La forêt des renards pendus (BD)

Découverte de cet auteur, j'ai commencé à feuilleter, puis j'ai dévoré l'album.
Je n'ai vu qu'après que la BD était l'adaptation d'un livre.
Un album réussi, très riche, on apprend pas mal de choses sur le grand Nord.
Le dessin est également très agréable.

Finlande, 1981, Raphaël Juntunen monte dans le grand nord, pour cacher des lingots d'or et échapper à son complice bientôt libéré de prison. Mais même en cet endroit, il n'est pas tranquille. le Major Remes qui veut prendre une année sabbatique et reprendre des études et éventuellement limiter sa consommation d'alcool et accessoirement s'éloigner de sa femme, l'y rejoint, car par hasard il a entendu parler de ce touriste, et par curiosité. Bientôt ils s'installent tous les deux dans une cabane de bucherons vide, et la vie s'organise.

Pour être complet, je dois préciser que cette bande dessinée est l'adaptation d'un roman d'Arto Paasilinna (traduit par sa traductrice quasi attitrée Anne Colin du Terrail), ce qui de fait d'elle une BD drôle, avec des personnages farfelus aux aventures folles. Les livres du romancier et donc cette BD fourmillent de trouvailles, de folie, de rebondissements et de personnages inattendus qui peuvent parfois arriver inopinément pour le plus grand bonheur du lecteur que je suis qui, je le confesse, serait un poil déçu si aucune de toutes ces surprises n'arrivait.

BD de la découverte de la relation amicale, de la mise en avant de la nature, du grand nord, de la neige, des traditions finlandaises, un peu secouées quand même par des trublions et les événements. 144 pages en bichromie, non pas noir et blanc, mais brun et blanc. le trait est appuyé, net, un rien enfantin, ce qui rajoute une dose humoristique. Des passages franchement hilarants comme celui où Raphaël parle de son aversion pour le travail : "Je trouve les emplois honnêtes détestables. C'est humiliant de bosser pour quelqu'un qui vous paie, en plus. et puis, c'est fatigant. Les bourreaux de travail m'ont toujours fait pitié." (p.52). Et la suite du dialogue n'est pas mal non plus sur son manque totale de conscience : "Je peux voler n'importe quoi à n'importe qui sans aucun remords. Bien sûr, je ne volerais pas une petite vieille ou un clochard, mais c'est surtout parce qu'il n'y a rien à prendre." Ce qui rend ces propos encore plus drôles c'est l'espèce de candeur et d'honnêteté -si si- qui se dessine sur les traits de Raphaël à ce moment-là.

Excellent album à mettre entre toutes les mains. Franchement j'adore, l'histoire bien sûr, mais aussi le dessin et tout ce qui s'en dégage et quelle belle idée que d'adapter les romans fous d'Arto Paasilinna.
Lien : http://www.lyvres.fr

Cette histoire se déroule au Nord de la Finlande dans les tourbières de Lapponie. Les deux protagonistes principaux sont deux loosers dans toutes leur splendeur. Raphaël est un petit truand en cavale qui cherche à se faire oublier dans le Nord. Fainéant c'est à prime abord un type sans moralité. Gabriel est un militaire de carrière aigri et un peu trop porté sur la boisson. Les deux vont se retrouver et vont s'allier pour devenir orpailleurs. Dans un premier temps, Raphaël cherche à profiter de la force et de la débrouillardise de Gabriel. Des personnages secondaires vont être introduits et vont amenés des changements chez les deux "héros" : une vieille femme et son chat qui vont ramener les deux compères vers plus d'humanité en leur créant une sorte de famille, deux prostituées qui vont amener un peu de déraison dans ce cadre bien organisé.

J'ai adhéré au graphisme proposé. Je ne connaissais pas cet auteur de BD ni lArto Paasilinna pour son roman. J'ai accroché à la couverture et surtout aux premières cases, la couleur sépia attirant mon oeil. et comme je suis en ce moment dans une phase de lectures nordiques, je suis resté raccord avec certaines de mes dernières escapades livresques.

Ce fut un moment de lecture agréable où je me demandais ce que serait la chute. J'ai beaucoup apprécié le renard "500 balles" et sa manière de protéger ses trésors ou de rendre hommage à ses amis.

Petit malfrat lâche et sans envergure, Rafael Juntunen se retrouve à la tête d'une véritable fortune en lingots d'or à la suite d'un hold-up dont il sort indemne mais pas ses deux camarades du crime. Il va vouloir se cacher dans un coin reculé, trouvé au hasard de ses rencontres. Un militaire en année sabbatique va partager sa vie, puis une grand mère cherchant à échapper à l'hospice. C'est plein d'humour, d'amour et d'une certaine poésie de la nature.

Fans d'ABBA, cette BD est pour vous ! Bande-son incontournable de cette immersion en Laponie, vous y retrouverez les albums, les paroles de chansons et même deux donzelles aux traits et sobriquets farouchement proches de vos chanteuses préférées.

Pour les gens raisonnables et raisonnés qui apprécient davantage « Poète… vos papiers » à « Dancing Queen », « 2 + 2 = 5 » à « Fernando » ou « Trois poèmes pour Annabel Lee » plutôt que « Waterloo », vous trouverez également votre bonheur dans ces pages où les tons sépias rendent le charme fou du cercle polaire.

Toujours attrayant Nicolas Dumontheuil, qu'il croque les travers humains ou qu'il craque des allumettes suédoises, il nous emmène avec lui, le gus. Personnages attachants au possible, la rencontre d'une bande de joyeux drilles au fin fond de la toundra est aussi invraisemblable qu'enthousiasmante. Ici, les renards sont légion, les militaires font des gnons, les vieilles mémés tiennent bon, les prostituées sont au panthéon.

Loufoque et hautement improbable, on se laisse bercer par l'histoire d'Arto Paasilinna sous les aurores boréales. Seul bémol, une fois n'est pas coutume, les dialogues sont un peu lisses à mon goût. L'abracadabrant naît des situations, le comique des situations, non des effets de style ou des jargons pourtant récurrents chez Dumontheuil. Dommage pour cette fois. Reste un divertissement touchant, un rythme de lecture fascinant (on tourne les pages à la vitesse d'un renne en rut) et un goût de « pas assez », qui en dit long sur la saveur du ragoût. On en redemanderait bien une lichette. Pas vous ?

J'ai pris un très grand plaisir à la lecture de cette BD. Des personnages pittoresques, des rencontres improbables et des situations loufoques... cela m'a beaucoup fait pensé au "vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire".
Je n'ai pas lu le roman dont cette BD est l'adaptation, mais j'ai maintenant très envie de m'y intéresser.

« La forêt des renards pendus » m'a été chaudement recommandé, aussi n'ai-je pas hésité.
Un album dans des tons de couleurs sépia peu habituels, et qui collent parfaitement à l'environnement lapon de l'histoire.
Cette aventure est captivante, de celles qu'on lit d'un trait. On découvre nos personnages principaux, Raphaël et Gabriel, un peu « particuliers », qui se dévoilent peu à peu, et dont la relation évolue dans un sens qu'ils n'auraient pas imaginé. D'autres personnages viennent s'ajouter au fil de l'histoire, plus ou moins probables eux aussi. Ces rencontres donnent des résultats cocasses.
C'est vivant, touchant, étonnant, plein de surprises.
Cette adaptation graphique donne envie de découvrir le roman éponyme d'Arto Paasilinna.
Je le recommande à mon tour !

Le roman original est lointain dans ma mémoire, et je ne me prononcerai pas sur la fidélité de cette bande-dessinée.
Je peux par contre vous dire que c'est fluide, drôle, beau, loufoque, poétique.
Le décor : la Laponie,, une cabane de bûcherons perdue.
Les personnages : un renard, des humains échoués là sans se connaître auparavant, en fuite chacun pour ses raisons propres, en rupture avec les moules de la société ("moules" ici : outils de modélisation de divers corps, hein, pas le mollusque bivalve).
Arto Paasilinna, c'est la joie assumée de la folie ordinaire, et on sent bien que Nicolas Dumontheuil a jubilé en adaptant l'histoire en image. Et c'est communicatif.

Rafael Juntunen décide se mettre à l'écart un moment, pour planquer un gros butin et en profiter généreusement à l'écart de toute convoitise et vieilles connaissances. Mais la montagne finnoise n'est pas si tranquille, en tout cas du monde a décidé d'y passer un moment, comme ce militaire alcoolique et brut de décoffrage en tout début d'année sabbatique et en quête d'inspiration… et notre petit malfrat va bien devoir s'en accommoder.

La forêt des renards pendus, initialement paru en 1983, fait partie des meilleurs romans de Arto Paasilinna et Nicolas Dumontheuil a réussi à en faire une très bonne adaptation en bande dessinée, en conservant fidèlement l'esprit du bouquin. On retrouve ainsi avec grand plaisir toute la verve de l'auteur, l'humour cinglant, les personnages à la fois hauts en couleur et bancals, les rencontres improbables, les situations impayables, la nature omniprésente.

Nicolas Dumontheuil a scénarisé en conservant la trame initiale, apposant un dessin réaliste un poil grossier qui colle parfaitement à la bouffonnerie ambiante. le choix du monochrome avec plusieurs teintes de bruns participe au côté intemporel et renforce ce sentiment de retour à la nature, aussi raté soit-il pour notre personnage…

L'adaptation était glissante et le pari est carrément tenu, à hauteur de l'original, avec autant de saveur, de piquant et d'audace, offrant à la fois des retrouvailles qui en jettent pour les amateurs de Arto Paasilinna, et une belle entrée en matière pour ceux qui ne connaissent pas encore.

Une chouette BD à lire pour se prendre du bon temps. Il y a des lingots, des saucisses, du grand air, que demander de plus ? 😉
Lien : http://casentlebook.fr/foret..

Ah le concept du vivre ensemble et ses prêcheurs croyants mais peu pratiquants ! La meilleure manière de voir à l'oeuvre cet idéal de fraternité, c'est de mettre les pieds dans un roman de Paasilina. Par une heureuse coïncidence, Nicolas Dumontheuil, fidèle auteur des éditions Futuropolis, publie une merveilleuse adaptation graphique du bûcheron finlandais préféré des Français.
Pourtant, cette belle histoire possède à priori tous les ingrédients d'un scénario à la Tarentino au dénouement sanglant. Imaginez un huis clos dans une cabane perdue au fin fond de la forêt finlandaise, avec pour point de départ une sombre histoire de lingots d'or volés. L'auteur y fait rentrer au fur et à mesure un braqueur manipulateur, un militaire suicidaire, un policier zélé, deux aimables prostituées, une vieille lapone très pieuse et enfin un jeune renard nommé Cinq cent balles. Croyez-le ou non, on referme ce livre avec un petit sourire de bien-être qui mettra du temps à partir. Paasilina et Dumontheuil nous amènent de la forêt arctique un vent frais vivifiant qui chasse les dépressions atmosphériques des coeurs abonnés au mauvais temps. Si vous avez le sentiment que la littérature nordique se cantonne un peu trop dans les polars glacés, cet album établira une parenthèse joyeuse et loufoque.