Dumas se révèle être un maître de la simplicité trompeuse. Sa prose est peut-être dépourvue de complexité, mais elle ne manque pas de style. Chaque page des Trois Mousquetaires est imprégnée de la voix narrative caractéristique de l'auteur: son humour sournois, son esprit impassible et son approvisionnement sans fin de panache racé. Même lorsque les événements de son récit deviennent absurdes, caricaturaux ou carrément incroyables, Dumas ne relâche jamais sa charmante emprise sur le lecteur. Alors qu'il nous régale de contes et de coïncidences invraisemblables, il nous fait un clin d'oeil narquois et un sourire subtil derrière la page, nous rappelant que nous sommes tous ensemble dans cette aventure absurde.
L'intrigue des Trois Mousquetaires devrait être suffisamment familière, ayant inspiré des dizaines d'adaptations théâtrales, cinématographiques, comiques et de jeux vidéo au fil des ans. Pour résumer une histoire très longue et discursive, il s'agit des aventures du jeune et ambitieux rustique D'Artagnan, qui se rend au Paris du XVIIe siècle pour prendre les armes au service du roi
Louis XIII. Sur son chemin, il fait la connaissance des trois héros plus grands que nature du titre de l'histoire, chacun dessiné en traits audacieux avec sa propre philosophie de définition : Athos sérieux et hanté ; Porthos gras, bon vivant, mais d'une sensibilité piquante ; et Aramis obsédé par l'église. Après un malentendu initial, D'Artagnan et les Mousquetaires sont poussés dans une bataille commune contre les agents de l'intrigant et ambigu Cardinal Richelieu, et se retrouvent bientôt compagnons de poitrine dans la garde du roi. le reste du roman est une vaste aventure épisodique à travers l'histoire de France, si l'histoire était conçue comme une série de décors colorés remplis d'agents secrets sinistres, de maîtresses meurtrières et de batailles bouleversantes qui tournent en un seul instant. le roman est, en d'autres termes, très amusant.
Les Mousquetaires bagarreurs, joueurs et coureurs de jupons sans vergogne, seraient des criminels à la limite dans la France de Dumas, mais ici, ils sont parfaitement adaptés au décor : comme Dumas nous le dit après que D'Artagnan se soit attaché à une femme particulièrement bien nantie, « Les jeunes cavaliers, comme on l'a déjà vu, acceptaient sans scrupule les cadeaux de leur roi ; en ces temps de moeurs faciles, il n'était pas plus honteux pour eux d'accepter des cadeaux de leurs maîtresses, qui leur donnaient souvent des souvenirs à la fois précieux et durables, comme si elles essayaient de défier la fugacité de l'émotion par la solidité des cadeaux.'
D'Artagnan, pour sa part, est le héros classique de Dumas : brillamment intrigant, dont l'ambition rampante est tempérée par le fait que ses ennemis sont invariablement dans leur tort (moral). Il est rapide, intelligent et a toujours une longueur d'avance. Il a également une longueur d'avance sur les autres Mousquetaires qui restent quelque peu éloignés du lecteur moderne.
Ce sont les héros d'une époque héroïque depuis longtemps révolue.
Chez D'Artagnan, comme chez son ennemi juré Richelieu, l'âge moderne se profile.
Un immense plaisir de lecture,
et – plus rare – qui reste en nous depuis l'enfance...
Une digression, avec votre accord.
Dumas, pourchassé par ses créanciers, dut quitter Paris pandant quelques mois, le journal le Temps lui proposa de faire une reportage sur son voyage dans les Alpes Suisses et Savoyardes. le résultat est uen merveille d'humour, de n'importe-quoi, de loufoquerie, d'intelligence et de très grand style.
Cela s'appelle
Impressions de voyage en Suisse.
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