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sur 7374 notes
Un classique lu sur le tard mais dont l'histoire est connue depuis toujours, ça se déguste comme une petite madeleine.
Celle-ci est un peu moins savoureuse à mon goût que Monte Cristo car elle m'a semblé moins fluide dans la narration en feuilleton dont certains épisodes semblent faire office de remplissage et cassent un peu le rythme.
Mais même poussif, le plaisir est là, c'est virevoltant, pétillant, ça caracole et ça vitupère, et c'est bourré d'humour!
A le lire en entier, D Artagnan est moins tête à claques que dans mon souvenir, la finesse d'Aramis m'a touchée, et je n'ai pas fini de cauchemarder de l'ignoble Milady de Winter.

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Voici mon roman favori parmi mes romans chouchous. C'est mon livre d'aventure que j'ai dû relire pour la troisième fois afin de vous écrire cette chronique. J'aurais pu le faire par souvenirs, mais ayant eu cette version pour mon anniversaire, je me suis laissée tenter pour une relecture. Vous l'aurez compris, ce sera une chronique très positive, c'est un classique comme Jules Verne ou Jane Austen, un classique très agréable à lire. On oublie vite qu'il a été écrit au XIX ° tant la plume semble intemporelle.

Dans ce roman, vous trouvez tellement de bons ingrédients très bien exploités par Alexandre Dumas, comme l'aventure, le « cape et d'épées », la romance, l'amitié, les intrigues politiques, L Histoire. En fait, non. L'Histoire du règne de Louis XIII n'est pas bien respectée, il était impossible que les mousquetaires du roi aident la reine, ou qu'ils aillent se promener en Angleterre. Tout comme Louis XIII n'était pas un mou du genou ou Richelieu, la vilaine sorcière de la vallée. Toutefois, avec les connaissances de son époque, Dumas nous offre un beau voyage au XVII ° dans une intrigue longue et pleine de rebondissements.

L'histoire nous conduit à rencontrer D Artagnan, un jeune gascon plein de vie qui une fois à Paris, ne manque pas de se faire repérer. Par les mousquetaires du roi, Athos, Porthos et Aramis, par leur chef, Monsieur de Tréville et par le cardinal de Richelieu. Il se fait des amis et des ennemis en entrant malgré lui dans la politique. Il n'est ni pour ni contre le cardinal, mais son amour pour Constance Bonacieux le pousse à choisir un camp, celui de la reine et de son amour pour Buckingham (aujourd'hui, il est toujours aussi difficile de prouver une telle histoire). Alors, il part en Angleterre et finit par s'attirer les foudres de Milady. C'est une histoire que l'on jugera simple, mais les éléments mis en place sont passionnants, l'aventure est captivante et toutes ces affaires de complots et de secrets restent fascinantes à découvrir. Dès le début, on entre dans un univers singulier et typique du roman d'aventures, on reste accroché aux péripéties de nos mousquetaires et à la fin, on a hâte de lire la suite.

La plume de l'auteur est très agréable à lire. Même quand il évoque des sujets historiques, Dumas reste concis et simple, permettant alors ne pas perdre son lectorat. Les descriptions sont très belles, les sentiments des personnages, les lieux, les combats, tout s'enchaîne avec une bonne fluidité. On n'est jamais perdu, Dumas prend son temps pour narrer chaque élément important, ou drôle. de l'humour, il y en a, on s'amuse devant les inventions géniales de ces quatre héros unis par un fort lien d'amitié. Les répliques sonnent juste, elles sont bien construites, elles participent activement à la narration, pour comprendre un protagoniste, pour analyser les subtilités des intrigants, pour s'amuser.

Quant aux protagonistes, on les aime tellement. D'Artagnan est un jeune homme d'une vingtaine d'années qu'on aime suivre tant il dégage de la sympathie. Il est plein de vie, il a toujours de bonnes idées, j'ai beaucoup aimé le fait que peu à peu, Milady lui fasse un peu peur. Il s'assagit au fil du récit. Vu qu'il ne prend pas part dans cette querelle entre mousquetaires du roi et ceux du cardinal, le fait qu'il devienne lieutenant des mousquetaires par Richelieu n'est pas choquant. Ce dernier aime véritablement le gascon et sa manière d'être, il respecte ainsi un vieil adage qui consiste à garder ses ennemis près de soi que contre soi. Tout comme Louis XIII le fait en prenant Richelieu comme premier ministre, il l'avait au préalablement exilé avec sa mère.

Mon deuxième personnage préféré est Athos. Sage, distant, mélancolique, il me fait rire, son histoire m'a beaucoup touchée, il est de bons conseils pour notre jeune héros. C'est un très bon mousquetaire que j'ai appris à aimer au fil du récit. Aramis est plus mystérieux, entre l'Église et l'Épée, il ne sait pas quoi choisir, à cause de son amour pour une femme, il veut rester avec les mousquetaires, mais son amour des ordres reste présent. J'aime le paradoxe et le comique de sa situation, c'est un bel intrigant. Porthos est le plus naïf, cependant, il déborde de volonté. Il est loyal envers ses amis en dépit de sa course folle pour devenir riche. Même si leur chemin se sépare, ayant lu la suite, je vous l'annonce, ils ne peuvent pas vivre les uns sans les autres !

Ensuite, Constance Bonacieux est la naïveté à l'état pur, c'est une jeune femme pour qui j'avais beaucoup d'affection. Tout comme Buckingham ou Felton, ils sont eux aussi victimes de la cruauté sans limites de Milady. Même Richelieu s'en effrayait, c'est pour dire ! le cardinal – malgré le fait qu'il soit dépeint comme le grand vilain – reste un serviteur de la France, il doit manier la politique d'une main de fer pour empêcher la ruine du royaume. C'est un personnage que j'ai également appris à mieux connaître. Lors de ma première lecture, je ne l'aimais pas vraiment, mais en apprenant quel homme il a été dans la réalité, je m'aperçois, qu'il a été un politicien tactique, qu'il a dû batailler ferme pour faire tenir le pays, même s'il devait se montrer dur et intransigeant. le roi et la reine, comme Rochefort sont peu présents, mais restent sympathiques. Quant à Milady, je déteste ce genre de femme. Certes, on est loin de s'ennuyer avec elle, c'est un personnage charismatique et incroyable, mais elle est foncièrement horrible, voleuse, menteuse, perfide, empoisonneuse. Elle a eu une vie terrible pour devenir ainsi, on compatit un peu à son sort, mais je suis clairement satisfaite du sort encore plus terrible qui lui est réservé.

En conclusion, je pourrais parler pendant des pages de ce premier volume des aventures des quatre mousquetaires. C'est un beau récit d'amitié, de valeurs, d'amour, de complots, de péripéties, de combats, d'Histoire... Il détient de nombreux éléments pour faire de lui un classique inoubliable et intemporel. La plume de l'auteur est parfaite, fluide, agréable à lire, elle magnifie une intrigue qui se veut simple et complexe à cause de ses nombreux rebondissements. Les personnages participent activement à cette immense fresque, on les aime, on les déteste, ils ne nous laissent pas indifférents, on apprend à les connaître à travers ce récit. J'ai savouré cette relecture, et le roman reste en tête de mes romans préférés. Je me plongerais volontiers dans « Vingt ans après ».
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
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D'artagnan le personnage qui a occupé mes bons moments d'enfance devant l'écran. Puis j'ai découvert en lui- même au collège, et cela a été un grand plaisir de relire une fois de plus ce chef-d'oeuvre de la littérature classique...

Ce livre nous fait vivre un monde de devoir et de sacrifice à travers les mousquetaires, les âmes dignes de se faire appelées les héros!!! Ceux-ci pour qui le danger n'est qu'une petite marre à sauter tant subsistera leur devise: Tous pour un, un pour tous...
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Le jeune D Artagnan arrive à Paris avec trois cadeaux offerts par son vieux père : un cheval, une épée et une lettre de recommandation rédigée pour Monsieur de Tréville, vieil ami de la famille et capitaines des mousquetaires, ce corps de soldats d'élite fidèle au roi et hostile au cardinal de Richelieu.

Arrivé à Paris, D Artagnan s'est déjà mis en difficulté et a perdu la précieuse lettre de recommandation de son père. Monsieur de Tréville ne peut donc rien pour lui dans l'immédiat et c'est par la petite porte que le jeune et fougueux gascon devra rejoindre les mousquetaires.

Mais d'Artagnan est très débrouillard et parvient à tourner à son avantage les situations les plus désespérées. Ainsi, il se lie d'amitié avec les trois plus célèbres mousquetaires de Paris, Athos, Porthos et Aramis. Ensemble, les quatre nouveaux amis accumulent les escarmouches contre les hommes de Richelieu. Il faut dire que le cardinal, quoi qu'il en dise, ne semble pas vraiment être le grand ami du roi Louis XIII...


Il aura fallu une participation à un challenge pour que je me décide enfin à lire ce chef-d'oeuvre de la littérature française (honteux, je sais) !

Bon, avant cela j'avais quand même une connaissance superficielle de l'histoire puisque l'une de mes soeurs m'en a lu quelques passages lorsque la lecture de ce roman lui a été imposée dans le cadre de son cours de français. D'ailleurs, je me souviens qu'à l'époque (j'avais 6 ans), je me demandais d'où venait ce titre de " Trois mousquetaires ", alors qu'ils sont quatre.

Je dois dire que cette lecture m'a étonnée. Je m'attendais à quelques scènes d'action seulement et, en réalité, le roman regorge de combats et de rebondissements en tous genres. On se bat dans tous les coins de Paris, on se provoque en duel, on réclame l'occasion de se venger d'une offense parfois bien légère... Et l'orgueil dont fait preuve d'Artagnan le met bien souvent en fâcheuse posture, puisque le jeune homme n'hésite pas à croiser le fer pour défendre l'honneur de son nom. En bref, on ne s'ennuie absolument pas en compagnie de ces mousquetaires et des hommes du cardinal.

La seconde surprise est l'humour et la légèreté dont Dumas fait preuve. " Les trois mousquetaires " est en réalité un roman très amusant, où l'auteur n'hésite pas à ridiculiser certains personnages pour mieux séduire ses lecteurs. A ce sujet, l'entrée en scène de d'Artagnan est particulièrement savoureuse : on sait très bien qu'il est le grand héros de ce roman et, malgré cela, Dumas le rend quelque peu risible lorsqu'il nous décrit la monture du jeune homme, un bidet assez fatigué et certainement pas aussi fringant que son cavalier.

Les personnages, eux aussi, contribuent à fasciner quiconque découvre cette histoire. Certains sont réels, d'autres non, mais l'on finit par s'imaginer que tous ont réellement existé, tant les interactions entre personnages sont fascinantes. Milady de Winter, le cardinal, les mousquetaires, tous sont intéressants.

Enfin, le contexte historique et politique est également très présent dans cette oeuvre de Dumas. Il est toujours plus facile de retenir l'histoire lorsqu'on la lit dans un roman plutôt que dans un manuel scolaire (j'ai vérifié cette théorie en lisant " Les Rois Maudits ", la saga de Maurice Druon) et l'époque de Louis XIII et de Richelieu est particulièrement intéressante lorsqu'on la découvre en lisant Dumas. Si le cardinal y est présenté comme un homme fourbe et malhonnête, on sent néanmoins parfaitement à quel point Louis XIII a besoin de lui pour régner sur la France ; ce qui était réellement le cas, puisque le roi n'était pas assez expérimenté en politique et stratégie pour gouverner seul.

Une bonne découverte, que je relirai certainement avec beaucoup de plaisir!
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Quelle oeuvre !

J'ai souvent regardé le film, la version des années 60 avec Gérard Barray dans le rôle de d'Artagnan et j'avoue que, enfant j'étais amoureuse de ce séduisant héros (car il faut bien reconnaitre que Gérard Barray a un certain charme !). Mais aussi étrange que cela puisse paraître, l'idée ne m'était pas encore venue de lire le livre. C'est chose faite maintenant et je dois dire que j'ai adoré. J'avais peur que cela soit vraiment différent du film (comme on le remarque souvent), mais finalement, c'était plutôt proche.

L'histoire est captivante. A tel point que, bien que je connaisse déjà l'histoire et son dénouement, je me trouvais emportée par le suspens. Il y a toujours, ça et là, quelque rebondissement qui nous fait penser que décidément, cela ne s'arrêtera jamais. On ne s'ennuie guère dans cette lecture, qui est pourtant assez longue.

La plume de Dumas y est pour beaucoup. Je l'ai trouvée, légère, facilement compréhensible. Elle nous entraine pour ne nous lâcher qu'à la toute dernière ligne. J'ai beaucoup aimé ses petites incursions dans le récit, ce « nous » comme si l'auteur était un spectateur de l'histoire et qu'il nous la racontait de vive voix. J'avais peur que, comme tout grand classique, ce soit une oeuvre difficile à aborder mais il n'en fut rien.

Ce fut une lecture vraiment agréable.
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Alexandre Dumas restera toujours pour moi l'auteur qui m'a entraînée dans un univers historique et chevaleresque ou l'enfant que j'étais s'est engouffrée sans réfléchir, s'évadant dans des aventures qui la transportaient dans des siècles lointains, lesquels émerveillaient son esprit curieux.
J'ai commencé à lire cet auteur fin de primaire et j'ai continué en 6ème et en 5ème grâce à la bibliothèque de l'école.
Les trois mousquetaires est le premier livre d'Alexandre Dumas que j'ai dévoré en peu de temps.
Ce roman raconte les aventures d'un jeune garçon gascon de naissance, moins de 20 ans et "fauché comme les blés", D'Artagnan, venu à Paris pour faire carrière dans le corps des mousquetaires. Il va se lier d'amitié avec Athos, Porthos et Aramis, trois mousquetaires du roi Louis XIII. Ensemble, ils vont s'opposer au Premier ministre, le cardinal de Richelieu, et à ses agents, dont le comte de Rochefort et la belle et mystérieuse Milady de Winter, pour sauver l'honneur de la reine de France Anne d'Autriche. En parallèle, se joue la romance discrète entre D'Artagnan et Mme Bonnacieux, lingère de la reine Anne d'Autriche, sans oublier les valets dont je n'ai retenu le nom que de Planchet, valet de D'Artagnan.
Emportée par cette intrigue, j'ai poursuivi ma lecture par la suite de l'épopée, en l'occurrence, "vingt ans après" et "Le vicomte de Bragelonne" puis j'ai continué avec d'autres ouvrages de cet auteur, "Maison Rouge" "Ange Pitou" "La comtesse de Charny" "Monte-Christo" etc .
Je n'ai pas tous les noms en tête mais j'en ai lu un certain nombre.
Outre l'intrigue, ce genre de romains m'a appris à aimer L Histoire avec un grand H car j'avais chaque fois besoin de contextualiser l'époque et son système politique que ce soit en France ou en Angleterre (avec Milady de Winter et le Duc de Buchingham, amoureux secret de la reine (lire l'histoire des ferrets de la reine).
Encore une fois, cela remonte à très loin, en termes de lecture, puisqu'il s'est écoulé plus d'un demi-siècle depuis cette époque mais j'associerai toujours Alexandre Dumas à la romance historique, celle qui fait rêver ou pleurer mais cela restera toujours un merveilleux souvenir dans mon esprit.
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Un monument que j'ai lu il y a plus de 35 ans et que je viens de terminer à l'instant.
J'en avais un tel souvenir que je l'ai repris non sans une certaine appréhension.
Mais j'ai retrouvé le même plaisir de lecture.
La version que j'ai lue est beaucoup annotée et j'ai compris qu'Alexandre Dumas n'est pas le prux précis des historiens mais on s'en moque !!!
Quel plaisir de retrouver D Artagnan, Portos et Armais mais avec l'âge on s'attache peut-être plus à la détresse d'Athos voire Milady. Et on se prend de sympathie pour le valet de d'Artagnan dont je n'avais plus de souvenir précis.
Un immense roman d'aventure mais également une ode à l'amitié pour des hommes bien différents.
Je vais me plonger dans les 2 suites que je n'ai jamais lues.
Défi lecture pour 2023.

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Cela fait plusieurs mois que j'ai envie de lire un classique pour voir ce que ça peut donner. J'ai ainsi commencé ce roman sans grande conviction. Jusqu'à présent je voyais les classiques comme des livres barbants que l'on peut lire seulement par obligation... Grave erreur!
Avec les trois mousquetaires je me suis retrouvée plongé dans cet univers qui a su me captiver. J'ai adoré l'écriture, les personnages et l'histoire. Entre mensonges, complot, faux-semblants, amour et surtout amitié j'avais hâte de lire la dernière page.

Ainsi nous suivons le jeune D Artagnan qui rêve de devenir mousquetaire, il est impulsif et a un grand sens de la justice. le jeune homme se retrouve un peu malgré lui impliquer dans des complots qui le dépassent mais on peut dire qu'il est bien entouré. Il a trois amis qui sont prêts à tout pour l'aider même dans les situations les plus dangereuses et les plus désespérées....
Comment ne pas s'attacher à ces personnages valeureux, généreux et tendre? Leur histoire d'amitié est unique tellement elle est forte. J'ai particulièrement apprécié le lien qu'il y a entre Athos et D Artagnan.

De plus Alexandre Dumas sait nous surprendre avec de nombreux rebondissements et révélations. En voyant le nombre de pages (environ 600 au format numérique) j'ai cru qu'il allait me perdre avant la fin mais pas du tout, bien au contraire. Plus on avance dans l'histoire et plus les aventures de nos héros sont passionnantes.
Certes, il y a des passages que j'ai trouvé un peu long voire inutile mais ils sont tellement infimes qu'il est difficile de vraiment en tenir compte.

J'ai également particulièrement apprécié la plume de l'auteur qui rend la lecture fluide et agréable.

Je pense que je n'exagère pas en disant que ce roman m'a réconcilié avec les classiques, je le relirais avec grand plaisir. Maintenant j'ai hâte de découvrir d'autres livres du genre!
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Palsambleu mortecouille, mais ce blog ne connaît plus l'appel de l'aventure ! Un peu de romantisme, ventre-saint-gris ! Non, encore une fois, pas le romantisme cucul-la-praline à la Guillaume Musso, le vrai romantisme du XIXe siècle, celui de Hugo, Balzac, dont la prof de français vous parlait pendant que vous admiriez sa svelte poitrine ! Et direction la Renaissance ; qu'il me tarde d'enfoncer des portes, de corriger les gueux et trousser des servantes !
Les trois mousquetaires est l'un des plus célèbres romans de la littérature française, directed by Alexandre Dumas himself s'il vous plaît, l'un des rares auteurs ayant forgé un succès unanime en mêlant la littérature populaire avec celle des élites. Il reprend sur 800 pages ce que je trouve de plus génial avec le roman historique : mélanger des faits réels avec d'autres fictifs au point qu'on ne sache plus démêler le vrai du faux. Et du coup, nous faire nous dire : pourquoi pas ?
Le truc, c'est que quand on se risque à de telles farfeluteries dignes des pires écrivains de romans de gare (ou pire : d'Imaginaire !), bien vite on risque ou bien de manquer de cohérence, ou bien de veiller tellement au détail près que la fiction se noie dans les données réelles. Mais l'auteur parvient à naviguer surprenemment bien entre l'Histoire réelle et celle fictive, ainsi que différentes tonalités qui insufflent au tout une âme encore plus forte : comique, tragique, dramatique, lyrique… C'est donc l'histoire de d'Artagnan (ayant réellement existé), jeune prodige de l'escrime qui décide de quitter sa Gascogne natale pour aller officier à la cour de France dans le corps des mousquetaires où il rencontre Athos, Porthos et Aramis (ayant plus ou moins existé). Seulement le pouvoir est divisé entre le roi Louis XIII, la reine Anne d'Autriche, et le cardinal Richelieu, qui tentent chacun de se tirer la couverture. Pour l'instant, roi et reine sont unis, mais Richelieu veut se débarrasser de l'un d'eux, et pour cela il a une arme parfaite : Milady, la femme fatale incarnée…
Disons-le, ce roman est un miracle sur certains points : par moments, les évènements se font rocambolesques, à d'autres ils sont nettement plus sérieux, mais tout ça sans que l'on n'ait jamais l'impression de lire un texte disparate. Dumas y parvient grâce à l'humour et un changement progressif de ton plutôt qu'une rupture brutale. Ça devient même une force par moments, car le roman évite ainsi la monotonie…
Parce que bon, 800 pages, quoi qu'il arrive, ça comporte toujours des hauts et des bas. le long passage vers la fin où Milady met en oeuvre son génie diabolique est fascinant à lire, mais extrêmement long. de même, certaines bagarres au début donnent un air de répétition. Les enjeux politiques s'effacent pendant des dizaines voire des centaines de pages au profit des enjeux du coeur, et par moments on ne sait plus trop si on est dans la même aventure ou si c'est une nouvelle qui commence. On se souvient surtout du roman, j'ai l'impression, pour l'épisode des ferrets de la reine ; il ne constitue pourtant même pas la moitié du bouquin.
Quitte à énumérer des défauts, citons aussi un certain manichéisme : les valets se comportent comme des gosses, les gentilshommes conservent une allure noble même dans les histoires de coucherie, et c'est sans compter les marques de condescendance propres aux XVIIe et XIXe siècles. Bon, c'était l'époque, les mots avaient peut-être pas la même signification, donc passe pour la plupart des termes un peu racistes ou classistes. Par contre, dès que vous êtes une femme et que vous voulez être un peu plus qu'un pot de fleurs, alors là attention, toutes les dix lignes on vous rappelle que vous êtes une panthère, une tigresse, une lionne, un démon, et c'est tout juste si on échappe à l'hystérique.
Enfin, l'élément de résolution a de quoi décevoir : plutôt qu'un combat final, on assiste à… un procès. Bon, spoiler alert, c'est aussi le cas pour la fin de ma novella qui sort pour le Nouvel An sur mon blog, mais d'une part mon histoire est moins centrée sur l'action, et d'une autre comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, même dans la mienne ça m'a pas vraiment convaincu. Alors si ça va à peu près dans une histoire (relativement) calme, en revanche dans un livre de capes et d'épées, c'est limite impensable.
Je sentais donc venir la fin en pétard mouillé, mais c'est alors que Dumas reprend du poil de la bête et nous pond vingt magnifiques dernières pages. Entre l'iconisation de ses héros dont les valeurs prennent un tournant solennel, le retour d'éléments oubliés qui resurgissent au sein du récit, la subtilité de la plume tant dans les dialogues que dans le récit, il nous rappelle ce qu'on était venus chercher dans le livre : pas seulement de l'action, mais aussi du charisme, de la ruse et surtout le sublime du romantisme.
En un mot comme en cent, si "Les trois mousquetaires" ne constitue pas une claque magistrale, il reste un monument de la littérature historique pour sa finesse d'esprit et de nombreuses scènes épiques. le tout possède un charme ancien difficilement trouvable ailleurs, entre Les Pieds Nickelés et le roman de chevalerie, brassant tant d'influences et de tonalités qu'on ne décroche jamais vraiment. Après, je dis ça, c'est pour votre culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Je m'attendais à apprécier ce roman, mais certainement pas à l'aimer autant! le contexte historique m'a séduite, l'intrigue était captivante et je me suis profondément attachée aux personnages, avec lesquels j'ai vibré pendant tout le récit. La plume d'Alexandre Dumas est absolument superbe, et pourtant résolument moderne, ce qui donne à son texte un esprit indémodable et très intelligent.
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