Tomber sur se livre un peut par hasard, j'ai out quelques lignes, et même si en temps normal, sa n'est pas mon style de lecture, quelsue chose m'a pousser à l'acheter, et sans aucun regret. C'est un récit magnifique, dont on arrive pas a décrocher, une très belle histoire d'amour fraternel, et un récit qui change notre façon de voir, nos mauvaise habitudes de toujours "rabaisser" les handicaper, qui ne demande qu'à vivre comme tout le monde. de plus sa nous rappelle à quel vitesse notre vie peut changer, et nous incite peut être à plus en profiter. Merci beaucoup à vous pour se bon moment en votre compagnie, en vous souhaitant le meilleur, bonne continuation .
Commenter  J’apprécie         31
12 janvier : ce dimanche matin, je suis bien fatiguée en ce sixième mois de grossesse. J’ai décidé de profiter de ce dernier jour du week-end pour dormir et me remettre en forme, avant de reprendre le travail lundi. Le téléphone sonne, pas envie de me réveiller. C’est insistant, mon compagnon descend au rez-de-chaussée pour répondre, je l’entends parler longuement, remonter avec le téléphone à la main mais éteint ; il ne me dit rien…
Je sens que quelque chose ne tourne pas rond, je lui demande qui c’était. Sa réponse tombe comme un couperet: ma sœur a eu un accident de voiture, la colonne vertébrale est fracturée, elle ne sent plus ses jambes.
Tout va très vite ! Trente minutes plus tard je suis chez mes parents, effondrés par le choc. Laura est montée dans une voiture pour se rendre en boîte, ils étaient six à l’intérieur, Laura était attachée à l’arrière mais tenait sur ses genoux une amie, la voiture a fait des tonneaux ; elle ne connaissait pas le conducteur, « un ami du petit ami de la copine », elle s’est laissée entraînée, il roulait à cent cinquante kilomètres à l’heure en ville d’après ma sœur, il a foncé tout droit dans le rond point qu’il a percuté. Tests toxicologique et alcoolémique par la police : Laura est l’une des seules à ne pas avoir bu.
Tout me semble déjà injuste ! Mais voilà je relativise… dans la famille on panique souvent pour rien, on aura sûrement tiré des déductions hâtives, grossi les conséquences par une mauvaise interprétation des propos des médecins.
Direction Amiens Nord où ma petite sœur a été transférée. Le trajet est long, j’ai l’impression que la route s’étire. Je suis à l’arrière. Ma mère semble paniquée, j’essaie de la rassurer. Je me sers de mon téléphone, je cherche sur internet des sujets, des informations sur la fracture de la colonne vertébrale.
- Tu vois maman c’est pas si grave, si la moelle épinière n’est pas touchée, elle va s’en remettre, et ils te l’auraient dit si autre chose était touché.
Chacun tente de se rassurer comme il peut. On arrive enfin aux urgences, on est reçu immédiatement. Nous entrons dans ce qui lui sert de chambre. Elle est allongée là sur son lit, sur une planche en plastique bien dure. Elle porte une minerve qui l’empêche de nous voir si on ne se place pas au dessus de son visage. J’approche donc, je lui trouve la mine défaite, son maquillage a coulé, il y a du sang ça et là qui provient certainement des égratignures qu’elle porte. La nuit semble avoir été dure. Elle est consciente, elle nous parle, plutôt calme, pas paniquée, pas de pleurs… bon la situation n’est pas si grave. Elle nous dévoile comme si elle nous annonçait qu’elle sortait dans deux heures :
- Je passe au bloc à midi, je suis paraplégique, ils ont dit que je ne retrouverai jamais mes jambes apparemment. Je ne remarcherai plus.
Non ce n’est pas possible ! Elle est trop calme ! Elle a encore mal interprété ou dramatisé les choses ! Dans ma tête je nie tout. Justement voilà le médecin ! Bon un interne, je ne suis pas très confiante… à vrai dire je crois tel Molière ne pas avoir vraiment foi dans la médecine. Mais bon il a l’air gentil, il est prévenant, il prend son temps. Il n’y va pas par quatre chemins, le diagnostic vient me glacer le sang et je n’en retiens que des bribes :
- moelle épinière comprimée… paraplégie complète et irréversible. Opération pour stabiliser le rachis… on n’intervient pas sur la moelle épinière… rien à faire…
Nous restons assommés par la nouvelle. Je me retiens au lit de ma sœur, mon regard se pose sur ses jambes et je ne peux croire que je ne les verrai plus bouger. J’ai envie de lui chatouiller les pieds, de causer un réflexe pour montrer au médecin qu’il se trompe !