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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La lente réparation d'une gueule cassé est ici dépeinte avec brio. La chirurgie maxillo-faciale est à cette époque pratiquement inexistante. Les longues années nécessaires à la reconstruction faciale permettent une description des étapes du deuil de ce visage perdu. Au delà des souffrances physiques, se confronter aux regards des autres sera le stade crucial pour atteindre une possible acceptation.
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Adrien Fournier, jeune ingénieur, doit partir à la guerre.
La veille, il fait la connaissance de Clémence avec qui il a une aventure éclair.
Il se retrouve dans la Meuse comme sous-lieutenant. Son supérieur l'envoie en reconnaissance avec deux soldats pour éventuellement établir des ponts mobiles. Ils se font faucher par un obus à peine le pied mis à terre.
Adrien en réchappera mais ses séquelles sont terribles.
Son beau visage est transformé en ce qu'on appelait une gueule cassée.
Il est conduit au Val de Grâce dans la chambre des officiers pendant presque 5 ans et 16 opérations.
Il survit grâce à l'amitié de deux camarades comme il les appelle.
Adrien est le narrateur du roman.
L'auteur, Marc Dugain nous raconte l'histoire bien documentée de son grand-père maternel.
Si j'ai lu ce livre, c'est un peu en hommage à mon grand-père maternel, entièrement brûlé le onzième jour de la guerre. Il a passé lui aussi quatre ans dans un hôpital et après d'autres opérations l'attendaient car des organes internes avaient été touchés.
Il avait aussi comme habitude d'appeler ses amis "mes camarades" et ne manquait jamais chaque année d'aller sur la tombe de ses camarades tombés lors de la prise du fort dans lequel il combattait.
Il en parlait très peu, était bien réparé, très présentable. Seuls, ses yeux ne se fermaient pas pendant la sieste et ses oreilles étaient collées à la peau.
Il parlait très peu de cette période.
J'admire l'auteur d'avoir si bien parlé de son grand-père, de nous avoir fait partager sa force de caractère avec une écriture magnifique.
Une très belle lecture.
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Une lecture inspirée par mes babéliamis, ce thème me parlait bien et c'est avec une certaine impatience que j'ai commencé ce livre assez court.
"La chambre des officiers" est le type de récit qui vous aspire d'entrée, un récit à la première personne, un autre monde que nous allons découvrir avec le narrateur sur une période de cinq années, de 1914 à 1919.
Au Val de Grâce, Adrien est le premier pensionnaire, le premier des officiers qui vont bénéficier de chirurgie faciale reconstructive, une spécialité qui en est à ses balbutiements...
Etre reconstruit, se reconstruire soi-même, affronter le regard des autres qui vous renvoie en permanence la certitude que vous n'appartenez plus tout à fait au genre humain alors que la notion d'humanité est devenue pour vous essentielle et vitale.
L'auteur trouve le juste ton pour nous raconter cette traversée du désert vécue par le narrateur et ses compagnons d'infortune, les multiples expériences et opérations, cette vie en vase clos qui les isole du monde qui continue de tourner au-delà des murs.
Ici pas de "pathos" mais une évocation pudique et digne de faits non édulcorés, une réalité impitoyable dans son absence d'espoir dans un avenir normal.
Je crois que la mentalité d'alors permet cette forme de distanciation, à cette époque, mourir ou être mutilé pour la patrie reste honorable, s'il y a un regret, ce n'est pas d'avoir participé à une guerre absurde car c'est un destin que l'on peut accepter comme une fatalité, il y a ceux qui ont eu la chance de revenir entiers et les autres.
Non, ce qui est difficile et compliqué c'est de trouver de bonnes raisons pour continuer à vivre, et les hommes d'il y a un siècle étaient probablement mieux armés psychologiquement pour affronter l'adversité sous toutes ses formes, les pensionnaires du Val de Grâce sauront se "serrer les coudes".
Ce qui se dégage de ce récit c'est une grande force, c'est un hymne à la vie et à la volonté de vivre malgré tout.
C'est une lecture qui doit forcément nous faire réfléchir aux choses essentielles dans la vie, un regard, une parole, un geste ou un élan, des choses qui pourraient paraître insignifiantes...
Cette lecture aura permis la réminiscence d'un souvenir d'enfant, je ne connaissais les "gueules cassées" qu'à travers les billets de loterie et je n'avais alors pas conscience de ce que cela représentait.
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Il est des moments propices à l'exhumation de livres bien rangés au pied de piles tant virtuelles que physiques ... C'est ainsi que j'ai (re)trouvé récemment ce premier roman de Marc Dugain, que j'ai lu d'une traite.

Adrien jeune ingénieur des Arts & Métiers est incorporé comme officier du génie, aux premiers jours de la guerre de 14

Sa première sortie sera la dernière. Envoyé inspecter les bords de la Meuse pour y trouver l'endroit propice où construire des ponts de secours, il reçoit une balle allemande qui lui emporte le bas du visage.

Il passera le reste de la guerre dans "La chambre des officiers" de l'hôpital du Val de Grâce où d'opération en opération il ne retrouvera pas son visage d'avant mais pourra remanger et parler.

Autour de lui, ses compagnons d'infortune, plus ou moins déglingués, plus ou moins réparables, avec qui il s'épaule, il se soutient ... A plusieurs, on est plus forts pour encaisser le regard des proches qui, eux, ne peuvent cacher leur horreur  

Un roman sur l'amitié, la résilience, sur les horreurs de al guerre 

Mais aussi sur la vie qui reprend, qui continue ... 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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C'est un petit roman de 172 pages, magnifiquement écrit. Une lecture très fluide, j'ai vraiment adoré le lire. En plus de cela, le récit n'est pas tiré en longueur inutilement.
Lien : https://leslecturesdelauryss..
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Impeccable. Ce roman est juste impeccable : le bon angle - loin des tranchées et pourtant au plus près des souffrances, le bon ton - sans pathos mais bouleversant, le bon lieu - une simple chambre d'hôpital mais c'est toute l'histoire des hommes qui s'y déroule, les bons personnages, tous réussis.
Je suis bluffée par ce premier roman de Marc Dugain, tout à fait à part dans sa bibliographie.
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Certainement l'un des plus beaux romans écrit sur la Grande guerre. Marc Dugain a remis en avant ce sujet, tombé dans l'oubli avec les années. Il rappelle la souffrance vécue par les soldats mais aussi les médecins, les infirmières... confrontés à une catastrophe humaine inédite. Un très grand roman.
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Pour la "Chambre des Officiers", attendez vous à des larmes.


On est avec Adrien Fournier, une homme dans la quarantaine, est appelé pour le combat, en 1914, lors de la Première Guerre Mondiale.
Adrien, veuf, rencontre alors une jeune femme et tombe amoureux d'elle, la vieille de son départ au front. Il passe une nuit avec elle, mais douloureusement, Adrien doit la quitter pour aller vers le combat.

Malheureusement, le lieutenant Fournier se fait défigurer par un obus lors d'un déplacement. Il se fait transporter alors dans un hôpital pour les gueules-cassées, comme lui : Val-de-Grâce. Il va y rester pendant toute la guerre, sans revoir ses proches, sans le moral, sans miroir, sans ami. Là-bas, il va faire connaissance de Weil, un aviateur brûlé et de Penanster un breton.


Préparez les mouchoirs. J'en ai encore les larmes aux yeux. Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais Adrien est tombé amoureux d'une femme qu'il n'a vu qu'une fois seulement (Clémence). Il a pensé à elle chaque jour des 5 longues années où il va rester à Val-de-Grâce. 5 années sans la revoir, sans revoir sa famille. Ça a du être extrêmement long. Imaginez moi ça...

Et puis parlons d'Adrien. Imaginez, vous venez de vous prendre un obus dans la gueule, vous pouvez tirer la langue par le nez (que vous n'avez même plus d'ailleurs), vous n'avez plus de palet, et puis vous ne pouvez même plus vous voir dans un miroir tellement vous êtes horrible. Les gens vomissent la première fois qu'ils vous voient. Ensuite, vous rencontrez et entendez des gens qui se suicident dans le même bâtiment que vous. Affreux, on est tous d'accord la-dessus.

La seule chose qui a permit à Adrien de tenir, c'est ses nouveaux amis Weil et Penanster qui étaient dans la même galère que lui. C'est aussi le fait de penser à Clémence, le fait de voir son visage dans ses pensées et dans ses rêves.

Même en se disant qu'après la guerre il ne serait plus jamais le même homme, Adrien a continué à tenir et s'occuper des nouveaux défigurés afin qu'ils ne tombent pas dans la détresse. Adrien, Weil et Penanster vont, ensemble, réussir cette chose.

Ne pensez pas que ce livre est fictif, que rien n'est vrai dedans. Marc Dugain a vécu avec des gens comme ça avec son grand-père pendant son enfance. Les descriptions dans le livre sont mêmes très légères par rapport à la réalité, que rien ne peut remplacer, mais elles couvrent un petit aperçu de cette réalité.

Pensez à tous ces gens, qui ont donné leur beauté pour nous, pour leur pays, et puis même à ceux qui y ont laissé la vie, juste une minute ou deux.

Pensez aux milliers de morts, d'humains qui ont laissé la vie au combat pour la France, pensez-y et puis lisez ensuite ce livre, en hommage pour eux.

Peace and love ;-)

Bonne lecture et 149 critiques !


P.S.: si vous voulez un livre du même genre, sur la Première Guerre Mondiale, vous pouvez aller sur le lien en-dessous.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Un roman touchant et lucide sur les gueules cassées.
Ce qui lui est arrivé avec l'explosion de la "marmite" (bombe) allemande, Adrien l'apprend à travers la conversation du chirurgien et de l'officier qui le pensent endormi: les propos sont directs, les mots crus, et la description d'autant plus saisissante... Il va falloir supporter la douleur, l'impossibilité de parler, la perte irrémédiable du goût et de l'odorat, manger par le nez, et comment boire? A "l'horreur du spectacle" s'ajoute l'humiliation d'avoir été "abattu sans avoir jamais croisé le feu" puisque ce jour-là, Adrien était en simple reconnaissance...

C'est d'ailleurs le premier "esquinté de la trogne" à être installé dans cet étage réservé aux officiers. Bientôt le rejoindront deux "compagnons d'infortune", Weil l'aviateur cramoisi et Penanster le Breton sans nez, et même une femme, Madeleine l'ex-infirmière, avec qui il restera ami à vie. Mais peut-on encore parler d'être vivant quand on reste ainsi cloîtré, par peur du regard des autres autant que par nécessité médicale? Les multiples opérations chirurgicales relèvent davantage du "rafistolage" que de l'esthétique... Pire, un visage ravagé donne le sentiment d'une "destruction de l'identité". Adrien fuit sa famille, repoussant la visite de sa soeur et de sa mère, ainsi que celle de son ami Bonnard pourtant atteint d'une infirmité congénitale ("sa petite main d'enfant doit lui sembler bien peu de chose maintenant"). Et en même temps l'horreur de la situation est décrite avec une certaine distance, une objectivité qui en atténuerait presque la teneur alors que les blessures sont véritablement atroces. Comme si Adrien ne réalisait pas tout à fait ce qui lui arrive: "J'éprouve une certaine difficulté à imaginer ce que je vois".

Et pourtant rien de plombant dans ce roman. Beaucoup d'émotion certes, mais aussi de fraternité et même d'humour avec l'inimitable Penanster qui "sait faire sourire, y compris ceux qui n'ont plus de bouche". S'il est difficile de se projeter dans un avenir "autre que celui des petits progrès quotidiens de mastication et de prononciation", on refuse de se laisser submerger par "le désastre de notre existence". Ce qui fait tenir Adrien également, c'est l'espoir de revoir Clémence avec qui il a passé "le dernier jour de paix", celui de la mobilisation. Et celui, encore plus fou, qu'elle l'appréciera toujours malgré les chairs déchiquetées.
L'histoire nous mènera jusqu'au difficile retour à la vie civile et même au-delà, parce que pour "ceux de 14", elle aura des conséquences bien après l'armistice: "La guerre était terminée mais ses résidus allaient continuer à déambuler pendant de nombreuses années"...
Lien : https://www.takalirsa.fr/la-..
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♫Si ce soir, j'ai pas envie d' fermer ma gueule
Si ce soir, j'ai envie d' me casser la voix

Quoi, ma gueule?
Qu'est ce qu'elle a ma gueule?
Oui elle a une grande gueule
Oui elle me fait la gueule
Elle s'imagine que j'lui dois tout
Sans elle je n'aurais jamais plané
Sans elle je ne vaudrais pas un clou
Ma gueule a bien l'droit de rêver♫
Bruel - 1989 -
Johnny - 1979 -

Coup de canon - Coup de semonce
Coup de gueule qui s'annonce
Dieu est un petit bonhomme sans queue
mot de passe, temps qui passe
Grande salle sans glace
le destin s'est bien moqué d'eux.
Le charme n'a rien à voir avec la beauté
Sans miroir, il lui tire la langue par le nez
Ne pas dire son dernier mot
pour ne pas perdre la face
l'aigreur, la rancoeur menacent
Filigrame de toutes ses pensées
Clemence.....Sot
Destruction de l'identité
Gueules Cassées
QUOI ma Gueule !
Je suis dégueu mais je suis pas dégueulasse
CaSSeZ d'la voix
Cassez-vous d'là
On a rendez-vous mais elle ne le sait pas...

Vraiment désolé, Navré
Condoléances pour survivant
Maintenant que les canons s'étaient tus
La greffe générale continue ...
On n'était que quatre patients
....Qu'on valait cent
Pauvres gens défigurés
décombres ambulants
signes particuliers
on ne voit qu'eux
et pourtant on ne les voit pas.
Dieu est un petit bonhomme sans queue.
Divagations pas si imaginaires
Pour saluer tous ces héros
Un Au revoir Là-haut
On vous espère La der des der !










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