre 24 relate l'interrogatoire de Sandra Serrano témoin lors de l'assassinat de R.F.K. par le sergent Enrique Hernandez, seule personne affectée au détecteur de mensonges pour cette enquête criminelle. Avec beaucoup de maladresses il tente de faire dire à la jeune fille de 19 ans qu'elle n'a pas vu ce qu'elle a vu, que la vérité est écrite par les puissants et pas par notre objectivité. Elle reviendra dans un premier temps sur son témoignage puis à nouveau expliquera qu'elle a été traitée d'une manière infâme et qu'elle maintient ses déclarations.
Marc Dugain va être extrêmement adroit en relatant dans le dernier chapitre (27, avant l'épilogue) comment son psychiatre essaya de lui faire croire à un profond traumatisme psychique qui l'aurait entraîné vers une paranoïa, l'amenant à imaginer le complot contre Robert Kennedy. Si la méthode semble plus douce, l'intention est la même : faire croire que « la théorie du complot » relève de la folie.
Tous les jours la coercition de cet anathème atteint des gens de bonne foi. Après l'assassinat de J.F.K. on pouvait parler en France du rapport Warren et critiquer ses conclusions. Il y avait les pour et les contre qui se traitaient de « pro ou anti-américains », dans les deux camps, mais on se respectait et radios, journaux et télévision en discutaient. J'avais 16 ans en 1963. Quelle époque ! Six ans plus tard je suis allé aux États-Unis et bien sûr je me suis recueilli au cimetière d'Arlington sur la tombe des deux frères. De nombreux noirs étaient présents et à l'époque je ne comprenais pas pourquoi ils étaient plus nombreux du côté de celle de Robert. J'ai librement discuté avec les Américains de cette question mais ne sachant pas à quoi m'attendre, j'ai commencé à parler d'Oswald et du rapport Warren. Ils m'ont ri au nez, me déclarant : « Il faut être frenchie pour dire cela. Aux États-Unis tout le monde sait que c'est la CIA qui a assassiné Kennedy ».
La déclassification récente par la CIA de certains documents s'est avérée très décevante. Seule une partie d'entre-eux est accessible et ils reprennent malheureusement un rapport qui a montré sa faillite. C'est un droit de pouvoir dire sans être montré du doigt ou insulté que l'on n'accepte pas de contribuer à une manipulation des esprits. Merci à Marc Dugain pour sa collaboration à cet effort contre la paresse intellectuelle qui nous envahit chaque jour un peu plus. On peut mesurer le recul de la pensée critique en Occident aujourd'hui.
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On savait Marc Dugain fasciné par les cercles du pouvoir. Sa trilogie de l'Emprise décrit un monde politique mû exclusivement par l'intérêt personnel et le besoin de dominer. Gérer les affaires de la Cité n'y est que calcul, complots et trahisons. Son nouveau roman, Ils vont tuer Robert Kennedy, s'inscrit dans la même ligne, désabusée et vaguement parano. L'auteur y met en scène un universitaire canadien qu'il nomme subtilement O'Dugain et qui a consacré sa vie à l'affaire Kennedy. Persuadé que la mort de ses deux parents est liée à l'assassinat du président et surtout à celui de son frère Bobby, le narrateur nous emmène dans une enquête fastidieuse à force d'être minutieuse.
La construction est alternée, un chapitre sur deux est consacré à Bobby Kennedy. L'auteur décrit, décortique, dissèque les sentiments présumés du frère du président entre le 22 novembre 63 et sa propre mort. le ton est froid, distancié, c'est une suite événements et de prises de conscience qui nous sont rapportés sur un ton presque journalistique. Bobby sait que son frère a été victime du lobby militaro industriel qui, avec l'aide de la mafia, l'a fait descendre comme un vulgaire clampin du milieu. Il connait la responsabilité de Johnson, celle de Hoover, il comprend que tous ceux qui en savent trop meurent mystérieusement. On l'aura compris, Dugain fait sienne la théorie du complot, un peu à la manière d'Oliver Stone dans son magistral JFK, sans doute, ni recul. le problème c'est qu'on a lu, vu, entendu tout ça des centaines de fois et que l'auteur peine à renouveler le genre. le style livre d'histoire populaire (j'ai pensé à la collection Les Grands Mystères chez Hachette) manque de rythme, d'éclat. Et finalement, l'esprit peinant à rester concentré, on se souvient que Kennedy est aussi le père d'une méthode de lecture.
Parallèlement à ce docu-fiction, l'enquête d'O'Dugain est décrite par le menu. Réunir les indices prend du temps et cette lenteur nous est imposée consciencieusement. du côté de la page 240, on entrevoit un rai de lumière ; il va se passer quelque chose. Et de fait, les cent dernières pages m'ont un peu réveillé. Finalement, j'ai trouvé qu'Ils vont tuer Robert Kennedy est un livre ennuyeux, trop long, trop lent, qui peine à trouver sa vitesse de croisière qui se perd en scènes décrivant le contexte historique, les faits et gestes et les humeurs de Robert Kennedy. C'est aussi un ouvrage énervant, sur le mode « On nous cache tout, on ne nous dit rien » qui flatte les fantasmes de complot. On attend avec angoisse un bouquin sur les tours jumelles et la vérité à propos de l'ascension de Macron.
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Bien documenté.

On en apprend beaucoup sur John et Robert Kennedy et aussi sur les faits de leurs assassinats et les insuffisances à chaque fois des enquêtes menées.

Le narrateur alterne des chapitres documentaires intéressants avec des chapitres entiers consacrés à l'histoire de sa propre famille à la même époque, le tout serait lié d'après lui. Là, c'est moyennement convaincant et pas captivant. La pirouette finale m'a confirmé dans l'idée qu'il aurait mieux valu sauter les chapitres sur sa famille.
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Un professeur d'histoire contemporaine de l'université de Colombie-Britannique est persuadé que la mort successive de ses deux parents en 1967 et 1968 est liée à l'assassinat de Robert Kennedy. le roman déroule en parallèle l'enquête sur son père et le parcours de Robert Kennedy.

J'ai beaucoup aimé le point de vue historique et la description du parcours de RFK. Je suis plus partagée sur l'histoire parallèle et l'enquête du narrateur, qui m'a, par moment, clairement ennuyée.

Le livre reste malgré tout, pour moi, un très bon roman.
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Dans ce récit mélangeant fiction et vérité(s) historique(s), Marc Dugain retrace le parcours tragique de Bob Kennedy. Une plongée dans les intrigues politiciennes de l'Amérique des années 60.
Mafia, CIA, soviétiques...la théorie du complot ne fait aucun doute ici pour expliquer l'assassinat des 2 frères Kennedy.
Parallèlement, le narrateur enquête sur la mort de ses 2 parents, et c'est ici que la fiction rejoint L Histoire...

Une enquête très documentée et très intéressante pour ce qui concerne la partie historique, mais la partie fiction est passionnante également.
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Dense !
Marc Dugain excelle dans l'art de mêler la petite et la grande histoire.

Il a choisi de mélanger l'histoire personnelle du narrateur aux faits politiques des années 60 dont les assassinats des frères Kennedy. C'est extrêmement judicieux pour parler des théories du complot et de la paranoïa. Cette technique permet de questionner le lecteur sur ces thèses et sa manière de lire l'histoire.

J'ai découvert Robert Kennedy. Je savais qu'il avait été assassiné mais je ne connaissais pas les circonstances. Ce roman permet de découvrir la personnalité sensible de ce personnage dépressif après la mort de son frère. Marc Dugain fait de la dépression Bobby, une partenaire omniprésente.

Ce livre est d'autant plus intéressant car il met en lumière les liens aujourd'hui entre les services secrets et les entreprises du numérique (Google, Facebook, ...). Marc Dugain interroge sur nos libertés individuelles et le respect de notre vie privée.

Je conseille la lecture de ce livre. C'est un livre dense et fourni. Une deuxième lecture pourrait être nécessaire.
Lien : https://lilietlavie.com/2019..
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Marc Dugain renoue avec ses thèmes de prédilection dans son dernier ouvrage, Ils vont tuer Robert Kennedy. Théories du complot, élites politiques corrompues assujettis aux intérêts mercantiles des Lobbies américains, machinations dictées par le seul intérêt particulier couplé à une volonté de puissance et surtout son obsession pour la dynastie Kennedy... Marc Dugain dresse un portrait au vitriol de l'Amérique des années soixante. Une Amérique pudibonde qui se prévaut de défendre la liberté de ses citoyens face à la menace communiste, et qui pour cela s'autorise à fouler toutes les valeurs morales sur lesquelles paradoxalement elle légitime son action. Il retrace l'histoire des États-Unis des années soixante, de l'élection de John Fitzgerald Kennedy - dit Jack Kennedy - à l'assassinat de son frère Robert. Toute ressemblance ou coïncidence avec des personnages réels n'est ni fortuite, ni involontaire. Puisque le narrateur n'est autre qu'un double à peine masqué de l'auteur. Marc Dugain fait se rencontrer la petite et la grande histoire. Au vue des circonstances troubles entourant le double suicide de ses parents, le narrateur décide de lever le voile sur la vérité et pour cela mène une enquête qui le conduira à étudier de prêt le funeste destin de la famille Kennedy. Ils vont tuer Robert Kennedy, est un roman foisonnant et passionnant, fruit d'un travail de recherche et de documentation considérable. Si certains auteurs pêchent par excès de zèle en submergeant le lecteur d'informations, Marc Dugain excelle dans l'art d'envoûter le lecteur et en fait un atout. Une fois entamé, impossible de le lâcher ! L'auteur a fait le choix d'une construction narrative lui permettant de mener de front deux histoires intimement liées et jongle avec maîtrise entre ses deux récits. le ton est mordant, caustique, incisif mais jamais péremptoire. Il interroge les faits, sans jamais imposer ses idées, il laisse une totale liberté au lecteur. C'est un de mes coups de coeur de la rentrée littéraire 2017, foncez ! [...]
Lien : http://www.booksnjoy.com/ils..
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Après un début bien aguichant, le livre s'enlise dans les méandres de l'affaire Kennedy (des affaires Kennedy plutôt). Cette affaire qui tourne vraiment à l'obsession chez Marc Dugain; j'ai fini le livre car il est bien documenté et l'histoire est assez bien menée mais que de longueurs...
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Magnifique.
Très bien documenté (on ne présente plus Monsieur Dugain)
J'ai appris énormément de choses sur ce tragique destin d'un homme dépeint comme un idéaliste, empathique et honnête.
Un beau romane historique qui pourrait être un roman de fiction.
La réalité est souvent peuplée de héros que peu d'écrivains pourraient imaginer.
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