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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En voilà un petit livre qui est grand, très grand!
Le thème des gueules cassées et de leur reconstruction tant physique que psychologique y est abordé avec beaucoup de justesse mais sans pudeur, ce qui est un choix fort judicieux de l'auteur.
Ici on est dans le vif du sujet. On ne cache pas les souffrances endurées par nos ancêtres ; on ne cache pas le regard des autres ; on ne cache pas, pour certains, le rejet par leur propre famille.
On appréciera également la présence fort-à-propos et rarissime d'une femme gueule cassée. Ce personnage secondaire a un rôle tout sauf anecdotique et contribue tout autant que les autres protagonistes à la vive émotion ressentie tout au long de la lecture.
Ce n'est pas un livre que l'on doit lire, ce n'est pas un livre qu'il faut lire, c'est un livre qu'il faut à tout prix lire!
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1914. le narrateur, Adrien Fournier, est un jeune officier français parti sur le front. A peine arrivé, un éclat d'obus l'atteint au crâne et en plein visage. Il est évacué à l'Hôpital du Val de Grâce. Torture physique innommable, souffrance morale inhumaine seront dès lors son quotidien. A ses côtés, d'autres victimes qui deviendront des amis. Compagnons d'infortune qui seront son reflet dans cette chambre sans miroir où il restera 5 ans.
Adrien va trouver en lui la force nécessaire pour se convaincre qu'il est encore un homme et qu'il peut reprendre contact avec le monde extérieur.

Malgré le sujet douloureux de ce roman, l'auteur évite le mélodrame et s'encre dans la dignité d'un homme qui, sans avoir été dans les tranchées, sans être un grand héros de guerre, doit cependant faire preuve d'un courage immense pour affronter la souffrance, la douleur, le désespoir, le regard des autres et les illusions perdues. Une "défaite sans combat" qu'il raconte de façon ironique. Lui qui ne peut plus s'exprimer qu'en écrivant sur une ardoise va pourtant développer son sens de la communication et de l'entraide. Et gagner une bataille contre lui-même.

J'avais découvert ce roman lorsque j'étais au lycée (ça date!) et je l'avais adoré. Tout comme la grande majorité de ma classe qui l'avait choisi parmi une sélection de lectures proposées lors de la remise d'un prix (que ce roman a obtenu, parmi plusieurs autres).

Ce livre a été adapté au cinéma.
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La chambre des officiers
Marc Dugain

Début de la guerre de 14/18, Adrien, un jeune officier ingénieur de formation est envoyé en reconnaissance pour déterminer les endroits possibles pour la construction d'un pont et reçoit un éclat d'obus qui lui arrache le milieu du visage.

Il est transporté à l'hôpital du Val de Grâce et séjournera pendant 5 ans dans la chambre des officiers où il subira un nombre impressionnant d'opérations pour la reconstruction de son visage.

Le principal personnage est également le narrateur qui nous raconte la découverte de sa blessure avec sa langue qui ne rencontre que du vide, un grand trou au milieu du visage, de ce qu'il est devenu en l'absence de miroir dans le reflet d'une vitre, du premier regard des siens, ses souffrances, son évitement de tout contact social extérieur mais également l'amitié qui se construit avec trois autres « gueules cassées » qui partagent la chambre des officiers, véritable soutien psychologique pour tous.

Émouvantes leurs tentatives d'affronter le regard des autres en sortant de leur chambre pour le monde extérieur, de tenter de vivre ce que tous jeunes gens connaissent en allant dans une maison de passe mais avec le sentiment que plus jamais ils n'auront droit à l'amour, amour qu'Adrien a connu fugitivement la veille de sa mobilisation quand il avait une gueule d'ange.

Ce récit fort qui est fait par l'auteur sans larmoiement, avec lucidité, humour, auto-dérision, est inspiré par l'histoire de son grand-père défiguré lors de cette guerre, à coup-sûr un magnifique hommage exprimé avec sobriété, pudeur et humanité !

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J'ai découvert ce livre au collège et le relis tous les ans. C'est difficile de faire une critique objective sur un livre qu'on conseille spontanément à toutes les personnes autour de nous, un livre qui nous suit tous les jours de sa vie et qui émeut au possible.
C'est un livre qui parle d'histoire, qui parle de drame collectif et individuel, qui parle du regard de la société sur les gueules cassées et qui parle des différences et de l'acceptation de ces dernières à travers ce sujet historique peu mentionné en littérature.
Je n'ai qu'une chose à dire : lisez-le, relisez-le et relisez-le encore une fois !
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C'est dingue comme le temps passe vite. Je me souviens qu'à la sortie du film de Dupeyron, je n'étais pas allé le voir « j'attends de lire le livre ». Un quart de siècle est passé. Ça y est, je vais enfin tenter de dégotter le DVD ou attendre une rediffusion…
Quelle honte tout de même d'avoir attendu autant de temps pour découvrir ce livre ! Quel petit bijou d'intelligence tout autant romanesque qu'historique ! le terme bijou étant sans doute incongru du fait du thème de ce roman. Avant qu'Audouin-Rouzeau (le frère de Fred Vargas) et Annette Becker ne le formalisent de façon universitaire, Dugain nous offre des exemples poignants d'expériences combattantes. Sa prose limpide sait parfaitement poser les enjeux sur les conséquences de ce conflit tant pour les individus que pour les sociétés, cette « brutalisation » pour reprendre la définition de Georges Mosse. Oui, j'avoue ! Je tartine un peu ma science de la der des der, sujet qui me passionne. Mais sait-on jamais ? Peut-être un étudiant en histoire tombera-t-il sur ces phrases et se dira « Il faudrait peut-être que je le lise avant mes partiels ! ». Bonne pioche !
Pour ma part, je ne connaissais Dugain ni des lèvres, ni des dents, expression qui prend tout son sens pour ceux qui connaissent l'intrigue et cette découverte m'ouvre des perspectives tant ce monsieur sait manier la plume.
Il me reste par conséquent Dugain à moudre.
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🍂 Premiers jours avant la guerre de 14/18 , Adrien jeune ingénieur officier vient d'être évacué en urgence à l'hôpital du Val de Grâce à Paris .
C'est au bord de la Meuse que le régiment d'Adrien est en faction de l'autre côté de la rive sont attendus les allemands,la guerre n'a pas encore commencée.
Une détonation un sifflement Adrien et les autres soldats n'ont pas le temps de se protéger, l'explosion lui prendra une partie de son visage.
Adrien armé de patience restera quatre ans et huit mois afin de se reconstruire dans la chambre des officiers.

🍂 Comment justifier un coup de coeur alors que l'auteur nous parle de la plus effroyable des guerres.
L'auteur nous plonge dans un récit terrifiant, celui de la mort celui de ceux qui ont survécu et resteront à jamais dévisagés "les gueules cassées".
Un récit poignant où mourir ou être mutilé pour la patrie est un honneur .
La plume de l'auteur est juste et efficace, délicate,le récit même s'il est difficile à lire souligne un message d'espoir et nos visages se permettent de sourire en certains passages.
Ici on parle d'acceptation et de reconstruction physique et psychologique.
La nécessité de prendre du temps et d'être prêt pour affronter l'extérieur,les siens s'accepter pour mieux l'être soit même par les autres.
L'auteur marque aussi la puissance de caractère des personnages notamment celui d'Adrien mais aussi la faiblesse et le désespoir d'autres.
Il note aussi l'importance de l'amitié,l'union sera la force de ses hommes tout au long du reste de leur vie.
Un récit court violant effroyant mais aussi délicat et humain .
J'aurai juste un minuscule bémol à exprimer, j'aurai aimé une note de l'auteur.
Vous l'aurez compris je ne peux que vous conseiller de le lire








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�icitf et boulversant
Résumé en commentaire 👇

Alors, pour info, dites vous que si vous commencez ce livre ... vous allez le lire d'une seule traître.
Alors oui certes il est assez court ... 172 pages.
Mais surtout il est autant addictif que bouleversant.

Mais boulversant dans le sens noble du terme, celui qui nous donne plus qu'une leçon de vie, une leçon de courage, une leçon de gaieté !!!

Malgré le contexte (première guerre mondiale, gueules cassées etc), jamais un mot de plainte, jamais de pathos, jamais de larmoyant. Tout le contraire même ! Tout en sobriété, délicatesse, raffinement, presque beauté.

Côté personnages, je ne peux pas parler de coups de coeur, non pas que ça aille au delà, mais je trouverais çà déplacé. Mais mon plus grand respect à notre quatuor, et au travers eux, mon plus grand respect à toutes ces victimes (réelles) de celle qui devait être la der des der. Victimes survivantes ou décédées. Ces gueules cassées, ces âmes mortifiées, ces coeurs brisés, ces vies mutilées.

Côté style, il est simple, sans fioriture, sans perte de temps, mais tout en finesse. Et pourtant il n'y a que 3 chapitres, ce qui pourrait paraître rébarbatif. Et c'est tout le contraire. C'est beau tout en étant tragique, c'est simple en étant profond. Ça se lit trop vite. Beaucoup trop vite.

J'ai aimé aussi cette partie entre deux guerres avec cette "évolution" des mentalités, ces regards sur ces victimes. Souvent les livres sur cette période se passent à Verdun ou dans la Somme. La, pas du tout. C'est un livre hors des combats qui se base sur les humains qui doivent gagner leur propre guerre et non plus la guerre.

𧙎n conclusion, un livre magnifique, boulversant, historiquement et humainement passionant, mais jamais larmoyant ni même triste. La phrase de fin revient à Adrien et Weil:
"- Qu'est ce qu'on va faire maintenant ?
- On va leur apprendre la gaieté".
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La gueule cassée des hommes et des femmes de 14 est laide et ne défigure pas que l'apparence, surtout pour ceux qui n'auront fait qu'un passage éclair au front.

Pour les quatre personnages principaux ciselés par Marc Dugain, il faut longtemps de patience, longtemps d'opérations pour retrouver à petits pas la capacité de manger et celle de parler : il faut le temps décalqué du conflit avec ses avancées, ses déceptions et ses conquêtes.

Ce livre leur rend hommage avec un style taillé pour l'histoire et seulement pour elle.

Autour des mots justes, tout a été enlevé, tout détail inutile, tout artifice, comme si les visages qu'ils décrivaient n'avaient aucun besoin de chirurgie esthétique pour hurler au lecteur le délire que les armes laissaient derrière elles : la charpie.

Et, malgré elle, Marc emporte par sa justesse et fait apprécier la beauté de l'amitié qui transcende les blessures éternelles, seule vertu qui vous tient debout, tel que vous êtes, au-delà de la guerre.

Lien : https://pecayral.fr/la-chamb..
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"La guerre de 14, je ne l'ai pas connue."

Et pourtant la guerre, le lieutenant Adrien F. y est allé. Mais un obus allemand va très vite mettre fin à sa participation sur le terrain. Va alors commencer une autre guerre, plus psychologique, plus sournoise et pernicieuse. Une guerre contre soi-même et son corps.

J'ai découvert la plume de Marc Dugain avec ce roman et j'ai été conquise. le sujet est dur, particulièrement pour un récit de guerre je trouve. J'avais eu un coup de coeur pour A l'est rien de nouveau il y a quelques années. Même guerre, même jeunesse, autre camp. J'ai encore une fois été bluffée avec ce récit de guerre, certes particulier, mais de guerre malgré tout.

C'est graphique, horrible, réel. Ça prend au ventre parfois. Mais les gueules cassées, cette jeunesse massacrée à qui on avait vendu une guerre facile bouclée en 3 semaines, va mettre des décennies à se relever de cette horreur.

Un roman à lire absolument. Pourquoi pas en novembre à l'occasion de l'armistice.
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Les gueules cassées ont toujours pour moi représenter le désastre de la première guerre mondiale,la destruction de la vie de ces braves jeunes hommes qui sont allés combattre pour leur pays.
Ouvrage bouleversant de sensibilité.
C est écrit avec beaucoup de réalisme et de respect.
A lire
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